Le climat international n'est pas au beau fixe. La lecture d'un livre de
Frédéric Lenoir me semble une posologie intéressante pour tenter de diminuer le taux de mélancolie ambiante qui encrasse nos neurones. Et comme toujours une activité
physique régulière et une alimentation équilibrée compléteraient utilement cette prescription ! Oui il faut prendre en compte les vertus de la lecture sur la santé mentale et
physique, la bibliothérapie est une science encore jeune sur laquelle il faut investir.
Frédéric Lenoir est essayiste, conférencier et auteur prolifique, un peu à la manière de
Michel Onfray, mais en moins polémique. Son parcours est un peu à part, doté de solides diplômes il ne s'est pas seulement formé dans le giron de l'université il a exploré d'autres voies, vécu d'autres expériences notamment dans le domaine humanitaire ou spirituel. Son regard sur la vie est donc pluridisciplinaire et témoigne d'une certaine pondération c'est ce qui lui permet sans doute de toucher un large public.
De son petit livre « Traité de vie intérieure » qui vise à transmettre une connaissance pratique permettant de mener une existence paisible, harmonieuse avec soi-même et avec les autres, je retiens cinq points importants.
1 — La
sagesse commence par l'acceptation de l'inévitable et se poursuit par la juste transformation de ce qui peut l'être (Page 14). C'est un peu la définition du stoïcisme dont l'auteur nous rappelle les grandes figures (Epictère,
Marc Aurèle). Il nous parle aussi au passage de Siddharta le futur Bouddha qui délivre le même message (Page 16-17).
2 — le rôle de la foi : La foi est l'une des dimensions les plus importantes de la vie intérieure. Mais pas de la foi telle qu'on l'entend à propos des religions monothéistes, c'est-à-dire la croyance en
Dieu sans preuve, mais de cette foi, que l'on pourrait qualifier de confiance, sans laquelle on ne peut pas avancer, progresser dans la vie (Page 23-24). Notre existence devient impossible si on n'a pas un minimum de confiance en soi, dans les autres, dans la vie.
3 —
Le Bouddha et Socrate, entre autres sage, n'ont cessé de répéter cette vérité : l'ignorance est la cause de tous les maux (Page 51).
4 — La règle d'or : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse. C'est l'un des fondamentaux essentiels de la vie morale de toutes les sociétés humaines (Page 88). Tous les grands philosophes et sages de la planète depuis l'antiquité jusqu'à nos jours ont répété cet enseignement :
Confucius, Bouddha,
Aristote, Jésus.
5 — Si un minimum d'argent et de confort est utile, il importe de sortir de la logique du “toujours plus” qui est devenu notre mot d'ordre. (Page 118). Car la quête matérielle est par nature insatiable : elle nous pousse à vouloir posséder toujours plus au détriment des équilibres sociaux et écologiques de la planète.
Enfin une dernière citation, de
Nietzsche celle-ci : “Tu dois devenir ce que tu es”. Une pensée que je trouve assez profonde et qui mérite d'être développée et méditée.
Ce livre est donc une sorte de vade-mecum qui exprime des idées simples, mais essentielles. le texte est limpide, bien argumenté et chaque chapitre aborde une idée différente qui fait l'objet d'un développement suffisant. Et ce n'est pas parce qu'une idée est simple et communément répandue qu'elle est acceptée et appliquée par tous. Il est donc toujours utile de rappeler les fondamentaux d'une vie bonne et
Frédéric Lenoir le fait très bien.
— “
Petit traité de vie intérieure”,
Frédéric Lenoir, Pocket Plon (2012), 180 pages