Cadres noirs, un premier essai concluant
Offert pour noël, je découvre enfin cet auteur français (je suis plutôt lecture anglo-saxonne depuis quelques années) à qui on doit notamment
Robe de marié en 2009.
Avant d'entrer dans le sujet, pour faire taire les critiques de certains fans de l'oncle tom (de Boston notamment), je souhaite rappeler que, natif d'Anjou comme mon pseudo l'indique, « le cadre noir de Saumur » est au singulier - et non au pluriel comme le titre du roman - et a été créé dans le cadre de l'école de cavalerie, en 1825, pour reformer les troupes à cheval de l'Armée de l'époque.
Bien evidemment, le thème abordé dans ce roman est le monde de l'entreprise et du marché de l'emploi où tous les coups sont permis, notamment parmi les cadres dirigeant. Etant salarié dans une grande entreprise, le sujet m'intéressait a priori et l'univers décrit ne m'a pas déçu.
Le récit nous délivre donc la vie quotidienne d'Alain Delambre, ancien DRH de 57 ans, au chômage depuis 4 années, obligé d'accepter dorénavant des petits boulots d'exécutants.
Sa vie de famille, avec sa femme et ses deux filles désormais volant de leurs propres ailes, devient de plus en plus difficile à supporter au jour le jour.
Puis, un miracle survient : sa candidature est enfin étudiée par un employeur et l'épreuve de recrutement consiste à participer à un jeu de rôle sous la forme d'une prise d'otages.
Alain Delambre va alors utiliser toutes les armes possibles à sa disposition pour obtenir ce poste, devenu indispensable à ses yeux.
Après avoir terminé le roman, je suis plutôt emballé par cette découverte tricolore, avec néanmoins quelques bémols.
Je dois avouer que la première partie ne m'a pas subjuguée ; puis, Lemaitre, comme son homonyme du 100 mètres, m'a foudroyé par une accélération irrésistible qui vous scotche à votre siège un bon moment. L'effet de style du second chapitre est évidemment très opportun et magnifie cette partie du livre.
Coté bémol, j'ai trouvé le démarrage très long et la fin du roman un peu faiblarde et caricaturale. Il est clair que l'on décolle tellement au cours du roman que la chute aurait dû être beaucoup mieux préparée et maitrisée.
Finalement, j'ai été séduit par ce roman, que je ne considère pas comme un polar mais comme un thriller économico-sociologique. Il me tarde de confirmer cet essai par un autre ouvrage de
Pierre Lemaitre,
Robe de marié, considéré comme un de ses meilleurs romans.