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C'est la couverture de ce comics et l'auteur que j'ai apprécié avec Sweet tooth que m'ont attiré. Robot garçon, le regard levé sous fond d'une lune dans l'espace. En fait, Jeff Lemire n'est pas dessinateur ici, seulement scénariste et c'est Dustin Nguyen qui a fait les dessins.
Dans un futur lointain, des énormes machines, les Récolteurs, se révoltent contre les humains. Quelques années plus tard, sur une lune désertée, Tim-21 se réveille d'un long sommeil, il se rend compte que tous les humains autour de lui sont morts. J'ai eu du mal à me faire aux dessins particuliers, gris clair comme les parties métallisées de robots, avec parfois des touches de couleurs pour différencier certains éléments. Mais une fois, le décor, hommes et robots identifiés, le scénario est bienprenant et monte en puissance. L'idée d'un petit garçon-robot est assez touchant, par sa façon de réagir et ses différents souvenirs. le passé du scientifique peut ouvrir sur une suite qui continuera bien ce premier tome d'introduction. A poursuivre…
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Ce premier tome m'a tout de suite attiré avec sa belle couverture qui promet de beaux dessins et de la bonne SF, bonne pioche, l'intérieur de l'album rempli ses promesses avec une histoire digne d'un best-seller, un scénario très travaillé et des personnages assez profonds.

Visuellement c'est joli, à la fois coloré et édulcoré avec un design des personnages/robots/architectures assez classe même si certaines planches mon moins plus que d'autres.

Émotionnellement notre personnage principal Tim-21 est intéressant, c'est un robot humanoïde censé servir de compagnon aux enfants humain, son comportement montre qu'il aimerait en être un d'ailleurs, il m'a beaucoup fait penser au petit garçon humanoïde dans le film A.I. intelligence artificielle de Steven Spielberg (la comparaison s'arrête à ce personnage).

Son compagnon, un petit robot de compagnie au comportement de chien est très agréable à voir et complète bien notre équipe.

Nous croisons également tout un tas de robots et des mercenaires extra-terrestres, les robots sont assez classique comme on les imagine souvent, par contre les mercenaires sont dignes d'un space opéra de haut vol avec leurs gueules cassées et leurs gros flingues en plus d'un design assez poussé.

Nous ne sommes pas loin du coup de coeur, j'ai bien envie de découvrir le tome 2 qui est sorti dernièrement, qui sait peut-être que le cumul des deux tomes me donnera ce fameux coup de coeur !

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2015, écrits par Jeff Lemire, dessinés, encrés et mis en couleurs par Dustin Nguyen.

Dans un futur très lointain, sur la planète Niyrata (5,5 milliards d'habitants), Jin Quon est tiré de son sommeil par un appel du général Nagoki. Il lui demande de le rejoindre immédiatement, car il vient d'apparaître un robot de taille planétaire à proximité de chacune des 9 planètes composant le Concile Galactique Uni (UGC). Alors que Jin Quon a commencé à collecter des données sur ce robot proche de Niyrata, celui-ci ouvre les yeux et déclenche un rayon qui décime la population. Ils sont appelés des Récolteurs (Harvesters).

10 ans plus tard, un robot humanoïde en forme d'enfant d'une dizaine d'années reprend conscience sur la lune de Dirichu-6, ayant abrité une colonie minière. Il s'appelle Tim-21. En explorant la base, il se rend compte que tous les humains sont morts. Il reste un robot chien appelé Bandit qui se rallume à sa proximité, ainsi qu'un robot minier à l'intelligence artificielle limitée, appelé Driller. Plusieurs factions sont en route pour récupérer Tim-21.

La couverture de ce recueil évoque instantanément le film A.I. (Intelligence Artificielle) (2001) de Steven Spielberg, avec un robot en forme d'enfant, à l'intelligence artificielle se développant au fur et à mesure du récit. Comme David, Tim-21 est un robot de compagnie programmé pour servir d'ami à un enfant. Un étrange concours de circonstances fait qu'il se réveille alors que l'enfant en question est vraisemblablement mort depuis 10 ans. Jeff Lemire trouve le ton juste pour faire exister ce personnage, entre logique imparable et une forme d'innocence le faisant s'interroger sur ce qui l'entoure, accompagné par un code moral basique. le résultat est saisissant de sensibilité, avec un personnage faisant preuve de capacités physiques extraordinaires, tout en ayant des préoccupations et des réactions d'enfants. Tim-21 n'est pas naïf ou idiot, mais il est inquiet quant au devenir d'Andy, l'enfant dont il était le compagnon. Il appréhende chaque situation susceptible de déboucher sur la maltraitance d'un être humain.

Autour de ce personnage singulier, Jeff Lemire introduit celui du scientifique spécialiste en robotique. Dès le départ, il s'agit d'un personnage tragique qui a perdu son rang du fait d'un événement extérieur sur lequel il n'avait pas de prise (l'apparition des Récolteurs), touchant du fait de lien avec Tim-21, pas vraiment un héros du fait de son comportement (et de son manque de capacités physiques à se battre). le capitaine Telsa se révèle très professionnelle et dénuée d'émotion, prête à mentir pour atteindre son objectif. Les premiers individus à se présenter devant Tim-21 sont des récupérateurs peu scrupuleux. Lemire n'oppose pas la simplicité de l'enfant aux compromis moraux des adultes, mais plus la pureté de ses idéaux et de ses émotions à la complexité des motivations des adultes.

Le scénariste plonge le lecteur dans cet environnement de science-fiction en présentant une intrigue concentrée sur les événements survenus suite à l'apparition des Récolteurs, et sur les personnages de Tim-21 et Jin Quon. Il développe son histoire autour du retour à la conscience de Tim-21, et des différentes factions qui souhaitent le récupérer. Il installe plusieurs mystères tels qu'une séquence de nature quasi onirique pour Tim-21 (alors que les robots ne rêvent pas), le doute sur la provenance des Récolteurs, et même le doute sur le développement de la technologie ayant permis de concevoir et construire des robots comme Tim-21.

En bon scénariste, Lemire ne joue pas sur un unique registre. Il évite de jouer sur la corde de la sensiblerie avec Tim-21, en amalgamant le caractère enfantin de Danny et la logique utilitaire de Tim-21. Il intègre des moments humoristiques, comme le caractère joueur du robot chien Bandit, et sa relation heurtée avec le robot minier Driller. Cet humour discret rehausse les moments de nature horrifique (eux aussi dispensés avec parcimonie), comme la mort d'un être cher lors des ravages perpétrés par les Récolteurs, ou une courte séquence de torture.

Le lecteur suit avec plaisir ce récit de science-fiction aux mystères encore à l'état embryonnaire, aux personnages générant un capital sympathie limité, et à l'enjeu encore assez théorique. Il est tout de suite saisi par l'originalité de sa dimension visuelle. En apparence, Dustin Nguyen réalise des dessins à peine encrés, plus des constructions ou des esquisses au crayon qu'il habille avec des couleurs appliquées à l'aquarelle. Ce choix de mode de représentation confère immédiatement une apparence unique à la narration visuelle de ce récit.

Alors qu'il s'agit bien d'un récit de science-fiction dans un futur lointain, mettant en jeu des robots et des voyages dans l'espace, l'apparence des images est à l'opposé d'une science-fiction rutilante, donnant une apparence idéalisée et scintillante à une technologie d'anticipation. Lorsque Tim-21 reprend connaissance dans le vaisseau spatial du capitaine Telsa, la pièce est toute blanche, avec de vagues traits pour figurer une ou deux jonctions entre des plaques, ou pour esquisser vaguement le meuble sur lequel se trouve le robot. le lecteur ressent le dénuement blême, et la propreté hygiénique d'une salle blanche, aseptisée, à l'opposé d'une débauche de gadgets métalliques.

Lemire a construit l'épisode 2 comme une alternance de pages, l'une consacrée au temps présent sur la Lune Dirichu-6, la suivante aux souvenirs de Tim-21. L'artiste a choisi une teinte bleutée pour les premières, une teinte sépia pour les secondes, rendant bien compte des 2 ambiances. de manière discrète, il se sert des touches d'aquarelle pour renforcer le relief des formes, ou pour donner l'impression d'éléments visuels (des petites touches de couleurs pour évoquer la myriade de têtes d'une foule assise sur les gradins d'une arène, dans l'épisode 5).

La combinaison de ces traits de crayon et des ces couleurs aquarelle forment une ambiance unique, tout en décrivant un monde assez détaillé. Lorsque le scénario le requière, Nguyen augmente la densité d'informations visuelles : scène de foule, détail de la carrosserie du robot minier, morphologie de races extraterrestres ou des Récolteurs. Contre toute attente, ce mode graphique permet aussi de faire ressortir les éléments technologiques. Lorsque Tim-21 retrouve son chien robot, des parties de son anatomie se séparent pour laisser apparaître des éléments mécaniques sous la peau. L'effet est saisissant et les pièces métalliques ressortent de manière claire.

Dustin Nguyen maîtrise l'utilisation de l'aquarelle, et il s'en sert pour modeler les visages, aboutissant à une représentation de la peau plus vivante que par une mise en couleur traditionnelle. Les irrégularités dans la teinte font apparaître des nuances aux contours flous qui rendent bien compte de l'imprécision du regard, et des légères fluctuations incessantes de ce qui nous entoure, en fonction des infimes variations de lumière de chaque instant. Derrière cette apparence singulière des dessins, le lecteur se rend compte que l'artiste dispose d'un bon niveau de compétence narrative. le langage corporel des personnages est adapté à chaque situation, sans être forcé. La construction des pages montre l'action de manière claire, et s'adapte à chaque séquence. Ainsi lors des souvenirs de Tim-21 dans l'épisode 2, Dustin Nguyen opte pour des compositions sans bordure de case, à l'échelle de la page, assez complexe dans leur structure, tout en restant d'une lisibilité aisée.

Ce premier tome invite le lecteur dans une expérience de lecture originale, sans donner l'impression d'être expérimentale. Sous les apparences singulières du dessin, la narration graphique est maîtrisé et claire. L'aquarelle permet d'insuffler une vie à chaque personnage, en atténuant ce que le récit peut avoir de violent, mais sans neutraliser les quelques éléments de nature horrifique. Jeff Lemire a conçu ce premier tome comme une introduction à une intrigue de plus grande ampleur. Il apporte de nombreuses informations sans jamais noyer le lecteur, tout en ouvrant des pistes fortes intrigantes. Pris comme un récit complet, ce premier tome ne serait pas satisfaisant, faute de résolution pour de nombreux fils narratifs. 4 étoiles. Pris comme un prologue, il devient une porte d'entrée captivante pour un récit qui promet beaucoup.
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Je suis en train de lire le deuxième tome de Descender et je me rends compte que je n'avais pas critiqué le premlier tome de cette série de Dustin Nguyen et Jeff Lemire. Je ne connaissais pas le premier mais j'apprécie beaucoup Jeff lemire, qui présente la particularité d'être aussi à l'aise dans les graphic novels intimistes que les récits de super-héros. En tant qu'auteur complet, on lui doit entre autres les très beaux Essex County ou Trillium.
C'est donc sur son nom que j'ai acheté ce tome 1.
L'intrigue ne brille pas par son originalité. Traumatisée par l'attaque-éclair de robots gigantesques, disparus aussi soudainement qu'ils sont apparus, la galaxie a développé une haîne farouche pour les robots.
Dix ans se sont écoulés depuis l'attaque. C'est alors qu'un droïde se réveille sur une ancienne colonie minière désertée. Tim-21 est un robot-humanoïde conçu pour servir de compagnon à un enfant. Son code-source semble contenir des informations relatives aux "récolteurs", reponsable de l'attaque qui a presque anéanti la civilisation. Pluisieurs groupes tentent de s'en emparer, alors que lui ne veut que retrouver Andy, l'enfant à qui il appartenait.
Guère de surprises, ni d'originalité. On sent aussi les emprunts au panthéon de la SF, à commencer par un Tim qui fait terriblement penser à Astro. Seulement, Lemire et Nguyen ont réussi à rendre cette histoire somme toute banale très prenante. parce qu'il y a un vrai savoir-faire, des personnages bien campés et un dessin très séduisant. Descender se présente comme une série mainstream qui ne cherche pas à révolutionner le genre mais qui va à l'essentiel: une bonne histoire, des personnages auxquels on s'attache et suffisamment de rythme et de révélations pour q'on ait envie de tourner la page sans que cela ne devienne excessif.
C'est tout ce qu'il faut pour passer un excellent moment.
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Descender tome 1 est la nouvelle série de Jeff LEMIRE (auteur de Sweet Tooth, American Vampire t6 ou encore Justice League) et de Dustin NGUYEN (dessinateur pour certains Batman). Publiée chez Urban Comics le 29 janvier 2016, c'est une série S-F que je recommande de suivre !

Mon avis

La couverture de Descender m'a tout de suite fasciné et quand j'ai vu le nom du scénariste, je me suis lancée dans l'aventure. Pas besoin de plus pour se douter que ce serait de la science-fiction originale. J'avais découvert les talents de Jeff LEMIRE dans son comics de S-F Trillium, pépite du genre au dessin si particulier et à l'univers sublime.

Descender est donc dans la continuité de Trillium car Dustin Nguyen reste avec un dessin à l'aquarelle. Cela confère à l'histoire de la douceur (dans un monde en guerre avec plein de robots c'est un luxe). C'est d'ailleurs ça qui est touchant, la différence frappante entre l'histoire et ce que nous voyons.

Bien loin des colorations flashy et des dessins lissés, ici les contours sont marqués et les couleurs sont douces.

Côté histoire là encore c'est du lourd. le monde est dans un sale état depuis que des robots ultra-perfectionnés se sont rebellés contre les humains. Il faut tout reconstruire mais surtout, il faut tenter de comprendre ce qu'il s'est réellement passé. Tim-21, robot destiné à aidé les familles et a épaulé les enfants humains semble être la clefs. Il est quasi humain avec ses sentiments et ses désirs de famille … Mais il est aussi très robot avec son codex machine quasi similaire à celui des attaquants : les récolteurs. Et si le robot-enfant cachait un secret dans ses circuits ?

Voilà une histoire qui tente d'imaginer un monde où les robots seraient poussés à leur extrême et réussiraient à prendre le contrôle sur leurs créateurs. Sujet récurrent dans la littérature, Jeff LEMIRE réussit à nous captivé avec ce sujet déjà bien utilisé. La douceur de l'enfance qui se ressent avec Tim-21 est en complète opposition avec ce que le fardeau que l'on veut lui faire porter : la guerre . Entre douceur, mécanique et guerre, ce comics use de tout ce qui fait la vie pour nous parler d'un monde robotisé plus que de raison. Amateurs de S-F, vous vous régalerez avec ce début de série !

Petit + : dans la galerie des couvertures potentielles, nous pouvons voir une proposition de Sean Murphy et c'est un régale pour les yeux (comme tout ce que ce Monsieur fait).
Lien : http://chickon.fr/2016/02/27..
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Quelquefois, il arrive que le scénario est assez élaboré donc intéressant mais que le graphisme ne suit pas. le dessin est presque sous forme d'esquisses avec un côté assez brouillon. C'est vrai que cela gâche le plaisir de la lecture.

Pour autant et comme dit, ce récit de science-fiction est assez intelligent avec cette attaque de mystérieux robots géants et ses références aux auteurs Philip K. Dick et Isaac Asimov.

Cependant, les fondamentaux pour la bande dessinée ne sont absolument pas maîtrisés et le nier serait un gros mensonge. Un jour, cela fera peut-être l'objet d'un film et le support sera alors de meilleure qualité.
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Très bonne surprise que ce premier tome !
Une attaque mystérieuse - des robots géants venus de nulle part attaquent les neuf planètes et font des millions de victimes - un mouvement anti-robot, un petit garçon robot qui se réveille seul sur un planétoïde minier et un inventeur que l'on vient tirer de sa misère, voilà le pitch.
Dès le début et l'attaque aux dimensions planétaires, je n'ai pu m'empêcher de penser à la célèbre série Battlestar Galactica. De fait, on retrouve aussi cette haine envers les robots ainsi que des androïdes, mais la ressemblance s'arrête là, puisquen dépit de cette thématique commune, Descender possède son propre cheminement. De la même façon, Tim, le petit garçon conçu pour tenir compagnie à un autre, bien humain cette fois, m'a rappelée AI (le film), mais là aussi, la ressemblance s'arrête là.
Descender offre un très bon récit de science-fiction autour du rapport de l'homme et du robot, des états d'âme de ces derniers, tout en mettant en avant un mystère (d'où venaient ces robots géants ?) et en déployant un univers cohérent, avec des personnages qui n'ont rien de manichéens et qui n'ont pas encore livré tous leurs secrets. Le dessin, aquarellé, fait tout le charme aussi de ce comics dont j'attends avec impatience la suite.
Pour résumer, Descender s'inscrit dans des thèmes biens connus de la science-fiction mais son traitement, que ce soit au niveau du récit ou du dessin, le porte à un très bon niveau de qualité et lui donne son originalité, je pourrai même dire son âme. Vivement le tome 2 !
(attention aux âmes sensibles, scène de torture sanglante sur 2 pages)
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WAOUH... C'est la première chose qui me vient à l'esprit pour débuter cette critique. Il y avait pas mal de temps que je n'avais pas lu de comics. Pour renouer avec ce genre que je connais très peu, je me suis laissée tenter par "Descender".

Pour être honnête, c'est d'abord la couverture qui a attiré mon regard. Je suis complètement tombée sous le charme de ce robot à l'apparence de jeune garçon dont le profil se dessine sur une pleine lune. Dès cette première illustration, j'ai ressenti une profonde empathie pour le personnage. On perçoit d'ores et déjà toute la solitude qui entoure ce robot au regard perdu dans l'espace. Bref, cette couverture laissait entrevoir une intrigue à la fois dense (réflexion sur l'espace, la robotique et l'IA) mais aussi pleine d'émotions (ce n'est pas un hasard si les auteurs ont choisi pour héros un robot au visage d'enfant...)

Ce que je peux vous dire, c'est que ce premier tome tient ses promesses et dépasse largement tout ce qu'on aurait pu espérer. D'abord déconcertée par le graphisme de Dustin Nguyen, j'ai fini par apprécier et même franchement aimer ses aquarelles. Elles parviennent à retransmettre avec justesse les émotions des personnages mais surtout, elles donnent corps à l'univers foisonnant de "Descender". L'univers SF des auteurs s'imposent à nous, comme une évidence. A la lecture de certains comics, j'ai parfois besoin d'un temps "d'immersion", un temps de familiarisation nécessaire à ma compréhension de l'histoire. Ici, je me suis tout de suite sentie à l'aise et n'ai eu aucun mal à me plonger dans l'histoire, pourtant complexe (dans le bon sens du terme).

La composition des pages, le découpage même des planches, est particulièrement travaillé. Pas une planche ne ressemble à une autre. Dustin Nguyen propose une mise en page à la fois déstructurée et structurée. Au premier abord, les pages semblent surchargées, les bulles parfois indigestes. On se dit qu'on va finir par s'y perdre, c’est certain. Mais en fait, on s'y retrouve tout à fait, on est pas le moins du monde largué ! Bien au contraire, on est littéralement happé par le visuel. Je pense notamment au chapitre 2 qui m'a fait forte impression. Tandis que sur les pages de gauche, nous voyons Tim fuir les liquidateurs, les pages de droite montrent la progression de chargement de ses souvenirs. Le contraste qui s'opère est saisissant. D'un côté le présent, la peur et la fuite. De l'autre, le passé, les souvenirs et le bonheur. J'ai trouvé cette "double scène" très forte.

Si le graphisme vaut largement le détour, l'intrigue également. Je me suis régalée en lisant l'histoire de Tim-21, dernier représentant d'un modèle de robot capable d'empathie et destiné à la vie de famille. Le scénario est tout bonnement génial, nous amenant à s'interroger sur des problématiques scientifiques et éthiques assez actuelles comme la robotique et l'IA. Ce que j'ai également beaucoup apprécié, c'est la richesse des personnages. Ils sont nombreux à graviter autour de Tim-21et apportent chacun leur pierre à l'édifice "Descender". Je pense notamment à Bandit, le chien robotisé et Foreur, le gros dur, deux robots apportant une petite touche d'humour incongrue à l'ensemble.

Je vous recommande vivement "Descender", énorme coup cœur BD de l'été. J'ai hâte de lire la suite !
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Quelle claque. Je connaissais Jeff Lemire pour son travail sur Sweet Tooth dont j'avais lu le premier chapitre qui m'avait intrigué (et Green Arrow : Machine à tuer mais le souvenir laissé par ce comics est bien moindre). J'avais découvert l'illustrateur, Dustin Nguyen, avec Little Gotham, que je trouvais très chouette et le style très « mignon » de l'artiste correspondait bien au titre. Descender n'a rien d'adorable en revanche. Enfin, pas dans son intrigue. Tim-21 est le droïde le plus choupi de tous les temps (oui, plus mignon que BB-8 même), même quand il a les circuits complètement oblitérés. Bref. Je sais maintenant que le trait de Dustin Nguyen s'apprête parfaitement à des histoires au ton bien plus sérieux que Little Gotham.

Pour une fois, le résumé de l'éditeur est assez représentatif donc je ne reviendrai pas sur l'essentiel de l'intrigue. Nul doute que Descender ravira les amateurs de science-fiction, particulièrement les fans de robots et droïdes. Après la terreur semée par les « Récolteurs », ces robots géants apparus du jour au lendemain, sans raison et sans explication, trois factions apparaissent : celle qui gouverne et essaie de réguler les robots, ceux qui veulent complètement les éradiquer et enfin, une résistance organisée pour les défendre.

Descender revient sur des concepts bien connus de la science-fiction en ce qui concerne les robots : est-ce que ces derniers peuvent penser d'eux-mêmes, ressentir des émotions qui ne sont pas programmées, ont-il une âme, peuvent-ils rêver ? Pour autant, le comics n'a rien d'une redite, l'histoire est originale et il m'impatiente de découvrir la suite !

Les personnages sont très divers, avec bien sûr des extraterrestres intéressants, même si pour l'instant on retombe sur le topos sexiste qui consiste à inclure des extraterrestres masculins de formes et apparences diverses et variées, alors que les personnages féminins extraterrestres restent très humanoïdes et sexy… Bref. On retrouve aussi une diversité chez les robots ! Tim-21 ressemble parfaitement à un petit garçon, et d'autres robots sont parfaitement humanoïdes. En revanche on retrouve aussi « Driller Killer », un robot qui avait la charge de travailler dans les mines et qui ressemble plus à une machine de construction qu'autre chose. Enfin, si Tim-21 n'était pas assez attachant tout seul, il est accompagné de Bandit, l'équivalent d'un chien en droïde, qui lui est très fidèle.

Sans qu'on s'y attende au début, l'histoire pause aussi la question des anciennes civilisations, qui étaient bien plus évoluées qu'on ne voudrait l'admettre. Comme certains chercheurs le font encore pour des civilisations comme l'Égypte ancienne ou les Mayas, le plus simple reste de faire croire que tout était dû au hasard et que ces civilisations ne pouvaient pas être plus évoluées que la nôtre, au point qu'on ne puisse aujourd'hui reproduire leurs exploits (et donc, encore moins les comprendre).

Bref, Descender est une perle, un coup de coeur, au milieu de toutes les bonnes lectures que j'ai pu faire ces derniers temps !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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Théoriquement, pour me faire lire une histoire d'intelligence artificielle isolée dans l'espace dévasté, il faut se lever tôt! Mais lorsque c'est signé par Dustin Nguyen, je craque. le jeune illustrateur nous propose un travail très différent de ses chapitres de Batman Eternal et nous offre un ouvrage expressif et délicat.
Au scénario, Jeff Lemire joue avec les codes de la sf, sans en faire des clichés, et livre un récit finalement très humain. Entre mensonges et péripéties, le tome 2 nous révélera peut-être si les robots rêvent aussi... En attendant, ce tome 1 ravira tous les amateurs de bande dessinée de 10 à 110 ans.
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