SYNOPSIS : la pratique du jeun n'est pas récente. Les grecs appliquaient déjà cette méthode de purification pour accroître leurs capacités intellectuelles, et affuter leur esprit. L'auteur donne quelques exemples historiques, et des conseils pour découvrir cette « fête du corps », puisque le jeun permet aussi d'activer le potentiel d'auto-guérison du notre organisme.
JE N'AI PAS DU TOUT AIME CE LIVRE, malgré de bonnes choses. Je n'ai pas aimé la plume qui m'a ennuyée, les vas et viens sans fil conducteur, et les conseils qui sont plutôt des règles qui s'appuient sur des axiomes. le corps humain est si complexe, je ne pense pas qu'une méthode de jeun est obligatoirement bonne pour tous. Ce livre a 20 ans, certes, mais quand même… Les bons livres sont comme le bon vin. Celui-ci vire à la piquette.
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... Le jeûne est tombé en désuétude parmi les chrétiens. C'était un jeûne par contrainte. Dans la société actuelle, une telle démarche est vouée à l'échec.
Il faut restaurer le jeûne chrétien d'une manière adaptée à l'esprit de l'homme moderne. Le jeûne de purification, de pénitence et d'intercession doit s'élargir.
Il faut y intégrer la dimension corporelle et mentale. Il y a fort à faire en ce domaine. N'en serait-il pas plu agréable à Dieu ? Le Créateur, Dieu de tendresse, souffre de voir sa créature souffrir dans son corps et son esprit, de telle sorte qu'ils sont devenus, dans l'ordre du crée, la merveille des merveilles ? Ils sont conçus pour un parfait fonctionnement jusqu'à un âge avancé. Par ses erreurs, l'homme les a affaiblis, voire dégradés. Rajeunir, régénérer le corps, en même temps qu'on élève l'âme dans des sphères spirituelles autrement inaccessibles - sauf chez les grands ascètes et les saints - n'est-ce pas le plus beau, sinon le plus parfait des jeûne ? Au sortir de cette ascèse, qui en réalité est une fête, le chrétien aura ce rayonnement indéfinissable, y compris physique, qui suscite l'envie d'imiter. Le chrétien doit aussi, par sa seule présence, donner le goût, le désir de connaître la source de son être attrayant Jésus-Christ.
Autre condition indispensable au jeûne chrétien : le partage. Jeûner en ne visant que sa propre régénération physique, mentale et spirituelle, n'a rien à voir avec le jeûne biblique. Les Pêres rappellent avec insistance : "Ce que tu économise en jeûnant, donne le aux pauvres !" ...
Avant de passer ses examens à l'École d'Alexandrie, la plus fameuse de son temps, Pythagore jeûna pendant quarante jours. L'écho des récits bibliques était parvenus jusqu'à lui, et des navigateurs revenus d'Orient avaient narré les exploits d'hommes à grandes barbes qui se livraient à d'interminables et totales privations de nourriture. Ils en tiraient une extraordinaire lucidité, découvraient des choses cachées aux communs des mortels. Et de plus, ils acquerraient une grande vigueur physique.
... Toujours est-il qu'il les réussit brillamment. Et quand, plus tard, il eut fondé sa propre école, à Crotone, dans le golfe de Tarente, il exigea des candidats la même épreuve... Jamais sans doute école ne fut composée d'élèves si aguerris et lucides...
Le Mahatma Gandhi avait commencé à pratiquer le jeûne rituel dès la fin de son adolescence. Au début du siècle, il fit le voeu de chasteté conjugale. En 1906, il compris que, sans le jeûne, il ne pourrait pas demeurer fidèle à ce voeu. Dans son autobiographie, il dévoile l'une des fortes composantes de sa profession de foi : le face-à-face avec Dieu n'est possible, dit-il, que par les restrictions que l'on s'impose à son alimentation, à sa pensée et à ses paroles. Pour cela il faut "l'abandon sans réserve à la grâce". C'est par la grâce que l'esprit est purifié, et non par le jeûne en soi. Celui-ci ne fait que nettoyer le corps, pour le rendre disponible à l'irruption du divin en nous. Tolstoï, ami très cher à son coeur, l'avait sensibilisé à la doctrine chrétienne de la grâce divine.
Au cours du jeûne, il n'est pas rare qu'on ait des intuitions fulgurantes, des rais de lumière éblouissants qui dévoilent des mystères inaccessibles dans le quotidien ordinaire. Le corps désintoxiqué, nettoyé, purifié, est bien plus réceptif à l'au-delà des choses. L'esprit est plus docile à l'écoute intérieure. En ces moments privilégiés, les croyants sont menés plus loin dans leur foi ; les incroyants ont accès à de singulières intuitions auxquelles, le plus souvent, ils ne se dérobent pas, pendant un jeûne, avec le parti-pris manifesté dans la vie ordinaire. Les confidences des jeûneurs témoignent de ces étranges phénomènes. C'est bien certain, on n'est jamais plus le même au terme d'un long jeûne !
Oui, le jeûne mène bien au-delà du corps. Il ouvre des portes cachées donnant sur une dimension supérieure de l'être humain, par laquelle il échappe à la condition animale : celle de l'esprit. ...
... Durant leurs jeûnes ils ont, en effet, entrevu, brèves comme l'éclair, des cimes éblouissantes. Il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, car, sur la voie étroite, devant soi, se trouvent d'incomparables trésors.
Jeûner pour rajeunir le corps relève de découvertes assez récentes. Mais jeûner pour magnifier l'esprit est une bien vieille affaire. Pythagore, Socrate et Platon, parmi d'autres, en témoignent. À leur exemple, quelques esprits prophétiques en notre temps ont repris ce flambeau.