"Kismet" est un conte arabe, plein du charme et de l'éclat de ses décors exotiques, de ses mouvements de foule bariolée, de ses lumières et de ses danses suggestives.
Ce charme, évidemment, la simple lecture de la pièce ne la rendra pas.
Mais le sujet de "Kismet" est inspiré à son auteur par les mille et une nuits et si il ne se rattache pas vraiment à aucune des passionnantes histoires grâce auxquelles l'inventive Shéhérazade trompa la cruauté de son impérial et misogyne époux, il n'en demeure pas moins passionnant et teinté d'un orientalisme dépaysant.
Le récit se déroule à Bagdad, 1001 années avant notre vingtième siècle.
En France, mise en scène, en un ballet somptueux par Lucien
Guitry qui y jouait un des rôle principal, la pièce fut, au
théâtreSarah-Bernhardt en 1912, un énorme succès.
L'Orient coloré, magnifiquement rendu par l'auteur, fournit ses incomparables décors, ses costumes pittoresques, son ambiance bruyante et grave et surtout ses personnages typiques, du plus humble au plus puissant, du mendiant au calife.
Il s'agit d'un mendiant soudainement enrichi, qui connaît en un jour les faveurs et les revers les plus extrêmes de la fortune. Tour à tour voleur, assassin, prisonnier, courtisan, homme riche, il se retrouve au soir de ce jour, pauvre comme il fut le matin mais enrichi d'expérience...
La lecture de cette belle pièce nous réserve, aujourd'hui bien des plaisirs et nous brosse des tableaux superbes du souk des tailleurs, du harem de Mansour, du palais du calife, de la maison du wazir de la police, nous promenant dans un Orient bigarré, coloré et agité