Citations sur Chemins (37)
L'amour est toujours différent de ce qu'on imagine. Les pères sont parfois incertains, l'amour aussi, c'est peut-être ce qui les rend si nécessaires. (P67)
Ce jardin me parlait de ça, de ce qui se transforme, de ce qui se perd, de ce qui manque sans que nous y prêtions attention, ou alors trop tard.
( p.74)
J'ai acheté un journal et découvert la mort d'un écrivain qui m'était cher. La tristesse s'est abattue sur moi, je n'avais pas encore lu son dernier livre alors qu'il était un de mes quelques auteurs contemporains auxquels j'étais d'une fidélité sans faille depuis " La Pluie à Rethel"Je voyais sa silhouette, longue et mince.Je me souvenais de " Il est minuit depuis toujours", et j'ai pensé que la nuit dans laquelle il venait de s'endormir lui était familière depuis longtemps.
( p.126)
Je ne pensais pas qu'il mentait, ce qu'il inventait de sa vie me touchait parce qu'il me le donnait, c'était peut-être ce qu'il y avait de plus intime en lui, et j'aimais qu'il me le confie. J'ai ajouté que les rêves sont aussi ce que nous sommes, même si cela ne se voit pas.
On ne sait quel sens donner à certains souvenirs tant leur violence, parfois, marque le temps.
J’étais dans un temps suspendu, où le moindre pas m’engageait davantage, où chaque minute m’éloignait du présent
Je ne pensais pas qu'il mentait, ce qu'il inventait de sa vie me touchait parce qu'il me le donnait, c'était peut-être ce qu'il y avait de plus intime en lui, et j'aimais qu'il me le confie.J'ai ajouté que les rêves sont aussi ce que nous sommes, même si cela ne se voit pas. (...)
Je pensais à mon père vantant l'art de vivre de Murger, auquel il avait sans doute renoncé mais qui pourtant l'avait habité toute sa vie, comme un rêve impossible et nécessaire.
( p.64)
... il n'existe de modèle pour rien, et chaque être vous aime comme il sait et comme il peut.
José Cabanis
[citation d'ouverture]
Le canal dormait profondément. Derrière un rideau de peupliers, trois vaches paissaient. Une silhouette féminine vêtue de noir semblait les garder comme autrefois, au temps de la campagne de mon enfance, où les animaux et les hommes vivaient ensemble. Je me suis assise dans l’herbe et j’ai regardé longtemps le voile frémissant d’insectes à la surface de l’eau, une eau d’un vert doré dans laquelle les peupliers étiraient leur ombre.
J'allais choisir des chemins de traverse, vite.Dans le jardin que le chien et moi avions dévergondé, je revoyais dévaler la rue en pente après avoir franchi la barrière du pensionnat, quitter la blouse obligatoire, la fourrer dans mon sac, courir jusqu'au bar où le juxe- box ne diffusait que du jazz, et où la vie ne me paraissait possible que buissonnière.
( p.92)