Où l'on poursuit l'aventure de la Pax Europae, très guerrière, lol, avec Erwin, l'un des soldats que j'avais adoré suivre, devenu un héros malgré lui.
Toujours aussi cohérent, travaillé, l'univers de Florent s'étoffe, s'approfondit, mais aussi devient plus complexe.
Des problèmes familiaux me bouffant la tête depuis septembre, je ne suis pas au mieux pour lire un livre sur une guerre géo-politique dystopique... C'est très loin d'être, comme je l'avais déjà dit sur le tome 1, mes sujets préférés de SF... Arriver à me tenir jusqu'au bout de ce tome 2 dans ces conditions tenait donc de l'exploit... Il l'a fait !
Une fois de plus, embarquée avec "le bataillon Furie" dans des scènes de guerre proprement hallucinantes, je n'ai plus pu le lâcher jusqu'à l'avoir fini.
Avant cela, j'ai un peu peiné avec Erwin et sa qualité de "héros des EUE malgré lui", j'ai pesté autant que lui contre Tramper (le président, qui me parait bon pour suivre le parcours hitlérien), et j'avoue que toutes les descriptions des contextes géo-politiques, les débats, même si indispensables à la compréhension de l'ensemble, m'ont un peu gavée, on ne me changera pas.
Les personnages sont vivants, justes psychologiquement, tous, mêmes les affreux, chacun avec ses motivations, ce qui les fait avancer (ou reculer).
Comme on a à chaque fois le point de vue d'un personnage différent (en y revenant régulièrement), on sait très exactement ce qu'il se passe pour eux, intérieurement, et c'est très intéressant.
Cela reste d'un excellent niveau d'écriture, hormis quelques coquilles et erreurs de corrections (répétitions) (mais toujours très peu comparé à certaines "grandes" maisons d'édition, je suis vraiment tatillonne, là...) ! Il ne faudrait pas que je laisse autant de temps passer entre ce tome ci et le prochain que j'en ai laissé entre le tome 1 et celui-ci, c'est un tort. L'aventure est complexe (et ne se simplifie certes pas dans ce tome 2), les personnages nombreux, et j'aurais du le lire plus tôt. Je ne sais plus par contre si j'ai déjà le tome 3 ou pas... A voir.
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Alors les questions (ndr : des journalistes) fusèrent.
- Comment est le moral des troupes en Slavie ?
- Où en est l'avancée des troupes ?
- Comment osez-vous agir comme des criminels au nom de notre démocratie ?
Cette gifle-ci, Erwin n'était pas prêt à la laisser passer. [...]
- Comment osez-vous traiter de criminels les jeunes hommes de vos familles qui obéissent à un ordre qui n'est pas de leur ressort, mais justement de celui de garants de notre Démocratie tant louée ? Je parle de vos pères. Vos frères, vos cousins. Je vois tous ces gens cracher leur venin et je me demande... Est-ce qu'ils ont ouvert eux-même la boîte aux lettres ce jour-là et lancé en rentrant : "Hé, petit frère, tu as reçu du courrier ! Tiens, c'est l'Eurocorps, tu dois donner un an de ta vie à l'Europe. Obéis-bien, sois un bon Européen, rends-nous fiers." Et quand nous faisons exactement ce qu'on attend de nous, ces mêmes personnes se dédouanent de leurs responsabilité et pointent du doigt, accusent... Je dis que c'est trop facile, madame. Comment pouvez-vous juger ceux qui sont morts pour vous, tout en sachant pertinnemment que vous les méprisez ? Nous lisons vos journaux, continua Erwin, plus acide. Nous connaissons votre opinion, et pourtant nous continuons, et pourquoi ? Pour nous ? Pour la gloire d'un uniforme bleu qui finira par avoir notre peau ? Non... C'est pour vous, conclut-il en pointant vers elle un doigt accusateur, vous qui avez élu, avec vos voix, ceux qui nous ordonnent de faire ce dont vous nous blâmez. Essayez de ne pas l'oublier.
Puis on lui avait proposé d'accéder à des postes plus... concrets. La politique, la vraie. Celle de Bismarck. D'aussi bien qu'il puisse s'en souvenir, c'était là qu'il avait perdu l'Europe de vue.
La claque des désillusions. La lutte perpétuelle entre ceux qui y croyaient et ceux qui croyaient dans le profit qu'ils en retireraient. Un combat qu'il menait tambour battant depuis lors jusqu'à aujourd'hui, et qu'il avait l'impression de perdre, bataille après bataille.
(point de vue de Michael Dalendel)