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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman d'anticipation qui sonne pourtant d'une note si réaliste… semble si proche de notre présent …

An 2100 environ. C'est une longue confession que Macha entreprend à 107 ans à la demande de jeunes Cueilleurs d'histoires qui veulent se souvenir. Ils vivent dans le monde de la Douceur mais Macha a connu celui d'avant, le monde de la Fin, et elle reste une des rares à pouvoir raconter l'intolérance, les violences, la peur d'un lendemain qui s'annonce si obscur. Les riches et bien-pensants s'isolaient dans des Résidences hyper protégées tandis que les gens qui croyaient encore en une solidarité humaine se regroupaient dans les ZAD, subissant régulièrement des charges de CRS.
Au grès de ce récit à la première personne, on parcourt un pays divisé où chacun se méfie de l'autre. Mais c'est aussi et avant tout l'histoire d'une femme, sa jeunesse, ses rêves et ses espoirs, son premier amour, la relation avec sa mère si fragile. le personnage de Macha est bouleversant de vérité, chaque note de sa personnalité sonne juste. Elle a une force de caractère incroyable, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle refuse : en bref elle prend son destin à pleines mains ! Face à la cruauté de son vécu, elle nous transmet malgré tout la perspective positive d'un renouveau. L'espoir que tout est encore possible si on le décide.
Le lecteur a le plaisir de voir apparaître des noms de lieux qu'il connaît peut-être : Le Havre, Etretat, Lillebonne, Noyons, Méricourt, et la ville de N. qui ressemble pour beaucoup à Nantes et ses alentours.

J'ai aimé l'écriture envoutante de l'auteur, la cadence du récit qui m'empêchait de reposer le livre, la crédibilité de l'histoire qui rendait les personnages proches et presque concrets.
J'ai un peu moins aimé certains clichés hyper caricaturés, ce monde totalement manichéen. Il est vrai que le récit est à la première personne, c'est donc le point de vue de Macha qui prime, sa vision personnelle des choses. Mais jamais l'auteur ne propose une alternative à ce point de vue arbitraire et c'est dommage. Cela me gêne, c'est un peu comme si l'auteur contredisait lui-même son propos ou voulait influencer une façon de penser.
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Macha est une centenaire qui a connu l'époque devant la douceur. Des jeunes viennent la rencontrer pour recueillir son témoignage sur les événements qui ont marqué le 21e siècle appelé le monde de la fin.

La vieille dame accepte de quitter son arbre et sa ZAD et d'évoquer son passé.

Elle commence par son enfance dans une famille recomposée. Son père adoptif, un notable de la ville, étouffe par une violence couvée l'énergie de sa mère et tente de freiner ses propres velléités de développement…

Le drame qui en découle va contraindre Macha de quitter son confort et de s'élancer vers la liberté symbolisée par l'apparition des zones d'aménagement différé, construites en opposition de projets contraires à la protection de l'environnement.


Mais le chemin sera long et éprouvant…

Un roman étonnant qui nous fait ressentir notre société actuelle comme passéiste et rétrograde. La course au bien-être et à la consommation ne permet pas de répondre aux vrais besoins des jeunes.

L'auteur casse nos codes actuelles pour dessiner en arrière plan un monde enchanteresse qui exclut la violence et semble même repousser la mort.

Mais alors que nous aurions aimé connaître encore plus son modèle d'organisation, l'auteur nous renvoie alors en miroir nos choix actuels, nos modes de vies souvent étriqués.

Il oppose les valeurs bourgeoises à celles de la nature et nous entraîne dans une réflexion poétique et politique sur notre société.

Intéressant !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Un livre dans foulée de la série de Leroy sur le Blocle Bloc », « Les derniers jours des fauves »), terme qui désigne l'ensemble de l'extrême droite, et un récit censé raconter comment sa prise de pouvoir aux élections présidentielles a marqué la fin du vieux monde capitaliste et le début de la Douceur, une véritable utopie née après une période chaotique entre zadistes et flics, et terrorisme généralisé.
Car le livre débute alors que l'héroïne de 107 ans, Macha, vit cette pleine utopie, dans des zad qui sont devenues des structures bien organisées et très baba cool (sa communauté vit par exemple dans des arbres aménagés en cabanes confortables), et en fin de compte, cette utopie réalisée est devenue la norme.
Des jeunes « cueilleurs d'histoire » viennent lui demander de raconter ses souvenirs, au moment où cet ancien monde a basculé (c'est une enfant des années 2000). Et c'est là que le bât blesse. On suit bien Macha, adolescente obligée de vivre avec la famille de son beau-père raciste et facho, pièce rapportée qui détonne, un peu comme dans « La vie est un long fleuve tranquille ». Une jeune fille qui se rebelle, tombe amoureuse d'un gamin d'une cité, et qui finira par fuir une résidence ultra-sécurisée pour gagner une zad. Mais le récit fait l'impasse sur cette période charnière, sans que l'on sache comment le Bloc et le vieux monde se désagrègent pour laisse place à la Douceur. Bref, je reste un peu sur ma faim, avec ce livre qui je pense clôture cette série (sauf si j'en ai loupé un…).
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Douceur et émerveillement

Macha vit dans un monde post-apocalyptique, dans l'ère de la douceur. Tout y est amour, harmonie et bien-être. Pourtant, trois jeunes vont partir à la rencontre de Macha pour qu'elle leur raconte le temps d'avant…

On ne peut pas parler de nostalgie, ni chez Jérôme Leroy ni dans ses personnages. Mais il y a une vraie volonté de se souvenir d'un passé qui n'est autre que notre présent et de proposer une vision apaisée du futur. Cette vision passe évidemment par un grand chambardement sur lequel Jérôme Leroy ne s'attarde pas, là n'est pas son propose.

L'utopie dans laquelle il se place ne peut se comprendre et se concevoir que par opposition au passé que peu de jeunes n'ont pas connu. Il est donc primordial pour eux de se souvenir du « pourquoi » tout est arrivé plutôt que du « comment » afin d'éviter que l'histoire ne retombe dans ses travers et ne revive ses cycles précédents.

La grande force de Jérôme Leroy est d'arriver à ses fins sans devoir faire preuve d'une anticipation abérrante. Il lui suffit d'apporter quelques modifications infimes mais essentielles au monde pour qu'il prenne une couleur apaisée et pas trop éloignée d'une réalité, si ce n'est ancrée dedans, plausible.

On revit alors avec Macha les événements globaux qui ont amené la société vers la rupture et le changement aussi bien que les faits personnels qui ont construits Macha et l'ont amenée là où elle est au début du roman.

Les livres édités par Syros s'adressent avant tout à un public adolescent, en tout cas pour celui-ci (à partir de 13-14 ans), en proposant des visions d'auteurs adultes destinés à des esprits jeunes, encore critiques, il faut à tout le moins l'espérer, dans le but, si ce n'est avéré en tout cas évident, de leur ouvrir des perspectives et de leur offrir, à eux d'en faire ce qu'ils veulent, des clefs de compréhension de la société.

Jérôme Leroy, dont je n'ai pas encore lu de roman « adultes », pour le fréquenter sur un célèbre réseau social, ne fait pas secret de son positionnement par rapport aux problèmes de société actuels. Il parvient sans problème, dans le cadre offert par son éditeur, à nuancer, non pas ses idées, mais la façon qu'il a des les présenter en se mettant parfaitement au niveau de son lectorat. La démonstration n'en est que plus édifiante !

Ajoutons à cela qu'il parvient à créer des personnages parfaitement crédibles, des plus importants aux plus secondaires, particulièrement fouillés et aux caractères profonds, sans jamais tomber dans la caricature diffamatoire. Jérôme Leroy observe et restitue ce qu'il voit et ce qu'il ressent avec brio.

C'est à travers ces personnages, représentatifs sans être, au risque de me répéter, caricaturaux, que Jérôme Leroy arrive à dresser le bilan de notre société actuelle : dérives fascisantes et sécuritaires, crise identitaire, perte ou déliquescence du sens moral et de la justice, politisation outrancière du débat, déshumanisation... autant de thèmes abordés par l'auteur qui fait réfléchir grands et moins grands.

Et puis il y a dans le roman de Jérôme Leroy cette idée qui semble folle qui flotte et parcourt les pages comme une petite musique qui finit par rentrer : Jérôme Leroy y fait un éloge bienvenu de la simplicité dans ce qu'elle apporte de sérénité et oblige à aller à l'essentiel. Si Jérôme Leroy porte un regard sombre et pessimiste sur notre présent, son idée de l'avenir est plutôt radieuse : pourvu que l'être humain lui donne un jour raison.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-IM
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Depuis des dizaines d'années le monde de la Douceur a remplacé l'ancien monde. Tout le monde vit dans des ZAD, en accord avec la nature, sans technologies modernes et où tout le monde s'entraide. Dans celle de l'héroïne tous habitent les arbres et comme partout ils vivent uniquement de ce qu'ils produisent et échangent avec les autres ZAD. Macha, la narratrice, a 107 ans et elle donc a connu le basculement. Trois jeunes gens viennent l'interroger sur sa vie, ce sont des « Cueilleurs d'histoires » et ils sont curieux de son récit sur le « monde de la Fin », moins documenté que la mise en place de la « Douceur ». Elle va donc se replonger pendant plusieurs semaines dans son passé douloureux, ayant peur parfois que la « Douceur » ne soit qu'un rêve dont elle va se réveiller.
J'ai malgré moi trouvé le récit de la « Douceur » trop utopiste, presque trop angélique, et cela m'a dérangé. J'ai été troublée par cette remise en cause totale de nos modes de vie actuels, même si j'adhère avec cette vision sur le principe, la voir mise en pratique m'a fortement perturbée et j'ai eu du mal à y croire. J'ai finalement presque préféré le récit de Macha sur le « monde de la Fin », c'est-à-dire son enfance et adolescence au début du XXIème siècle, très noir mais que j'ai du coup trouvé plus crédible. C'est néanmoins un récit nécessaire et qui permet de changer de point de vue, ainsi que de redonner espoir sur ce qu'il peut advenir de toute cette noirceur actuelle
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C'est l'histoire de Macha-les-Oyats, née dans les années 2000, qui a quitté le monde de la Fin pour celui de la Douceur. Nous sommes en 2100, les gens vivent en communauté dans les arbres, se déplacent à pied ou en "buggy", de façon très lente. Les villes ont été désertées, les enfants apprennent la botanique et le noms des oiseaux à l'école, il n'y a ni pollution ni téléphone portable... Bref, le monde idéal selon moi :)
En lisant la 4ème de couverture, j'attendais beaucoup de cette utopie, espérant trouver du réconfort en oubliant le temps de quelques pages le monde réel. Dommage que Macha se replonge dans ses souvenirs d'enfance plutôt que de décrire le monde qui l'entoure. Même en sachant que le monde de la Douceur finira par triompher, lire une critique de la société qui part en sucette avec les attentats, le réchauffement climatique et la politique de droite ne m'a pas vraiment apaisée...
Cela dit, c'est un cri d'alerte pour les personnes qui n'auraient pas conscience des défis qui nous attendent.
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