- Oh ! moi, monsieur, fit Rouletabille en le regardant avec sa tête à gifles... je sais tout parce que c'est mon métier de tout savoir !
-Mais cela est épouvantable ! s'écria Rouletabille. Que de crimes ! et pourquoi ? et pourquoi?
-Ah ! Pourquoi ? fit-elle avec tranquillité, pourquoi ? Vous êtes extraordinaire. C'est la politique, mon cher !
-- Le squelette! crie-t-il... Le squelette est revenu!...
-- Le squelette ?... Quel squelette ? interroge Ivana qui s'affole, elle aussi, de l'affolement de l'autre...
-- J'ai senti son crâne sous ma main... Il y avait là un squelette enchaîné... Tout à l'heure, il était parti!... et voilà qu'il est revenu!...
Elle lui dit de douces paroles. Elle voyait qu'il souffrait et elle avait pitié de lui et encore cela faisait souffrir davantage Rouletabille qui eût préféré que sa souffrance fût partagée. Mais les grandes héroïnes ont des poitrines de marbre qui s'échauffent difficilement au vulgaire contact de la douleur humaine... Ah ! Rouletabille était bien malheureux ! C'était si simple de partir ensemble !
Il lui dit comment il avait imaginé de transformer le donjon en une forteresse dans laquelle ils auraient attendu que les soldats de Stanislawof vinssent les délivrer.
- Mais ce n'est pas mal du tout, ça, petit Zo ! Pas mal du tout !... Je veux dire que ça n'aurait pas été mal du tout ! ... si on avait pu mettre la main sur le coffret byzantin avant la nuit de noces !…
Mais hélas ! Je n'ai plus d'espoir que dans ma nuit de noces !
- C'est épouvantable ! grondait Rouletabille... J'ai envie de nous tuer tous les deux, là, sur ce divan ! pour ne plus entendre parler de cette nuit de noces-là !...
Le pauvre majordome fut redescendu dans la salle des gardes, puis glissé dans le trou du souterrain où Modeste, en punition de sa stupidité, fut chargé de le surveiller.