Je suis partie confiante, appréciant le mélange de techniques de ce carnet de voyages dessiné - photos, aquarelles, bande dessinée de récit. L'apparition des bernard lhermite a marqué un début d'inquiétude : ils m'ont immédiatement fait penser aux homards sanguinaires de
Stephen King dans "La tour sombre tome 2".D'une manière générale, les animaux ont tous, en-dehors du très mol éléphant de mer, des pointes saillantes qui semblent vouloir embrocher le lecteur, que ce soient des nez, des nageoires ou des pattes de mouche. Même les trouvant un peu bizarres, j'aurais aimé les rencontrer plus souvent au fil des pages. Mais las, le bipède est partout. Comme Christophe, le dessinateur qui aime la mer, je trouve que trop de gens, c'est emmerdant. Tous ces portraits additionnés de C.V. alourdissent le récit. Emmanuel Lepage les croque pourtant souvent avec grâce, plus de fluidité et de naturel que nos cousins animaux, surtout les silhouettes, mais trop d'hommages tuent l'intérêt du lecteur qui n'était pas là et ne les connaît pas. Quelques dessins touchants émaillent l'avancée : la tempête vue du dessus de l'étrave, la première vision de Crozet, on se met en situation. Mais c'est fugace. Les doubles pages sont décevantes, elles manquent de profondeur et de perspective. On n'y est pas. Et toutes ces descriptions de bateaux, d'hélicoptères, de bases scientifiques, d'opérations de ravitaillement ne m'ont vraiment pas intéressée.