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Lorsque je lis de « vieux » récits d'anticipation, qui datent de bien avant la révolution numérique, je ne peux m'empêcher de constater que nombre d'auteurs nous ont prévenu, à travers la fiction, des dangers qui nous guettaient. Ce 1er constat en amène un second qui est qu'on ne les a pas entendus, on a poursuivi le même chemin. « le pense-bête » de Fritz Leiber est l'un de ces textes visionnaires qui sont d'une actualité flagrante.

Si certains aspects de cette novella ont vieilli, le contexte politique est très ancré dans la guerre froide et le modèle sociétal dépeint, notamment familial, appartient à un autre temps, le fond du récit est très actuel. Leiber dépeint avec une grande acuité et un humour acide le risque de dépendance vis-à-vis de la technologie. le pense-bête qui donne son titre à la nouvelle est une sorte d'organiseur portatif que le personnage principal a inventé pour qu'il lui rappelle ce qu'il a peur d'oublier, les rendez-vous, les programmes à voir… Impossible de ne pas faire le rapprochement avec les smartphones d'aujourd'hui. Leiber dépeint des Hommes devenir de plus en plus dépendants de la machine, penser de moins en moins par eux-mêmes, après tout quelque chose s'en occupe pour eux, jusqu'à finalement être des esclaves. Leiber se montre assez virulent envers l'Homme, pointant son conformisme, sa faiblesse, sa vacuité et sa paresse intellectuelle. Pour cela, Leiber utilise, comme je l'ai déjà mentionné, un humour assez corrosif et aussi une tonalité plutôt légère. J'ai beaucoup aimé ce mélange entre un fond grave et une forme légère.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette novella que j'ai trouvé très pertinente tout en offrant un divertissement agréable. C'était là ma 1ère lecture de Leiber et certainement pas la dernière. C'est le genre de texte qui me reviendra régulièrement à l'esprit tant on assiste aujourd'hui à ce qu'il annonçait hier. Dorénavant, lorsque je verrai dans le métro, à la terrasse des cafés ou même dans la rue, tous ces gens penchés sur l'écran de leur téléphone, je ne pourrai m'empêcher de me souvenir de cette phrase prononcée par un des personnages : « qui voudrait s'attarder dans l'imaginaire et perdre l'occasion de voir ce que fait son mémoriseur ? »
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Cette longue nouvelle de Fritz Leiber me laisse un goût mitigé.

Du côté positif, une chouette description d'un monde futur – le futur de 1962, date de l'écriture – avec une vie « au-dessus du sol » qui s'est faite rare, toujours inquiétée par les missiles russes nocturnes et une vie souterraine foisonnante façon Cavernes d'Acier d'Asimov.
Également une société qui malgré les circonstances poursuit sa route consumériste tout crin. Il s'agit d'inventer de nouveaux objets novateurs que le public va s'arracher. C'est un peu le métier de Gussy qui continue à vivre « en haut » avec sa famille. L'anticipation de Leiber sur des objets qui évoquent nos smartphones et des longues files d'attente pour acheter le dernier modèle est impressionnante. Et ce n'est pas la seule invention qui s'est révélée exister à notre époque. Bravo le visionnaire !
Enfin un dénouement que je n'ai pas vu venir, et j'aime bien être surpris.

Côté négatif, un ton qui hésite entre le sérieux-tragique et le sarcasme-farce que j'ai trouvé déstabilisant pour le lecteur. le message, si message il y a, est troublé. Je ne savais pas si je devais considérer tout cela au premier ou second degré. Exemple, un dialogue assez long, dont l'objet est de déterminer si ces nouveaux objets ont une forme de conscience, qui est saboté par l'apparition de la femme de Gussy en tenue affriolante qui fait bouillonner les hormones de l'homme.
Et c'est comme ça presque tout du long, se stabilisant vers plus de sérieux dans la dernière partie, et c'est tant mieux.

Allez, je dirais « mitigé + », lol.
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Dans un futur lointain, les plus riches vivent sous terre, à l'abri tandis qu'une minorité vit à la surface. Gussy et sa famille sont de ceux-là. Gussy est un inventeur qui donne des idées à Fay qui les exploite une fois de retour dans les profondeurs. Un jour, l'inventeur, excédé, parle de son souhait de pouvoir de rappeler ses différentes tâches à faire... Son idée rapportée par Fay sera un succès et même plus que ça.
Une petite collection qui remette au goût du jour quelques nouvelles de la SF d'époque. Ici, Fritz Leiber évoqué un monde dépassé par la technologie. Les hommes sont petit à petit soumis à ces nouvelles machines, les mémorisateurs. On pense évidemment à nos technologies actuelles, téléphones, ordinateurs etc qui nous rendent de plus en plus dépendants. Dans la nouvelle, la soumission est d'abord physique...
Le titre originale est The creature From The Cleveland Depths qui est plus franc sur la nature effrayante de la chose que la française.
Toujours très utile, le contexte historique de l'écriture du texte. La fin est un peu extravagante mais a le mérite d'être positive. J'ai pensé à un roman d'Isaac Asimov sur le même thème, il faut que je retrouve le titre...
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Cette nouvelle, qui dénonce notre obsession pour le progrès, les dangers de la technologie et notre tendance à la servitude volontaire, propose une chute un peu fantasque et aborde probablement trop de sujets pour son format, mais elle est visionnaire à plus d'un titre.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Le pense-bête de Fritz Leiber aurait été écrit au XXIe siècle, cette nouvelle aurait été considérée comme technophobe et rétrograde. Mais le texte a été écrit en 1962, bien avant l'apparition des premiers smartphones, et bien avant celles des premiers téléphones personnels ou autres PDA (ou assistant personnel numérique pour les plus jeunes des visiteurs de ce blog qui ne les ont pas connus). Ce décalage n'en rend cette nouvelle d'horreur scientifique que plus savoureuse.
Certes elle est très datée, ne serait-ce que dans la répartition des rôles entre Gusterson et sa femme Daisy, ou encore dans son obsession pour les Soviétiques et la guerre atomique. Mais elle est également très moderne en montrant comment les mémoriseurs (transformés en pense-bêtes dans ce titre en français, en VO il s'agit de The Creature from Cleveland Depths) s'insinuent peu à peu dans la vie de leur porteur à la manière dont les smartphones s'insinuent peu à peu dans notre vie quotidienne. D'accord le Pense-bête force le trait en imaginant des machines injectant directement médicaments et régulateur d'humain à leur possesseur au lieu de se contenter de surveiller et diffuser leurs données de santé afin de faire des préconisations.
Mais ne risquons-nous pas, si nous n'y prêtons pas attention, de devenir asservis par ces objets ?
En grossissant à outrance le trait, Fritz Leiber utilise l'ironie, une arme qu'il maîtrise à la perfection pour rappeler un message tout simple : la technologie doit servir l'humain et non l'asservir peu à peu au prétexte de l'aider. Finalement, l'auteur n'est pas tant technophobe que misanthrope et pessimiste concernant les capacités de ses semblables à prendre soin de leur liberté et de leur autonomie ? Que ce soit vis-à-vis des outils technologiques ou d'autres solutions de « prêt-à-penser » toutes faites, n'aurait-il pas raison ?
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Roman d'anticipation (écrit en 1962) contant la prise du pouvoir des mémoriseurs (agendas électroniques, sortes d'objets connectés) sur les humains.
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La collection Dyschroniques des éditions le passager clandestin, dirigée par Philippe Lecuyer a pour mission d'exhumer des nouvelles d'auteurs phares de la Science Fiction. Des nouvelles ayant marqué leur époque par un « génie visionnaire et un imaginaire sans limite ».
Dans le pense-bête, Fritz Leiber explore les arcanes de l'intelligence artificielle et de la cybernétique. Dans un monde décomposé, ou la majeure partie de la population vit sous terre, parmi ceux qui ont choisi de rester au dessus, vivent Gussy, sa femme Daisy et leurs enfants. Gussy est un inventeur insatiable et fait vivre sa famille de la vente de ses trouvailles. Un jour il propose à Fay, un émissaire de ceux du dessous, une sorte de mémorisateur qui lui permettrait de ne plus oublier ce qui est important, comme regardez la nouvelle série TV qu'il vient de rater. L'idée n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et Fay revient quelques temps plus tard avec une machine à installer sur l'épaule qui agit comme un secrétaire particulier… mais au fil du temps la machine après avoir subi plusieurs améliorations commence à montrer des signes d'autonomie et développe une capacité à l'auto-persuasion des sujets qui la porte assez inquiétante. Lorsque Gussy daigne descendre chez ceux du dessous, il découvre stupéfait que toute la population est équipée de ce nouvel attribut !
Comment ne pas penser à nos portables actuels et toutes leurs flopées d'application censées nous faciliter la vie… Comment ne pas imaginer le monde de demain dans la description de Fritz Leiber ? Visionnaire, il y a plus de cinquante ans de ce qui pourrait nous arriver très prochainement, et qui déjà pointe son nez… l'esclavage assisté par la technologie, la soumission aux smartphones…
Lien : http://legenepietlargousier...
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LE PENSE-BÊTE, Fritz Leiber
Vous voyez le petit chapeau robot dans le film d'animation Bienvenue chez les. Robinson (film sous côté non ?), voilà à quoi me fait penser l'espèce d'organisateur électronique présenté dans ce petit livre.
La plus grande partie de l'humanité vis sous terre, tout est quasiment automatisé avec des tapis roulants pour être plus efficace. Nous allons suivre le parcours d'une invention censée (encore) simplifier la vie de la masse populaire, diminuer son action de pensée avec cette sorte de téléphone/organisateur qui «pense » pour vous et qui s'accroche à votre épaule.
J'ai bien aimé le concept mais l'histoire est malgré le nombre de pages, pas très fluide, parfois un peu ennuyante, pas vraiment de surprise ( quand on lit ou quand on regarde pas mal d'oeuvres dans le genre)
Pour l'instant c'est le livre que j'ai le moins apprécié de la collection, ayant déjà lu : Destination finale de Silverberg, Audience Captive, de Griffith, L'examen de Matheson,

Lien : https://www.instagram.com/kh..
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Je recommande régulièrement la collection dyschronique mais on est ici avec le premier que je ne recommande pas. le pense-bête a de mon point de vue mal vieilli et avec du recul, même pour l'année d'écriture, 1962, certains points devaient déjà faire grincer des dents. Les propos sont particulièrement sexistes, racistes et transphobes. C'est dommage parce que la thématique de la nouvelle et le reste de l'histoire sont vraiment intéressants mais pour cela il faut réussir à s'affranchir de toutes les petites pics gratuites sur les minorités et ça je n'ai pas réussi.
Niveau histoire de base, il est question d'un futur où la quasi intégralité de la population s'est réfugiée dans les sous-sols et où la technologie prend de plus en plus de place. On découvre l'histoire par les yeux d'un irréductible (et infect personnage) qui continue à vivre en surface avec sa petite famille, un peu à l'ancienne. Pour arrondir ses fins de mois, il propose un développement : une aide à l'organisation. L'idée est d'avoir un outil qui libère le cerveau de toutes les taches à se rappeler comme sortir le repas du congélateur par exemple. Vous vous doutez bien que ça va prendre des proportions non anticipées à cause de l'IA mise en place.
L'idée de mettre en avant la perte d'initiative qui découle d'un emploi du temps calibré à la minute par autrui est bonne. Les réflexions sur le moment où une aide passe de bénéfique à néfaste car elle enlève le libre arbitre sous couvert de suppression de charge mentale sont intéressantes mais le fait que le récit soit bourré de petites phrases comme ça en passant mine de rien qui dénigre les femmes, les personnes non blanches, celles avec une religion différente…. c'était trop, je ne voyais plus que ça.
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