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sur 200 notes
Tous d'abord, merci à Babelio et a Ombres Noires. C'était la première fois que je participais à l'opération Masse Critique et je trouve ce procédé vraiment attrayant pour découvrir de nouvelles lectures.
On trouve dans ce polar français un journaliste qui aime son travail et qui est fraichement revenu dans sa région natale : le pays Basque. Pays basque où le terrorisme et l'anti terrorisme est bien plus présent que je ne le pensais.
Ce journaliste, Iban Urtiz (ils ont des noms très compliqués là-bas), cherche les assassins d'un militant, Jokin Sasco. Sa traque va le faire impliquer dans l'atmosphère du terrorisme oppressant, c'est à dire, bombe artisanale, course poursuite en voiture, fouille de l'appartement, et la mise en cendre de beaucoup de choses... Tout ce qu'on peut trouver dans ce livre, on le voit simplement à la télévision lors du journal télévisé. Et voilà, ce qu'il m'a plu dans ce roman : ce réalisme très saisissant entre les deux parties. Et l'auteur connait vraiment son sujet, il ne laisse rien au hasard.
Mais malheureusement, j'ai trouvé les personnages un peu trop froid à mon goûts, hormis le journaliste. J'aurais préféré un peu plus de douceur, un peu moins de violence, mais cela montre une fois de plus, la véracité de ce sujet.
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Jokin Sasco, militant basque de l'ETA, disparait alors qu'il transportait une forte somme d'argent. Enlèvement, meurtre ou désertion ? Iban Urtiz, reporter décide de s'intéresser a cette affaire et il va découvrir les dessous de cette guerre que se livre ETA et les états français et espagnols. Une guerre sale et sans merci où les arrestations illégales et la torture sont monnaie courante. En cherchant la vérité, Iban Urtiz va se retrouver embarqué dans une histoire qui va vite le dépasser et dans laquelle son existence ne va plus tenir qu'a un fil. Quand la sécurité de l'état est plus importante que la démocratie.

Polar qui nous entraine dans la guerre que se livre l'ETA et l'antiterrorisme français et espagnol en nous en montrant les rouages. Remarquablement construit ce roman nous immerge dans un état de non droit où la guerre contre le terrorisme permet toutes les dérives et toutes les atteintes a la liberté. Un roman qui prend a la gorge et qui nous fait réfléchir sur les annonces faites a la télévision ou a la radio sur le démantèlement de réseaux terroristes ou les arrestations. Quelles tortures ou manquement aux droits constitutionnels se cachent derrière ces effets d'annonce ?

Comme le héros du roman, Iban Urtiz, le lecteur lambda en attaquant la lecture de ce roman ne ressent aucune sympathie pour les membres de l'ETA mais plus il s'avance dans sa lecture, plus les procédés pour lutter contre le terrorisme lui soulève le coeur. C'est avec un certain sentiment de dégout qu'il termine sa lecture en se demandant si la fin justifie réellement les moyens.

Livre remarquable par son contenu, l'intensité et le sentiment d'oppression qu'il dégage. Parfaitement maitrisé de bout en bout, il se caractérise par des personnages marquants et crédibles. Un polar qui fait réfléchir et se poser beaucoup de questions, cela n'est pas chose courante !

Un grand merci a Babélio et aux éditions "Ombres noires" pour ce partenariat et pour cette très bonne lecture.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Inspiré d'un fait réel, l'affaire Jon Anza[1] , le roman se déroule au Pays basque. Un journaliste, qui découvre la région, est chargé d'écrire un article sur la disparition d'un jeune basque survenue quelques semaines auparavant. Iban Urtiz va se heurter à une loi du silence ainsi qu'à des us et coutumes un peu étranges. Par exemple, une conférence de presse de la famille de Joskin Sasco pour annoncer la disparition du jeune homme. Pourquoi n'y a-t-il pas un simple signalement au commissariat pour disparition inquiétante ?
Avec ses gros sabots, Iban va commencer à creuser cette affaire et découvrir que ce n'est pas un cas isolé.

L'histoire est bien menée, cela ressemble à un reportage.
[...]
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2009 au Pays Basque Jokin Sasco a disparu, après quelques jours, sa famille organise une conférence de presse. Un peu plus tard, l'ETA reconnaît de Joakin est l'un de ses membres. Deux journalistes, Marko Elizabe vont et Iban Urtiz vont enquêter en parallèle sur cette disparition qui pose beaucoup de questions. Marko est un vieux brisquard rompu à ce genre d'événements dans la région . Iban, lui basque par son père vient de rentrer au pays et découvre un pays basque marqué par la lutte entre ETA, séparatiste et les Etats français et espagnol.


Iban va découvrit grâce à la soeur du disparu, Eztia ce que tout le monde sait au pays basque mais dont on ne parle pas aux informations, les moyens utilisés par les gouvernements concernés pour lutter contre le séparatisme basque. Très vite Iban va découvrir "l'incommunication" période de cinq jours ou des membres présumés d'organisations séparatistes sont enlevés par les polices des deux pays afin de procéder à des interrogatoires "musclés" avec l'aide d'anciens criminels recrutés pour l'occasion.


Dans ce roman c'est bien un terrorisme d'Etat que Marin Ledun décrit. La collusion entre Etat et milices privés recrutées parmi d'anciens militaires ou condamnés, tout cela protégé par le silence complice d'une presse qui sait mais ne dit rien. Un roman coup de poing qui résonne des cris des personnes suspectées de terrorisme (mais pas forcément coupables) et de leurs familles. Un roman choc passionnant.

" Dépité, il se remémore l'histoire d'Eléa et ses propos sur la politique répressive et vengeresse de la France et de l'Espagne. Qu'est ce que cherchent ceux qui enlèvent et qui torturent. Que la jeunesse cède au désespoir? Qu'elle entre dans un long cycle de résistance comme ses aînés des décennies plus tôt? Qu'ont ils à y gagner? Les Basques n'ont pas de pétrole..."
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Un jour de janvier 2009, Jokin Sasco, militant basque proche d'ETA disparaît. Il ne refera plus surface. Quand la famille de Sasco prévient la presse et qu'ETA confirme son appartenance à l'organisation, l'affaire n'éveille pas d'intérêt du côté de la presse nationale mais agite profondément le Pays basque. Iban Urtiz, journaliste pour le journal local Lurrama, s'intéresse de prêt à cette disparition et en vient vite à soulever des questions que personne ne semble vouloir voir posées, ni du côté des indépendantistes, ni de celui de la justice, et encore moins du côté des barbouzes impliqués dans l'enlèvement de Jokin Sasco qui ont tôt fait de comprendre qu'ils n'ont peut-être pas complètement effacé leurs traces.

C'est en avril 2009 que Jon Anza, militant d'ETA disparaît après avoir pris à Bayonne un rain pour Toulouse. Son corps ne sera retrouvé dans la morgue de l'hôpital Purpan que près d'un an plus tard et les circonstances de sa mort, ou de ses derniers jours de vie ne sont aujourd'hui encore pas éclaircies. Les doutes qui planent sur cette affaire ont notamment fait ressurgir le spectre de la guerre sale, menée en particulier dans les années 1980 par le biais des GAL (Groupes Antiterrosristes de Libération) mis en place par le gouvernement Gonzalez et bénéficiant d'un certain soutien des autorités françaises dans le but d'éliminer des etarras réfugiés en Pays basque nord.

Marin Ledun se saisit donc de cette histoire pour L'homme qui a vu l'homme et c'est certainement un peu de lui qu'il place dans le personnage d'Iban Urtiz qui, malgré une ascendance basque du côté de son père, est nouveau dans le pays, ne parle pas la langue et cherche à comprendre les tenants et les aboutissants de la disparition de Jokin Sasco. Ce regard extérieur de celui qui veut découvrir la vérité sans pour autant prendre parti fait sans conteste la force de ce roman. Ne pas prendre parti pour ou contre ETA ou les barbouzes, toutefois, ne veut pas dire fermer les yeux sur les crimes des uns ou des autres ni sur la légèreté avec laquelle la justice d'exception réservée aux militants basques. Si Ledun finit par prendre un parti, c'est avant tout celui de l'Homme.
Et c'est cela qu'il s'attache à montrer : la déshumanisation des victimes comme des bourreaux, la manière dont chacun, au nom d'une cause supérieure, devrait abandonner ce qui fait son humanité pour devenir un pion de plus sur l'échiquier d'un affrontement sans fin.
On ne saura pas grand-chose des motivations des personnages de ce roman si ce n'est l'idéalisme et la soif de vérité, vraisemblablement stimulés par un coup de foudre, d'Iban. de Sasco à Garcia, Pinto ou Cruz ses bourreaux en passant par Eztia Sasco, sa soeur, ou Marko Elizabe le journaliste blanchi sous le harnais lancé dans une enquête périlleuse, Marin Ledun décrit les actes plus qu'il ne les explique. Cela n'empêche pas de laisser sourdre par le biais d'Iban la révolte face à la bien trop pratique raison d'État, aux manipulations de la justice, au silence de la presse.

Rentre dedans, parfaitement construite, cette tragédie qu'est L'homme qui a vu l'homme est une excellente oeuvre noire sur un sujet par trop laissé de côté par les auteurs français . Instructif mais aussi et surtout pétri d'humanité sans pour autant sombrer dans la démonstration ou le pathos facile, c'est une incontestable réussite, un roman qui arrive à la fois à vous chambouler et à vous faire réfléchir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Comme j'aime les polars et que je vis pour le moment au Pays Basque, me voilà donc à vous parler du roman de Marin Ledun: L'homme qui a vu l'homme. Quoique je l'aurais peut-être tout bêtement lu à cause du titre. C'est important un titre et celui-ci me plait. "L'homme qui a vu l'homme" est sans aucun doute tiré de l'histoire populaire.

Je vais être honnête. Je sais les tourments politiques que connaît le Pays Basque mais je ne suis que modérement intéressée. Honte à moi mais je crois de plus en plus, et ce depuis que je vis à Bayonne que l'on naît basque et que l'on ne le devient pas. Je ne suis pas basque, je ne me sens pas basque et je ne me rêve pas basque.

J'ai pensé un moment poster sur l'historique du mouvement politique indépendantiste basque et j'ai abandonné. Rien n'est simple ici. J'ai un peu lu. On m'a recommandé tel livre et son contraire. On m'a parlé de liberté, d'indépendance et d'autonomie. On m'a montré les différents visages du pays. Les journaux se sont engagés - pour ou contre. Alors comment différencier les faits de la propagande? Je vous laisse par conséquent sans aucune explication. Les miennes ne seraient que superficielles et biaisées.

J'ai donc lu ce roman sans à priori positif ou négatif. Je voulais simplement lire une histoire - roman politique, thriller ou polar - mais tout d'abord une histoire.

Eh bien j'ai aimé. Beaucoup aimé. C'est un beau roman noir. Un histoire avec des personnages. Pas besoin de sympathiser avec eux et/ou pour la cause. Parce que la cause basque est beaucoup trop compliquée et beaucoup trop trouble pour la simplifier en deux camps. Tel un canevas dont la broderie est complexe, comme "double face". Voilà c'est ma comparaison. Un roman comme une broderie double face: sur de la soie très fine, tendue, les motifs sont brodés au fil de soie. Un unique brin de soie, un seul fil pour dessiner la trame. Chaque panneau est rigoureusement identique des deux côtés, ou quelques fois quelque chose et son "opposé", une face un chien et sur l'autre un chat...

(Une trame qui me rappelle beaucoup l'histoire de la disparition de Jon Anza en 2009).

C'est le livre formidable d'un auteur avec beaucoup de talent. Lisez le.
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Iban Urtiz, journaliste à Lurrama, est cantonné à la rubrique des chiens écrasés jusqu'à ce jour de janvier 2009 où il est mandaté par son rédacteur en chef pour couvrir une conférence de presse à Istilharte avec son collègue Marko Elizabe. La famille du militant abertzale Jokin Sasco vient de déposer plainte pour disparition inquiétante auprès du Parquet de Bayonne et tente d'alerter l'opinion publique. le sujet est délicat. Sasco est un ancien etarra incarcéré pendant dix ans pour appartenance à un groupe terroriste et participation à des actions violentes. Sa soudaine disparition coïncide avec plusieurs affaires d'enlèvements et de tortures sur des gamins de la kale borroka, qui n'ont suscité ni l'attention de la police, ni celle de la presse . Quel intérêt pouvait bien représenter ce militant de second plan qui n'avait plus fait parler de lui depuis sa libération?Jokin était-il un porte-valise ou avait-il trahi sa cause?
L'homme qui a vu l'homme est le récit d'une quête de la vérité, toute la vérité sur l'affaire Sasco. Celle d'Eztia, la soeur de la victime, qui se heurte au harcèlement de la police et au silence de son frère Peio. Celle de l'ex-compagne de Jokin, Eléa Viscaya, qui tente de prendre un nouveau départ. Celle des barbouzes spécialisés dans les basses besognes qui cherchent à effacer leurs traces et établir avec certitude qui sait quoi. Et enfin celle des journalistes de Lurrama décidés à faire toute la lumière sur les enlèvements de militants.
Dans ce roman aux vérités parcellaires, Marin Ledun met en place une intrigue complexe avec en toile de fond les luttes de pouvoir et la manipulation de l'information. L'histoire, tentaculaire, multiplie les retours en arrière ainsi que les points de vue, chaque personnage détenant une partie de la vérité. le lecteur est tributaire des investigations des nombreux protagonistes, de leurs déductions et des conséquences de leurs découvertes, qu'ils agissent au nom du pouvoir ou du droit à l'information.
Le parcours des deux journalistes est une des facettes les plus intéressantes du roman. Ici point de "ils se détestent, apprennent à se connaître et travaillent main dans la main au service de la vérité". Elizabe, en franc-tireur originaire du coin, a toujours une bonne longueur d'avance sur son collègue. le vieux renard sait où il met les pieds, possède un réseau d'informations fiable, les autorités se refilant la patate chaude des deux côtés des Pyrénées. Urtiz quant à lui est le "Persan". Il n'a de basque que le patronyme et a bien du mal à avancer dans son enquête: "La stratégie menée par Madrid fonctionne comme une véritable machine de guerre. Silence! Isiltasuna! Silencio! D'un côté et de l'autre de la frontière, quel que soit leur camp, qu'ils portent une cagoule ou pas, ils apprennent tous à murmurer, d'abord, et à se taire, ensuite."( L'auteur rend en ce sens parfaitement compte de la complexité de la situation politique sur le territoire). Fraîchement débarqué de Savoie, sa totale méconnaissance de la question basque et ses nombreux tâtonnements permettent à Marin Ledun de donner un cours accéléré de géopolitique au lecteur incrédule désireux d'en savoir davantage sur la gauche abertzale, les services de renseignements des polices espagnoles et françaises etc... L'intrigue se déroule en 2009 (Sud-Ouest du 22/07/2010 pour les curieux, découverte du corps d'Anza) bien avant l'annonce par l'E.T.A. de l'arrêt définitif de l'action armée. Cependant des précédents de chaque côté de la frontière essentiellement couverts par la presse régionale et la récente affaire Aurore Martin prouvent à quel point ce sujet "sensible" est toujours d'actualité.
Mais au-delà des investigations journalistiques, L'homme qui a vu l'homme est finalement un questionnement sur la manipulation et la diffusion de l'information. Ce qui au départ n'était pour Iban Urtiz qu'une opportunité pour sa carrière devient rapidement une quête obsessionnelle. A l'image du chaos ambiant provoqué par Klaus qui vient de dévaster le Sud-Ouest, l'image de "la tempête sous un crâne" s'impose au lecteur. Les démarches d'Urtiz, tout petit maillon du Quatrième pouvoir, ont-elles encore un sens dans une société où prime la raison d'état?
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