AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 200 notes
Iban, jeune reporter d'origine basque, travaille dans un journal de Bayonne où il couvre les dégâts de la tempête Klaus en 2009. Mais il est rapidement mis sur une autre affaire, celle d'un militant basque, Jokin, qui a disparu depuis trois semaines. Avec Eztia, la soeur de Jokin, il apprend que les disparitions, séquestrations et tortures sont nombreuses chez les militants basques et la police française ne fait jamais d'enquêtes approfondies. Cette disparition dure beaucoup plus longtemps que d'habitude et Iban, bien que démis de l'affaire, continue ses recherches. Menacé, blessé (par qui ?) il continue ses recherches et avec un de ses collègues journalistes il remonte la piste des "GAL", "groupes antiterroristes de libération", qui sont des groupes para-policiers et para-militaires espagnols ayant comme objectif la lutte contre ETA, principalement sur le territoire français. Comment lutter quand la hiérarchie politique et juridique est impliquée ?


Ce polar est un véritable coup de poing et vaut tous les documentaires ! A travers l'enquête de ce journaliste, sont évoqués tous les aspects de la lutte de l'ETA. Ses luttes internes et sa stratégie ne sont pas occultées, mais c'est bien sûr le rôle de ces fameux "GAL" qui est pointé du doigt. "A qui profite le crime" demande toujours Iban...Qui bénéficie des traitements de faveur, des nominations favorables, qui sont ces spécialistes des affaires non résolues, où vont les valises de billet qui circulent ?.... Ce roman montre encore une fois, s'il en était besoin, la force du roman policier français contemporain et son rôle dans la connaissance des grands conflits actuels. A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          70
Jokin Sasco se rend sur Bordeaux pour un entretien d'embauche. Avec lui, une valise. Mais sur une aire d'autoroute, il est intercepté par cinq homme cagoulés qui lui feront vivre l'enfer.

Iban Urtiz est journaliste pour un quotidien basque. Il doit rejoindre un de ses collègues, un photographe qui ne l'apprécie, suite à une conférence de presse donnée par la famille de Jokin.

Iban veut faire toute la lumière sur cette disparition.

Deuxième roman pour moi de ce formidable auteur qu'est Marin Ledun. Un roman aussi prenant que dans le ventre des mères, même si au niveau dureté, ce n'est pas le même niveau. L'homme qui a vu l'homme est un roman politique, explicatif sur la situation du Pays Basque français et espagnol avec ETA, la police secrète espagnole qui agit sans être inquiétée par les Français et bien souvent main dans la main. Mais cela ne devrait plus être le cas avec la sorte de trêve qui aurait dû être signée. Poursuivre tous les actes terroristes mais sans passer par les cases de tortures. On pourrait penser que Marin Ledun prend fait et cause pour les militants ETA mais il dénonce tout un système d'un côté comme de l'autre. le silence est d'or. Au Pays Basque, il a encore plus de valeur. Au Pays Basque, on accepte pas trop les étrangers, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas de la région. Personne ne parle pour se cacher, se couvrir ou pour éviter tout simplement d'être poursuivi, de voir sa famille torturée. En cause, l'argent. A qui profite réellement le crime ? C'est ce que vont tenter de découvrir les deux journalistes, un Basque pur souche et un Basque qui n'a que le nom mais qui ne fait pas partie de la région, car élevé en Savoie. D'ailleurs, que cherche en définitive Iban ? La vérité sur ses origines, sur son père ? On ne le saura jamais, on peut juste imaginer ce qui lui est arrivé.

Quand on connait bien la région, de Bordeaux à Biarritz, c'est très facile de reconnaître certains noms de lieux que l'on a pu traverser. Cela donne tout de même une autre dimension au roman. Je ne me rappelais pas que les distances étaient toutefois aussi réduites. de plus, la période du roman se situe pendant la grande tempête de 2009. Cela donne des paysages ravagés, désolés, donnant une ambiance encore plus surréaliste à ce qui se passe.

Suite au dernier chapitre, j'ai tout de même vérifié sur Internet la part de véracité de l'histoire de Marin Ledun. Est-ce vraiment un roman ? Marin Ledun s'est donc basé sur un fait divers authentique et dénonce cette guerre sale qui continue, ce terrorisme d'Etat, cette politique. Marin Ledun parsème son roman de faits historiques et explique en partie l'histoire d'ETA, des GAL, des femmes qui veulent la vérité, qui en ont marre de souffrir. La vérité doit éclater et ne plus être ancrée dans cette région où seuls les journaux locaux tentent de rapporter les faits, mais rien au niveau national, surtout ce microcosme parisien.

Marin Ledun nous offre une très belle enquête menée par deux hommes, chacun de leur côté. Il faut du cran, même si on a peur, qu'on meurt de trouille, pour tenter de faire éclater cette vérité où nombreux sont ceux à avoir été torturés mais ils n'ont aucune défense juridique. le rythme est enlevé car d'un côté il y a Iban Ortiz et Elizabe et de l'autre ces mercenaires et ceux placés au plus haut sommet de l'Etat qui tentent de rattraper le coup. Car tortures ne signifient pas pour autant exécutions et morts.

Même tiré d'un fait réel, même romancé, Marin Ledun a tout bien étudié. le roman est moins macabre que Dans le Ventre des mères mais il s'intéresse, avant tout, à des faits de société, à des faits actuels, en lien avec le passé. Pas facile de pénétrer dans cet univers mais il l'a réalisé avec brio.
Lien : https://jelistulisillit.word..
Commenter  J’apprécie          50
Magistral !
Par l'écriture, par l'intrigue.
Beau travail bien documenté qui fait , aussi, comprendre la difficulté d'intégrer une culture, qu'elle soit basque, bretonne ou picarde.
Et puis, une question qui trotte dans la tête : pourquoi la mère d'Urtiz est-elle partie à l'autre bout de la France, son gamin sous le bras, à la mort de son basque de mari ?
Enigme dans l'énigme ?
Commenter  J’apprécie          140
C'est l'enquête difficile et violente menée par un journaliste sur l'enlèvement d'un activiste basque. On y côtoie des barbouzes Français et Espagnols ainsi que des terroristes. Ces derniers font l'objet d'enlèvements de procédure « d 'incommunication » qui semble être un usage courant au pays basque…
Je reste très perplexe … qui sont les gentils et qui sont les méchants ? il n'y a peut-être pas qu'une seule réponse …
Commenter  J’apprécie          70
A cause d'une histoire de porte anti-feu j'avais buté lors de la lecture de mon premier Marin Ledun...oui parce que dans le métier on parle de porte coupe-feu , comme quoi il faut pas grand chose pour avancer difficilement dans un livre. Ceci étant j'avais apprécié le thème et compris en le rencontrant que pour l'auteur également le thème du harcèlement au travail était très très important....Bref, appréciant l'homme j'ai donc voulu récidiver avec L'homme qui à vu l'homme malgré toutes les bonnes critiques ( je sais je suis un peu casse-couille).
La vache !!!!! Marin m'a chopé dès les première page et impossible de le lâcher. Il m'a fait découvrir une tragédie dont j'ignorais jusqu'à inexistance, il m'a emporté avec ces personnages plus vrais que nature....Bref au delà d'une réflexion politique il m'as fait passer un grand moment de plaisir et c'est ce que moi j'attends d'un livre...Alors M'sieur LEDUN, respect et chapeau bas.
Commenter  J’apprécie          20
Peut-être inspiré de la véritable disparition d'un militant basque, Anza, Marin Ledun nous mène dans une histoire complexe et totalement terrifiante. Terrifiante parce que cette quête de vérité sur la disparition d'un membre de l'ETA ,menée par un jeune journaliste, nous prouvera que les enjeux politiques nous dépassent totalement et que les acteurs de cette "sale guerre" sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Y aura-t-il vraiment des vainqueurs? Des familles décimées, la peur partout, l'incommunication, les polices françaises, espagnoles, les polices secrètes, une toile plus que malsaine qui recouvre tout, tout un pays. Non vraiment , il n'y a pas tellement d'espoir, les plaies sont profondes, quasiment génétiques, une marque indélébile sur toute une société.
Une lecture qui nous rappelle que le mot "liberté" n'a pas la même signification et les mêmes conséquences pour tous.
Commenter  J’apprécie          112
L'écriture est sèche, cinglante, le mystère est soigneusement entretenu pour faire monter la tension. Amateurs de complots, ce thriller est pour vous ! Urtiz et Elizabe, incompatibles et pourtant complémentaires, se démènent juste pour comprendre, au milieu d'une guerre sans nom où tout le monde a des torts. Et la difficulté absolue pour l'étranger de cerner ces Basques ombrageux. Coup de poing.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          10
La population basque est sous le choc après la disparition inexpliquée d'un jeune militant de l'ETA.
Jokin Sasko a t'il été enlevé? Si oui, par qui? Comment? Et surtout pourquoi? Enfin, est-il seulement vivant? Et s'il est mort, à qui profite le crime? Deux journalistes chevronnés vont tenter de répondre à toutes ces questions, basculant ainsi dans un véritable chant de démence et de sang!

Sur le fond, Marin Ledun ne prend pas parti, il expose les faits - la disparition d'un militant de l'ETA- et les conséquences de cette disparition: la paranoïa prend le dessus, et parasite les relations humaines; L'instauration d'un climat de terreur engendre la violence, la manipulation, et surtout le mensonge. Car quelle que soit la guerre, il n'y a toujours qu'un seul et même perdant finalement: la population civile, qui vit dans la peur et dans le doute. Sur la forme, Marin Ledun n'oublie pas de captiver les lecteurs que nous sommes, et signe un mélange détonnant de thriller politique et de roman noir: personnages fouillés, intrigue taillée au couteau, suspense et rebondissements omniprésents, pas de temps mort, pas de gras, Marin Ledun confirme tout son talent pour mener des récits musclés et percutants. Comme toujours, l'écriture est sèche et nerveuse.

L'homme qui a vu l'homme, c'est bien mené, c'est dur, c'est tendu, car tous les coups sont permis dans cette guerre sale qui ne dit pas son nom. Bien évidemment, le final ne pouvait être que noir comme le cauchemar. Ce fulgurant roman est inspiré d'une histoire vraie.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
Commenter  J’apprécie          30
Voilà près d'un an que Iban, 27 balais, a atterri au Pays basque. Journaliste dans le quotidien Lurrama, il va prendre le taureau par les cornes en apprenant la disparition de Jokin Sasko, un militant. Malgré son nom à la consonance locale Urtiz est un erdaldun (*qui ne parle pas le basque). Il va s'engager dans un combat pour connaître la vérité qui va l'entraîner au coeur d'une sale guerre – mais existe-t-il des guerres propres ? - où les escobars (hypocrites), les bourreurs de mou (menteurs), les charcutiers (tortionnaires), les stratèges font mumuse. Nous sommes en 2009.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/02/eztia-ma-soeur.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
Commenter  J’apprécie          20
Imaginez un chant, basque ou pas, peu importe. Imaginez une seule voix, un solo âpre, prenant, sombre, celui de la disparition d'un homme, Jokin Sasco. Imaginez-la ensuite rejointe par une seconde voix, un peu plus forte, qui renforce la tension de la première, l'augmente, celle d'autres affaires d'enlèvement, de séquestration et de torture d'activistes, présumés ou avérés, de l'ETA. Ajoutez-y encore une nouvelle voix, qui va encore plus loin, plus profondément dans la fange humaine, qui sort des tripes, celle des peu glorieux GAL. Achevez votre harmonie avec la voix de stentor des membres de l'ETA (Euskadi ta Askatasuna) et de Batasuna, vitrine officielle du groupe armé, du financement des uns et des autres pour terminer sur l'entrée en scène du choeur, dans toute sa complexité et sa force, celui des magouilles politiciennes et policières, des trafics en tous genres, de ce qui s'est créé sur les cendres des GAL.

Vous aurez alors une idée de la pelote de laine magistrale de Marin Ledun. A partir d'un simple fil, l'enlèvement de Jokin Sasco, membre de l'ETA, torturé jusqu'à ce qu'il décède accidentellement pendant sa séquestration, il va faire grossir petit à petit son fil avec des affaires et des évènements connectés à cette disparition, directement ou indirectement, jusqu'à ce que ce fil se transforme en une grosse pelote de laine où tout est imbriqué, tout est lié.

Et pourtant tout est clair, tout est limpide.

Marin Ledun réussi à nous faire croire que ce nous avons entre les mains n'est ni plus ni moins que le récit de ce qui s'est réellement passé. Fruit d'une réelle enquête factuelle et d'une somme d'information livrée sous forme de fiction, ce livre fonctionne comme le témoignage d'une époque pas si lointaine que ce que l'inconscient collectif voudrait nous faire croire. Les exactions des uns (ETA) et des autres (GAL, policiers, politiques, procureurs…) ne sont pas si anciennes que cela et la fin définitive de l'action armée de l'ETA n'est annoncée par celle-ci qu'en octobre 2011.

Par l'entremise d'un journaliste extérieur au Pays Basque (Iban Urtiz, basque par son père, il n'en parle pas un mot et a grandi en Savoie), Marin Ledun crée une sorte d'alter ego. Qui de l'auteur ou du personnage entraine vraiment l'autre dans la spirale fangeuse de la situation basque à partir des années 2008-2009, période couverte par l'histoire de Marin Ledun ? L'ETA perd peu à peu la confiance et le soutien du peuple, fatigué par les actions terroristes sanglantes ; l'ETA elle-même semble las de cette lutte, la succession de cessez-le-feu et de reprise des activités armées étant symptomatiques des hésitations en son sein. Sur la dernière décennie d'activisme de l'ETA (à partir de 2002), les années 2008-2009 sont, avec 2002-2003, les deux années les plus meurtrières (elles représentent un tiers des assassinats revendiqués par l'ETA au cours de ses 9 dernières années d'activité).

Le style, parfois journalistique, de la narration, l'histoire, ses tenants et ses aboutissements sont livrés par Marin Ledun un peu comme si cette écriture devait faire fonction de catharsis. Marin Ledun poursuivra cette voie dans « Au fer rouge » qui fonctionne à la fois comme une suite, un complément et une histoire à part dans laquelle on retrouve quelques-uns des protagonistes du présent ouvrage. Marin Ledun ne rejette pas les terribles évènements spécifiquement et directement sur un protagoniste mais pointe tout de même très nettement du doigt les errements de la sphère policiaro –politico-judiciaire. Les gouvernements ont créé, en instaurant les GAL, un monstre hybride aux multiples ramifications dont ils ont tenté de couper tous les membres et qui a pu renaitre de ses cendres et devenir incontrôlable. L'argent, et le pouvoir qu'il contribue à revenir dans les mains de ceux qui en organisent l'afflux et l'appropriation, a favorisé la mainmise des hommes sur l'appareil d'état et sur ses ramifications illégales.

Malgré ce style journalistique, très chronologique dans sa narration et très réaliste qui pourrait laisser à croire qu'il relate des faits réels sous forme d'un article gigantesque, Marin Ledun ne raconte pas les faits tels qu'ils se sont passés mais tels qu'ils se seraient déroulés s'ils n'avaient pas été inventés pour la cause. Toutes similitudes avec des faits avérés ne seraient par contre pas forcément fortuites… Finalement, Marin Ledun s'attache dans ce livre surtout à parler du « comment » des évènements. le « pourquoi » semble être réservé à « Au fer rouge ».

Lien : http://wp.me/p2X8E2-n0
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (380) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2900 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}