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Citations sur California girls (56)

Après un kilomètre franchi à une allure de caboteur, Tex signala son intention de changer de direction au prochain croisement. Le clignotant déréglé, flèche rouge obéissant au même rythme irrégulier qu'un signal morse, lança une manière d'avertissement ultime que personne sauf un diable n'aurait su interpréter correctement.
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Qui n'a pas connu cette époque ne peut savoir jusqu'où pouvait aller l'hospitalité et la gentillesse des gens naïfs que l'utopie du Summer of love avait convertis.
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Roman lui avait parlé des crimes nazis et des camps de concentration, mais on était à Los Angeles et le fille en noir ressemblait à ces adolescents qui trainent un peu partout sur les plages, prêchant l’amour, les fleurs et la paix.
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Charlie commenta le retentissement extraordinaire du meurtre de Sharon Tate (...) En dépit d'une exécution hasardeuse, ce succès lui avait donné confiance. Comme disait Adolf Hitler : "On ne peut plus parler de hasard quand - en une seule nuit - le destin d'un pays est changé sous l'influence d'un homme." La certitude d'avoir créé une effervescence sociale durable et d'avoir bouleversé les certitudes de ceux qui l'avaient écrasé si longtemps dans leur système répressif lui donnait une force extraordinaire. Il était venu le temps où la Famille allait réveiller le monde pour le confronter à ses peurs profondes et libérer l'homme blanc de ses illusions en le rendant à la vie animale... La guerre raciale souhaitée par Charlie, né en 1934 dans une région hantée par le Ku Klux Klan, était le préalable du retour à la nature. Cette utopie négative formait la part la plus profonde et la plus ésotérique de son enseignement, un mélange de scientologie et d'un nietzschéisme sauvage. Pour cesser d'être esclave et redevenir "clair" comme les coyotes, l'homme devait tuer l'homme en lui.
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Une grande colère monta à l'intérieur de Sadie, elle n'était pas dirigée contre la blonde, le corps chaud, lisse, glissant, affectueux qu'elle enlaçait et qui répondait aux coups par des saccades presque voluptueuses, mais contre elle-même. C'était elle-même qu'elle assassinait. Elle se sentait disparaître, glisser au fond de la nuit intérieure de sa conscience, plus encore que la poupée sur qui ses mains dérapaient. La poupée cria une dernière fois, juste contre son oreille, la voix synthétique demandait encore pitié pour son enfant, que Sadie sentait pousser sous ses mains.
- Je n'ai aucune pitié pour toi, salope.
Répétant cette phrase à froid devant le grand jury le 5 décembre 1969, Susan Atkins alléguerait que ces mots ne s'adressaient pas à la victime, mais à elle-même.
"I have no mercy for you, bitch..." furent les derniers mots que Sharon Tate entendit avant d'entrer en agonie.
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L'amour qu'elles avaient pour lui les fascinaient par sa force, elles l'avaient construit ensemble, le fruit magnifique et maléfique d'une jeunesse passée à rêver dans leurs chambres d'adolescentes. Elles étaient si pures... La puissance de leurs hormones, la capacité d'amour et d'abnégation des jeunes filles d'alors, élevées pour un homme unique et donc d'une ferveur à son égard supérieure à celle des filles d'aujourd'hui, confluaient autour de cet homme divin dont elles avaient fait grandir la force grâce à leur désir partagé. Aucun étranger ne pouvait comprendre ça. Aux yeux des cochons ordinaires, les flics, les cow-boys, les psychiatres, leur dévouement pour Charlie qui les poussa à commettre des crimes inutiles, à gâcher leur vie et à braver la chambre à gaz resterait un mystère. On accuserait l'hypnose ou la drogue mais il ne s'agissait que d'amour. Elles avaient trouvé en Charlie l'époux idéal, celui que cherchent les religieuses mystiques et les jeunes héros de toutes les guerres depuis l'antiquité.
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Le mobil-home transformé en bureau était plongé dans l'ombre. George Spahn, le propriétaire, un vieil homme de taille gigantesque, se balançait doucement sur une chaise à bascule. La température approchait 45 degrés, il y avait des mouches partout, de grosses mouches à chevaux excitées par l'odeur de crottin chaud qu'arrivait à peine à corrompre la fumée de la marijuana. Le vieux portait des lunettes de soleil cul-de-bouteille vertes, il étirait ses longues jambes sur un tapis poussiéreux et ses mains tordues comme des griffes serraient sur son ventre un chihuahua couleur sable. A ses pieds, près d'un Stetson crème, se tenait une fille rousse, vêtue d'une vieille liquette rouge retroussée sur ses jambes nues. Squeaky, c'était le nom de la rousse, chantait doucement une comptine tout en cirant les bottes du vieux. Depuis près de trente ans que George Spahn campait dans les bureaux de son ranch, Squeaky était sans conteste la plus gentille petite amie qui l'ait jamais honoré de sa présence. Leur soixante ans d'écart ne la gênaient pas, elle faisait le ménage, la cuisine et s'occupait bien de lui. Il adorait son odeur de rousse, son corps d'adolescente et son rire aigu, qui lui avait valu le surnom de "Squeaky".
Six ans plus tard, en 1975, un an après la mort de George Spahn, sur les photos prises par le FBI parce qu'elle a tenté d'assassiner le président Gerald Ford, Lynette Fromme, alias Squeaky, n'a pas changé, elle a toujours cet air d'oisillon tombé du nid, que certaines filles minces à peau blanche conservent longtemps.
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Comme il disait toujours: "les coyotes ne boivent pas d'alcool" et les coyotes occupaient pour Charlie le sommet de la chaîne des êtres vivants. En bas, il mettait sa vieille mère, une ancienne délinquante alcoolique.
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Le lundi 9 août en fin d'après-midi, le fonctionnaire de la police scientifique chargé de relever les empreintes, découvrirait que le bouton d'ouverture automatique du portail était couvert d'une croûte de sang.
Négligeant les précautions d'usage, l'assassin présumé s'était servi de son index souillé pour sortir de la maison.
Malheureusement, les premiers policiers à intervenir sur les lieux du crime avait eu le même réflexe. Ils voulaient eux aussi échapper au spectacle de cauchemar qu'ils venaient de découvrir.
DEROSA, l'agent dont l'empreinte avait effacé celle de TEX WATSON, dirait pour sa défense :
_"Il fallait bien que je sorte de là !"
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Tant qu'elle ne parlait pas, elle avait envie de garder près d'elle cette sublime poupée, le genre de cadeau dont toute petite fille pauvre rêve pour noël. En revanche, Sadie n'aimait décidément pas qu'elle soit enceinte ni qu'elle parle, sa voix de robot l'agaçait.
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