Au revoir là-haut (BD)

Malgré les avis enthousiastes de nombreux lecteurs dont les goûts me paraissent proches des miens, je n'ai jamais été tentée par le roman signé Pierre Lemaitre qui a inspiré cette BD.
Parce que :
- l'auteur
- la guerre 14-18 dont on nous rebat les oreilles depuis presque trois ans
- le prix Goncourt
- la taille du livre

Les éloges m'ont rendu curieuse, j'ai pensé pouvoir appréhender le récit via sa version BD. Erreur ! Il me semble qu'il faut avoir lu le roman pour tout saisir. Aussi réussi, aussi fidèle soit-il à l'esprit d'un ouvrage (de 600 p. !), un album de 168 p. est forcément réducteur, donc frustrant si on ne connaît pas l'histoire.
Et peut-être même si on la connaît : je n'ai pas envie de me frotter à la version BD de 'Shutter Island', dont j'ai tant aimé l'original de Dennis Lehane et le film (Martin Scorsese, 2010). Une telle intrigue en 130 p. ?

J'ai souvent les mêmes réserves sur un film adapté d'un bon roman foisonnant. Ça m'apprendra à vouloir prendre des raccourcis !

PS : les critiques sur Babelio montrent qu'on peut apprécier cette BD sans avoir lu le roman.

J'avais lu le roman de Pierre Lemaitre il y a quelques années déjà et j'ai même poursuivi cette saga (à la fois familiale et historique). Ainsi, j'étais curieuse d'en découvrir l'adaptation en bande dessinée ! de plus, j'avais déjà lu l'adaptation en bande dessinée de Shutter Island, également réalisée par Christian de Metter, et j'étais contente de pouvoir découvrir un autre de ses ouvrages !

L'histoire se passe en France pendant la Première Guerre Mondiale où Albert a sauvé la vie de son ami Édouard. Cependant, ce dernier s'est retrouvé défiguré et souhaite faire croire à ses proches qu'il est mort... Alors, les deux héros de guerre reviennent et n'ont pas la gloire espérée. Ensemble, ils vont monter une arnaque à la nation...

J'avais été passionnée par le récit lors de ma découverte du roman et j'ai aussi plongée dans son adaptation en bande dessinée. En effet, l'histoire est prenante et intéressante !

Si l'adaptation est réussie et relativement fidèle au roman, j'ai trouvé dommage que le passage de l'arnaque soit si vite éclipsé... Mais quand on adapte un tel livre, il faut faire des choix ! Dans l'ensemble, c'est plutôt réussi !

Je ne suis pas une grande lectrice de BD, mais j'étais curieuse de voir le rendu du magnifique roman de Pierre Lemaître, Prix Goncourt 2013, sous le crayon de Christian de Metter.
Les dessins sont magnifiques, les visages des personnages, ces gueules cassées, qui occupent dans cette histoire une place prépondérante sont parfaitement rendues, à l'image des personnages principaux (Maillard et Péricourt) mais également les personnages secondaires dans un ensemble à la fois très dense et très épuré, mais chargé en émotions.
L'absence de texte m'a cependant un peu gênée, mais Pierre Lemaître s'en explique dans les pages de Ouest-France :
« J'ai fait le choix d'un texte très sobre, ne voulant pas d'un album bavard. Mon idée, c'était que la plus-value de l'album vienne du graphisme. Moins on mettait de texte et plus on mettait l'image en avant. Je savais qu'en faisant une BD bavarde, le lecteur ne tiendrait pas cinq pages. Il est important de faire le bon choix du médium. »
Une découverte intéressante même si pour moi, ce ne fut pas un coup de coeur contrairement au roman.

J'ai adoré l'histoire, réaliste, sombre, touchante, mais je n'ai pas aimé le style des illustrations, et cela m'a beaucoup gênée dans mon expérience de lecture... J'ai emprunté cet album pour découvrir l'univers de Pierre Lemaitre et je compte bien réitérer car j'ai trouvé ses personnages absolument saisissant, tant par le courage et la simplicité des héros que par le cynisme dont font preuve les personnages les plus abjects.

Cela fait quelques mois que l'on me pousse de toute part à fréquenter la plume de Pierre Lemaître. Outre la hauteur de ma PAL, un je ne sais quoi me retenait. Peut-être la peur d'être déçu après en avoir entendu trop de bien…

Aussi ai-je saisi l'occasion d'entrer dans son univers par le prisme de cette bande-dessinée dont Torreton dit dans la préface qu'elle correspond à ce monde intérieur qu'il s'était forgé en lisant Lemaître. Et de fait, si cette BD est fidèle, alors je pense que d'ici peu je critiquerai ici l'un de ses ouvrages.

L'auteur prend appui sur un phénomène qui a existé : les arnaques aux monuments aux morts au sortir de la Première Guerre Mondiale. Mais le ressort de cette histoire tient au fait que ce sont des survivants, des gueules cassées qui vont monter une arnaque sur le souvenir des morts, de leurs morts. Une revanche sur la faucheuse, le danger et les salauds qui les y ont envoyé… On est presque content que l'arnaque aboutisse.

Mais ce ne serait que cela, ce serait bien trop simple. L'auteur interroge aussi les relations intrafamiliales d'une grande bourgeoisie étriquée dans ses principes, mais encore la place du handicap et des gueules cassées, le retour des héros de guerre à leur vie civile, la cupidité, la vengeance et la justice… Incroyable panel d'humanités blessées servi par d'admirables couleurs délavées.

Outre les sujets abordés, certaines scènes réserveront pourtantcet album à un public plutôt adulte.

Grande guerre, sale guerre.

1918 marque la fin du conflit, mais aussi un retour au foyer peu reluisant, pour ces soldats qui y ont perdu leur âme... ou beaucoup plus.

On suit les destins croisés de trois d'entre eux, Maillard, Péricourt et Pradelle, dans leur vie d'après guerre, pas des plus jolie.

Un petit air du "bon, la brute, et surtout le truand" changeants d'époque (et de caractères, aussi).
Une histoire triste et prenante, des dessins qui vont avec le thème, mais qui ne sont pas ceux que j'apprécie le plus.

Du pour et du contre, donc, une lecture d'intérêt mais pas parmi mes préférées, à privilégier le livre à la BD, de mon point de vue.
(plus d'avis sur PP)

Tout commence pendant la Guerre, la Grande, celle de 14-18, qui d'ailleurs est en train de toucher à sa fin, pour la plus grande joie de certains soldats mais aussi pour le plus grand désespoir d'autres : "Pour un héros, une fin de guerre, c'est comme une défaite.".
C'est pourquoi, afin de se couvrir encore de gloire, le lieutenant Pradelle n'a pas hésité à mentir à ses hommes pour les envoyer à la mort, dans un sursaut de gloire et de dernier geste héroïque.
Le souci, c'est que sa petite combine n'a pas été oubliée car, malheureusement pour lui, le soldat Albert Maillard, modeste comptable dans le civil, s'en est sorti et a au passage a sauvé la vie Edouard Péricourt, fils de bonne famille, qui s'en tire tout de même avec une moitié de gueule arrachée.
Le lieutenant Pradelle a beau faire pour se débarrasser de ces deux soldats encombrants, il n'y arrive pas : "Il essaie de se débarrasser de moi de moi et de mon pote.".
Qu'importe, car en 1919 Pradelle s'est refait une santé en épousant une fille de bonne famille, tandis que des poilus comme Albert Maillard peinent à retrouver une place dans la société civile, d'autant qu'il traîne avec lui le défiguré Edouard qui refuse de revoir sa famille ainsi.
Mais si Edouard n'est plus doué de la parole et n'a qu'une moitié de visage, il va avoir l'idée du siècle, enfin l'arnaque du siècle : vendre des monuments aux morts, les dessins, et se barrer à l'étranger avec l'argent récolté : "Non, vous vendez les monuments, c'est tout. Vous touchez les acomptes et après vous vous barrez avec la caisse ! Et vous partez dans les colonies !", ça a du panache comme idée, et quel beau pied de nez à cette société civile qui ne veut pas entendre parler des soldats et encore moins des mutilés.

Je résiste depuis quelques temps déjà et malgré les avis élogieux à lire le roman de Pierre Lemaitre.
Toutefois, apercevant la bande dessinée qui en a été tirée sur un rayonnage de bibliothèque, j'ai décidé de découvrir cette histoire ainsi.
Et ce ne fut peut-être pas le choix le plus judicieux, car qui dit bande dessinée dit condensé et là, l'histoire l'a sans doute sacrément été car j'ai pour ma part bien ressenti les ellipses lors de la lecture.
Parfois l'intrigue s'accélérait, j'avais presque l'impression qu'il manquait des passages et je n'ai surtout pas compris pourquoi il y avait par moment en filigrane la mère d'Albert Maillard qui commentait la vie de son fils.
Je me suis dit qu'elle avait certainement un autre rôle ou alors une place dans la narration dans le roman.
Dans le fond, j'ai bien aimé cette histoire d'escroquerie sous forme de revanche envers la nation, mais j'ai bien compris qu'il y avait aussi quelques vides à combler avec le roman.
Sur l'aspect graphique de la bande dessinée, je suis partagée.
La mise en couleurs est vraiment belle, avec des dominantes de couleurs en fonction de l'intrigue : marron pour la guerre, bleuté et nuances d'automne, qui cadrent bien avec le contexte et les personnages.
Par contre j'ai très moyennement apprécié les traits des personnages, j'ai mis du temps à bien les distinguer et à les reconnaître, ce qui est d'autant plus vrai au début lorsque l'action se passe dans les tranchées, alors quand en plus l'histoire est synthétisée ... .
Et alors je ne comprends absolument pas le choix de l'illustration pour la couverture car cela dévoile un moment clé de cette histoire, c'est vraiment un choix de mauvais goût et il y avait sûrement mieux à proposer.
Bref, je ne suis pas totalement fan du travail de Christian de Metter mais cette bande dessinée a au moins le mérite de m'avoir donné envie de lire le roman qui est certainement plus dense et qui permettra, je n'en doute pas, de donner encore plus de poids aux personnages et de combler les blancs constatés à la lecture de cette bande dessinée.

"Au revoir là-haut" peut être intéressant à découvrir pour qui a déjà lu le roman, je suis partagée sur cette bande dessinée qui a de bons et de moins bons aspects mais qui m'a en tout cas convaincue que j'avais sans doute plus à y gagner à lire le roman dont elle est tirée.
Lien : https://lemondedemissg.blogs..

J'ai adoré le roman de Pierre Lemaitre. J'ai adoré l'adaptation cinématographique. Quant à cette bande-dessinée... c'est un flop.

Je n'ai pas retrouvé les émotions du roman ou du film. J'oserai même dire que j'ai trouvé ça fade. C'est comme si Christian de Metter c'était contenté de compiler les moments les plus marquants du livre en faisant abstraction de la complexité et de l'humanité de l'histoire. Quant aux graphismes, rien d'exceptionnel. Tout est décidément bien fade dans cette bande-dessinée...

Une belle BD sur le retour des héros et le retour de la vie quotidienne. Une belle ode à la mémoire.
J'avoue être passée un peu à côté, ne pas avoir réussit à me mettre dans l'ambiance, je n'ai pas assez pris le temps de savourer les dessins, j'ai certainement tourner trop vite les pages, la nuit tombant sur la terrasse oblige.
Nous avons deux héros de la guerre qu'elle n'a pas épargné. Une gueule cassé et un témoin des horreurs qu'on peut faire par intérêt. Leur retour à la vie de tous les jours est difficile. Une réadaptation quasi impossible. Ils sont très touchants. On voit aussi un opportuniste qui ne voit qu'un moyen de gagner de l'argent avec les dépouilles de soldats. Assez révoltant. Une fin qui est un bon compromis pour qu'elle soit heureuse sans trop fleur bleue.
Je ne suis pas fan des dessins mais il faut avouer qu'ils ont un certain style, et les couleurs sombres vont à merveilles avec l'ambiance.
Je suis un peu déçue d'être passée à côté car cette BD vaut vraiment mieux que mon sentiment de trop court. En tout cas je suis curieuse de savoir ce que ça donne en livre. Peut être me laisserai-je tenter un jour.

J'ai fini ce matin la version roman d'Au revoir la haut qui m'a tellement transporté que j'ai voulu poursuivre avec la version bd ... trouvée tout à fait par hasard en regardant les différentes versions du livre qui étaient sorties ..
J'imaginais la bd écrite en collaboration avec Pierre Lemaitre comme étant conforme au roman et j'en suis sorti malheureusement très déçu
Malgré 176 pages c'est un résumé rapide et pas fidèle du tout ne serait ce que pour le rôle prêté à Louise, l'accord d'Albert au projet etc ...
Pourtant le dessin a l'atmosphère glauque à souhait reflète parfaitement à mon sens l'époque et l'essence du roman, de même les personnages .. je n'imaginais pas Albert autrement... c'est pour ça d'ailleurs que je n'ai pas regardé le film avec un Albert Dupontel campant à 50 ans passés un personnage sensé en avoir la vingtaine ..
Alors oui je suis déçu par cette transposition non dans le graphisme mais dans le scénario...
Et pourquoi avoir fait sauter Édouard du toit du Lutecia ?
Pourquoi expédier hâtivement le rôle de M Pericourt et ses émotions ?
L'arnaque qui tient pourtant une place importante du livre n'est ici que très peu développée
C'est certain le fan de bd qui n'aurait pas lu le livre sera séduit, j'en ai malheureusement trop attendu.
Ça reste néanmoins un bel album ....