Marc Lévy nous offre ici un récit intimiste, d'une poésie douce et récréative et d'une sensibilité qui pourrait nous faire chavirer tant l'émotion est immense. le narrateur n'a pas de nom, cela pourrait être tout le monde et puis, il est trop humble pour nous le donner. C'est un petit garçon qui grandit dans la solitude et la désillusion crispées de culpabilité. Les pères sont défaillants dans leur absence. Mais l'amour de sa mère, entre autres, lui apportera beaucoup et lui permettra de grandir. Don ou malédiction ? il s'approprie des ombres de ceux qu'il côtoie et connait leurs maux intimes pour tenter de panser leurs blessures. Ce jeune garçon puis cet homme veut devenir médecin urgentiste, même s'il n'a pas décelé les problèmes cardiaques de sa mère. Ces ombres sont devenues ses amies et sont l'incarnation même de l'empathie, de sa mission ici-bas. Comme le disait
Maxime le Forestier dans Mon frère : « ici quand tout vous abandonne, on se fabrique une famille ».
Petit enfant déjà, il s'effaçait toujours devant les autres pour leur permettre de vivre mieux. Son sacrifice est immense mais pour lui, il est nécessaire.
Pour moi il y a deux grands thèmes, l'amour et l'amitié qui forgeront le narrateur pour aller vers l'autre et se reconstruire, avec en filigrane une espèce de fatalité qui va de pair avec nos bons choix sur les évènements. L'amour est partout et maître dans ces lignes qui est un contrepouvoir. Il est immense et saura indéniablement réconforter là où cela fait mal. L'auteur de cette histoire nous montre du doigt comment retrouver nos priorités, il nous dit de vivre heureux dans nos décisions, de trouver le bonheur même si la vie peut être injuste et dure. Son empathie nous donne une belle leçon de vie indéfectible dont il faudrait s'armer les jours de grand vent.