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4,05

sur 391 notes
Un beau livre, bien composé, bien écrit et qui nous entraîne dans un voyage extraordinaire. Une histoire de migrants qui ont fui leur patrie pour un ailleurs avec une volonté farouche d'échapper aux deuils et aux souvenirs. le recours au "je" donne au roman une vérité qui nous émeut de la première à la dernière page.
Bravo !
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Ce n'est pas un livre de plus c'est un livre différent. Il faut le lire et le faire lire pour ne pas oublier que les migrants c'est nous, car nous risquons, je ne l'espère pas, être un jour dans la situation de Nuri. Un beau pays, une vie globalement agréable et la guerre qui s'installe… La difficulté de rester, la difficulté de partir et ensuite les pays qui ferment leurs portes…
Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas dites mais ce qui est dit est bien dit et c'est suffisant…
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Je viens de fermer ce roman et mon coeur est lourd ,j' ai besoin ,comme une urgence de libérer toutes les émotions qui me submergent depuis les premiers mots.
Comment sur son canapé ,bien au chaud dans la chaleur de son foyer peut on ressentir autant la douleur de Nuri et d 'Afra qui ont tout perdu et qui avancent pour reconstruire leur vie ?
Comment ne pas ressentir la douceur du miel d ' Alep ,comment ne pas sentir le parfum du jasmin,comment ne pas voir la beauté de la Syrie à chaque pas ?
Comment ne pas ressentir la peur ,le désespoir, l ' horreur lorsque tout cela se brise ?comment ne pas pleurer, ne pas être désespéré,ne pas avancer malgré tout avec eux en ayant envie de les prendre dans nos bras ?
Comment ne pas avoir envie de toutes ses forces que Sami soit vivant et grandisse ?
Le coeur très lourd ,les mots qui se bousculent ,la beauté malgré tout et surtout qui est le souffle de ce roman ,de la vie.
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En chaque personne que tu connais, il y a quelqu'un que tu ne connais pas

Des abeilles et des rêves éparpillés, la destruction d'un monde et d'Alep, « nous venons du pire endroit sur terre ». Nuri et Afra, « j'ai peur des yeux de ma femme » et le récit d'un exil au temps des frontières fermées. La perte de la vue et la confusion des enfants. le long voyage des migrant·es, « Nous sommes une dizaine, dans cette pension décrépie au bord de la mer, tous originaires d'endroits différents, tous dans l'attente », les parias et leurs souffrances, leurs rêves aussi…

Christy Lefteri avec les moyens du récit littéraire nous fais voir l'aveuglement, nous fait sentir les errements mentaux, le voyage tendu vers l'espoir, le monde des refus étatiques de l'humanité partagée, des frontières érigées contre la vie, le renouveau des camps…

La répression des manifestations à Damas, le miel, « Pendant quelque temps, le bonheur continua d'être possible », la destruction des ruches, les cadavres d'hommes et de jeunes gens, « Les mains liées. Une balle dans le crâne », les rencontres, la mort de son enfant dans un monde déglingué…

L'autrice construit une durée particulière, en mêlant les temps, l'hier, l'aujourd'hui, le temps du voyage et des ses étapes, le contrôle tatillon des preuves des persécutions par l'administration au Royaume-Uni, « Mon ennemi. Si seulement je savais qui c'est », les correspondances entre Nuri et Mustafa, le Marocain, les clés « lorsqu'il n'y a plus de portes à ouvrir », les émotions retenues, les endroits avec lesquels on en a fini, ceux et celles qui sont passé·es par la Libye, la Méditerranée qu'il faut traverser, Istanbul, l'émerveillement et la peur, le silence de la nuit brisé par les obus, les chats stambouliotes et ceux d'Alep…

Afra, les yeux morts, « Son esprit me terrifiait. Ce qu'elle voyait, ce dont elles se souvenait, ce qui était enfermé derrière ses yeux », les crayons de couleur et les dessins…

La mer, les passeurs, les peurs spécifiques, les rêves et leur effacement, l'île, les traces des fantômes des anciens pensionnaires, les attentes, l'argent, la violence des passeurs et un viol, « Ma tête était déjà trop pleine, il n'y avait pas de place pour d'autres horreurs », les enfants volés, « Pour vendre les organes.Ou pour le sexe », la perte du sens du temps et du mot « longtemps », le tri des personnes, les blessures du coeur…

Le miel, l'amour, l'espoir, la tendresse infinie du partage, cette nuit où l'humain s'est perdu. Jusque quand allons nous nous taire ?
Lien : https://entreleslignesentrel..
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"L'apiculteur d'Alep" fait partie des livres sortis au mauvais moment, en mars 2020...Librairies et médiathèques fermées ont fait qu'il n'a sans doute pas eu la visibilité qu'il méritait.
C'est un roman d'une grande sensibilité. J'avoue cependant que je m'attendais plutôt à un récit de la vie à Alep avant la guerre. Une première partie se déroulant pendant les jours heureux, puis le conflit et la fuite. Une certaine chronologie conventionnelle.
Et bien non, la construction du livre est assez originale, avec des retours en arrière qui nous ramènent à une étape précédente du voyage. Les jours heureux sont évoqués, on parvient à les reconstituer mais ce n'est pas l'objet du roman ...Il s'agit plutôt d'un récit sur le difficile exode des migrants, les camps, le combat mené, les espoirs et les déceptions.
Les personnages sont attachants. L'écriture est soignée et agréable. Une lecture plaisante sur un sujet dur.
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J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio. Il m'intriguait beaucoup et la couverture était vraiment belle, pleine de promesses, alors que le résumé laissait entendre la douleur. le contraste m'a plu!

Ce roman est une fiction, mais une fiction nourrie par les rencontres de l'autrices. Il raconte l'histoire de Nuri, un apiculteur, de sa femme Afra et de leur fils Sami. Ils vivent en Syrie, à Alep. Mais la guerre ravage tout, et ils entament un long périple : fuir la guerre, essayer de survivre, essayer de trouver une autre vie, ailleurs, de se reconstruire.

Ce roman est assez particulier. Deux histoires alternent : Nuri et sa femme, en Angleterre, en attente de la demande d'asile, et leur vie à Alep, les temps heureux, en flash-back, la perte des leurs, la perte de leurs biens, la peur, le vide, l'absence, l'incapacité à réagir puis l'urgence, vitale, de fuir. J'ai trouvé un détail dans l'écriture de ce roman particulièrement signifiant. Les époques se mêlent, en un tressage fin. Certains chapitres font le lien entre passé et présent. le dernier mot du chapitre est isolé sur une page et constitue le premier mot du chapitre suivant. Cela permet de mimer le mouvement de flux et de reflux du souvenir, de mimer le passé qui nous étreint suite à un mot, une odeur, une situation. Si j'ai été surprise au début, je dois me rendre à l'évidence : c'est non seulement original, mais particulièrement efficace. Cela permet au lecteur de plonger dans les pensées de Nuri, de suivre son histoire, et peu à peu, nous sommes nous aussi submergés par ses sentiments : la nostalgie d'un pays aimé, perdu irrémédiablement, la peur, la souffrance, le deuil, l'impossible oubli des horreurs vues, des épreuves traversées. Chaque détail du périple nous égratigne un peu plus le coeur, et aux côtés de Nuri et de sa femme, nous sommes atterrés, pris à la gorge devant tant de souffrances humaines.

Rien ne nous est épargné ici, pourtant, il n'y a pas de pathos à outrance, pas de violence démultipliée. Beaucoup de choses passent par l'implicite, et, à mon sens, cela en décuple l'effet. le suggéré m'atteint plus qu'un langage cru dont je vais me distancier. A travers le voyage de Nuri et de sa femme, nous voyons apparaître les camps de transit des migrants – dans toute leur horreur – insalubrité, misère, promiscuité, trafics aussi. A demi-mots, nous sentons des trafics d'humains, de la prostitution forcée. Les passeurs sont aussi présents : leur manière d'exploiter la misère humaine, leur chantage, et l'argent – au centre de tout.

Ce qui innerve ce roman, c'est surtout la peur, la souffrance humaine, et, en dessous l'espoir. L'espoir de tout reconstruire, l'espoir d'échapper à la guerre, de sauver sa vie, d'arriver à avancer, et non à oublier, car il est des choses que personne ne peut oublier. En filigrane, la question reste posée : comment survivre à la perte de son enfant, à l'abandon de tout ce qui nous a façonné, renoncer à son passé, à ses racines – en quête d'un Ailleurs plus riant – mais un Ailleurs où l'on nous questionne, où l'on nous soupçonne parfois, où certains nous exploitent. Ce voyage que nous faisons aux côtés de Nuri et d'Afra est un voyage douloureux, qui pèse sur le coeur, et qui nous atteint au plus profond de nous-mêmes, car, si nous ne sommes pas dans un pays en guerre, la guerre a déjà dévasté les vies de nos grands-parents, et nous ne pouvons qu'espérer que cela ne nous arrive pas à notre tour aussi.

L'Apiculteur d'Alep est donc une lecture très émouvante. Ce roman est riche en humanité et il sait parler à notre coeur. Sous les dehors de la fiction, sous une histoire particulière, il nous parle de milliers de personnes, il nous parle de l'Homme et des épreuves d'une vie.
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Christy Lefteri, forte de son expérience dans un centre d'accueil de migrants à Athènes, nous livre un portrait tout en subtilité et tout en humanité de la migration. Elle met en scène un couple fictif, réceptacle de bien des histoires recueillies par l'auteure, qui fuit la Syrie pour rejoindre l'Angleterre, avec son cortège de difficultés, d'horreur mais aussi d'espoir.
Je me suis pris d'amitié pour ce couple, j'ai tremblé pour eux, j'ai espéré avec eux. J'ai aussi été bien bluffé par quelques mises en scène... Ce roman donne une vision nuancée de cette thématique oh combien actuelle, à lire absolument!
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L'auteur aurait tout intérêt à se refaire une santé car le fait d'écrire des romans avec pour thème migrants, opprimés, exilés et exploités est devenu une manie voire une maladie, puisqu'il semble guère lui réussir du tout si l'on en juge par un article de Libération sur son second roman, déplorant son grand état de tristesse suite à des épreuves personnelles et « professionnelles ». Il ne faudrait pas que la fiction dépasse la réalité déjà bien pénible, pour ces êtres lointains qui souffrent le martyre.

Ici fond et forme des plus banals malgré un tapage médiatique de la part des médias ultragauchistes et Libération (encore lui !) se pose d'ailleurs parmi les premiers à décerner des éloges,

Tout cela dévient plus que lassant et d'autant plus concernant les Oiseaux chanteurs, (que je m'abstiendrai évidemment de lire), quand on songe, pour ne citer qu'elles, que Leila Slimani et Karine Giebel ont chacune traité ce même sujet dans un de leurs romans. Sans oublier Norek, et Yasmina Khadra et j'en passe et des bien meilleurs.
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Nuri était apiculteur en Syrie avant que la guerre n'éclate. Les combats sont tels qu'il doit quitter son pays. Pour garder espoir au milieu du chaos, il se remémore son travail auprès des abeilles, il les entend encore, il sent le parfum des chaudes journées syriennes. Ce livre nous conte à la fois le voyage plein d'embûches de Nuri qui part rejoindre son cousin en Angleterre, son chagrin de devoir quitter ce coin de terre qu'il aimait tant, et l'amour qu'il porte à sa femme devenue aveugle suite à un traumatisme. L'écriture sait se faire lyrique pour décrire la vie paisible d'avant guerre et terriblement réaliste quand il s'agit de décrire le voyage et les camps où sont entassés des milliers de personnes obligées de fuir leur pays comme Nuri.
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Je viens de terminer, complètement bouleversée « L'apiculteur d'Alep » de Christy Lefteri. C'est superbement bien écrit (et traduit), mais très lourd à porter quand on sait que l'auteur nous raconte dans ce roman ce que lui ont confié des familles qu'elle a rencontrées durant son bénévolat dans un centre de migrants en Grèce. L'empathie ressentie par l'auteur dans son récit est d'une telle force que l'on devient un témoin proche de cette famille. On entend bien que rien ne pourra les guérir d'avoir vu mourir leur petit garçon sous leurs yeux et d'avoir dû fuir leur pays, perdre leur travail, tout ce qui était leur quotidien heureux de jeune couple syrien. Même la petite lumière d'espoir qui s'éclaire dans les deux dernières pages nous dit que rien, plus jamais, ne ressemblera au bonheur. Je ne suis pas prête d'oublier Nuri et Afra Ibrahim et tous ceux qui vivent chaque jour ce destin de migrant.
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