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sur 200 notes
Hiver 2009 : la tempête Klaus ravage le Sud Ouest et laisse derrière elle des paysages ravagés et des milliers d'arbres à terre. Au pays basque c'est une disparition qui inquiète ses proches et les sympathisants basques dont il fait partie : celle de Jokin Sasco . Deux journalistes locaux décident d'enquêter sur cette disparition : Iban Urtiz qui vient de débarquer dans la région et Marko Elizabe , basque pur jus et ancien de la rédaction . Des recherches qui vont leur faire découvrir la face cachée d'une lutte fratricide souterraine et secrète .
A travers ce drame et de bien d'autres qui vont être mis en lumière , perce la vérité d'une sale guerre que se mène depuis de multiples années , l'Etat Français, l'Espagne et les différents mouvements autonomistes basques , ETA en tête. Une guerre qui ne fait pas de quartier et pose questions sur la véritable motivation des commanditaires , souvent éloignée du seul souhait de justice objective qui doit les animer .

Malgré quelques longueurs , l'écriture abrupte et sans concessions de Marin Ledu. nous embarque dans un roman noir et vif qui laisse peu de temps mort une fois la machine lancée . En bonus des personnages hors normes qui vont au bout de leur conviction quelque soit le risque encouru .
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Polar à l'intrigue impeccable, "L'homme qui a vu l'homme" est aussi et surtout un roman intelligent et audacieux, qui s'attaque à un sujet hautement tabou.

Pays Basque, fin janvier 2009.
Klaus vient de ravager le littoral et les terres du Sud-ouest français, et fait la une de tous les médias. Une distraction bienvenue pour les responsables de la disparition, une dizaine de jours plus tôt, de Joskin Sasco, qui n'ont pas intérêt à ce que des journalistes trop curieux enquêtent sur ses circonstances et ses motifs.

Iban Urtiz, malgré son patronyme et des origines vaguement basques (par son père, décédé lorsqu'il n'était encore qu'un enfant), est un "erdaldun", c'est-à-dire un étranger. Fraîchement débarqué de Savoie, il ignore les véritables raisons qui l'ont poussé à postuler pour le Lurrama, journal bayonnais, et à venir s'installer dans cette région dont, ainsi qu'il le réalise très vite, il ignore les codes, l'histoire et les moeurs. Troublé par ce qu'il découvre à l'occasion de ses investigations dans le cadre de l'affaire Sasco, ému par la soeur de ce dernier, fermement décidée à faire éclater la vérité sur la disparition de son frère, Iban persévère, jusqu'à l'obsession, et fait rapidement l'objet de menaces.

Marin Ledun nous entraîne dans un univers opaque, au coeur d'une guerre souterraine et qui tait son nom, où représentants de l'ordre et criminels partagent les mêmes méthodes.

"L'homme qui a vu l'homme" sort de l'ombre ces commandos paramilitaires, héritiers des GAL (Groupes Antiterroristes de Libération espagnols, à la fois étatiques et clandestins, qui dans les années 80, opéraient contre le terrorisme), qui, associant mercenaires et policiers espagnols, pratiquent enlèvements, détentions arbitraires et tortures, sous prétexte de la menace que représente l'ETA. Sous couvert des accords de lutte anti-terroriste passés entre la France et l'Espagne depuis 2001, ils opèrent sur le territoire français en toute impunité, protégés par de haut fonctionnaires qui, des deux côtés de la frontière, s'accordent pour protéger et dissimuler leurs agissements.
La politique de communication menée en parallèle par les autorités, agitant les épouvantails du complot, d'une menace omniprésente, rend la voix des victimes inaudibles et leur volonté de réclamer justice sans recours.

On se croirait presque dans un pays d'Amérique latine, pendant les années noires de répression... ce que suggère l'auteur semble dépasser l'imagination. Il s'inspire pourtant d'un fait réel récent et géographiquement proche de nous, celui de la disparition non élucidée du militant basque Jon Anza (pour en savoir plus, c'est entre autres ICI).

En choisissant comme personnage principal un néophyte de la question basque, Marin Ledun évite cependant le piège du manichéisme : si son héros est prêt à mettre sa vie en danger pour rendre justice à Joskin Sasco, victime d'une bavure commise par des individus sans légitimité judiciaire, il peine à comprendre, à l'heure de la mondialisation, le combat indépendantiste mené par ces militants "abertzale" pour ce morceau de terre coincé entre France et Espagne.

L'intrigue est par ailleurs pour l'auteur le prétexte à une réflexion plus générale sur le bien-fondé de l'utilisation de méthodes violentes en réponse à la violence, souvent incompatibles avec discernement et intégrité.

Se nourrissant d'une terreur à la fois masquée et invincible, "L'homme qui a vu l'homme" est un roman passionnant, glaçant, d'une implacable rigueur.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Iban Urtiz, Jokin et Eztia Sasco, Marko Elizzabe. Bienvenue au Pays Basque, très belle région mais pas que. le roman de Marin Ledun nous plonge dans la lutte entre le gouvernement espagnol et les membres de l'ETA il y est question d'enlèvement, de disparitions, d'assassinat, de manipulations. le roman fonctionne de la plus belle des manières, Ledun met ses personnages constamment sur tension, la peur est palpable, le sang coule et le discours des uns reste lettre morte dans l'oreille des autres. Dans ce jeu dangereux de poker menteur, Iban Urtiz journaliste aux dents longues tente de démêler l'imbroglio basque au péril de sa vie, bon courage ! Cette tension, le lecteur la ressent aussi, on tremble pour les personnages, Marin Ledun ne me semble pas choisir son camp. Il déroule son intrigue ou chaque protagoniste va au bout de sa logique. On ressort de là un brin secoué, son roman décrit parfaitement la complexité du conflit, le point de non-retour. Glaçant, violent, passionnant. « Regarde les hommes tomber ».
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Sensation étrange au fil de la lecture certainement dû au fait que je connais certains lieux décrits dans l'histoire.
Suspense au fil des enquêtes que mènent 2 journalistes, parsemées de meurtres, d'intimidations, d'incompréhension.
Qui sont les gentils et qui sont les méchants? On se retrouve dans un mécanisme qui broie les individus !
Et 5 grandes questions :
- Où est passé Jokin Sasko ?
- Qui a tort et qui a raison ?
- Qui croire ?
- D'où viennent les ordres ?
- QUI PAIE ?????
Bravo Marin Ledun, je vous retrouverai !!!!
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Marin Ledun n'en est pas à son coup d'essai en matière de polar. Il a déjà été primé plusieurs fois notamment pour La Guerre des vanités ou Les Visages écrasés. le point commun de ces polars est une forte documentation au préalable, ce qui n'enlève rien au rythme haletant du polar. Dans L'homme qui a vu l'homme, Marin Ledun s'intéresse au Pays basque et aux membres d'ETA torturés par l'anti-terrorisme espagnol et couvert par l'état français. C'est à l'occasion du Prix polar SNCF 2016 que nous avons découvert avec plaisir l'univers de ce jeune auteur.
Lien : http://www.lenvoleeculturell..
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L'homme qui a lu le livre...un militant basque est enlevé, un journaliste va enquêter, malgré les menaces, les intimidations. Un roman policier au style sec, qui plonge le lecteur dans le chaos de la lutte autonomiste, où tout le monde joue un rôle trouble. Des personnages sur lesquels je n'ai pas trop accroché, beaucoup de longueurs dans l'intrigue, heureusement rattrapée par une fin plutôt pêchue. Un avis assez mitigé donc sur cet homme qui a vu l'homme.
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J'ai rencontré l'auteur il y a quelques mois déjà, que je ne connaissais pas du tout et qui a su me convaincre de lui acheter un livre et de prendre celui-ci! Et je n'ai aucun regrées, une histoire qui tourne autour d'un complot politique, mais sans trop en faire, on reste tout de même principalement sur l'enquête d'enlèvement. Et pour une fois dans ce genre de roman la fin est réaliste, je ne vous en dis pas plus pour ne pas casser votre future lecture.

Par contre, c'est un roman qui se déroule aux pays basques du coup les noms des personnages sont un peu durs à suivre ainsi que quelques expressions qui sont fort présentes au début mais cela s'estompe assez vite.

Nos deux journalistes principaux vont se plonger corps et âme dans une enquête de disparition, car ils savent que quelque chose de politique se trame en dessous, mais ils ne savent où ils vont mettre les pieds, mais la réalité va vite les rattraper.

L'auteur nous emporte dans ce conflit avec douceur sans trop nous acculé de politique afin de rester sur l'enquête, mais en nous mettant au coeur du système basque, se situant à la frontière franco-espagnole où les choses sont un peu à part. Je ne connais pas cette région, je ne peux donc pas dire si ce roman se base sur des faits réels, mais en tout cas l'auteur est très convaincant et en lisant ce roman, j'avais l'impression de lire une histoire vraie (elle l'est peut-être dans les grandes lignes) mais si c'est le cas, je me demande où va le monde... et vive la liberté de la presse!
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Un moment déjà que ce titre m'intriguait. "L'homme qui a vu l'homme", oui, mais encore... Un moment également que son résumé m'avait alléchée. Babelio et le Prix SNCF du polar m'ont permis de satisfaire ma curiosité.


C'est peu dire que ça démarre fort, entre enlèvement et torture. Ce roman, inspiré d'un fait divers réel (la disparition d'un militant basque) plonge dans les arcanes de l'ETA, de la Guardia Civil et de la guerre sale, entre pots de vin, manoeuvres plus ou moins secrètes et tentatives d'intimidation plus ou moins discrètes. Au fil de son enquête, le journaliste découvre toujours plus de jeunes militants, enlevés, torturés, dans diverses affaires dont les auteurs n'ont jamais été identifiés ni même réellement recherchés. Alors que les proches de Jokin Sasko, criant leur inquiétude et leur colère, réclamant des réponses, sont à leur tour soumis à la pression policière, Iban Urtiz et son collègue semblent gêner de plus en plus de monde. Pas de grosses ficelles les concernant, d'ailleurs; Marin Ledun ne cède pas à la facilité à laquelle d'autres auraient sans doute succombé : à couteaux tirés dès le début, ils travailleront certes sur la même affaire, échangeront des informations, mais sans que leur relation ne se modifie fondamentalement et miraculeusement pour tendre vers un happy end. C'est un parti pris que j'ai personnellement apprécié.

C'est nerveux, rythmé, loin d'être inintéressant sur le plan politico-historique, mais parfois un peu long en ce qui me concerne. D'une part parce que je connais finalement bien peu ce pays basque et n'y avais donc pratiquement aucun point de repère, d'autre part -et surtout- parce que j'ai été obligée d'étaler ma lecture sur quasi un mois, d'autres romans étant venus s'intercaler pour lesquels j'étais tenue par des délais très courts. J'avais donc régulièrement besoin de me remémorer l'identité, ou plutôt l'étiquette de certains des protagonistes. Néanmoins, c'est un roman qui a su me passionner de bout en bout malgré tout. Il y a de la rage, du désespoir dans ces pages, et au-delà de la narration bien menée, savoir que tout n'est pas fictif fait froid dans le dos.



Merci à Babelio, aux éditions J'ai Lu et au Prix SNCF du polar, dont vous pourrez retrouver la sélection romans ici, pour cet envoi.



Et merci à Marin Ledun pour l'envie irrépressible de réécouter les Guns N' Roses, ça faisait bien trop longtemps...
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Ce n'est pas réellement un livre policier, ce n'est pas réellement un livre politique,c 'est un peu des deux à a fois. C'est la quête de la vérité qui conduira Iban, le héros journaliste dans les méandres du pays basque et de la violence qui l'habite. Il manque, je trouve l'étincelle qui aurait pu en faire un grand roman.
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En ce mois de janvier 2009, la tempête Klaus vient de sévir sur la côte atlantique. Alors que son passage et les dégâts qu'elle a causés focalisent l'attention des médias, un militant basque du nom de Jokin Sasko disparaît. Dès le début, le lecteur sait qu'il a été enlevé, puis torturé, et que les choses ont mal tourné. Mais pour sa famille, une longue attente commence. Prêts à remuer ciel et terre pour découvrir la vérité sur cette disparition, ses proches organisent une conférence de presse. Dépêché sur place par son patron, le jeune reporter Iban Urtiz, tombant sous le charme de la soeur de Jokin, décide de se lancer dans une enquête qui sera longue et périlleuse.

La suite sur mon blog...
Lien : http://tassedethe.unblog.fr/..
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