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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avis un peu mitigé pour ce roman
Sur le fonds j'ai adoré : le contexte (très politique), les personnages, les rebondissements et aussi le découpage en trois parties avec trois points de vue : d'abord celui de Berthet (tueur pour le compte d'une mystérieuse Unité) puis celui de Martin Joubert, écrivain tirant le diable par la queue, puis le directeur de cabinet d'une secrétaire d'Etat Kardiatou Diop. Quel est le lien entre les trois hommes ? Justement le lien est Kardiatou Diop : on la devine en filigrane dans le regard des trois hommes .

Sur la forme, j'ai détesté un procédé : l'auteur répète ad nauseam le nom de ses personnages et c'est assez indigeste. Jusqu'à 10 fois dans une même page … épuisant …

Je suis cependant ravie de cette lecture qui sort des polars habituels….
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Vouloir tuer un assassin professionnel, habitué à vivre sans laisser de traces et fomenter un complot contre sa protégée est une très mauvaise idée. Vraiment. D'autant que balancer du sang sur les murs quand c'est nécessaire ne lui pose pas de problème.
Plongée dans les arcanes de l’État dans l’État. Et franchement, c'est pas joli-joli (comme on s'en doute). Si le thème n'est pas nouveau (voir les BD le Service ou Cher pays de notre enfance, par exemple), la manière de le traiter oui. Tout d'abord, il s'agit d'un affranchi : on a essayer de l'éliminer, il va prendre sa liberté pour régler ses comptes. Et in n'est jamais trop pour mourir pour une bonne cause. le style enfin. Les têtes de chapitre se répètent, créant une sorte de martèlement ; le procédé se répète dans la troisième partie avec le nom de la protégée (ma Kardiatou, ma Kar-dia-tou). Dans la narration, faite de récit au présent et de retour dans le passé, la transition est rapide, voire inexistante. Mais au final, le lecteur est tellement pris dans l'intrigue que ça passe tout seul.
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Dites-moi, on est pas loin du polar parfait, là, non ?
L'histoire: on veut tuer Berthet, vieux membre de l'Unité, une organisation occulte.
« Un agent de l'Unité est un fantôme qui travaille pour des fantômes.»
C'est une mauvaise idée de vouloir tuer Berthet, car il est très expérimenté. C'est un fauve, un tueur, qui n'a jamais craqué quand l'organisation lui a proposé de tuer un "lambda". Ce qui rachète sa vie amorale, c'est peut-être sa passion platonique, à distance, pour Kardiatou Diop, devenue Secrétaire d'état black d'un gouvernement qui bat des records d'impopularité.
Je trouve que le quatrième de couverture en dit presque trop. le plaisir vient de la découverte du roman au fil de la narration et de ses trois points de vue successifs, avec trois personnages qui vont se croiser.
C'est un polar incroyablement en phase avec la France d'aujourd'hui. Je repense à l'édito de Maurice Szafran du Magazine littéraire de ce mois-ci qui se plaint que les livres et leurs auteurs ne nous parlent guère de la France
« ...pourquoi nos « grands » romanciers s'abstiennent-ils soigneusement de s'attaquer aux maux, douleurs, fractures ou non-dits de la société française, de les triturer, de les raconter, de les mettre en perspective et en pièces...»
Mais monsieur Szafran, il faut lire Leroy (et le polar en général) qui parle politique, racisme, extrême-droite, élites incapables de se renouveler. Et tout cela, en évitant tout manichéisme, tout droitisme, tout gauchisme, dénonçant les dérives populistes, mais sans diaboliser l'extrême-droite. Cette façon de se tenir sur une ligne de crête étroite est peut-être le véritable tour de force du roman. Son seul défaut pourrait être de coller trop près à l'actualité des dernières années, il y a beaucoup de personnages à clés, mais je crois qu'on peut lire le roman sans rien savoir. Et avec plein de scènes d'action.
Pour me souvenir, dans ce roman, il y a :
- des tueurs qui se mettent d'accord à propos de la laideur du formica rouge
- des tueurs qui relâchent la pression d'une mission délicate en s'octroyant une partie à trois avec une femme ressemblant à France Dougnac...
- Des écrivains embauchés par l'extrême-droite pour rendre ses idées présentables...
- Un mr Losey en éminence grise mr monsieur bientôt dépassé qui adore la choucroute
- Un tueur épris de poésie et de Lisbonne qui se dit non je ne peux pas tuer un lecteur de Michaux...
- Un homme qui se dit que les femmes seules ne sont fréquentables que dans les librairies désertes.
- Un tueur qui protège une secrétaire d'État noire qui ressemble physiquement à Rama Yade, mais pourrait être aussi Najat Vallaut Belkacem ou Christiane Taubira quand on se souvient des attaques qui les ont visées (voir dans les citations)
Voilà, ce n'est que le début du roman, le premier point de vue. Ensuite, on nous fait les présentation avec l'écrivain Joubert, pas très en forme, qui, jadis, a lui aussi connu Kardiatou. Et puis le dernier point de vue, dont on ne saura pas le nom il me semble, qui nous racontera la fin de l'histoire, aux premières loges pour les scènes chocs...
A la fin, les événements feront que tout le pays se remettra à lire l'histoire de France depuis soixante ans avec un autre regard.
Une belle découverte.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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On veut tuer Berthet.
C'est une assez mauvaise idée.
Vouloir tuer un tueur professionnel sur le papier ça ne semble par être une bonne idée de toute facon. Tout amateur de poésie qu'il est, Berthet ne fait pas dans la dentelle. Agent de l'Unité il répond aux commandes. Torture un dir com par ci, met une balle entre les deux yeux d'un lambda par là. Certes, pas un boulot comme un autre. Mais Berthet le fait consciencieusement. Il s'est donné une seconde mission, celle plus louable mais pas moins étrange d'être ange gardien. D'une jeune fille de Roubaix qui deviendra ministre.

Martin Joubert ne va pas bien. C'est le lot de tout écrivain. Martin Joubert a quitté son métier de prof (à Roubaix... ce n'est pas un hasard), a pris un pseudo, écrit de la romance, des romans noirs, des articles pour un site d'info réac, tout ce qui lui permet de vivre de sa plume. Il ne va pas bien dans son couple non plus. Alors Martin Joubert picole, gobe des médocs et tente d'oublier qu'inexorablement Hélène Rieux est en train de le quitter. Et qu'il va être le destinataire d'une proposition qu'il ne pourra pas refuser.

Kardiatiou Diop est la jeune femme sous l'aile de Berthet. Une ancienne élève de Martin Joubert. Une ministre iconoclaste. Son chef de cabinet est fou amoureux d'elle. de cette femme puissante qui brigue la municipalité de Brévin face à Agnès Dorgelles, l'extrême droite ripolinnée. Figure politique montante qui se met en danger. Surtout depuis qu'on veut tuer Berthet.

Jérôme Leroy sait y faire. La structuration, le style, l'histoire, le focus social, les échos à l'actualité, tout est là pour faire un grand roman noir et ça marche. J'aurais même pu crier au coup de coeur si la troisième partie avait laissé plus de place à la voix de Kartiadou Diop qu'à celle de son amant enamouré. Je comprends l'idée de faire parler les hommes uniquement mais il me manque le point de vue féminin. Pour autant, c'est très reussi. C'est toujours difficile de parler d'amour dans un roman noir sans tomber dans des écueils bien connus, en mode Bonnie and Clyde. de parler politique aussi sans tomber dans les clichés de l'auteur militant. Jérôme Leroy fait du Jérôme Leroy. C'est tant mieux !
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Où un agent d'une officine d'État, sorte de survivance d'un S.A.C. après son officielle dissolution, épanche sa nostalgie, se répand en réminiscences d'une vie consacrée au meurtre, à la torture, au chantage, à la déstabilisation, à la manipulation, à l'intoxication psychologique, au viol, à la mutilation, aux attentats, aux enlèvements mais aussi à faire mentir les statistiques en se dévouant corps et âme, et en parfaite discrétion, dans un élan pulsionnel très « nabokovien ».

Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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De nos jours, Berthet, un ancien tueur à gages à la solde de L'Unité, une organisation aux motivations obscures, déjoue une tentative d'assassinat sur la personne de Kardiatou Diop, secrétaire d'Etat d'un gouvernement socialiste, modèle d'intégration issue d'une banlieue populaire de Roubaix.
La matière de son roman précédent, le Bloc, était suffisamment riche pour que Jérôme Leroy la ré-exploite dans ce nouvel opus. Ce n'est pas pour autant une suite et les deux romans peuvent se lire indépendamment. Mais l'on retrouve ainsi dans l'Ange gardien, un contexte politique très proche de celui que connaît notre pays aujourd'hui et l'on pourra s'amuser à reconnaître les différents protagonistes évoqués.
Quoiqu'il en soit ce qui fascine dès les premières pages et nous guidera frénétiquement jusqu'à la dernière ligne est cette mystérieuse relation qui lie Berthet à Kardiatou Diop, a priori aux antipodes l'un de l'autre. C'est donc bien plus qu'un simple polar politique réussi !
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J'ai beaucoup aimé le Bloc du même auteur et je me suis jeté sur l'Ange Gardien, qui tend d'ailleurs quelques ponts maladroits vers ce précédent roman de l'auteur.

Dans l'ensemble, je sors de cette lecture assez déçu.

Autant le Bloc était ancré dans un certain réalisme, autant l'Ange Gardien tend vers la série Z. le personnage central est un super tueur à gages qui vous zigouille trois méchants à mains nues en pleine rue sans froisser son costume ou qui neutralise un malabar armé en lui pressant un point « précis et mystérieux » dans le cou. C'est assez vite ridicule.

Mais surtout, Leroy s'évertue à essayer de rendre sympathique ce Berthet, qui est fondamentalement une ordure. Découvrant que son employeur l'envoie tuer un parfait innocent, au hasard, pour tester sa loyauté, le brave Berthet hésite deux bonnes minutes avant de finalement coller une balle dans la tête du malheureux « lambda », pour éviter de perdre son boulot. le fait qu'il aime la poésie intello et s'y connaisse en pinard ne rattrape pas vraiment l'affaire… Dans le Bloc, Leroy réussissait à humaniser même l'infâme Stanko. Ici, c'est raté et on se moque bien de ce qui peut arriver à ce Berthet.

La deuxième partie du roman est centrée sur Martin Joubert, qui est clairement une auto-caricature de l'auteur. Joubert est un ancien prof, devenu auteur de polars et de poésie, ancré à gauche mais qui pige pour un site internet de droite. Leroy est un ancien prof, devenu auteur de polar et de poésie, ancré à gauche mais qui pige chez Causeur… On espère juste que le vrai Leroy n'avale pas les Xanax comme des Tic-Tac contrairement à son personnage. Au delà du côté amusant, la partie « Joubert » tourne assez vite en rond et on est presque contant d'y voir débarquer Berthet et son Sig Sauer 220.

La troisième partie du roman, centrée sur le personnage de Kardiatou Diop, fille de banlieue devenue secrétaire d'Etat est paradoxalement agaçante (dans le côté gnangnan de la déclaration d'amour permanente et les scènes de cul dont on se serait assez bien passé) et émouvante, surtout dans les dernières pages très réussies.

Au final, cela reste très bien écrit, plaisant à lire, souvent drôle, mais j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire et à m'attacher aux personnages.
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Le début m'a paru un peu difficile. Il a fallu que je m'accroche jusqu'au chapitre 5, après je me suis bien amusée. J'ai raremnt lu de polars politiques. C'est une combinaison d'intrigue glauque et d'humour car nous oscillons constamment entre fiction et réalité. Ici il s'agit d'une intrigue autour d'une élection avec une candidate noire et une extrémiste de droite.... sur fond d'espion - ange gardien à la francaise. Fascinant....
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polar très prenant. On a envie d'avancer très vite dans l'histoire pour découvrir le pourquoi.... Très bonne lecture
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Le destin mêlé de 3 personnages attachants et fort différents, ayant chacun des aspirations élevées, une vraie générosité, dans une ambiance légèrement distanciée, violente et ironique évoquant les polars de Manchette qui est d'ailleurs évoqué....En plus sont cités dans ce livre Echenoz et Toussaint....Comme une famille, des signes de reconnaissance, de ralliement... bref, ce fut pour moi un roman réjouissant: un vrai plaisir, une vraie friandise.
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