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3,72

sur 81 notes
Que j'aime l'univers secret, nostalgique de Michèle Lesbre! Et son écriture délicate !

Chemin d'une enfance à retrouver, dans la maison campagnarde des grands-parents. Un lieu de bonheur ensoleillé. Loin des disputes des parents.

Chemin de halage, le long du canal, où rêver en contemplant le miroitement de l'eau, où voguer sur la péniche amicale, en compagnie d'un chien .

Chemin de traverse, à la rencontre éperdue du père, cet " intime étranger", source de douleur et de manque.

Chemins de vie, multiples, égarés, retrouvés, magnifiés par les mots. Émouvants.

Chemins sur lesquels j'ai aimé accompagner la narratrice... Empruntez-les. Ils sont la beauté même.

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Depuis "la petite trotteuse" et à chaque nouveau roman de Michèle Lesbre, je suis délicieusement bercée par son écriture lumineuse, aérienne et d'une mélancolique beauté.

Le temps qui passe, la mémoire, le voyage façonnent une oeuvre en partie autobiographique.

Avec "chemins", Michele Lesbre nous invite à l'accompagner dans ses rêveries au gré d'un lent voyage sur un chemin de halage au bord de la Loire.
En route pour rejoindre la nouvelle maison de ses amis, elle ne prend pas une ligne droite mais des sentiers buissonniers qui la ramènent vers les images de son enfance au lieu-dit "le Pommier", à la maison de ses grands-parents et au souvenir tremblant d'un père qu"elle a connu mais dont elle ne sait rien "un intime étranger".

Less souvenirs parfois douloureux sont atténués par la tranquillité paisible de la campagne où elle rencontre des gens simples et chaleureux : une vieille femme et son chien qui font paître les vaches " Dans la transparence de l'air, je croyais voir des images d'un étang familier au bord duquel de longs après-midi m'avaient appris la douceur de l'ennui, même si le temps me paraissait trop lent, car j'étais alors une petite fille", un éclusier charmeur et un couple de mariniers amoureux qui l'invitent à dériver dans leur péniche.

Au fil de son vagabondage, la narratrice n'est pas seule, un chien qu'elle adopte sur son chemin l'accompagne et surtout un livre qu'un inconnu avant son départ avait ravivé à sa mémoire en même temps que sa silhouette lui avait semblé étrangement familière. Ce livre plein de fantaisie et de gaïeté est "Scènes de la vie de bohème" d'Henry Murger que lisait son père quand il était jeune homme, "un souvenir de jeunesse" pour lui dont il ne lui a jamais parlé et qui ressemble si peu à l'homme austère qu'elle a connu.

Après tant d'années d'attente et sur le chemin de son enfance, la narratrice est prête à le lire comme si enfin son père ouvrait son coeur.


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Depuis « Écoute la pluie » et «  le canapé rouge » j'aime l'univers secret , un peu lent, poétique en diable, nostalgique de Michèle Lesbre.

Elle retrace avec grâce les chemins sur lequel les personnes l'ont accompagnée, ces moments trop courts, définitivement disparus, les images anciennes enfouies qui se superposent à celles du présent , le flou du souvenir, ses petites ruines intimes..

Trouver des réponses semble être la quête essentielle de ce texte aux chemins buissonniers , vagabonds et doux qui la ramènent en arrière ..

Elle y rencontre un homme qui lit « Scènes de la vie de bohème »d'Henri Murger, toujours sur le bureau de son père, cet incompris , qu'elle a si peu connu, cet «  intime étranger » , un vrai mystère pour elle...suit un canal, fait de belles rencontres , revient dans la ville R de son enfance ...

Son écriture lente, expressive , aérienne , lumineuse , d'une beauté mélancolique accompagne les êtres enfermés dans leurs conventions étriquées de l'époque, ces lieux disparus , cette nostalgie du temps savamment modulée sur l'univers culturel de l'auteure , ponctué de discrètes références .

Cet ouvrage est un monologue doux qui se nourrit d'une façon buissonnière du cheminement de la mémoire, nostalgie du temps perdu, fine et sensible petite musique intérieure d'un passé embué qui parle à l'âme du lecteur.

Quête universelle et intime des chemins de vie, des origines , du père , cet inconnu rêvant jeune homme de la vie de bohème mélancolique, bouleversante..

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Michèle Lesbre nous entraîne dans une dérive au fil de ses souvenirs qui remontent à la surface grâce à des rencontres par lesquelles elle se laisse guider, rencontres qui vont la ramener vers son père et lui permettre de le reconnaître.
« Il me fallait mettre de l'ordre dans toutes ces images qui me hantaient depuis des années, des images enfouies dans le silence. »

Pour se rapprocher de lui, elle vagabonde au fil de pensées buissonnières entre les pages d'un livre « Scènes de la vie de bohème » d'Henry Murger, sur les berges d'un canal où elle occupe une chambre de l'hôtel des voyageurs, ou à bord d'une péniche.
« Il me semblait que le jeune homme qu'il avait été, ou plutôt celui que j'imaginais en lisant Murger, m'aurait plu, beaucoup, que je l'aurais aimé. C'était d'autant plus troublant que les hommes qui avaient compté pour moi jusque-là ressemblaient à ces bohèmes, leur fantaisie, leur amour de la vie, à ce qu'il était peut-être lorsqu'il baguenaudait dans Paris, avant de devenir un homme rugueux et désenchanté. J'en étais bouleversée. »

De belles rencontres vont jalonner ce retour vers le passé : Un éclusier, plein de fantaisie et de charme, lui conte l'histoire qu'il aurait aimé vivre comme ancien pêcheur à la morue au large de l'Islande, un couple qui la prenne sur leur péniche « Minette » où elle nous confie :
« Je m'installais dans l'étirement du temps, son infinie douceur sous un ciel pur. La première écluse m'évoqua le marin imaginaire, je me souvenais de nos baisers timides, de nos corps timides. Il avait le goût de la vie et sentait l'herbe chaude. Pas de buvette près des écluses que nous franchissions. Avais-je tout inventé ? »

Toute la beauté de ce livre vient de ce bercement entre rêve et réalité, où l'eau est tout au long présente. On en sort un peu engourdi et étranger au monde qui nous entoure, baignant dans une douce mélancolie.
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Chemin le long d'un canal, chemin nostalgique sur les lieux de son enfance, chemin vers un père disparu très tôt, laissant, bien des années plus tard, planer le sentiment de ne pas l'avoir connu, compris, aimé. Des chemins pour faire ressurgir le passé, aller à la rencontre de cet homme. Chemin de la mémoire d'instants, d'habitudes, de gestes, d'airs fredonnés par le père. Chemin qui mène à une maison encore inconnue. Chemin tout en lenteur, en savourant quelques étapes au bord de ce canal et en s'offrant quelques nouvelles rencontres ainsi qu'un nouveau compagnon à quatre pattes.
Ces chemins, entre présent et passé, se tracent paisiblement le long d'un paysage apaisant, comme suspendus sur l'eau du canal.

Le chemin vers le père commence alors qu'elle a trois ans. Elle vit avec sa mère et il revient habiter avec elles, dans le petit appartement de la rue du Souci à Poitiers. C'est la guerre mais elle ne le comprend pas et admire les jeunes allemands marchant au pas cadencé dans la rue. Plus tard, elle saura pour la guerre. Elle ne sait pas non plus qu'elle regrettera l'amour qu'elle aurait pu partager avec ce père « envahisseur de notre univers ».
Cinquante années ont passé, elle est à la terrasse d'un café et observe un homme assis sur le trottoir, plongé dans sa lecture. Une image presque irréelle, en plein Paris, mais qui lui semble familière. Lorsqu'elle découvre le titre du livre qui absorbe ce mystérieux lecteur « Scènes de la vie de bohème », se trace peut-être le départ du chemin vers le monde secret de son père. Ce livre, elle l'avait vu dans la bibliothèque du bureau de son père « Il en avait parlé une ou deux fois comme d'un livre qui était toute sa jeunesse ».
Elle recherche l'ouvrage dans ses affaires pour l'emporter vers la maison du canal puisque des amis lui ont proposé, pendant leur absence, de séjourner dans cette nouvelle demeure qu'elle ne connaît pas encore. Auprès de ce livre, elle va tenter d'approcher ce père énigmatique.

Elle a décidé de retenir des nuits d'hôtel pour ne pas atteindre directement la maison de ses amis, alors je l'ai suivie, au bord du canal, dérivant dans ses pas et ses pensées. Ses souvenirs n'ont pas pu cheminer seuls et ont appelé derrière eux mes propres souvenirs. Durant cette lecture, tout en suivant attentivement les pas de la narratrice, des images, des séquences de mon propre passé sont venues se superposer aux siennes.
Les lieux réveillent les souvenirs. L'eau du canal, dont le reflet invite à la mélancolie, nous a menées sur le chemin des vacances de jadis, chez les grands-parents. Un long chemin émouvant projetant maintenant la fin de la campagne de son enfance. L'absence de choses disparues qui laissent voir que le temps s'est écoulé. Mais sans tristesse. Des amitiés aussi se sont effacées.
Les souvenirs s'arrêtent aussi sur le climat hostile qu'elle percevait dans le couple malheureux formé par ses parents.
Michèle Lesbre se livre, dans l'instant présent et dans son passé, nous montre, par quelques étapes, le chemin parcouru depuis son enfance.

La simplicité, la beauté, l'harmonie, coulent dans sa plume. Les mots se découvrent, lentement, pour ne surtout pas laisser échapper cette douce musique laissée dans leur sillage. Tous ces chemins empruntés donnent une agréable sensation de douceur, langueur, nostalgie, mélancolie.
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Emprunté à la Bibliothèque Buffon- Paris- 26 novembre 2022

***Très joli moment d'évasion ,de tendresse envers les êtres , la belle Nature et ces drôles d'animaux que sont les Écrivains...!


Après la riche, dense et dure lecture de " Mustiks.Une Odyssée en Zambie", j'ai fortement apprécié ce texte buissonnier de Michèle Lesbre...qui m'a offert un immense bol d'air sur les bords de la Loire, auprès de quelques personnages fort sympathiques dont des Mariniers...sans omettre l'omniprésence magique de la Littérature et des livres !

Une auteure dont j'apprécie beaucoup la plume ainsi que sa petite musique toute personnelle, poétique, tendre et mélancolique....

Dans ce roman, je fus attirée par les thèmes où la Littérature et les écrivains occupent une place de choix.
La narratrice ( l'auteure ?) observe un homme à une terrasse de café, plongé dans un livre ...et pas n'importe lequel : " Scènes de la vie de Bohème " d'Henri Murger: ouvrage culte de son père. Choix paternel l'ayant toujours intriguée, tant il lui semblait éloigné de l'univers de son père, tourmenté, sombre, distant, rigoureux...elle décide de relire ce roman, espérant comprendre la personnalité complexe de ce Père si impressionnant !

Sur ce, des amis lui prêtent quelques jours leur nouvelle maison, non loin de l'ancienne, où ils ont passé avec toute une bande de copains de fréquents séjours, pendant les années de leur jeunesse....
Cette plongée dans le passé augmente la montée des souvenirs, d'autant que c'est une région où elle a vécu avec parents et grands-parents...

Une échappée buissonnière de quelques jours où elle fait de nouvelles rencontres lumineuses : un ancien marin au long cours, devenu éclusier, un couple de vieux mariniers , toujours amoureux et complices, passionnés par leur dur métier....sans oublier un adorable chien s'attachant aux pas de notre narratrice...Et la fameuse relecture des " Scènes de la vie de bohème " de Murger....qui l'aide à imaginer la jeunesse et les rêves enfouis de son père !

La narratrice ne manque pas de rendre hommage aux auteurs qu'elle admire et affectionne: Alexandre Vialatte, Jean-Claude Pirotte..., Paul Gadenne, etc.

De très belles descriptions remplies de poésie et de couleurs...du Canal, de l'eau et de la Loire !....

"Je ne pensais pas qu'il mentait, ce qu'il inventait de sa vie me touchait parce qu'il me le donnait, c'était peut-être ce qu'il y avait de plus intime en lui, et j'aimais qu'il me le confie.J'ai ajouté que les rêves sont aussi ce que nous sommes, même si cela ne se voit pas. (...)
Je pensais à mon père vantant l'art de vivre de Murger, auquel il avait sans doute renoncé mais qui pourtant l'avait habité toute sa vie, comme un rêve impossible et nécessaire. "

La nature, les animaux, l'amour de la Littérature, de la compagnie humaine, bienveillante, amicale, le tout saupoudré de quelques rêveries nostalgiques, et vous aurez la lecture idéale, en accord avec l'automne, les châtaignes grillées et le feu de cheminée !

"Je lis assise près de la fenêtre qui donne sur le jardin sévère de mon père, il est un peu flou derrière les rideaux à volants.J'aime follement les horizons chahuteurs de Vialatte, ils transforment la traversée des jours ordinaires en joyeuses péripéties, en questionnements salvateurs, et mettent la pagaille dans l'alignement des espaliers.C'est brillant, féroce et plein d'humour, parfois d'une singulière gravité. Parfois même, je m'interromps, entraînée au-delà des barrières du Jardin par cette écriture dont la liberté me fascine. "


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Michele Lesbre est une magicienne du verbe. N'en doutez pas.
"J'ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l'appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l'ai jamais vu. Ma mère me demande de l'appeler papa. C'est mon père."

Dès les premiers mots le chemin est tracé. Laissez vous prendre par la main , laissez ses souvenirs affleurer sa conscience, imaginez la rue du Pommier, la maison de R ou celle ci non loin du canal ... Peut-être vous retrouverez vous vous aussi le regard perdu au loin en train de remonter le temps ....
Michèle Lesbre compose une petite musique bien à elle, Elle est en quête ici de ce père qu'elle a peu ou fort mal connu . son roman fétiche signé par Henri Murger Scènes de la vie de Bohême lui permettra t'il de faire la connaissance de l'homme qu'était vraiment son père ?

A déguster
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Le titre déjà m'a beaucoup plu...
C'est en effet sur ses propres chemins que Michèle Lesbre nous invite à la suivre.
J'ai lu ce livre deux fois: la première un peu trop vite comme j'en ai l'habitude et puis tout aussitôt une deuxième pour savourer l'écriture tellement paisible et sereine, qui parle de souvenirs et de nostalgie.
Michèle Lesbre nous invite aussi à suivre le chemin de halage , à regarder le jour se lever sur le canal et la Loire, à emprunter aux bateliers la lenteur et la merveilleuse poésie naturelle.
Sur ses chemins elle rencontre des personnages, le lecteur d'un livre qu'aimait son père, un éclusier joyeux et un peu menteur, des musiciens, une bergère...
L'auteure cherche, dans ses souvenirs, à retrouver l'image de son père disparu, avec lequel elle a partagé quelques moments intenses, mais très rares.
Un livre d'une rare profondeur.
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« Leur présence sur le vieux pont était une étrange
et vertigineuse ellipse entre mon enfance,
leur vieillesse et la mienne, qui me rapprochait d'eux,
de tout ce que nous avions partagé sans en avoir eu conscience,
mais plutôt avec la désinvolture des jours heureux.
Je n'avais plus d'âge, eux non plus.
Je les voyais dans leur jeunesse et j'aurais aimé qu'ils me voient vieillissante,
ainsi s'estomperait le mystère des êtres dont on ignore tout un pan de leur vie,
celui d'avant notre naissance, et d'après notre mort. »

Une douce promenade, tranquille et sereine, aux bords des canaux, au fil du temps qui passe et de celui passé, au fil de rencontres tendres et délicieuses. Michèle Lesbre convoque les souvenirs, sa pensée vogue d'images en images, d'événements en événements, la nostalgie n'étant jamais bien loin.
Un court roman, empreint d'une douce chaleur, d'une certaine tendresse, d'une luminosité poétique, qui se lit lentement, qui se savoure, un délicieux moment de réflexions sur la vie et le temps qui défile, sur les déchirures que la vie engendre ... une pause dans le cours de cette vie, pour parler de ce qui se transforme, de ce qui se perd, de ce qui manque sans que nous y prêtions attention, ou alors trop tard, pour s'imprégner des moments de l'enfance, pour retrouver ce qu'[on a] peur de ne pas reconnaître, pour aller à la rencontre d'un être insaisissable, absent, trop absent, que l'on a tous certainement autour de nous. Un être (le père, dans cet ouvrage, intime étranger, qui rêvait de bohème) qui semble si lointain, à côté duquel nous passons sans que les liens ne se tissent, un être, avec qui on a le sentiment de ne rien partager, que l'on ne comprend pas, un être enfermé dans sa vie, une vie qui nous échappe. Puis vient le temps de la réconciliation, peut-être ...
Délicat et pudique, ce roman est un petit bijou, ...douloureux et joyeux à la fois, qui donne envie de prendre le temps de savourer chaque instant, d'en apprécier, d'en humer chacun des éléments qui le définissent ... de VIVRE en somme.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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J'aime la poésie et la mélancolie de l'écriture de Michele Lesbre.

Chemins raconte la mélancolie de l'enfance et les moments de vie qui façonnent la mémoire.
Tout commence lorsque la narratrice aperçoit un homme lire un livre au pied d'un réverbère. Cet homme l'intrigue. Pourquoi s'installer si inconfortablement au pied du réverbère alors que juste en face se trouve la terrasse d'un café ? La curiosité la pousse à s'approcher et elle découvre qu'il lit Scènes de la vie de bohème de Henry Murger : un livre qui a accompagné son père et qui trônait sur son bureau.
Cette découverte va lui donner envie de lire enfin ce livre enfoui au fonds de sa bibliothèque et de renouer avec ses souvenirs d'enfance.
Des rencontres poétiques vont ponctuer son chemin.

C'est lumineux, tendre et baigné d'une lenteur réconfortante.
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