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3,97

sur 1938 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai été véritablement épatée par toute la dimension psychologique que Pierre Lemaitre a su mettre dans son personnage, Alain Delambre. Vraiment c'est bluffant car c'est extrêmement réaliste; il s'est penché sur la question du chômage pour les seniors et il a su retranscrire toute l'angoisse, la détresse et toute la crise existentielle que vit Alain, toutes les remises en question qui se cachent derrière une longue, trop longue, période de chômage, agrémentée de nombreux refus.

Je ne pense pas que M. Lemaitre ait personnellement connu cela, ce qui fait que je suis encore plus bluffée devant ses analyses très fines et vraiment précises de toutes les émotions qui animent son protagoniste. Cela prouve encore une fois qu'il est sans doute d'une grande écoute et d'une grande empathie envers les autres.

Lorsqu'Alain reçoit enfin une réponse positive pour passer à la 2e étape du recrutement pour un poste d'assistant RH, l'espoir renait et là aussi, on sent que notre personnage connait une euphorie que seul un chômeur de longue durée peut connaitre si j'ose dire! Toutes les émotions de joie, d'euphorie, puis de doute à nouveau sont retranscrites avec une grande précision, ce qui rend notre personnage extrêmement attachant. Et lorsque finalement Alain va péter les plombs, et bien si si, on le comprend!! Il est tellement attachant Alain qu'on est à ses côtés.

Un récit écrit d'une main de maitre comme toujours avec Pierre Lemaitre. La lecture fut un véritable régal et je recommande vivement au lecteur de découvrir et de voir comment cette histoire des plus folles se termine.

Un super moment de lecture, comme toujours. Merci M. Lemaitre.
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Il ne s'agit pas de Saumur et de ses cavaliers, ici Cadres noirs est au pluriel. C'est un polar sur fond de thème social : le chômage chez les seniors. Voilà un sujet qui m'intéresse. D'accord je suis presque sexagénaire aujourd'hui, mais le chômage, j'en connais un rayon puisque j'y suis depuis mes années de quinqua, comme le héros, Alain. Je me sens donc concernée bien que cadre, je ne l'aie jamais été. L'humour grinçant de Pierre Lemaitre apporte au thème tragique un peu de légèreté et me plait d'emblée. Il truffe son récit de situations pertinentes pour qui les a vécues. L'ouvrage est découpé en trois parties : avant, pendant, après. C'est représentatif de la vie d'Alain car il commet un acte déterminant qui engage son avenir et le fait basculer dans la violence. Convoqué pour un recrutement, alors qu'il ne croyait plus à sa chance, il se voit proposer un étrange processus de candidature. La société qui embauche imagine comme mise à l'épreuve une fausse prise d'otages. La partie "pendant" a des réminiscences du magnifique film Un après-midi de chien. Mais c'est d'un bien réel fait divers que Pierre Lemaitre s'est inspiré. L'histoire très cinématographique a d'ailleurs donné lieu à une série, Dérapages, diffusée sur Arte en 2020.
Cadres noirs appartient au genre du thriller social. Il met en évidence le fonctionnement d'un système qui produit du chômage et de monstrueuses fractures de société, mais cultive une sorte de dénie. Alain décide d'obtenir le poste qui lui est refusé d'avance. Il échafaude une stratégie aussi improbable que périlleuse. le lecteur se laisse happer par l'enchaînement infernal des évènements. Pierre Lemaître orchestre le récit de façon magistrale. Les rebondissements sont nombreux jusqu'à la toute fin du roman.
Pierre Lemaître, militant pour une meilleure répartition des richesses, n'est pas en peine pour décrire les injustices économiques énormes engendrées par un système pervers. Il y met toutefois une bonne dose d'humour. Son protagoniste porte sur sa propre situation un regard plein d'auto dérision. Mais les larmes ne sont pas loin du rire.
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Comment sortir du cadre

Alain Delambre qui approche la soixantaine, est un ex-DRH. Licencié, au chômage depuis 4 ans, il est tombé au plus bas de l'échelle, contraint d'accepter petits boulots et humiliations diverses. Alors que sa vie professionnelle est dans une impasse, il retrouve soudain l'espoir après avoir répondu à une petite annonce d'un cabinet de consultants. Sa candidature, retenue, reste une ultime épreuve : son test d'embauche sera combiné à une sélection de cadres...à virer, au cours d'un jeu de rôles sous forme de fausse prise d'otages. Pour avoir du boulot, Delambre devra le faire perdre à d'autres. Obsédé par cette opportunité, Delambre va se donner à fond et au delà, entraînant sa famille dans une descente aux abîmes. Mais dos au mur, il va démontrer qu'il a de la ressource...

Si pierre Lemaître n'était pas passé loin du très grand polar avec "robe de marié" et "travail soigné", à mon avis, cette fois il frappe en plein dans le mille, avec une oeuvre qu'il est toutefois difficile de classer dans les séries policières.

J'avoue avoir dévoré ce livre avec une appréhension permanente. Entièrement pris dans l'histoire, je n'avais qu'une crainte : que son intérêt faiblisse ou que passées les bonnes idées initiales du scénario, la suite ne soit pas à la hauteur. J'avais peur d'être déçu.
Ce n'est pas le cas.
Découpée en 3 parties "Avant", "Pendant" et "Après", l'histoire se déroule sans anicroche, toujours inventive et pertinente. Car une des grandes forces du livre, c'est que la critique sociale est présente, juste et souvent renforcée par un humour niché au coeur des situations tragiques.
Ainsi, quand Delambre parle de "syndrome de Stockholm appliqué au monde du travail" à propos d'un petit chef qui s'identifie de manière exagérée à son patron, ou de son collègue qui vit dans sa voiture (son immobile-home).
Les modes de management et leur aspect un peu ridicule sont évoquées avec toute la distance requise : "tout le monde était fou d'analyse transactionnelle. Maintenant, les trucs, c'est le management de la transition, la réactivité sectorielle, l'identité corporate, le benchmarking, le réseautage". "Travailler n'est plus suffisant, il faut adhérer. Avant il fallait être d'accord avec l'entreprise, aujourd'hui il faut fusionner avec elle. Ne faire qu'un. Moi je ne demande pas mieux : on m'embauche et je fusionne."
Le paradoxe de nos sociétés est rappelé chaque fois que Delambre allume la TV ou la radio. Les nouvelles s'entrecroisent : ..."en très forte progression", ..."gagne 4,5 % à la clôture" ..."annonce la suppression de 800 emplois"...

Un roman français dont le héros n'est pas architecte ou publicitaire. Un style vif, incisif et drôle. Un scénario à rebondissement crédible. Un regard sur la société.
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Tant de louanges déjà exprimées sur ce livre ! Mais je tiens tout de même à vous partager mon enthousiasme !

C'est le seul roman que j'ai lu de Pierre Lemaître — et certainement pas le dernier — ; je ne connaissais pas son style d'écriture, ni même par quel bout il allait démarrer le livre, je n'ai pas regardé les résumés, c'était le noir complet. Alors qu'elle ne fut pas ma surprise à devant tous ces rebondissement et ce suspense haletant ! jusqu'aux dernières pages. À chaque chapitre on pense toucher le fond de l'intrigue, ou bien le fond du trou ; et bien… on est de nouveau servi par un rebondissement, sans pour autant s'éloigner de la ligne de crédibilité...

Il s'agit d'un thriller social, avec pour fond : une critique du monde de l'entreprise (du management et des méthodes d'embauche) et du chômage de masse.
Alain Delambre, le personnage principal, est un cynique. Au chômage depuis quatre ans, il peine à retrouver un emploi, et surtout, il en fait une affaire personnelle (il s'implique avec passion dans la quête d'un poste à la hauteur de ses espérances financières et morales).
L'éclat de la folie et la noirceur de ce livre commence lorsque Delambre s'endette de promesses et d'argent dans tous les coins ; ainsi, poussé au bout de ses retranchements, toutes les occasions seront bonnes pour décrocher ce dernier entretient qu'une entreprise dépourvue de scrupules lui accorde....
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Machiavel était un petit maître à côté de ce Pierre qui nous tord les situations et les acteurs comme les doigts du héros en prison. Une lente descente aux enfers, une inexorable course contre la mort, celle de ceux qu'il aime, la victoire, amère, par le sacrifice de l'unique ami, le clodo au grand coeur. Diabolique ce Lemaître ....
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Postulat de départ : j'aime vraiment la façon dont Pierre Lemaitre raconte une histoire.
Notamment, ses polars, ciselés, et émaillés de petits plus stylistiques qui en font un réel plaisir de lecture.
Cadre noir porte bien son nom, en racontant la noirceur de notre monde, où se côtoient CAC40 et chômage de longue durée.
La violence sociale est là, et on s'attendrait presque à croiser une manif de gilets jaunes.
Je n'en dirai pas plus, pour en rien dévoiler d'une histoire qui m'a donnée l'impression d'un personnage central glissant, sans prise, le long d'un grand toboggan dont l'arrivée risque fort d'être assez abrupte et douloureuse et pas que pour le coccyx ...
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Mon avis :
Pierre Lemaitre a le don d'emmener le lecteur là où il ne s'y attend pas. Cette histoire de chômeur quinquagénaire commence presque tranquillement et l'on se demande si l'auteur va tenir la distance. le livre fait près de quatre-cents pages et on a l'impression d'arriver au bout avant d'en atteindre le tiers… Sauf qu'après cette première partie, le personnage principal prend une brusque bifurcation. Et le lecteur le suit, mais avec un temps de retard. le temps d'une partie intermédiaire racontée par un autre des protagonistes qui, lui non plus, ne comprend pas tout de suite ce qui s'est réellement passé.
Je dois avouer que l'auteur m'a vraiment bluffé. Alors que j'avais presque craint, au début du roman, de finir par m'ennuyer, j'ai été de surprise en surprise, et si la tension retombe un peu dans l'épilogue, Cadres noirs m'a vraiment accroché, tant par son scénario efficace que par son étude de moeurs. le monde du business est impitoyable, on le savait déjà, mais là, on en voit quelques mécanismes en jeu : Alain Delambre, le héros de cette histoire, développe, pour s'en sortir, des stratégies basées sur son expérience de cadre dans une grande entreprise… Il a face à lui un grand patron et un ancien militaire reconverti dans le conseil et la sécurité. Entre un ex-employé qui a passé sa vie derrière un bureau et un ex-baroudeur qui a connu les pires scènes de conflit, les forces ne paraissent pas égales… Et pourtant, le mieux armé n'est pas forcément celui qu'on croit. Après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus jamais de la même façon les types en costume qui sortent d'un immeuble de bureau !
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Alain Delambre a 57 ans et galère depuis 4 ans au chômage. Ancien DRH, il ne trouve pas d'emploi, n'arrive à obtenir aucun entretien et accepte des petits boulots humiliants et sous payés pour garder un semblant de dignité et de vie sociale. de brimades en humiliations quotidiennes, Alain est prêt à tout pour retrouver un job.

C'est ainsi qu'il accepte un travail de manutentionnaire dans une messagerie où un chefaillon use et abuse de ses pouvoirs jusqu'à lui botter le cul…Dépressif, Alain craque et frappe son contremaître. L'engrenage est en route: le contremaître porte plainte et réclame 25000 euros de dommages et intérêts. C'est à ce moment là que le miracle arrive: une entreprise est interessée par le cv d'Alain et lui propose un poste de DRH. Il devra participer à une simulation de prise d'otages qui testera ses capacités de manager pour ensuite prendre part à un plan social…

Immoral et tristement d'actualité, ce roman laisse un goût amer sur le monde de l'entreprise et fait se poser des questions d'ordre existentielles … Est-on vraiment prêt à tout pour un job, pour se sentir utile, pour exister? Nos vies n' ont-elles de valeur qu'à travers notre cv ?

Pierre Lemaitre nous embarque dans la dérive d'Alain, père tranquille, qui devient plus manipulateur que ceux qui voulaient le manipuler. Une marionette qui s'émancipe et coupe ses fils mais à quel prix? Alain y gagnera vengeance et confort financier mais y perdra ce et ceux qui lui étaient le plus cher. Alors misère sociale et amour ou argent et solitude ? Une question à laquelle chacun d'entre nous aurait du mal à répondre.

Ce roman n'a pas la force de « Robe de Marié » ni l'audace d' « Alex » mais je viens de le lire alors que ma propre entreprise subit un plan social…Moment sans doute mal choisi mais le hasard fait parfois mal les choses…Quoi qu'il en soit, Pierre Lemaitre reste un de mes auteurs préférés. Il sait se renouveler à chacun de ses romans. Un grand écrivain!

Ha, au fait! Cadres noirs est inspiré de faits réels survenus en 2005 dans le groupe France Télévisions…j'ai froid dans le dos..

Lien : http://lemarquepagedenath.wo..
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Jusqu'où serions-nous prêts à aller pour trouver un emploi ou encore pour le conserver ?

Côté perso, Alain Delambre vit sa cinquantaine avec douceur sous le regard amoureux et complice de sa femme.
Mais côté travail, c'est une autre histoire. Alain Delambre est un ancien cadre DRH au chômage.
Malheureusement, du boulot dans ses cordes, il a du mal à en trouver. D'ailleurs, quand on fait sa connaissance, il travaille pour un salaire de misère, se lève comme tous les matins à 4h et se fait botter le cul par son supérieur. Ce coup de pieds aux fesses, c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Alain Delambre craque, frappe son supérieur, se fait virer et devra répondre de son geste devant la justice.

Arrive enfin l'Offre d'emploi à la hauteur de ses compétences. le parcours du combattant pour décrocher un entretient peut commencer et la vie d'Alain réellement basculer. Balayant tout ses principes humaniste, sa rage à obtenir le poste de DRH le poussera à accepter de participer à un casting complètement dingue pour être le nouveau tueur d'emploi, le futur DRH à la tête de centaines de licenciements.

Le style est incisif et direct. le personnage principal, Alain Delambre, c'est toi, c'est moi, c'est nous tous. D'ailleurs, la première personne est employée pour que le lecteur soit en total empathie avec le personnage. On est plongé est au coeur de l'action, en prise directe avec les doutes, les actes et prises de décision du narrateur.
Cadres noirs et découpé en 3 parties. On les distingue plus que facilement. Dans la deuxième, c'est une autre personne qui prend la parole. Ce changement de narrateur est brutal pour le lecteur. On sent encore plus l'urgence, la fêlure et la cassure dans ce changement de rythme.

Un roman qui se lit d'une seule traite et qui, cela ne me surprendrait pas, pourrait faire un excellent film. D'ailleurs, Pierre Lemaitre est également scénariste et comme on est jamais aussi bien servi que par soi-même, gageons que nous verrons prochainement Cadres noirs sur grand écran ;-)
Pour en discuter, c'est par ici :
Lien : http://www.valunivers.fr/201..
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Génial, c'est machiavélique et en même temps on se dit que n'importe qui pourrais se retrouver dans la situation de ce cadre au chômage dans la cinquantaine, trop vieux pour le marché du travail mais trop jeune pour espérer accéder à une retraite méritée.
Au fil des pages, on suit la progression d'Alain, qui perd pied et oscille entre espoir et déconvenues . Il se retrouve impliqué dans une prise d'otage parce que ce qu'il souhaite avant tout Alain c'est travailler! A-t-on tous les droits et au moins celui de pouvoir prétendre à un emploi digne et en accord avec ses compétences?
Entre bluff et techniques de management à la limite de la manipulation, Alain fait son chemin mais à gagner un travail ne va t'il pas perdre sa famille, ses amies, sa fierté?

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