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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mary jeune femme indépendante de la ville issue d'une famille pauvre se retrouvent à épouser par obligation sociale Dick, gentil fermier du veld, steppe sud africaine mais incapable de faire prospérer ses affaires.

Le livre s'ouvre sur la mort de Mary tué par Moïse son domestique et remonte l'histoire pour suivre la chute aux enfers de cette héroïne.
On suit aussi les relations entre Mary et les domestiques de maisons dont en particulier Moïse avec lequel une relation complexe d'attirance répulsion se crée qui conduira au drame.

Le roman aborde divers sujets comme le racisme, la domination de classe, le silence des campagnes, la dépression ou encore de la pauvreté

Doris Lessing décrit merveilleusement la cruauté humaine que ce soit dans la condition sociale des protagonistes ou dans le système colonialiste de ces fermes du Veld.


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Afrique du Sud. Savane, veld et kopje. Une femme nommée Mary Turner est poignardée par un domestique noir qui avoue immédiatement son forfait Point donc d'enquête policière ici , on est plutôt invité à connaître les raisons qui ont mené à ce qu'un noir tue une blanche et encore ce n'est peut être pas vraiment le propos. Revenons en arrière. Mary, citadine pleine de rêve et d'a priori décide d'épouser un fermier, Dick Turner. Elle n'a pas misé sur le bon cheval, elle déchante rapidement. Ce dernier est un pauvre diable qui à la faculté de transformer en plomb tout ce qu'il touche. Il essaye toute les cultures et élevage imaginables, porté par un bel enthousiasme qui fait long feu, il échoue immanquablement et le couple s'appauvrit. Alors que Dick est un maître arrangeant qui traite relativement bien sa main d'oeuvre en ces temps de colonisation, Mary à des préjugé raciaux de son temps, elle n'évite aucune occasion pour houspiller les noirs, les tyranniser et les maltraiter. Dick semble s'accommoder de ses ratages; Mary récrimine et endure. Elle est progressivement et finalement vaincue par l'inertie, la torpeur et le fatalisme puis sombre dans une forme d'hystérie C'est peut être cela qui la tue, elle semble fasciner par la fin qu'elle présent, elle l'appelle et l'embrasse.

Le roman dénonce l'absurdité et l'hypocrisie du colonialisme, où la peur et la fascination, le désir et la haine tissent les relations ambiguës entre les coloniaux et les indigènes.. Une belle réussite pour le premier livre de la prix Nobel de littérature 2007.
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"Vaincue par la brousse", écrit en 1950, est un des premiers romans de Doris Lessing (prix Nobel 2007). le contexte du roman s'inspire fortement de la vie de l'auteure, qui a grandi en Afrique du Sud, en plein Apartheid, dans une ferme misérable, avec des parents dysfonctionnels. Mais l'intrigue elle-même est un huis-clos psychologique que Doris Lessing nous relate avec un immense talent.

Dans une ferme d'Afrique du Sud, mal entretenue et en faillite, une femme blanche est retrouvée assassinée. le boy, Moïse, est soupçonné du meurtre, alors que le mari est devenu fou et qu'un jeune régisseur fraîchement débarqué d'Angleterre est entendu comme témoin. le roman remonte en arrière et nous raconte les évènements qui ont conduit au drame.

Moïse est-il sauveur ou abuseur ? le couple de la ferme voisine a-t-il eu une responsabilité quelconque dans le drame ? Et quel a été le rôle exact du jeune régisseur ?

Ce roman m'a tenue en haleine, le huis-clos est magnifiquement présenté. La déchéance progressive, de la ferme et du couple, est décrite pas à pas et nous fait entrevoir le drame à venir. Drame qui est bien sûr exacerbé par les tensions raciales entre maîtres et servants et les règles implicites de l'Apartheid que tout bon fermier blanc se doit de respecter en Afrique du sud.

J'ai particulièrement admiré le talent de l'auteure dans sa façon de nous faire comprendre la dépression, et même la folie, dans laquelle la victime avait sombré peu à peu.
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J'ai lu ce livre en anglais. le titre anglais "The grass is singing" est tellement plus poétique que le titre en français ! ! !
Une analyse très habile et intéressante de la dépression (sévère !) et du racisme à travers les relations colons / indigènes. le fait de connaître la fin dès le début du livre ne diminue pas le suspens mais au contraire l'augmente ! Comment ont-ils pu en arriver là ?...
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Je connaissais Doris Lessing de nom, mais où en avais-je entendu parler ? Voilà un mystère vraiment très mystérieux (rien de moins). Lorsque j'ai vu que la dame avait été prix nobel de littérature 2007, le mystère n'était plus vraiment mystérieux : c'était juste une auteure super connue et reconnue. Au temps pour ma carrière de Sherlock.

Qu'est-ce qui m'a poussé à acheter The grass is singing ? J'ai hésité avec le diable s'habille en prada. Pas vraiment la même ambiance, on en conviendra. le deuxième correspondait plus au genre de lecture qui me fait envie, l'été approchant. Pourtant, c'est l'autre que j'ai choisi. Je crois que c'est à cause de la couverture, ainsi que le titre. Puis j'ai lu les premières lignes, le ton m'a immédiatement accrochée. C'était dit, je repartais avec ce livre.



L'histoire prend place dans les années 1940, en "Rhodésie", (qui est actuellement le Zimbabwe). Mary Turner vient d'être assassinée. Qui était cette femme, mariée à un fermier raté ? C'est le portrait de cette fille de la ville, perdue au milieu de nulle part, dans la brousse africaine qu'elle déteste et craint.



C'est un ouvrage très psychologique.

Mary n'est pas sympathique. Comme pour tous les personnages du livre, on peut sentir l'omniprésence des valeurs colonialistes, avec la suprémacie des blancs bien ancrée, qui donne lieu à des actes et des réflexions tout simplement révoltants. L'auteure a vécu là-bas, et, quoique je ne m'y connaisse pas en histoire de ce pays, le tout m'a semblé empreint d'un réalisme assez frappant.

Toutefois, au-delà de cela, le personnage de Mary a encore d'autres aspects qui l'a rendent antipathique. Elle est prisonnière de son passé : que ce soit de celui de son enfance, car tous ses actes semblent la mener à une reproduction de ce que sa mère a vécu, ou celui de sa vie d'adulte à la ville, qui est comme un paradis perdu pour elle. Soit, elle est dans une situation difficile, avec un mari qui n'est décidément pas fait pour réussir, mais on la voit s'enfoncer dans une situation désespérante, au point de se demander si elle ne s'y complait pas aussi.

Son caractère si enjoué et dénué de préoccupations au début du livre, se teinte d'une amertume grandissante et d'une certaine méchanceté, parfois glaçante. On la voit provoquer sa propre descente aux enfers, au rythme de son moral fluctuant. C'est cela qui est fascinant aussi : on suit ses vagues essais pour s'en sortir, suivis de période de creux, puis d'un autre essais... Cela créé un sentiment d'ennui assez particulier : même si je ne me suis pas ennuyée à proprement parler, on ressent vraiment l'ennui du personnage, perdue dans sa brousse. Au début, ses essais pour s'en sortir étaient encourageants mais, plus l'histoire avancait, je devenais presque agacée que le personnage essaye de s'en sortir car cela semblait de toute façon vain... (et de fait, ça l'était un peu, vu qu'on sait dés le début qu'elle est morte). J'ai donc pas mal été "baladée" par l'auteure sur le plan psychologique.



Mary est prisonnière du bush, de sa condition de femme mariée, de sa condition de femme tout court ;



j'avais juste envie de secouer le personnage tout en sachant très bien que cela n'aurait rien changé : tout ce qui se passait était inévitable. Je ne peux donc pas dire qu'il y ait des rebondissements inattendus, au contraire. L'ambiance en devient étouffante, mais le ton ironique avec lequel Doris Lessing dépeint ses personnages m'a immédiatement accrochée, et j'avais parfois du mal à savoir si je devais rire ou pleurer. Un certain malaise a imprégné ma lecture.

J'ai fini le livre un soir, et je me souviendrai longtemps combien les dernières pages m'ont glacée. ^^

Lien : http://d-encre-et-de-reves.o..
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