Nous sommes donc en 1966 dans le château de la famille Tcherepakine, famille de l'aristocratie russe, sur le déclin. On a d'abord Serge, l'aîné, brillant étudiant, sa soeur Nathalie surnommée
Taïné par leur mère (en référence à un chien qu'elle a beaucoup aimé !) et le petit frère Alexis, dix-sept ans. A cette fratrie est venu s'adjoindre Donatien, dans le rôle du pervers manipulateur. Tous les quatre se sont surnommés « les petits princes des ténèbres ».
Donatien, outre ses magouilles, se prend pour un écrivain, et tent
e vainement d'écrire quelques phrases par jour, il est persuadé que fréquenter des écrivains va lui ouvrir des portes…
La mère s'est suicidée et le père, surnommé « Chouhibou » occupe un poste de censeur : c'est lui qui accorde les autorisations pour les films (qui censure les scènes qu'il juge trop osées) et le visa éventuel vers le festival de Cannes et il y a encore la grand-mère Odette… tout le monde habite les Rochers.
Il s'agit d'une famille d'oisifs, qui vit plus ou moins de ses rentes, tous les espoirs pour éviter la faillite reposant sur Serge. Mais, un soir de beuverie, celui-ci prend la route au volant de son bolide : excès de vitesse conduite à risque… et c'est l'accident. Serge est mort, la belle
Taïné est défigurée. Il va falloir trouver de l'argent pour la chirurgie esthétique aux USA car en France on en est aux balbutiements…
Le décor est planté et on va voyager au coeur de cette famille, aux moeurs plutôt dissolues : le roman commence par une scène incestueuse entre Serge et
Taïné et déjà le livre a failli me tomber des mains, mais la curiosité étant éveillée, j'ai continué…
Voyager est le mot qui s'impose car ils nous entraînent au festival de Cannes, où l'on aimerait bien voir
Brigitte Bardot (qui snobe ouvertement ledit festival !) et son nouvel amoureux Gunther Sachs,
Andy Warhol qui veut présenter son film, on rencontre aussi
Truman Capote, on évoque
Tennessee Williams…. On croise aussi
Aragon et
Elsa Triolet et j'en oublie…
Ce roman sulfureux au possible, flirtant avec la pornographie parfois tant les termes sont crus, notamment dans les relations sexuelles tordues de certains, la manière de traiter les femmes, les magouilles de Donatien pour s'approprier le château, ou encore d'autres protagonistes tordus qui nous entraîne en Thaïlande, sur fond de références à « Emmanuelle », le roman plus que le film, la drogue, les antalgiques… (suite sur mon blog)
C'est la première fois que je lis un roman de
Simon Liberati et je suis incapable de dire si je l'ai apprécié ou non, tant il est perturbant, notamment la partie qui se déroule en Thaïlande car on est carrément passé à la pédophilie, la prostitution… chacun a la sexualité qu'il veut, cela ne me dérange en rien mais dans la mesure où l'on respecte l'autre. Je ne verrai plus
Truman Capote ou même
Tennessee Williams de la même façon désormais.
Une expérience que je ne regrette pas, mais que je n'ai pas envie de prolonger, même si les propos sur la littérature sont profonds parfois… envoûtant, comme le dit le résumé de l'éditeur, certes, mais balzacien, c'est exagéré…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteur dont je n'avais pas encore tenté de découvrir la plume…
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