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3,61

sur 335 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
-Maman pourquoi tu ris ?
- Parce que ce que je lis est caustique.
Caustique, acide, cruel, diabolique, formidablement bien écrit. Récit d'une amitié dévastatrice aux penchants inavouables. La narratrice assiste à sa propre déchéance, comme un insecte pris au piège par (le fil d') une Ariane acide et démesurée. C'est à lire, vite, mais attention c'est parfois trash.
En refermant ce récit, j'ai repris mon souffle, comme si j'avais été en apnée pendant deux heures. Une prouesse. Vraiment.
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Elle a douze ans, elle n'est pas vraiment jolie et même carrément négligée, et elle se retrouve dans une école de riches bien peignés, bien bronzés, bien musclés. Elle fait tache et pourtant, la plus jolie fille de la classe l'invite à devenir son amie. La chenille devient papillon. du jour au lendemain, elle devient belle, provocante et manipulatrice, encouragée par son amitié féroce avec Ariane, que rien n'arrête. Elles feront les quatre cent coups, elles essayeront tout, elles joueront avec tout le monde, jusqu'à se brûler les ailes et faire de leurs vies respectives un enfer.

Quatre heures. C'est le temps qu'il m'a fallu pour commencer et terminer ce livre. J'ai été totalement aspirée, absorbée, débordée, comme je ne l'ai pas été depuis bien longtemps. Pourquoi? Pour plusieurs raisons. le style d'abord, désenchanté, cru, agressif presque, assenant des vérités qu'on pense tout bas sans jamais se les avouer tout haut. C'est le choc, l'affrontement, chaque phrase, presque à chaque mot, le combat permanent d'une adolescente avec ce qu'elle est et ce qu'elle veut être. L'intrigue ensuite, le suspens inhérent à cette histoire foncièrement tordue, à cette amitié complètement malsaine, à ces personnages tellement tortueux. Dès le début, la mort est annoncée, le drame est posé, la rupture jetée sur la première page, reste à savoir comment on en arrive là. On ne lâche pas tant qu'on ne sait pas, tant qu'on ne voit pas les limites de l'amitié et de la haine. le style, l'intrigue, deux bonnes raisons pour accrocher à un livre.

Pourquoi j'ai tellement accroché à ce livre qu'il me reste encore en travers des tripes aujourd'hui et qu'il restera encore dans ma mémoire pendant un bon moment? Je m'y suis retrouvée. Difficile à avouer quand on lit les retours d'autres lecteurs, effarés devant l'atrocité de cette amitié adolescente, questionnant la réalité des faits. Non, je n'ai pas subi tout ça, loin de là. Mais mon adolescence n'est pas si loin, et j'ai trouvé beaucoup de vérité dans ce récit, par rapport à cette période de notre vie où l'envie d'être appréciée, reconnue, adulée même parfois nous rend odieuse et manipulatrice. Je me suis retrouvée dans les réflexions désenchantées de l'auteur, dans son humour un peu noir et sa lucidité de la vie. J'aurais pu écrire certains de ces passages – pas aussi bien probablement, mais le fond aurait été dans le même esprit.
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Double coup de coeur, pour l'histoire et la plume de ce roman ! Cette cruelle amitié adolescente des années 90, lue dans le cadre des 68 premières fois, est tout ce que j'attendais de l'aventure : une voix nouvelle, une sincérité inédite, un sujet qui me plaisait, un livre que je n'aurais peut-être pas découvert seule.

Ariane est cette jeune brune à la peau mate assise au premier rang dans une classe de Nivelles, en Belgique. Belle, brillante, populaire, et surtout très très riche. Peu prédisposée à devenir l'amie de la narratrice, elles noueront peu à peu une relation aussi fusionnelle que destructrice. Dès la première page, le drame est annoncé. Ariane est morte à vingt ans. La narratrice revient sur leur enfance respective, leur famille compliquée, l'une riche et excitée, l'autre pauvre et déprimée. Durant le roman elle retrace la naissance de leur amitié, qui aura duré deux ans, jusqu'à leur séparation compliquée. Ensemble elles se dévergondent, et rien ne leur paraît plus intense que lorsqu'elles sont ensemble.
Leur questionnement sur la sexualité et les garçons jalonnent le roman. Dans les années 90, pas d'Iphone ni de forum, on apprend tout dans le magazine Jeune & Jolie, ou le soir tard chez Difool. « Freestyle, no limit ». J'ai souri, j'ai vécu ça aussi. Mais ce roman n'est pas seulement générationnel, il est intemporel, ce sujet de l'autre, que l'on admire puis que l'on déteste, cette ambivalence permanente, la construction de soi passe par l'identification à l'autre. L'exclusivité des sentiments de cet âge là n'a pas d'équivalent. On aime comme on possède, et personne ne pourra entraver leur amitié sans des conséquences directes.

Mon avis
Ariane fait partie des livres que j'aurais voulu écrire, tant le sujet m'a parlé. La violence d'une amitié, cette fusion pulsionnelle flirtant avec le sentiment amoureux, tout se dire, surtout je t'aime, s'insulter, pleurer de joie de se connaître. Et puis l'inéluctable arrivée du garçon, l'intrusion dans un duo qui vient tout faire capoter. L'histoire a été écrite cent fois et pourtant nous la réécrivons. La prouesse de ce roman est de parvenir à décrire l'amitié adolescente sans tomber dans une prose maladroite ou s'apparentant à un journal intime. Non c'est sérieux. Car ce qu'il se joue à cet âge-là est pour moi la chose la plus sérieuse qui se joue dans toute une vie. L'adolescence fixe des images qui nous hantent, des chansons et des odeurs proustiennes.
C'est avec finesse et humour subtil que l'auteur décrypte ce qui se joue précisément. C'est acide et hyper réaliste, c'est une auto-fiction ultra réussie ! Bravo!
Lien : https://agathethebook.com/20..
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C'est un premier roman sélectionné pour le Goncourt du 1er roman. Résultat le 5 mai prochain.

Quoi qu'il en soit un premier roman très fort qui nous parle de l'adolescence et d'une très grande amitié.

Nous sommes en 1994 dans le Brabant Wallon, au sud de Bruxelles; direction : Nivelles.

Attention si vous y habitez, vous risquez de ne pas trop apprécier car la ville en prend pour son grade, décrite comme moche, triste, austère.

La narratrice y vit avec sa famille d'origine modeste.

'Ma soeur et moi ne manquions de rien, sauf du superflu" ...cela veut tout dire ! Ils ont de l'argent mais on ne dépense rien. Habillée à "l'as de pique", un père comptable et une mère au foyer, pas de resto, pas de cadeaux de Noël, les vacances se passent dans une vieille masure familiale à la campagne.

La narratrice a 13 ans en 1995. Hors de question pour ses études secondaires qu'elle fréquente les "ploucs", c'est décidé ses parents l'inscrivent à Braine-l'Alleud dans un collège plus bourgeois. C'est là qu'Ariane croisera l'élite des alentours et Ariane qui vit à Lasne, la commune par excellence où vivent les riches du BW (Brabant Wallon).

Pour s'intégrer, la narratrice aura droit à quelques achats vestimentaires; son premier "Levi's", c'est l'époque des vestes Donaldson et pour les ados, l'importance de ces codes vestimentaires est grande.
On va avec joie parcourir les années '90 que ce soit au niveau vestimentaire, musical.

Ariane est belle, d'origine indienne. Elle a été adoptée il y a trois ans. Elle vit dans un autre monde; piscine et tennis à la maison, des parents aux moeurs familiales très libres. C'est une amitié fusionnelle qui prend naissance, mais Ariane n'a pas froid aux yeux, et cette belle amitié deviendra bien vite toxique.

Un premier roman très réussi. Le langage est cru et direct comme le sont les ados. Le besoin d'exister, de plaire, de s'affirmer est très bien décrit. Myriam Leroy dépeint à merveille le ressenti de cet âge, elle nous fait vraiment revivre l'époque, ses changements physiques et émotionnels de l'adolescence, l'instabilité psychique ressentie à cette période de la vie.

Une amitié toxique, amour-haine qui sans doute autobiographique a laissé des traces chez l'auteure.

Mais pourquoi revenir sur cette histoire de plus de vingt ans, s'interroge la narratrice? Elle nous parle de l'écriture, de ce besoin d'utiliser le "je" ou pas, sur le besoin de dire ou non la vérité ?

Un premier roman entre fiction et autobiographie, un roman initiatique qui se lit très vite et qui augure une plume très prometteuse.

Ma note : 8.5/10
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Ostracisée dans son école de richards, la narratrice est heureuse d'y rencontrer Ariane. Comment cette fille, la plus populaire du lycée, peut-elle s'intéresser à elle, si insignifiante ? Pourtant, les deux adolescentes deviennent amies, plus que cela, inséparables. Mais cette belle histoire va vite tourner au cauchemar.
J'écoutais avec plaisir les chroniques cinglantes « Myriam Leroy n'aime pas ». J'ai suivi plus d'une fois ses conseils en lisant les livres qu'elle recommandait et n'ai regretté aucun de mes achats. Alors, lorsque j'apprends qu'elle revient, dans la peau d'un écrivain, il faut que je découvre son premier roman.
Je peux avouer qu'il m'a fallu un peu de temps pour me remettre de cette lecture. Si Voltaire s'exclamait : « Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge ! », c'est qu'il ne connaissait pas Ariane. Pour se préserver d'un tel fléau, à côté duquel Attila et Vlad l'empaleur font pâle figure, tous les dieux de l'Olympe ne suffiraient pas.
Le roman démarre doucement, en quelque sorte. La narratrice, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, sans doute parce qu'Ariane lui a volé jusqu'à son identité, connaît bien quelques contrariétés, mais rien de plus que ce qui tarabuste toutes les filles de son âge (douze ans). Ses parents, elle les trouve assommants, tellement beaufs, qu'elle se demande ce qu'elle fait dans cette famille. Ce n'est pas possible, on a dû l'échanger à la naissance. Sa mère renie sa condition comme si elle faisait partie d'une caste d'intouchables. « Mes parents se prenaient pour des bourgeois. Ma mère surtout. Elle aimait ce mot qui sonnait pour moi comme un juron (…) Elle répétait souvent avec une gourmandise satisfaite : "Nous sommes des bourgeois." Ça me faisait le même effet que si elle avait dit : "Nous sommes des nazis." » de cette innocente prétention vont découler tous les déboires de sa fille. Elle est inscrite dans un « collège chic », où tous les enfants sont blonds avec un teint « subtilement abricoté » et vêtus de « mocassins à la semelle en gomme hérissée de picots (…) bermudas (…) polos (…) rose pêche et bleu layette qui flattaient leur carnation. » La pauvre, qui ne peut pas rivaliser, est reléguée « du côté des ploucs ». Elle habite dans le « Brabant wallon, une province au sud de Bruxelles, située dans l'angle mort de l'analyse sociale et de la production littéraire », à « Nivelles (…) un gros bourg moche » où il ne se passe rien d'intéressant. Aussi ressent-elle une immédiate attirance envers cette Ariane qui, comme elle, détonne dans cet univers rose et blond. Oui, c'est vrai, Ariane est riche, elle vit à Lasne, « la commune aux maisons les plus chères de Belgique. » Dans sa propriété, qui ressemble plus à un parc qu'à un jardin, il y a une piscine ET un court de tennis. Mais Ariane « avait la peau foncée (…) [de] longs cheveux noirs (…) ses lèvres étaient épaisses, brunes, ses orbites enfoncées fendues d'yeux noirs aux commissures relevées. » Elle est indienne et adoptée, sa mère ne s'occupe que de sa propre petite personne, son père et son frère ont avec elle une attitude plus que suspecte, incestueuse.
Au fil des pages, une tension se crée, qui va crescendo. Au début, les deux filles sont inséparables, à tel point qu'autour d'elles, commentaires et ragots vont bon train, on juge leur relation équivoque. Pourtant, ce qui les lie, plus qu'une affection, c'est un goût malsain qui les porte à tourmenter ceux qui les entourent, comme Émilie, qui devient leur souffre-douleur. Ariane en veut toujours plus. Elle réclame de son amie des preuves d'allégeance de plus en plus effrayantes. Elle excite sa jalousie, allant jusqu'à l'impensable. le moment où elle exige que la malheureuse s'humilie devant elle avant de la repousser dans un éclat de rire malsain met vraiment mal à l'aise.
Myriam Leroy réussit le tour de force de s'incarner dans les deux filles et je ne pense pas important de savoir si elle s'est inspirée de sa propre expérience ou non. Qu'elle ait un jour été la narratrice, ou Ariane, ou les deux, qu'importe ? Que cette histoire se déroule dans les années 90 (des allusions à l'époque sont disséminées tout au long du roman sous forme de chansons ou magazines pour adolescentes dont raffole le personnage principal) n'a aucune importance. Ce qui est présenté ici, est susceptible de toucher les jeunes à n'importe quelle époque, puisque sont évoqués des adolescents mal dans leur peau, le besoin de se couler dans un certain conformisme, tout en revendiquant sa différence, celui d'être reconnu, la cruauté consciente ou non, les différends avec les parents, l'alcool, et surtout, le harcèlement. Heureusement pour la narratrice, à l'époque, pas encore de réseaux sociaux. On frémit à l'idée de l'usage qu'Ariane aurait pu en faire.
J'ai beaucoup apprécié le style de Myriam Leroy qui se coule avec facilité dans le langage des jeunes : « C'est ça que j'aime chez toi, t'es folle. -Folle de toi, ma poule. -Allez, je raccroche, ma mère m'appelle. -C'est ça, raccroche, espèce de monstre sans coeur -A demain, connasse ? -A demain, pétasse. » Puis, passe à la distanciation de l'auteur qui examine son travail et s'interroge : « Je n'apprends rien à ceux qui écrivent pour eux-mêmes ou pour la postérité : il demande bien du travail de donner ses accents de vraisemblance à la vérité. » A une ironie mordante : « Ma mère était une grande femme sèche comme une merluche, noueuse comme un saule, née fâchée comme en attestait la ride profonde entre ses sourcils. Mon père, de son côté, rasait les murs tel un moine capucin et ne parlait pour ainsi dire jamais, sauf pour donner l'heure à ma mère qui persistait à ne pas porter de montre pour entretenir sa dépendance à son époux. » Écrit une sorte de poème :  « Mourir à vingt ans. Partir dans la pleine fleur de sa beauté (…) Faire ses adieux à la scène à son zénith, déguerpir avant de se laisser choir dans le lent délabrement de la maturité. » qui me fait penser à certains textes de Boris Vian, comme « Je voudrais pas crever ». Elle passe avec aisance de la méchanceté pré-adolescente : « Simon (…) était petit, gros, roux, il avait un appareil dentaire dans lequel il trimballait la moitié de ses repas », à la douceur d'une femme épanouie : « Ce matin, quand je me suis levée, tu dormais encore (…) J'ai voulu te faire un baiser, je me suis ravisée. »
J'ai aimé découvrir avec quel talent l'auteur arrivait à faire prendre conscience du danger de cette prétendue amitié, basée sur des rapports dominant-dominé, sado-masochistes et des répercussions lointaines qu'elle aura.
J'ai aimé découvrir des clins d'oeil littéraires comme : « Je faisais souvent ce rêve étrange et ragaillardissant ». J'ai aimé sa critique de la société : « Maman, qui se sentait amputée d'un prestige dont le membre fantôme la grattait, pensait qu'à force de déguisements, d'imitations et d'opportunisme relationnel, elle donnerait à notre nom de famille le lustre qui aurait dû lui revenir. » « A table, je me suis aperçue de mon inculture en matière de protocole, de savoir-vivre, de nadine-de-rotschilderies. »
En revanche, j'ai été un peu fâchée des critiques contre le Brabant wallon et la si jolie ville de Nivelles que j'aime beaucoup.
Je ne suis pas d'accord quand Myriam Leroy pense qu'aucun auteur ne parle de nos régions. Je connais bien la littérature belge et je peux en citer beaucoup ! (comme Armel Job, Jean-Louis Aerts, Muriel Monton, Véronique Biefnot et tant d'autres).
Ce roman m'a beaucoup plu et je le recommande chaudement.
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Elles partagent tout : les secrets, les bêtises, et même leurs CD. On pourrait croire que ce sont deux amies ordinaires, presque attendrissantes ; deux bonnes copines dignes d'une sitcom américaine qui parlent en coeur, mettent le même vernis à ongles et ne font jamais rien l'une sans l'autre. Elles n'ont pourtant rien de charmant ; elles forment un duo de choc, elles s'entendent à merveille, surtout quand il s'agit d'humilier les autres. Mais à leur âge, cela semble tellement insignifiant.

Ariane est sublime dans son genre, elle est solaire et vénéneuse ; elle attire comme elle rebute, et a une cour à ses pieds. Naît alors une amitié incroyable et exclusive contre laquelle les autres ne peuvent lutter. Ce sont les meilleures amies du monde et rien ne pourra y changer. le poison est pourtant déjà dans le fruit, et le roman prend une tournure bien plus sombre.

Myriam Leroy signe un premier roman brut et prenant sur une amitié toxique et la décadence de deux jeunes filles qui n'auraient pas dû se rencontrer. Véritable satire sociale et roman initiatique, Ariane est un livre qu'on lâche avec difficulté.
Lien : http://laroussebouquine.fr/a..
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Ariane c'est la belle, la flamboyante, la toxique celle pour qui notre narratrice aura un coup de foudre amical, celle pour qui elle entretiendra une passion dévorante, destructrice, jusqu'à la séparation finale. Pourtant, la narratrice n'est pas un oiseau pour le chat, gavée de "Jeune et Jolie", elle entreprend vite de se métamorphoser en cygne pour parader et attaquer aussi ceux qui se mettront sur son chemin.
Myriam Leroy brosse ici un merveilleux et terrible portrait de l'adolescence féminine. Non elles ne sont pas des petites choses fragiles sorties d'un film de Sofia Coppola, mais elles sont terriblement réelles. Si l'on a pas été Ariane ou la narratrice, on possède bien l'un ou l'autre de leurs travers. En plus, pour être une Belge à peine plus jeune que Myriam Leroy, je dois bien avouer que la description du plat pays des années 90 est juste parfaite!
L'auteure est journaliste et chroniqueuse et arrive à transposer son rythme de diction, ses accroches méchamment drôles à l'écrit à tel point que le récit est addictif et le livre inlachable. le roman n'est pas parfait, il y a quelques raccourcis, quelques considérations qui tombent un peu à côté mais il m'a fait rire, il m'a touchée et me fait trépigner pour le prochain roman! La 5e étoile? Tout simplement car après cette lecture, j'ai contacté plusieurs copines d'humanité pour les remercier de leur amitié saine et pérenne!
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"Ariane" de Myriam Leroy (208p)
Ed. Don Quichotte.
Bonjour les fous de lectures....
Myriam Leroy est une journaliste belge. "Ariane" est son premier roman.
L'histoire se passe en Belgique, dans une commune un peu triste et sans intérêt (dixit la narratrice ) du Brabant Wallon dans les années 1990.
La narratrice, issue d'un milieu modeste, a une douzaine d'année quand elle rencontre Ariane qui elle, gravite dans un "monde de riches".
Ces deux gamines n'auraient jamais du se rencontrer si la narratrice n'avait fréquenté un collège huppé dont elle essaye d'adopter les codes de vie.
Bientôt, les deux adolescentes ne font plus qu'un ...
C'est "à la vie, à la mort"...
C'est trop.
La narratrice nous raconte cette période de sa vie (deux ans), cette relation entre elle et son binôme.
Cette amitié toxique qui petit à petit se développe entre elles et les marqueras pour le restant de leurs vies.
Toute une palette de sentiments se retrouve entre ces deux filles:
L'amitié, l'amour, la jalousie, la manipulation, la toxicité et enfin , la haine.
Même si il est difficile de trouver de l'empathie pour la narratrice que l'on a souvent envie de recadrer ( mais je pense que c'était voulu par l'autrice), voici un très bon premier roman qui se lit d'une traite.
Le langage, parfois cru, ne tombe jamais dans la vulgarité et le récit est bien loin des mièvreries d'adolescentes.
Roman psychologique qui se lit comme un thriller, c'est glaçant, c'est sombre, c'est caustique mais on en redemande.
Très bien écrit.
Impossible que cela vous laisse indifférent.
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J'ai littéralement été happé par cette histoire qui a éveillé en moi des souvenirs et pourtant ce n'est pas ma génération et encore moi mon vécu personnel étant un homme mais ce récit d'adolescence et d'éveil à la vie est intemporel et asexué. Au fil de la lecture j'ai revu des scènes de ma scolarité et mon adolescence avec ses codes et ses illusions finalement les mêmes vingt plus tard si ce n'est la bande son qui a changé .
Ceci dit c'est un roman relativement dur, assez cru et réaliste.
Myriam Leroy dont j'apprécie son travail journalistique a une jolie plume avec un style qui lui est propre, efficace, concis, très évocateur de notre pays commun avec ses traditions , ses tics et ses défauts.
Récit glauque qui donne froid dans le dos sur la cruauté dont peuvent faire preuve des ados entre eux c'est également une magnifique histoire de passion et de déchirure entre deux êtres .
Avec Myriam Leroy et Lize Spit ( Débâcle) la littérature belge possède deux auteures pleines de talent et qui promettent de grandes lectures à l'avenir .
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Un premier roman, un roman initiatique.

Une amitié intense, fulgurante, déséquilibrée, passionnelle, destructrice évidemment, vouée à l'échec, encore plus évidemment.

Myriam Leroy fait une rentrée remarquée dans la littérature. L'histoire est tellement vraie, tellement juste, que je crains qu'elle soit autobiographique. Je crains parce que cet amour fusionnel se termine dans la perversité. La description est tellement réelle qu'elle en devient dérangeante, mais c'est ça le but.

C'est aussi la vie bourgeoise en Brabant wallon qui est expliquée. Et je peux vous assurer que presque tout est véridique, tout comme le fait que certains Brabançons ne vont pas apprécier du tout, surtout pas ces milieux très cloisonnés.

Un roman à découvrir au plus vite – et dire que son prochain sort bientôt 😊
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