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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013 / 2014.
Lecture 12/15.

Mary, jeune anglaise frêle, banale, conventionnelle et indépendante, sortie d'une enfance pauvre et malheureuse, épouse par convention plus que par envie Dick, un bonhomme au sens premier du terme, gentil fermier fauché, bonne poire, très attachée à sa terre mais, ironie du sort, très incapable d'en vivre. Mary quitte alors son poste confortable de secrétaire en ville pour s'isoler du monde avec Dick dans sa ferme en ruine au milieu de la brousse suffocante de l'Afrique du Sud. Devenue femme au foyer désoeuvrée et complexée, elle se passionne pour des broutilles, méprise son mari et les hommes en général, fuie ses camarades « blancs » et voue un dégoût passionné aux indigènes, fait monstrueusement courant et scandaleusement ordinaire entre les siens. On était pourtant dans les années 40 …

Je lui attribue 3 étoiles car je suis d'humeur indulgente et que je ne retiens que le meilleur, à savoir la seconde moitié du bouquin, la première étant lourde, redondante et étirée à souhait. le livre m'est tombé des mains plusieurs fois au début mais, ayant été familiarisée au style étiré de l'auteur avec le Carnet d'Or (et puis Challenge Nobel oblige !), j'ai tenu bon. J'en suis contente car je suis retombée avec plaisir, après la très longue entrée en matière, dans cet océan de confusion, de faiblesse et d'antipathie dans lequel Doris Lessing aime plonger ses personnages. Des personnages que je ne comprends pas toujours, dont la souffrance, les obsessions et les choix me laissent souvent perplexe. Et pourtant, j'aime ces êtres complexes, leur esprit torturé, leur goût pour l'autodestruction et même leur côté détestable. Car Mary est détestable, vraiment. Détestable et folle. D'ailleurs, beaucoup de protagonistes féminines nées de la plume de Doris Lessing semblent être en proie à la folie et promises à un avenir douteux. Les femmes de Doris Lessing sont particulières et ne ressemblent à aucune autre héroïne littéraire de ma connaissance. Elles sont en constante lutte contre elles-mêmes et incapables d'aimer les hommes. Dans sa plume féministe, je retrouve en Mary et Dick un de ces couples d'hommes et femmes si mal assortis, incompris, perdus par leurs idéaux et enfoncés dans le malheur et le désespoir. Des cas psychologiques de taille qui font des personnages noueux de plus grande taille encore.

Je le conseille, mais pas en première lecture de Doris Lessing.
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A la fin des années 1940, dans la Rhodésie coloniale, Mary, une jeune femme indépendante, épouse un peu hasard Dick, un fermier. Elle part s'installer avec lui dans les étendues désolées du veld. Cette vie frustre, monotone, sous le soleil accablant des étés de l'Afrique australe intérieure, effiloche progressivement son appétit de vivre. Les journées tournent au cauchemar dans une ambiance de plus en plus poisseuse, et alourdie par les rapports orageux qu'une Mary pas encore tout à fait apathique entretient avec les domestiques noirs. Chaque page précipite un lecteur oppressé vers une issue fatale connue dès l'incipit.

"Ainsi, à présent, de nouveaux rapports se nouaient entre eux : elle se sentait irrémédiablement en son pouvoir, bien qu'en fait rien ne justifiât cette impression."

Premier roman de Doris Lessing, ce Vaincue par la brousse contient en germe l'oeuvre de la grande romancière, dominé qu'il est par une dimension biographique et psychologique au travers d'un portrait de femme bouleversant révélant son talent. La déchéance de Mary, sombrant dans la dépression et la folie, est analysée avec une minutie étonnante (et, partant, plutôt angoissante), sans que la dimension sociale soit exclue, avec des pages très puissantes sur les rapports Noirs-Blancs au crible de l'apartheid.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Il se dégage de ce roman la même sensation d'étouffement que semblent connaître les protagonistes dans la brousse de Rhodésie. Ce roman est une histoire de femme, d'un mariage malheureux et surtout, dans la Rhodésie des années 40, de la vie côte à côte avec les noirs autochtones pour de froids et profondément racistes blancs.
Dès le début, on sait que le personnage principal, cette femme au caractère particulier, à la fois fragile et redoutable, va mourir, et on sait même comment. Ensuite, flash-back, et le roman nous raconte comment on en est arrivé là... Une lente descente aux enfers en fait, dans cette touffeur africaine, cette tension entre noirs et blancs, cette femme qui se laisse happer par une sourde dépression, bref, une ambiance de cocotte minute.
Une très belle écriture, une efficacité redoutable pour brosser une ambiance et prendre le lecteur à la gorge, bref, un roman de grand écrivain. Néanmoins, j'ai déploré quelques longueurs, surtout au début du roman, et cette ambiance pesante a fini par... me peser !
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Dès le début du livre, le lecteur connaît la fin, à savoir le décès de Mary Turner. Il n'y a donc pas de surprise mais ce que l'auteur veut nous raconter, ce sont les évènements qui ont conduit à ce drame.
Elle opère ainsi à un retour en arrière et se focalise sur les deux personnages principaux : Mary et Dick Turner.
Mary, secrétaire dans un bureau, mène une vie solitaire et indépendante. Restée seule célibataire parmi un groupe d'amis, elle s'engage sans grande conviction avec Dick Turner, un fermier qui peine à rendre son exploitation rentable.
Mary, qui ne s'attendait pas totalement à cette vie de solitude et de misère, sombre peu à peu dans une dépression nerveuse. Elle est aussi perturbée par la relation avec les Noirs qu'auparavant elle n'a jamais fréquenté. L'auteur décrit avec brio la longue descente aux enfers de Mary : le personnage principal n'est pas attachant mais on ressent avec un certain malaise les effets de cette maladie sur son caractère. Elle devient apathique puis ensuite s'enfonce dans un vide dans lequel elle peine à sortir.
Dick, lui, semble être un bon gars mais il m'a fait de la peine : on sent dans les lignes son désespoir, d'abord à cause de l'échec de sa ferme mais aussi l'échec de son mariage.
Le livre évoque aussi avec acuité le racisme et les barrières qui existaient entre les Blancs et les Noirs. L'auteur ne ménage pas ses mots mais c'est ainsi que les Blancs voyaient les Noirs à cette époque : des esclaves, des animaux, de la main-d'oeuvre bon marché que l'on peut rafler sur les routes, des créatures que l'on peut torturer, fouetter et mépriser à sa guise. L'idée même qu'une femme blanche pourrait avoir des relations intimes avec un homme noir soulevait une horreur sans nom, comme le montre la réaction de l'ensemble de la communauté.
Le style d'écriture est assez lourd, avec quelques longueurs. Ce livre m'a mis mal à l'aise : je me sentais oppressée, étouffée, comme si je vivais sous ce toit en tôle sous la chaleur du veld. Je l'ai terminé avec un grand soulagement et un irrésistible besoin de profiter de la vie à fond.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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