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3,71

sur 968 notes
Mon seul repère, avant de lire le roman de Gaston Leroux, était Phantom of the Paradise de Brian de Palma: un classique vu et revu, et une B.O superbe (très 70 quand même!): un compositeur génial manipulé, défiguré, qui erre dans le Paradise pour se venger.

Le Fantôme de l'Opéra est légèrement différent mais tout aussi envoûtant. Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire, du moins les grandes lignes: un soi-disant fantôme erre dans les coulisses de l'opéra Garnier et provoque accidents et disparitions lorsqu'on ne satisfait pas ses demandes: pendaison du machiniste, loge n.5 hantée, couacs dans le chant céleste de la cantatrice, chute d'un lustre dans le public, enlèvements et séquestration...

Gaston Leroux prend le parti de narrer cet épisode de l'Opéra Garnier sous forme d'une enquête documentée, preuves à l'appui, notes en bas de page pour en authentifier la véracité. Malgré tout, le récit nous plonge peu à peu dans un univers fantastique et terrifiant, en nous entraînant dans les sous-sols infernaux de l'Opéra. Les descriptions de ces souterrains, le lac, la demeure du fantôme et la chambre des supplices sont si détaillées qu'on y croirait sans peine et il est impossible d'arrêter la lecture une fois qu'on suit les pas de Raoul, à la recherche de sa bien-aimée Christine enlevée par le fantôme.
Christine... parlons-en: douce, innocente, pure, parfait pour les romans et films d'épouvante (dans les films d'horreur des années 70, les victimes portent souvent une longue chemise de nuit blanche, non?). Pourquoi, mais pourquoi retourne-t'elle une dernière fois vers le fantôme??? On voit qu'elle n'a jamais vu de films d'horreur, elle! Je la soupçonne même, d'ailleurs, de souffrir du syndrome de Stockholm (vous savez, les otages qui prennent leur kidnappeur en pitié et les défendent).

Bien sûr, le Fantôme de l'Opéra est un roman d'épouvante, mais l'auteur ne se prive pas de se moquer de ses personnages, tous un peu ridicules par moments, et l'humour est présent tout au long du livre.
Je lis très peu le genre fantastique, mais ce roman a été une très belle découverte, merci Lilo85 pour cette "pioche dans ma Pal"!
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je me suis dit que le fantôme de l'Opéra, de Gaston Leroux, manquait à ma collection de classiques…

-Mytho. T'as vu une citation dans My Little Pony, et après, un docu sur l'opéra Garnier, et tu t'es dit que l'univers te faisait signe de le lire. Comme si le Grand Tout en avait quelque chose à fiche et n'avait pas autre chose à faire de sa vie que « d'envoyer des signes » à un microbe insignifiant !

-… Oui, j'avoue.

Or donc les directeurs de l'opéra Garnier partent et cèdent la place à deux autres : MM. Moncharmin et Richard. Avec les clés, ils reçoivent un cahier des charges dont certaines clauses prévoient l'entretien du fantôme hantant les lieux. Ils s'esclaffent : quelle bonne farce ! Certains rigolent moins en revanche : le machiniste dont on retrouve le cadavre, Christine Daaé, chanteuse de talent, hantée par le Fantôme, et Raoul, jeune homme de bonne famille, amoureux de Christine.

-C'est long ! Mes dieux, que c'est looong ! J'ai trouvé ce bouquin interminable : à chaque fois un flash-back ou une digression ralentissent l'histoire. Ca m'agace, ces procédés, ça m'agace !

-Ca ne m'a pas dérangée, au contraire, je me suis bien amusée ! Leroux garde un style fluide qui ne gêne en rien la lecture. J'ai été surprise de découvrir un roman qui mélange les registres : la comédie, le drame, le suspense… il flirte même avec le fantastique ! J'ai adore le côté reconstitution, certaines pages jouent Faites entrer l'accusé avant l'heure. Toudoum, toudoum*…

Et puis, toutes ces digressions sur la musique, l'Art et l'interprétation, quelle merveille ! Tellement démodées, mais je ne peux pas m'empêcher de les trouver savoureuses. Elles m'invitent à rêver.

-Style fluide, tu parles ! Leroux a attrapé la manie d'accumuler les adjectifs, ça me ralentit ! Ensuite, j'ai repéré plein de virgules fautives, ça me sort de l'histoire parce que j'essaie de les remettre à leur place ! Quant à l'histoire d'amour, elle ne me fait pas rêver, non. Une vaste cucul-la-pralinade insupportable, dégoulinante de niaiserie, le perso de Christine m'énerve…

-Oui, mais là encore, la niaiserie m'a fait pencher la tête sur le côté en souriant. Je les trouve choupis, moi, Christine et Raoul, et touchants dans leur désespoir et leur impuissance… Quant au Fantôme, j'ai été surprise de son traitement, je m'attendais à plus d'ambivalence... Je n'en dis pas plus pour ne point divulgâcher !

-Bah si tu veux de l'ambivalence, tu as l'Opéra en lui-même, ma grande.

-C'est pas faux ! le portrait de l'Opéra, aussi bien en tant que lieu qu'en tant qu'institution, se révèle riche et contrasté. Flamboyant et sombre, éclatant et mystérieux, l'Opéra menace autant qu'il protège selon l'usage qu'il en est fait par ses habitants. Et je ne pense pas seulement à Christine, mais aussi aux petits employés, comme Mame Giry ou les vieux machinistes qui y vivent.

Bref, un roman que j'ai eu grand plaisir à découvrir pour son humour et son aventure extraordinaire ! »

*musique introduisant l'émission.
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Messieurs Moncharmin et Richard, vous voilà à la tête de l'opéra Garnier. Plus prestigieux, il n'y a pas ! Vous avez ricané lorsque vous avez découvert dans le cahier des charges cette histoire de loge numéro cinq réservée à celui que l'on nomme le fantôme de l'opéra. Vous vous êtes émus de cette histoire d'enveloppe contenant la rançon due à ce même fantôme, car il s'agit bien là d'une rançon, ou de racket si vous préférez. Mais vous avez refusé de payer ! Pas un instant vous n'y avez cru. Aussi, aujourd'hui, il vous faut en assumer les conséquences. Ce lustre qui s'est écrasé sur les spectateurs, ce n'est pas un accident. C'est la vengeance du fantôme…

Critique :

Que dire de cet incroyable histoire imaginée par Gaston Leroux publiée en 1910. Roman policier ? Oui, mais mâtiné de fantastique et enrobé d'une romance.
Le langage choisi ne nous est plus très familier tout en restant parfaitement compréhensible. C'est celui d'une bourgeoisie ou d'une noblesse qui dispose de suffisamment de richesse que pour s'offrir beaucoup de temps de loisirs pour profiter de spectacles qui ne sont pas à la portée des bourses de l'immense majorité de la population qui peut, au mieux, se contenter de découvrir un lieu tel que l'opéra Garnier au travers de feuilletons paraissant dans la presse, et qui sont pour celle-ci un très bon argument de vente.
Alors pourquoi un Gaston Leroux se refuserait-il ce cadre de rêve pour y dérouler avec maestria son savoir-faire de romancier ? D'autant que de nombreuses galeries ont été creusées sous Paris, pensez notamment aux catacombes, des souterrains propices aux histoires les plus folles. Et pourquoi pas un fantôme ? Oh, pas un de ceux qui se revêtent de draps blancs et qui traînent des chaînes accrochées à un boulet ! Non ! Un fantôme richement vêtu ! Il en a les moyens grâce à la rente qu'il s'offre aux frais de l'opéra. Un fantôme diabolique, invisible… sauf pour cette cantatrice dont il est éperdument amoureux, et qui elle, en aime un autre, tout aussi follement amoureux d'elle.
Alors, ce fantôme, est-ce un esprit venu d'une autre dimension ? Ou un simple mortel particulièrement retors ?
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Pourtant enthousiaste à la perspective de cette lecture, j'ai été un peu refroidie par le début du roman, par la multiplicité des personnages, les noms un peu « anciens », le style suranné de l'auteur qui a publié ce roman en 1910. Ensuite, lorsque le récit se resserre autour du point de vue du vicomte de Chagny, j'ai pu entrer dans cet univers et plaindre ce pauvre Raoul de ses déboires amoureux auprès de Christine Daaé et ensuite, au fur et à mesure que l'histoire du fantôme nous est révélée, je me suis passionnée pour ce curieux personnage.

Mais revenons au début : le spectre qui hante l'opéra est d'emblée le sujet de toutes les conversations. L'intrigue démarre sur les chapeaux de roue avec le suicide supposé du chef machiniste, Joseph Buquet, qui est retrouvé pendu. Après des menaces proférées par le fantôme, le grand lustre s'effondre au milieu d'une représentation. Peu à peu nous sont dévoilées toutes les nuisances causées par ce parasite étrange, évidemment fantomatique à bien des égards mais aussi curieusement humain et à ses heures, assez effrayant. Ainsi, on l'entend parler mais on ne le voit pas, il occupe la loge n°5 pour assister aux représentations mais reste invisible, il se présente parfois comme un squelette en costume avec un nez manquant, transparent ou seulement brillant selon les témoins. Mais il a aussi des attentes bien plus pragmatiques : il exige par exemple que lui soit versée une pension mensuelle, il est sensible au charme de Christine, chanteuse lyrique à la voix « séraphique » et il verse des pourboires à la concierge. le jeune Raoul, amoureux de Christine, ne comprend pas pourquoi celle-ci le repousse. Ce n'est qu'après quelques péripéties qu'il peut obtenir l'explication de sa froideur, liée à la « Voix » qui lui donne des cours de chant et lui a permis de perfectionner son art. Mais la Voix se fait de plus en plus exigeante et ne supporte pas la relation de Raoul et de Christine. Ensuite, dans un long récit de Christine romantique à souhait, on commence peu à peu à percer le mystère de cette voix, mais je n'en dis pas plus...

Si le procédé narratif m'a un peu déroutée au début, il permet en fait au lecteur d'avoir divers points de vue sur l'intrigue. En effet, un narrateur anonyme commente l'action, retranscrit certaines scènes, se fait ensuite narrateur omniscient lorsque nous suivons Raoul dans ses tentatives de séduction, puis nous délivre le témoignage écrit du Persan, un personnage qui joue un rôle majeur dans la dernière partie du roman. La présence des deux directeurs de l'Opéra, que je trouvais ridicules et ennuyeux, s'inscrit en contre-point comique d'une intrigue essentiellement tragique.

Bref, il faut que je m'arrête sinon je finirais pas trop en dire, mais ce roman est pour moi un véritable coup de coeur ! C'est un roman vraiment riche en émotions : les sentiments ambivalents de Christine, cousus de compassion, d'attirance, de répulsion, pour Erik, le personnage d'Erik en lui-même, sublime par ses aspirations et son art, méprisable et criminel par ses actes, la musique envoûtante au sens fort du terme, l'orgue, qui évoque aussitôt une atmosphère noire, gothique, le lieu, le lac et sa dimension mythologique, et puis, comment ne pas éprouver de compassion pour ce fantôme certes tyrannique et cruel, mais pourtant terriblement attachant ? En résumé, vous l'avez compris, j'ai adoré et vous en conseille la lecture !
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Il y a des histoires qui marquent particulièrement notre imaginaire lorsque nous sommes enfants, et le Fantôme de l'Opéra, dont j'avais vu à la télévision une de ses versions cinématographiques, fait pour moi partie de celles-là. Cela explique peut-être que j'aie mis tant de temps à la lire, l'ayant même commencée il y a quatre ou cinq ans sans cependant y donner suite, alors que pourtant ce que je lisais me plaisait beaucoup. Encouragée par un challenge de lecture je m'y suis remise, et j'ai adoré le temps passé dans ce lieu mythique qu'est l'Opéra Garnier, tel que décrit de façon si marquante par Gaston Leroux. J'ai beaucoup aimé le procédé narratif – le narrateur nous fait part de l'enquête qu'il a menée, fondée sur des Mémoires et des témoignages qu'il a pu obtenir quant à l'existence dont il se dit convaincu du Fantôme de l'Opéra -, la description fouillée de lieux sombres à souhait qui fait qu'on croirait y être aux côtés des personnages, l'histoire d'amour entre Raoul et Christine délicieusement surannée sans jamais verser dans le ridicule, et la manière dont l'auteur joue du fantastique, effrayant presque autant son lectorat que ses personnages. le mythe est sauf, et je m'en vais de ce pas écouter Faust de Gounod.
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Lu en parallèle d'un autre thriller très captivant, je dois dire que cette oeuvre de Leroux m'a parue terne. Je n'ai pas du tout accroché au genre, aux personnages, à l'histoire... Et pourtant, l'Opéra de Paris (une ville que j'adore) comme décor et son personne du Fantôme qui le hante m'avait fait de bien belles promesses de lecture avec un quatrième de couverture plutôt alléchant. J'ai trouvé la lecture pénible, avec une histoire qui avance lentement, sans grands moments soutenus. Mais bon, le point positif à tout ça, c'est que c'est un classique de plus de lu ! Cette critique n'engage que moi... et je vais tout de même retenté l'expérience Leroux avec le mystère de la chambre jaune.
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Savez-vous qu'il y a des souterrains qui ressemblent aux catacombes sous l'opéra Garnier à Paris et que cela date de la Commune de Paris ?
C'est une version proposée par Gaston Leroux dans "Le Fantôme de l'Opéra" ce qui lui permet de donner un abri à la terreur provoquée par cet être mystérieux. Un fantôme qui se cache sous la terre plutôt que dans le ciel, on a envie d'y croire et pourtant...
Il se passe des choses inexplicables dans ce lieu où la musique est reine avec une diva jalouse de la belle voix de Christine Daaé dont la créature va tomber amoureux. le fantôme est-il l'ange de la musique envoyé par le père défunt de la jeune fille ?
Ce qui est certain c'est qu'il à un prénom, Erik, et qu'il est bien connu du Persan, un autre personnage intrigant qui l'a rencontré avant qu'il hante la loge numéro 5. le Persan va accompagner dans les souterrains du palais le jeune vicomte Raoul de Chagny qui aime Christine. Elle a disparu alors que le jeune homme s'avait qu'elle était sous l'emprise du fantôme. Elle ne va pas se laisser faire et j'aurai aimé que Gaston Leroux reconnaisse plus son courage pour lui donner la place qu'elle mérite plutôt que celle de l'objet de désir.

Le fantôme de l'opéra est un personnage connu mais j'ai découvert son histoire et son origine. J'ai été agréablement surprise par sa personnalité ambiguë. Il est bien loin du tueur en série (je n'en dirai pas plus !). J'ai moins aimé la construction à facette de ce texte qui reste centré sur l'amour, celui de la musique et de la chanteuse. Et surtout, j'ai apprécié d'être dans les coulisses du palais Garnier inauguré en 1875, pour suivre l'enquête.


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Challenge XIXème siècle 2021
Challenge XXème siècle 2021
Challenge Multi-défis 2021
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Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La rumeur est persistante : un fantôme hante les lieux. de mystérieux courriers parviennent aux directeurs de l'Opéra qui exigent 20 000 francs par mois, la réservation de la loge numéro 5 et que Christine Daaé soit la vedette.

Entre temps, le vicomte Raoul de Chagny, amoureux de Christine, apprend l'étrange relation entre elle et son mystérieux professeur.
On retrouve dans ce roman très classique dans le style, l'art de l'intrigue de Gaston Leroux. A la recherche du fameux fantôme, les deux amoureux descendent dans les entrailles de l'Opéra vers l'inconnu et le danger.

Excellent ouvrage de Gaston Leroux qui démontre une imagination sans limites.
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L'auteur de ce singulier ouvrage a acquis la preuve que le cadavre exhumé des sous-sols de l'Opéra est bien celui du légendaire fantôme.
Et il entame pour nous le récit de cette terrifiante aventure.
Un mystère plane au dessus de l'Opéra. D'étranges événements s'y produisent, un lustre s'effondre, un technicien est retrouvé pendu et l'on a aperçu la silhouette d'un monsieur en habit noir qui se promène comme une ombre et qui disparaît soudainement dès qu'on l'aperçoit.
N'est-il vraiment qu'un squelette en habit de soirée comme certains le prétendent ?
Inspiré par des faits réels, Gaston Leroux imagine, là, une histoire formidable à mi chemin entre l'enquête policière et le roman fantastique.
Le créateur de Rouletabille et de Chéri-bibi nous emporte dans une succession de péripéties passionnantes, inattendues et parfois troublantes qui font de cet ouvrage un des classiques de la littérature populaire.
Son personnage est devenu un fantasme de l'imaginaire populaire et a conquis tous les publiques par ses évocations au cinéma, au théâtre, dans de nombreuses comédies musicales, dans la bande dessinée et même dans la musique qu'elle soit moderne ou plus classique.
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Je pensais connaître ce classique de la littérature du XXème siècle mais je me rends compte au fil de ma lecture que pas du tout, cette impression venant des différentes et nombreuses adaptations existantes.
Ce roman est à la fois un roman fantastique et d'épouvante mais aussi un roman d'amour,  de passion qui conduit à des comportements les plus extrêmes de cruauté et d'idolatrerie.
J'ai apprécié les chapitres reprenant le même évènement sous différents points de vue mais j'ai trop souvent eu du mal à les terminer tant ils s'étireraient en longueur et en mollesse.
Je suis très contente d'avoir enfin lu ce monument littéraire, même si ce n'est pas un coup de coeur il est toujours très agréable de lire un classique à la belle et riche écriture et au charme légèrement désuet.
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