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3,93

sur 152 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un gros coup de coeur !

Une succession de tranches de vie de « il, elle, eux », parfois nommés, souvent anonymes, dans ce coin des Landes à mi chemin entre lacs et océan.
C'est beau, drôle, émouvant, rageant, amusant en fonction des chapitres qui se suivent, sans se ressembler ...

Et c'est très bien écrit.
À lire absolument
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Yan Lespoux parle du Médoc, pas du vignoble mais du massif forestier qui a remplacé les marais sous l'impulsion de Napoléon III . Yan Lespoux parle des gens qui y vivent, des gens simples qui ont une histoire parfois proche de légendes racontées par des grands parents qui les avaient eux-mêmes appris de leurs parents. Cette région est bien plus qu'un lieu estival pour vacanciers qui ne prennent pas le temps de regarder autre chose que la plage et les vagues de l'océan. Dans cette campagne les parisiens, les toulousains ou le bordelais, on s'en moque volontiers.

33 nouvelles ( comme le numéro du département de ce coin de France ) qui parlent de chasse, de pêche et de coins à champignons gardés jalousement. 33 nouvelles avec un titre évocateur comme « le concert fantôme » ou « Jamais mieux que chez soi ». Des histoires qui font rire ( « le voyage de Jésus » ) certaines sont émouvantes ( « le couteau » ), d'autres sont tragiques ( « le premier noyé de la saison » ). Yan Lespoux parle de la joie de vivre mais aussi de la mort. Ce sont des souvenirs nostalgiques du temps où les ados partageaient leur été entre petits boulots liés au tourisme, drague, Kro, joints et musique sur cassettes. Moins futile, j'ai découvert l'Histoire du Cantabria.

J'ai adoré la manière dont Yan Lespoux parle d'une nature calme et sauvage à la fois. L'eau y est partout, marais et brume. Ce qui me parle le plus, des troncs noirs, des têtes de pin.

La nouvelle littéraire exige de la part de son auteur concision et précision dans le vocabulaire. Yan Lespoux y ajoute de l'humour, un peu de tragédie, des paysages et des gens ordinaires. Et comme il est un remarquable conteur, ses récits et sans doute ses souvenirs deviennent de magnifiques histoires. Hervé le Corre dans sa préface parle le mieux de ce recueil et ne tarit pas d'éloges pour Yan Lespoux qu'il qualifie d'écrivain ( le mot est fort ) et il n'hésite pas à évoquer Chris Offutt et Maupassant dans sa présentation.

En lisant ce recueil, je me suis rappelé « La folle histoire de Félix Arnaudin » et la belle biographie écrite par Marc Large.

Yan LESPOUXPresqu'îles . Parution janvier 2021, Éditions Agullo, collection Agullo Court. ISBN 979-10-95718-90-1
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Un recueil de nouvelles grinçantes, drôles, tragiques, cocasses sur le médoc et ses habitants.
Une pépite !!

" le premier noyé de la saison, c'est un peu comme l'ouverture de la cabane à chichis, la première grosse pousse de cèpes ou la première gelée : ça rythme l'année. "
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Dans le Sud-Ouest, c'est bien connu, on aime les champignons, boire des coups au bistrot du coin, chasser le chevreuil, et on n'aime ni le bordelais ni les jeunes un peu louches. C'est sur ce terreau fertile que poussent les histoires variées, drôles, enlevées, surprenantes, mais irriguées du même noir, de "Presqu'îles". Un régal de nouvelles, ou truculence et mesquinerie humaines rivalisent. Yann Lespoux écrit drôlement bien, a le sens de la formule et de la chute, et ça se déguste. On rit beaucoup même si l'émotion surgit soudain et vous serre la gorge de manière inattendue. Vous en reprendrez bien un petit coup ?
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Le Médoc, cette langue de terre coincée entre l'océan et la Garonne, si proche de Bordeaux et pourtant si diffèrent, est le lieu unique de cette trentaine de nouvelles de Yan Lespoux.
On y croise des chasseurs, des jeunes un peu désoeuvrés, des noyés, des vieux, des racistes, des gens qui se rêvent ailleurs et ne sont bien qu'ici.
Le talent d'évocation de Yan Lespoux est dingue.
Trois lignes et on visualise tout. Trois de plus et on s'attache déjà (ou pas) aux personnages et on entre complètement dans l'histoire.
Quand elle se termine on rit, jaune le plus souvent, on est quelquefois ému aux larmes, effrayé parfois.
Impossible d'enchaîner les nouvelles trop vite, chacune d'entre elles laisse sa petite trace à l'esprit, nécessite son petit moment de digestion.
Ça pique, ça gratte, c'est tout à fait irrévérencieux, totalement politiquement incorrect. A découvrir absolument, le coeur bien accroché.
Préface d'Herve le Corre
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Galerie de portraits sous l'oeil chaleureux mais sans concessions de l'auteur Yan Lespoux, originaire du Médoc, côté océan et qui décrit magnifiquement sa région, ballotée entre traditions tenaces et tourisme de masse. C'est noir, glaçant, mais aussi drôle. Yan Lespoux maitrise l'art de la nouvelle : en quelques lignes, les personnages et le décor sont campés, puis vient la chute, inattendue, violente, pathétique. Un auteur à découvrir !
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Il était temps de vous donner des nouvelles de ce recueil !
Je l'ai lu sous la forme aussi atypique que merveilleuse d'un calendrier de l'Avent. Vous avez bien lu ! Grâce à l'originale idée d' @hanyrhauz , @eva_tuvastabimerlesyeux , @chroniquesessentielles (un peu 😉) et moi avons eu le plaisir de le découvrir jour après jour, à raison d'une ou deux nouvelles par jour entre le 1er et le 25 décembre.
Et c'était un format particulièrement adapté à ces courtes nouvelles qui, rapidement, sont devenues un rendez-vous quotidien très attendu en campagne bordelaise.

Derrière chaque petite fenêtre se sont présentés une femme ou un homme, un couple ou une famille, un groupe d'amis ou un être solitaire. Leur point commun à tous c'est de vivre dans cette zone rurale. Parfois depuis toujours ou bien depuis quelques jours, avec attachement à la région ou presque répugnance, avec regret, rancoeur ou mélancolie. Rarement optimisme, il est vrai. La palette de sentiments qui émergent de tous ces portraits est infinie même si l'on note bien vite une prédominance de la mélancolie voire du désespoir.

Impossible donc de résumer ce recueil tant les thèmes sont variés sous leurs apparentes similitudes.
Yan Lespoux maîtrise l'art de la nouvelle. Et c'est un euphémisme. Les nouvelles font quelques pages mais plantent systématiquement des personnages complets et nuancés. Pour autant, il est très rare que leurs lignes m'aient emmenée là où je pensais aller … Les chutes de Yan Lespoux sont spectaculaires et tombent toujours juste ! Malgré la récurrence de ces thèmes de prédilections, il se réinvente à chaque fois et crée la surprise. Vraiment un superbe recueil.
Il n'y a plus qu'à espérer qu'il en soit publié un nouveau cette année, histoire qu'on puisse remettre ça en décembre prochain !

Pour aller plus loin, la rencontre avec les éditions Agullo et Yan Lespoux est disponible sur le site de @vleel_ !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Par petites touches modestes, @yanlespoux nous introduit dans un monde parallèle, le monde des locaux, des oubliés, des ruraux, tout près des stations balnéaires des landes du Médoc. Là où la transmission d'un couteau d'un grand-père à son petit-fils a des allures de testament, là où si tu es né ailleurs, malgré les bières et les parties de chasse on t'appellera toujours le Bordelais ou le Charentais, là où un incendie de forêt ou une noyade est parfois l'aboutissement d'histoires singulières. Yan Lespoux nous fait entendre la succion de la boue, respirer le brouillard, nous laisse décoiffés par les embruns.
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Un conte de Noël. Ou presque.

Il était une fois un renard qui découvre un recueil de nouvelles. Il l'aime tellement qu'il décide de l'offrir à sa bande de loup des steppes en voyage à Lyon. Si certains se ruent sur le livre à leur retour, d'autres attendront la période propice. Celle de l'avent, pour une lecture sous forme de calendrier du même nom. Une case à ouvrir tous les jours du 1er au 24 décembre. Sûrement la meilleure façon de découvrir un recueil, touche par touche, sans lassitude possible. Sans interférence d'une nouvelle sur une autre.

Pourtant, on est assez loin de l'esprit de Noël me direz-vous. Certes. Mais peu importe. Yan Lespoux est un nouvelliste de talent. Je suis fascinée par sa capacité à écrire court (voire très court) tout en donnant autant de profondeur à des personnages qui ne vivront que le temps de quelques pages. Très vite, une communauté de personnages se forme. Les Bordelais sont nombreux. Par chez moi, ils seront plutôt Parisiens. Je suis sûre qu'ailleurs ils seront Lyonnais. Et puis finalement, ne sommes nous pas tous un peu le Bordelais d'un autre ?
Du Sud-Ouest, je ne connais rien. de ce monde des bleds paumés, des bistrots miteux, des coins à champignons et des réunions de chasseurs, je maîtrise plutôt bien les codes, les mêmes partout. Ces figures sont du Médoc, elles pourraient être d'une autre campagne. de celle qu'on ne quitte pas et qui vous colle à la peau. de celle qui n'est que rarement dans les livres parce qu'elle ne brille pas de mille feux. de celle qu'on croise au JT de 13h et dans le journal local. Je ne nie pas pour autant l'importance de l'ancrage géographique de ces textes. Cela donne une couleur différente, un ton.
C'est dépaysant sans l'être. C'est fort.
Parfois l'histoire est farfelue (comme un départ pour la Sibérie en voiture sans permis et sous stupéfiant), parfois sa simplicité touche au coeur (comme un grand-père qui offre un couteau à son petit-fils). A chaque fois, il y a une émotion. Mention spéciale à l'histoire du Cantabria. Ce vieil homme sur la plage m'a bouleversé. Dans un recueil, il faut un point d'orgue. Celui-ci était le mien.

J'ai ri, j'ai été émue, j'ai été surprise, très souvent. L'art de la chute est maîtrisé sans aucun doute. J'attendais ce rendez-vous quotidien, comme le chocolat de la journée, sans savoir sur lequel j'allais tomber. Parfois un onctueux praliné, parfois une truffe un peu plus amère. J'ai fini la boîte aujourd'hui, non sans déception. Comme dans tous calendrier de l'avent, la dernière case est attendue et redoutée. Comme dans tous calendrier de l'avent, j'ajoute une 25e case. La nouvelle "Le sapin" est pour demain.
Merci à Anthony pour ce cadeau, et à Céline, Eva et Alicia, mes comparses de lectures qui ont tout de suite été enthousiasmées par cette idée un peu wtf. Et qui sont déjà prêtes à recommencer !
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Ces trente-trois nouvelles prennent racine dans le sud-ouest rural de la France, le Médoc.Ça sent les feuilles, la forêt, la végétation humide et les champignons, les promenades en forêt, la chasse et le petit canon avec les copains, le bord de mer, la pinède, le sel et le sable.C'est rempli de secrets de campagne et de ragots de bistrot.C'est drôle, noir et cynique... C'est excellent!Ces trente-trois courts textes nous parlent d'hommes enracinés ou déracinés, entourés de "copains" et pourtant si seuls, ça parle de soi et des gens qu'on côtoie depuis des années et qu'on ne connaît au final pas toujours si bien que ça.Ça parle de l'autre, celui-qui n'est pas de chez nous car il est du village d'à côté ou de l'autre bout de la France (ou pire, de Charentes!), car au final c'est pareil, ils ne sont pas d'ici, un point c'est tout!  Ça  parle du coin à champignons pour lequel on préférerait crever plutôt que de le révéler, ça parle du parisiens qu'on croise lors d'une promenade en forêt ou du fusil qu'on a sous le coude pour calmer les moqueries des copains ou éloigner les cambrioleurs, c'est le premier noyé que tout le monde attend car il marque le début de la saison.
Toutes les chutes de ces nouvelles sont délicieuses, grinçantes, attendrissantes et quelquefois tragiques! Ce sont de petites histoires touchantes, tellement réelles, des tranches de vie qui m'ont fait sourire (Le Terre Neuve, le premier noyé de la saison), m'ont émue (Une vie), m'ont fait éclater de rire (le Charentais). Les situations et les personnages, tous dépeints de manière attendrissante mais sarcastique, me resteront en mémoire, c'est certain!
C'est une très belle découverte, pour moi qui pensais ne pas accrocher avec la lecture de nouvelles. Là, Yan Lespoux m'a démontré le contraire. Je dis bravo et j'en redemande! 
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