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3,71

sur 970 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon seul repère, avant de lire le roman de Gaston Leroux, était Phantom of the Paradise de Brian de Palma: un classique vu et revu, et une B.O superbe (très 70 quand même!): un compositeur génial manipulé, défiguré, qui erre dans le Paradise pour se venger.

Le Fantôme de l'Opéra est légèrement différent mais tout aussi envoûtant. Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire, du moins les grandes lignes: un soi-disant fantôme erre dans les coulisses de l'opéra Garnier et provoque accidents et disparitions lorsqu'on ne satisfait pas ses demandes: pendaison du machiniste, loge n.5 hantée, couacs dans le chant céleste de la cantatrice, chute d'un lustre dans le public, enlèvements et séquestration...

Gaston Leroux prend le parti de narrer cet épisode de l'Opéra Garnier sous forme d'une enquête documentée, preuves à l'appui, notes en bas de page pour en authentifier la véracité. Malgré tout, le récit nous plonge peu à peu dans un univers fantastique et terrifiant, en nous entraînant dans les sous-sols infernaux de l'Opéra. Les descriptions de ces souterrains, le lac, la demeure du fantôme et la chambre des supplices sont si détaillées qu'on y croirait sans peine et il est impossible d'arrêter la lecture une fois qu'on suit les pas de Raoul, à la recherche de sa bien-aimée Christine enlevée par le fantôme.
Christine... parlons-en: douce, innocente, pure, parfait pour les romans et films d'épouvante (dans les films d'horreur des années 70, les victimes portent souvent une longue chemise de nuit blanche, non?). Pourquoi, mais pourquoi retourne-t'elle une dernière fois vers le fantôme??? On voit qu'elle n'a jamais vu de films d'horreur, elle! Je la soupçonne même, d'ailleurs, de souffrir du syndrome de Stockholm (vous savez, les otages qui prennent leur kidnappeur en pitié et les défendent).

Bien sûr, le Fantôme de l'Opéra est un roman d'épouvante, mais l'auteur ne se prive pas de se moquer de ses personnages, tous un peu ridicules par moments, et l'humour est présent tout au long du livre.
Je lis très peu le genre fantastique, mais ce roman a été une très belle découverte, merci Lilo85 pour cette "pioche dans ma Pal"!
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Pourtant enthousiaste à la perspective de cette lecture, j'ai été un peu refroidie par le début du roman, par la multiplicité des personnages, les noms un peu « anciens », le style suranné de l'auteur qui a publié ce roman en 1910. Ensuite, lorsque le récit se resserre autour du point de vue du vicomte de Chagny, j'ai pu entrer dans cet univers et plaindre ce pauvre Raoul de ses déboires amoureux auprès de Christine Daaé et ensuite, au fur et à mesure que l'histoire du fantôme nous est révélée, je me suis passionnée pour ce curieux personnage.

Mais revenons au début : le spectre qui hante l'opéra est d'emblée le sujet de toutes les conversations. L'intrigue démarre sur les chapeaux de roue avec le suicide supposé du chef machiniste, Joseph Buquet, qui est retrouvé pendu. Après des menaces proférées par le fantôme, le grand lustre s'effondre au milieu d'une représentation. Peu à peu nous sont dévoilées toutes les nuisances causées par ce parasite étrange, évidemment fantomatique à bien des égards mais aussi curieusement humain et à ses heures, assez effrayant. Ainsi, on l'entend parler mais on ne le voit pas, il occupe la loge n°5 pour assister aux représentations mais reste invisible, il se présente parfois comme un squelette en costume avec un nez manquant, transparent ou seulement brillant selon les témoins. Mais il a aussi des attentes bien plus pragmatiques : il exige par exemple que lui soit versée une pension mensuelle, il est sensible au charme de Christine, chanteuse lyrique à la voix « séraphique » et il verse des pourboires à la concierge. le jeune Raoul, amoureux de Christine, ne comprend pas pourquoi celle-ci le repousse. Ce n'est qu'après quelques péripéties qu'il peut obtenir l'explication de sa froideur, liée à la « Voix » qui lui donne des cours de chant et lui a permis de perfectionner son art. Mais la Voix se fait de plus en plus exigeante et ne supporte pas la relation de Raoul et de Christine. Ensuite, dans un long récit de Christine romantique à souhait, on commence peu à peu à percer le mystère de cette voix, mais je n'en dis pas plus...

Si le procédé narratif m'a un peu déroutée au début, il permet en fait au lecteur d'avoir divers points de vue sur l'intrigue. En effet, un narrateur anonyme commente l'action, retranscrit certaines scènes, se fait ensuite narrateur omniscient lorsque nous suivons Raoul dans ses tentatives de séduction, puis nous délivre le témoignage écrit du Persan, un personnage qui joue un rôle majeur dans la dernière partie du roman. La présence des deux directeurs de l'Opéra, que je trouvais ridicules et ennuyeux, s'inscrit en contre-point comique d'une intrigue essentiellement tragique.

Bref, il faut que je m'arrête sinon je finirais pas trop en dire, mais ce roman est pour moi un véritable coup de coeur ! C'est un roman vraiment riche en émotions : les sentiments ambivalents de Christine, cousus de compassion, d'attirance, de répulsion, pour Erik, le personnage d'Erik en lui-même, sublime par ses aspirations et son art, méprisable et criminel par ses actes, la musique envoûtante au sens fort du terme, l'orgue, qui évoque aussitôt une atmosphère noire, gothique, le lieu, le lac et sa dimension mythologique, et puis, comment ne pas éprouver de compassion pour ce fantôme certes tyrannique et cruel, mais pourtant terriblement attachant ? En résumé, vous l'avez compris, j'ai adoré et vous en conseille la lecture !
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Il y a des histoires qui marquent particulièrement notre imaginaire lorsque nous sommes enfants, et le Fantôme de l'Opéra, dont j'avais vu à la télévision une de ses versions cinématographiques, fait pour moi partie de celles-là. Cela explique peut-être que j'aie mis tant de temps à la lire, l'ayant même commencée il y a quatre ou cinq ans sans cependant y donner suite, alors que pourtant ce que je lisais me plaisait beaucoup. Encouragée par un challenge de lecture je m'y suis remise, et j'ai adoré le temps passé dans ce lieu mythique qu'est l'Opéra Garnier, tel que décrit de façon si marquante par Gaston Leroux. J'ai beaucoup aimé le procédé narratif – le narrateur nous fait part de l'enquête qu'il a menée, fondée sur des Mémoires et des témoignages qu'il a pu obtenir quant à l'existence dont il se dit convaincu du Fantôme de l'Opéra -, la description fouillée de lieux sombres à souhait qui fait qu'on croirait y être aux côtés des personnages, l'histoire d'amour entre Raoul et Christine délicieusement surannée sans jamais verser dans le ridicule, et la manière dont l'auteur joue du fantastique, effrayant presque autant son lectorat que ses personnages. le mythe est sauf, et je m'en vais de ce pas écouter Faust de Gounod.
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Je pensais connaître ce classique de la littérature du XXème siècle mais je me rends compte au fil de ma lecture que pas du tout, cette impression venant des différentes et nombreuses adaptations existantes.
Ce roman est à la fois un roman fantastique et d'épouvante mais aussi un roman d'amour,  de passion qui conduit à des comportements les plus extrêmes de cruauté et d'idolatrerie.
J'ai apprécié les chapitres reprenant le même évènement sous différents points de vue mais j'ai trop souvent eu du mal à les terminer tant ils s'étireraient en longueur et en mollesse.
Je suis très contente d'avoir enfin lu ce monument littéraire, même si ce n'est pas un coup de coeur il est toujours très agréable de lire un classique à la belle et riche écriture et au charme légèrement désuet.
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Merveilleux récit de Gaston Leroux. on visite ou revisite le palais Garnier (où on peut d'ailleurs voir la loge du fantôme...), ce magnifique lieu où se déroule un drame qui nous captive jusqu'à la dernière page. A tel point que l'on referme à regret ce livre et que l'on retourne toujours vers Gaston Leroux ou vers Rouletabille.
Très beau roman à compléter par une escapade à l'Opéra.
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Quels sombres mystères recèlent donc les profondeurs de l'Opéra de Paris ? Oh, nous ne parlons pas là des coulisses, pas seulement, mais de ce qui s'étend en-dessous, ces espaces de ténèbres et de silence où quelques hommes à peine osent se glisser, où un large lac s'étend, insondable, sur la rive duquel on retrouva le corps sans vie du comte Philippe de Chagny... Quelle créature se tapit là dans l'ombre ? Est-ce ce fantôme insaisissable qui fait frissonner de peur les machinistes aussi bien que les danseuses, qui semble capable de dicter sa volonté jusqu'aux plus hautes instances de l'Opéra ? Et que sont donc devenus la belle Christine Danaé, la jeune chanteuse à la voix d'ange, et Raoul de Chagny, le petit frère du comte infortuné, disparus ensemble le même jour ?
Trente ans après le drame, le narrateur entreprend de démêler enfin les fils complexes de cette étrange, de cette terrible histoire, follement romanesque et délicieusement gothique. N'en doutez plus, lecteurs : le fantôme de l'Opéra a bel et bien existé !

Je ne l'avais donc vraiment jamais lue, cette histoire qui me semblait pourtant si familière à force d'être entrée dans la culture populaire ? le musical vu à Londres il y a une dizaine d'années, Dario Argento, Brian de Palma... les adaptations dont je me souviens m'ont laissé une impression assez vive et pourtant, avant elles, j'avais l'impression d'être déjà familière avec toute l'affaire. Mais non, décidément, je ne connaissais pas ce fantôme-là, l'original, et ma foi c'est une sacré claque de le rencontrer enfin !
Pas étonnant qu'il ait inspiré tant de monde car il y a en lui toute l'ambiguïté fascinante du monstre, rejeté à l'extrême lisière de l'humanité qu'il contemple avec un mélange de haine, de mépris écrasant et d'envie, dont il concentre à l'extrême toutes les dualités. Un être à la fois horrible et sublime, cruel et généreux, détestable, pitoyable, admirable, capable du pire égocentrisme comme de l'amour le plus absolu. Ah, il faut bien l'avouer, je suis une proie facile, moi, pour des personnages comme celui-ci ! Et si certains aspects de l'histoire sont aujourd'hui assez datés - les concenances sociales, les rapports aux femmes, la pureté angélique de l'héroïne - ces aspects ne sont guère que le vernis d'une époque sur un fond bien plus intemporel, capable de parler à tous les temps et tous les âges. Avec cela, des ficelles romanesques certes faciles mais extrêmement efficaces, une ambiance captivante, du suspense, un zeste de dérision... et une héroïne angélique assez attachante malgré sa candeur et non dénuée d'une certaine force d'esprit.
En somme, une lecture d'un bout à l'autre délicieuse, susceptible de vous hanter encore un bon moment après la dernière page refermée !
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
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Passé les première pages et après une petite adaptation au style de l'écriture, tout va bien, oui le style narratif est un peu déroutant au début et il demande un temps de cohésion. C'est peut-être du à ce narrateur mystérieux avec lequel nous allons lire tout ce livre, je n'ai pas pu deviner qui se cachait derrière...

Le roman est prennent et plaisant à lire, c'est un bon « policier » du début XXe, je dis policier entre « » parce que ce n'est réellement un enquête, mais c'est tout de même la tentative de résolution de cette énigme.

J'ai d'abord été séduite par le fait que l'auteur s'était inspiré de faits réels qui se sont déroulés à l'opéra Garnier à Paris. En effet, des faits étranges se produisent durant les représentations qui ne semblent pas être l'oeuvre d'une personne faite de sang et de chair... comme par exemple : un crapaud qui sort de la bouche de la cantatrice... un lustre se décroche du plafond pendant une représentation... des bruits étranges sont entendu et même de la musique semble sortir des murs...

Mais, le plus drôle, c'est que ce fantôme exige une loge rien que pour lui. Une loge, mais pas que cela, du personnel qui doit rester à son écoute. Cette fameuse loge reste toujours vide...
Lors de l'enquête on va même découvrir que ce fameux fantôme exige aussi que l'Opéra lui verse une rente annuel, rien que ça.
Mais c'est aussi une histoire d'amour entre le jeune Raoul et Christine. Raoul ne comprend pas pourquoi Christine l'évite. Raoul, vicomte, va commencer à mener son enquête en se glissant dans la loge de Christine, il va entendre des voix, une conversation entre la jeune femme et une voix d'homme, il va vouloir aller jusqu'au bout...
Quoi dire de Erik... Il fait peur... mais il est tellement mystérieux qu'il m'a envoûté, j'aime ce genre de personnage très sombre...

L'auteur, Gaston Leroux, s'inspire de faits réels qui se sont produits à l'Opéra Garnier et nous dépeint un personnage qui se fait passer pour ce fameux fantôme. Il nous fait découvrir le royaume des bas-fonds et souterrains de l'immense Opéra parisien.
Il est tout à fait vrai qu'il y a un lac sous l'Opéra, c'est un réservoir d'eau construit sous l'Opéra qui sert à stabiliser les fondations et de réserve d'eau en cas d'incendie..
C'est un classique tombé dans le domaine public, je viens de le lire en Ebook (téléchargement gratuit), mais il vient d'être réédité en poche avec une couverture sublime qui mérite d'être signalée.
Par contre je ne connais pas le film musical d'Andrew Lord Webber … il va falloir que je le visionne, maintenant que j'ai lu ce livre !!!

Pour finir, si vous aimez Paris, lisez ce livre !!! Si vous ne connaissez pas Paris, allez y, mais avant lisez ce livre et en suite allez visiter ce chef d'oeuvre qu'est l'Opéra Garnier (appelé aussi Palais Garnier, est un des éléments structurants du 9e arrondissement de Paris et du paysage de la capitale française, inauguré en 1875.)
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Un très grand classique maintes fois adapté ! Formidable d'ingéniosité et une ambiance, une description hors pair
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Je crois qu'il s'agit de mon roman préféré de Gaston Leroux. Ayant toujours été attiré par les évènements paranormaux, j'ai d'abord été séduite par le fait que l'auteur s'était inspiré de faits réels s'étant déroulés à l'opéra Garnier à Paris dans la seconde moitié du XIX ème siècle. En effet, des faits étranges se produisent durant les représentations qui ne semblent pas être l'oeuvre d'une personne faite de sang et de chair...
Roman facile à lire, j'ai littéralement été envoûté par ce dernier, à tel point que je n'ai pas encore vu les nombreuses adaptation qui en ont été faites, par crainte d'être déçue. À découvrir !
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Comment résister à une âme belle mais torturée ?
N'avez-vous jamais préféré la Bête à Gaston ? Hannibal Lecter à Will Graham ?
Moi oui, pratiquement à chaque fois! Alors le Fantôme de l'Opéra et son romantisme décalé (si si) était fait pour moi. Et j'ai succombé à la musique de la nuit.

Gaston Leroux installe notre histoire, au départ sous la forme d'une enquête, à Paris à la fin du 19ème siècle, à l'Opéra Garnier où se déroule des faits très étranges, attribué à un être insaisissable, autrement dit un fantôme.
L'auteur entremêle habillement enquête policière et fantastique. Son récit foisonne de détails qui vous donneront l'impression de fouillis mais tout est savamment orchestré pour que le lecteur se perde, comme tant d'autres, à la recherche d'un fantôme, pourtant fait de chair et de sang.

Dans la veine de Frankenstein et de Heathcliff, c'est le visage brisé d'Erik, son apparence en ruine, qui imprègne son âme et le rend amer.
Puisque la société, l'humanité, perçoit son apparence comme mauvaise et tordue; il assume sa difformité et la répulsion qu'elle provoque avec une autodérision cruelle et devient ce qu'on attend de lui : un monstre tapi dans l'ombre. Pourtant, malgré cette dérision, son coeur déborde de venin pour un monde qui l'a toujours boudé et l'a laissé exclu dans les ténèbres de l'Opéra Garnier. Il sera hautain, exigeant, violent, tueur...
Sa lueur d'espoir : recevoir l'amour d'une belle soprano, Christine Daae, qu'il envoûte en profitant de sa jeunesse et de sa naïveté. Pourtant Christine n'est pas un coeur à prendre. Qu'à cela ne tienne, il utilisera mille subterfuges pour l'attirer à lui.

Tout dans les lignes qui précèdent vous donnera envie de haïr Erik, le Fantôme de l'Opéra, mais poursuivez, ne vous laissez pas rebuter par la fourberie, la violence, la manipulation de celui qui souffre.

Le Fantôme de l'Opéra est une tragédie dans tous les sens du terme. Tout ce que le Fantôme souhaitait était l'amour et quand il le trouve finalement, il le détruit pratiquement car il le saisit avec trop de force, incapable de compromis.

Et si vous êtes comme moi amené à choisir entre l'apparence, la beauté et les sentiments, comment résisterez-vous à cette phrase ?
«Si je suis le fantôme, c'est parce que la haine de l'homme m'a rendu ainsi. Si je suis sauvé, c'est parce que ton amour rachète tout".

Passionnée par cette histoire, je me suis rendue à New York et à Londres pour assister avidement à la Comédie Musicale "the Phantom of the Opera" créée avec maestria par Andrew Lloyd Weber et jouée depuis plus de 25 ans quotidiennement avec un succès toujours renouvelé.
De quoi installer à jamais cette histoire dans mon coeur.


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