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3,96

sur 1919 notes
Il n'y a que Pierre Lemaitre pour imaginer une telle histoire de dingo et nous promener dans une intrigue avec des rebondissements aussi habiles !
Alain, cadre supérieur licencié après 55 ans, promène son mal être. Impossible de trouver un nouvel emploi à son âge et il est contraint de multiplier des petits boulots ingrats quand les indemnités chômage se réduisent. Alors passant outre les recommandations de son épouse, il n'hésite pas à postuler pour un poste dont le recrutement est organisé dans des conditions invraisemblables. le recruteur (qui n'est pas sans rappeler Total) désire en effet que les candidats organisent une prise d'otages de plusieurs des cadres de l'entreprise. La préparation de ce « recrutement » devient obsessionnelle pour notre héros. Et bien sûr, rien ne va se passer comme prévu et il va se retrouver projeté dans une succession d'événements qui semblent le dépasser.
J'ai retrouvé avec plaisir le sens de la narration de l'auteur. Impossible de s'ennuyer en lisant ce Cadres Noirs. Pierre Lemaître a une imagination débordante et on va de surprise en surprise en avançant dans l'intrigue. J'ai également retrouvé son humour noir (cf Au revoir là-haut) et son analyse plutôt fine d'un phénomène de société : le chômage longue durée des seniors.
En revanche, je suis moins convaincue par l'histoire, un peu trop rocambolesque à mon goût, et par des personnages moins attachants que ceux qu'il nous a concoctés dans ses romans plus récents.
Un bon plaisir de lecture mais pas le meilleur Lemaitre à mon sens.
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Il est fort ce Pierre Lemaitre !
Seul livre de lui que je n'avais pas lu, « Cadres noirs » tient en haleine du début à la fin.
Un cadre au chômage, profondément épris de sa femme, est prêt à tout pour retrouver du travail.
Et le voilà pris dans un engrenage sans fin.
Les puissants patrons sont sans pitié, mais il ira au bout de tout, entraînant avec lui sa famille.
Il perd les pédales mais tient bon.
C'est psychologiquement très bien exploité, tant la partie familiale que la partie impitoyable du monde du travail.
Comme d'habitude, c'est mené de main de maître.
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Cadres noirs, un premier essai concluant

Offert pour noël, je découvre enfin cet auteur français (je suis plutôt lecture anglo-saxonne depuis quelques années) à qui on doit notamment Robe de marié en 2009.
Avant d'entrer dans le sujet, pour faire taire les critiques de certains fans de l'oncle tom (de Boston notamment), je souhaite rappeler que, natif d'Anjou comme mon pseudo l'indique, « le cadre noir de Saumur » est au singulier - et non au pluriel comme le titre du roman - et a été créé dans le cadre de l'école de cavalerie, en 1825, pour reformer les troupes à cheval de l'Armée de l'époque.
Bien evidemment, le thème abordé dans ce roman est le monde de l'entreprise et du marché de l'emploi où tous les coups sont permis, notamment parmi les cadres dirigeant. Etant salarié dans une grande entreprise, le sujet m'intéressait a priori et l'univers décrit ne m'a pas déçu.

Le récit nous délivre donc la vie quotidienne d'Alain Delambre, ancien DRH de 57 ans, au chômage depuis 4 années, obligé d'accepter dorénavant des petits boulots d'exécutants.
Sa vie de famille, avec sa femme et ses deux filles désormais volant de leurs propres ailes, devient de plus en plus difficile à supporter au jour le jour.
Puis, un miracle survient : sa candidature est enfin étudiée par un employeur et l'épreuve de recrutement consiste à participer à un jeu de rôle sous la forme d'une prise d'otages.
Alain Delambre va alors utiliser toutes les armes possibles à sa disposition pour obtenir ce poste, devenu indispensable à ses yeux.

Après avoir terminé le roman, je suis plutôt emballé par cette découverte tricolore, avec néanmoins quelques bémols.
Je dois avouer que la première partie ne m'a pas subjuguée ; puis, Lemaitre, comme son homonyme du 100 mètres, m'a foudroyé par une accélération irrésistible qui vous scotche à votre siège un bon moment. L'effet de style du second chapitre est évidemment très opportun et magnifie cette partie du livre.

Coté bémol, j'ai trouvé le démarrage très long et la fin du roman un peu faiblarde et caricaturale. Il est clair que l'on décolle tellement au cours du roman que la chute aurait dû être beaucoup mieux préparée et maitrisée.

Finalement, j'ai été séduit par ce roman, que je ne considère pas comme un polar mais comme un thriller économico-sociologique. Il me tarde de confirmer cet essai par un autre ouvrage de Pierre Lemaitre, Robe de marié, considéré comme un de ses meilleurs romans.
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Ce roman ci ne fera pas partie de mes p'tits chouchous de Pierre Lemaitre.
J'ai eu du mal à m'intéresser à cette histoire de cadre au chômage qui va tenter le tout pour le tout pour retrouver un emploi digne de sa qualification ou tout du moins pour se sortir du pétrin dans lequel il s'est mis depuis qu'il a cogné sur son supérieur aux Messageries pharmaceutiques où il travaille pour 45 % du SMIC.

C'est surtout la curiosité qui m'a poussée à lire ce roman jusqu' au bout. Je me suis demandée pendant tout le roman comment Pierre Lemaitre allait se dépatouiller avec cet anti héros, pas tout à fait antipathique, mais franchement pas charismatique et surtout horrible avec son épouse et ses filles.
Finalement, sans en dire trop, on peut dire que la fin est à l'image de tout ce que j'ai ressenti pour Alain Delambre, le héros de Cadres noirs. Une fin mi figue mi raisin pour une histoire du même acabit.


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Pierre Lemaitre a un don exceptionnel : celui de nous conter des récits avec des anti-héros avec un très beau style, doublé d'une imagination remarquable.
Avec "Cadres noirs", il se tourne cette fois sur une thématique trop peu abordée dans les polars et thrillers : le sort des seniors dans le monde du travail ou plus exactement à la recherche d'un travail.
Alain Delambre, ancien cadre de 57 ans tente de survivre avec un petit boulot usant et peu payé et va connaitre bien des mésaventures à partir du jour où se faisant botter les fesses par son contremaitre, il lui répond "frontalement" par un superbe coup de tête. le sort engagé ne pourra dés lors plus faire marche arrière.
Sa seule consolation est d'avoir reçu l'avis favorable à un entretien d'embauche ... après tant d'années d'illusion et de défaitisme. Oui, mais cet entretien est loin d'être aussi idéal qu'il ne pouvait l'imaginer car la sélection qui doit avoir lieu se fera au moyen d'un jeu de rôles où une prise d'otages scénarisée.
L'auteur nous met face à une situation humaine peu ébruitée - le chômage des seniors et leur détresse - et raconte avec tout son talent ce que bien des exclus malgré eux sont parfois tentés de faire pour vivre ou survivre, à tout prix.
C'est poignant, et plein de suspense car notre anti-héros devient vite aux yeux de l'opinion un symbole fort, plein de ressource(s) pour se sortir d'un guêpier peu ordinaire.
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Le titre est superbe, rempli de double sens. Un cadre au chômage va se retrouver embarqué dans des péripéties intenses pour essayer de revenir sur ce foutu marché du travail de plus en plus restreint.
Sa course au travail tourne à l'obsession, ayant moi même vécu des périodes de chômage, Lemaitre décrit avec justesse les différentes phases contradictoires par lesquelles un chercheur d'emploi passent. Au début on est dans une forme d'insouciance, trouver un job rien de plus facile, puis le temps passe et les échecs aussi provoquant la naissance du doute, la remise en question et enfin la dernière étape on se victimise et on crie à l'injustice.
L'auteur est talentueux pour montrer que nous sommes bien dressés par la société puisque malgré les multiples claques, au fond ce chômeur continue d'y croire et accepte sans broncher les règles du jeu" chaque fois, je joue leur jeu. Une annonce ? Je réponds. Des épreuves? Je passe les épreuves. Des entretiens ? Je viens aux entretiens. Il faut attendre? J'attends. Il faut revenir ? Je reviens. Avec des types comme moi, le système a l'éternité devant lui". Passage magnifique résumant parfaitement nos comportements collectifs dans cette société individualiste.

Mais pour autant, je me suis pas senti totalement concerné par les aventures de notre chômeur. La première partie traine en longueur, la préparation à son test de recrutement s'étire à n'en plus finir.
Et surtout cet Alain Delambre bien qu'au chômage ne m'est finalement pas très sympathique ! Assez vite, je le trouve naïf au delà du raisonnable pour un homme ayant autant d'expérience comme le montre l'épisode de la lettre d'excuse adressée à son ancien employeur, ce dernier va bien évidemment pas retirer sa plainte en échange...
Cette naïveté se confirme tout au long du récit, il anticipe toujours mal les conséquences de ses actes, il ne pense jamais au pire et en fin de compte j'ai fini par penser : si cet homme a géré aussi mal les ressources humaines dont il avait la charge, ce n'est pas étonnant qu'il ne retrouve pas de boulot.
Ainsi il pense garder l'estime de sa femme alors qu'il lui ment, lui fait subir des épreuves terribles mais lui non tranquille pépère comme si de rien n'était, il pense poursuivre leur relation tout naturellement...c'est vraiment grossier et ultra optimiste comme vision !
Heureusement il lui arrive d'avoir des réflexions qui me plaisent bien comme sur la relation chef/subordonné où selon lui il faut garder une certaine distance, faire ami ami est une mauvaise idée, ce en quoi je suis assez d'accord.
La partie centrale du livre est la prise d'otage organisée par Delambre contre les cadres d'une société où il espère obtenir un job. Mais voila le poste est attribué et lui ne fait que de la figuration.
Je pensais que cette prise d'otages allait se poursuivre jusqu'à la fin du bouquin et non en quelques lignes tout se termine assez rapidement et ce n'est que bien plus tard que le lecteur connaît les motivations de Delambre : le pognon puisqu'il a profité de cette prise d'otage pour virer 13 millions d'euros des comptes de la société.
La dernière partie se déroule avec Delambre en prison, là on retrouve les scènes assez classiques avec les relations aux autres détenus, les parloirs, la violence.
A la fin on s'attend à ce qu'un des personnages secondaires meurent, reste plus qu'à savoir lequel.

La toile de fond de ce roman est bonne, mais pour moi il est gâché par le personnage d'Alain Delambre qui m'a insupporté tout au long du récit, derrière ses grands airs de victime, j'ai trouvé un être manipulateur, froid, utilisant les gens comme des pions pour se sortir d'affaire, bref un bonhomme pour lequel j'ai finalement pas envie de m'attendrir sur son sort...
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J'adore Pierre Lemaître et l'idée de continuer à lire après le travail sans me fatiguer les yeux m'a séduite.

L'idée de la lecture qui serait orchestrée par Pierre Lemaître lui-même n'a pas manqué d'aiguiser mon envie.

Quant au thème de la recherche d'emploi de haut niveau par un homme dans la cinquantaine bien avancée et l'idée qu'il était prêt à tout pour décrocher ce job, je me frottais les mains d'avance.

Et je n'ai pas été déçue ! Pierre Lemaître a une façon de nous conter son roman, dans lequel il met en place un climat oppressant ! Graduellement, on a l'impression que le piège se referme sur le candidat à l'emploi... mais on aspire évidemment à ce qu'il profite de cette ouverture qu'on entrevoit...

Comme d'habitude, Pierre Lemaître est magistral, un grand explorateur de l'âme humaine.

J'ai un tout petit bémol. Mais qui ne m'empêche pas de mettre 5 étoiles. J'ai été très surprise que lorsque les dialogues se déroulent entre le personnage principal et une personne de sexe féminin, celle-ci a une voix d'homme (celle de Pierre Lemaître un peu transformée, peut-être). Cela m'a fait très bizarre la première fois, surtout que le narrateur disait reconnaître à son accent la petite secrétaire polonaise...

Je remercie infiniment Audiolib et Babelio pour cette très belle découverte. J'ai apprécié aussi le petit mot manuscrit à mon attention !
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Cadres noirs raconte la descente aux enfers d'Alain Delambre, un cadre en RH qui se retrouve au chômage à la cinquantaine. Au bout de quelques années de recherches infructueuses et après avoir perdu son petit boulot de manutentionnaire, il est prêt à tout pour retrouver du travail, y compris mettre sa famille en danger et participer à une simulation de prise d'otages. Mais quand il apprend que le jeu est faussé, il décide d'en changer les règles car il n'a plus rien à perdre.
L'auteur construit un scénario brillant et haletant, on est ballotés comme le héros, on le voit enchaîner les mauvais choix et en même temps on ne peut s'empêcher d'espérer que la chance va tourner, on va de rebondissements en rebondissements, l'auteur souffle le chaud et le froid, changeant même parfois de narrateur. le rythme de lecture va crescendo et pour ma part j'ai lu la deuxième moitié d'une traite.
Mais au-delà de l'aspect thriller psychologique très réussi, je voudrais aussi souligner la justesse de l'analyse sociologique du chômage et de la difficulté de se retrouver privé de travail notamment vis à vis de sa famille.
Pierre Lemaitre est décidément un romancier de grand talent, à l'aise dans des styles très différents. Impressionnant !
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Alain, 57 ans, est au chômage depuis plusieurs années. Une opportunité semble enfin se présenter. Il fera tout et même plus pour emporter le job.
J'ai reçu ce roman en version audio livre par le biais d'une Masse Critique de Babelio. C'était l'occasion de tester enfin ce support pour lequel j'avais un a priori d'adaptation avec mon mode de vie. Quand écouter un livre ?
J'ai écouté les 3 premières heures. le lecteur a un talent fou : je suis entrée dans le récit avec un bon visuel des personnages et du contexte. Mais voilà, ça n'allait pas assez vite pour moi. J'ai donc ensuite plongé dans la version papier dont je n'ai fait qu'une bouchée.
Dans ce roman percutant, Pierre Lemaitre explore les pratiques du recrutement. Il montre la souffrance des cadres en donnant la parole au personnage principal. le lecteur vit ses espoirs et ses angoisses de l'intérieur ne pouvant que prendre parti pour les choix plus que originaux qu'il prend pour aboutir à l'ultime objectif de son existence : retrouver du travail.
Comme toujours, la plume ciselée de Pierre Lemaitre fait mouche, vocabulaire précis et phrases courtes donnent un rythme de plus en plus soutenu et une tension de plus en plus palpable.
Même si mon impatience n'a pas su se contenter de la version audio, je dois reconnaître que celle-ci m'a agréablement surprise. Non seulement je ne me suis pas endormie mais encore mieux, j'ai été saisi par l'intrigue au point de chercher un moyen d'en dénouer les fils le plus vite possible.
Si un jour je fais de longs trajets en voiture ou bien si je perds la vue, le livre audio sera une chance de découvrir des textes d'une manière captivante.
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J'ai été littéralement subjuguée par ce dernier des 5 polars de Lemaître dévorés en une semaine! Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir que l'auteur du formidable "Au revoir, là-haut!" était aussi un maître du roman noir!

Originalité du sujet d'abord: Valls a beau clamer :"J'aime l'entreprise!" je n'en ai jamais été moins persuadée qu'après la lecture de Cadres noirs: un cadre senior réduit aux petits boulots humiliants et viré de l'entreprise qui l'exploite à coup de pied au cul devient, avec l'aide de quelques coachs inquiétants et de ses propres compétences managériales, un apprenti terroriste et un maître-chanteur d'autant plus dangereux qu'il n'a plus rien à perdre. du moins le croit-il...

On se régale de l'humour féroce de Lemaître a l'égard du management, son prêt-à-manipuler et ses mantras affligeantes ..mais efficaces.Mais ce cynisme est constamment tempéré par la tendresse qui lie ses personnages: l'amour du vieux couple formé par Alain, notre chômeur aux abois et sa femme Nicole, l'affection lucide qui unit le père à sa fille aînée, l'amitié indéfectible entre Alain et Charles, le vieil "indien" alcoolique qui vit dans sa voiture ventouse jusqu'à l'apothéose finale ...

Jusqu'au bout Lemaître nous tient en haleine, et, comme souvent , change de narrateur au moment crucial de la prise d'otages, ce qui donne à voir les faits avec le regard glacé mais compétent d'un tueur professionnel. La fin est très bien trouvée, duelle comme le ton et comme la construction, à la fois victoire écrasante et échec cuisant...

Une pépite ...noire comme les cadres en question!
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