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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une bande dessinée sur Taïwan d'habitude ne m'aurait pas tentée du tout, et c'est
encore un billet d'un ami babeliote, gonewiththegreen, qui me l'a fait acheter, et s'est avéré relativement une bonne décision. Car à vrai dire j'avais peu de connaissances sur cette île, à part les quelques notions d'histoire, forcément connues un tant soit peu par qui s'intéresse à cette partie du globe.
L'histoire en elle-même ne m'a pas vraiment emballée. Les injustices, la corruption politique, les mensonges, l'ambition des parents qui ne correspondent pas à celle de leur progéniture...... bref rien de nouveau, ni de passionnant. Par contre j'ai appris sur les problématiques de langues ( les langues aborigènes, le hakka, le holo, le mandarin ), les cultures taïwanaises étouffées au profit de la culture chinoise, l'histoire de l'île avec la colonisation japonaise, le massacre du 28 février 1947 ( Massacre 228 - 20000 à 30000 morts), la dictature de Chiang Kai-Chek aussi redoutable que celle de Mao.... Colonisées par les hollandais puis par les japonais, gouvernées par les régimes Chiang, père -fils, les taïwanais n'ont jamais pu décider par eux-mêmes .
Mais en faites qui sont ces taïwanais ? Aborigènes, Hakka, Holo, WSR ???
L'auteure, qui a un père Holo et une mère Hakka se présente comme taïwanaise
"De souche " ?
Bref une île à la personnalité confuse, à l'histoire compliquée et à la relation délicate avec la Chine, que les Chinois ont anéanti avec leur langue et leur "inculture". Quand à la BD je l'ai trouvé graphiquement intéressante, simple mais efficace comme expression à part la grosse coquille déjà signalée par mon ami babeliote gonewiththegreen, une coquille impardonnable page 224.
Plus je lis, plus je m'en rend compte que démocratie, égalité, fraternité, liberté. honnêteté sont des notions que beaucoup de monde déclame en théorie mais une fois qu'on arrive à la pratique, au concret , elles se volatilisent.......L'insoutenable attraction de l'ego, du pouvoir, de l'argent ...... éradique tout ! Pourtant existe encore quelques
personnes qui vivent dans leur propre monde, hors de ces sphères qui arrivent quand même à nous donner l'espoir que tout n'est pas encore perdu !
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Formose est un roman graphique en noir et blanc assez épais (250 pages) dont les dessins sont réalisés au crayon avec une assez grande liberté, tantôt dans des cases bien délimitées, tantôt dans un format qui rappelle un peu la case mais sans le cadre habituel et tantôt avec un abandon total de la délimitation.
Artistiquement, ceci permet d'offrir, par moments, des dessins en pleine page.
L'auteur, Li-Chin Lin, une jeune indigène émigrée depuis en France, nous ouvre les yeux, au travers de cette autobiographie, sur la situation politique et culturelle de son île natale, Taïwan.
On en apprend donc beaucoup (sauf si l'on avait au préalable de solides bases sur l'histoire de l'île) sur la façon dont l'île a été peuplée, colonisée par vagues successives : aux origines par des aborigènes (langue Holo), puis par des Mandchous (langue Hakka) au XVIIème siècle après une brève intrusion occidentale des Hollandais et des Espagnols, puis par des Japonais à la fin du XIXème, et enfin par des « républicains » Chinois au milieu du XXème suite à la prise du pouvoir en Chine par les communistes de Mao Zedong.
Li-Chin Lin, née en 1973, nous fait partager son chemin personnel de prise de conscience et d'édification, par poussées successives, décrivant tour à tour l'endoctrinement de la jeunesse, l'asphyxie programmée des cultures présentes dans l'île avant l'arrivée des chinois, le gant de fer des autorités dictatoriales, le formatage systématique, le sentiment d'infériorité des ruraux du sud face aux citadins du nord, le fractionnement culturel et idéologique des familles, le système scolaire stakhanoviste, le circuit occulte de l'argent et son lien avec la politique, et bien d'autres aspect encore.
L'ouvrage n'est pas exactement présenté de façon chronologique, bien que l'on s'en approche, mais plutôt par thèmes ou par événements. Cela produit une vision parfois un peu brouillonne, un peu fourre-tout, pas très organisée ni hiérarchisée, qui a tous les inconvénients de la spontanéité, mais aussi, pour notre plus grand plaisir, qui en a aussi tous les avantages.
On navigue entre une vision clairement engagée et une vision qui se voudrait plus objective, entre une vision personnelle et familiale et une vision historico-politique plus documentaire, ce qui m'a donné une sensation d'inachèvement où l'angle d'attaque n'a pas été clairement défini. Comme ces oeuvres de jeunesse où l'auteur veut tout dire, en une seule fois, en un seul ouvrage.
Cependant, puisqu'il s'agit d'un récit autobiographique, on peut comprendre le travail si spécifique de la mémoire, les souvenirs qui affluent par vagues et par anecdotes plutôt que selon un fil plus linéaire comme on en a l'habitude lors des évocations historiques ou politiques.
Enfin, Li-Chin Lin, qui vit désormais en France depuis une dizaine d'années, nous place un miroir devant les yeux et nous fait sentir le rôle et la position troubles des "démocraties", avec Paris qui ferme les yeux sur l'espionnage et l'intimidation chinois des indépendantistes taïwanais et les méthodes plus que musclées de la réputée très calme Suisse, qui n'est pas sans rappeler certains aspects de la dictature que les Taïwanais dénonçaient en 2009 à Genève.
Pour conclure, un roman graphique plaisant, riche et parlant, que je conseille volontiers, un peu dans l'esprit de Persepolis de Marjane Satrapi ou de Pyongyang de Guy Delisle, sans être toutefois aussi al dente à mon goût, mais ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Il y a des bandes dessinées dont le mérite est de nous plonger sans difficulté dans des situations, des épisodes historiques que nous ne connaissons que partiellement, ou mal.
Ici, c'est le cas de cette petite île ayant vocation à déclencher le prochain conflit planétaire : Formose, Taïwan...
Une belle réussite revêtant un double intérêt : nous faire découvrir un épisode historique souvent assez mal maîtrisé et nous plonger dans la tête d'un habitant "lambda" de l'île.
Contradictions, allégeances multiples, langues, famille, éducation, tout est prétexte à la réflexion.
Les dessins noir et blanc sont simplistes, mais transmettent parfaitement les dilemmes auxquels sont soumis l'héroïne, l'auteure alors jeune.
Dommage que cela s'arrête en 2011, nous aurions besoin d'un volume 2 pour comprendre l'évolution d'un citoyen Taïwanais "de base" avant que les propagandes croisées ne nous fabriquent des caricatures servant leurs récits à venir.
Mais ce volume-ci me semble presque indispensable...
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Taïwan , qu'est ce que cela évoque pour vous ? Les frégates , le célèbre "made in ". Éventuellement une grande tour et le refuge des vaincus de Mao. On en est là pour la majorité d'entre nous.

A travers un roman graphique , Li_Chi Lin nous raconte son enfance , jusqu'à l'université .Elle qui a quitté son pays pour venir vivre en France.
elle nous raconte la mixité culturelle de son pays et les minorités que l'on a "chinisées" à partir de 1945 et la cession par le Japon de l'ile aux Chinois.
Elle raconte la dictature de "Chiang", père et fils et le devoir de se plier à la culture chinoise pour réussir.
La culture du mythe par le Kuomintang fait peur mais finalement ne surprend pas.
L'auteur traduit bien son changement d'attitude et sa compréhension du monde dans des discussions rêvées avec Chiang Kai Tchek ou Mao.
La corruption, la propagande , les débuts balbutiant de la démocratie, la délation, le "massacre 228" en 1947 , tout est relaté à travers un graphisme particulier qui fait une large part aux pensées de l'auteur et rend l'ouvrage singulier.
Une belle porte d'entrée dans l'histoire de ce pays, largement méconnu et qui vit dans la terreur des missiles que l'omnipotent voisin a pointé sur lui.
Je me permets quand même une remarque .il est écrit à la page 224 que Sun Yat Sen (fondateur du Kuomintang et un des principaux artisans de la fin du pouvoir des empereurs Qing) a été expulsé de Chine en 1949.
Or il est mort en 1925. Dommage, mais peut être est ce moi qui fait erreur.
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Li-Chin Lin se considère comme une rescapée miraculeuse de la propagande taïwanaise en faveur du régime dictatorial du Kuomintang. La première partie de Formose nous donne une vision de cet endoctrinement, tel qu'il le fut vécu par l'âme innocente d'un enfant –qui pourrait être également l'âme innocente d'un adulte ignorant. Mais au fait, est-il possible de n'avoir jamais connu autre chose que les discours manipulateurs du parti au pouvoir ? Après réflexion, l'existence d'une telle catégorie de taïwanais semble improbable. Les habitants de Formose, soumis à la colonisation depuis le IIe siècle, n'ont jamais perdu l'unité d'une culture qui leur est propre et que les nombreuses vagues de peuplement n'ont jamais réussi à dissiper. Si les discours officiels du Kuomintang sont convaincants, ils ne le sont toutefois pas assez pour faire disparaître des siècles de traditions.


Au moment où Li-Chin Lin est enfant, Taïwan est soumise au joug chinois. Celui-ci succède directement à la colonisation japonaise et s'évertue à vilipender les gouvernements précédents pour mieux imposer la légitimité de sa domination. le 20e siècle voit s'affronter l'âme taïwanaise, l'ombre japonaise et le corps chinois. Entre ces trois cultures, définies par trois langues et trois paradigmes différents, la petite fille voit apparaître ses premières contradictions identitaires. Richesse ou schizophrénie destructrice ? Li-Chin Lin semble avoir personnellement peu pâti de ces affrontements culturels -elle a plutôt su en percevoir la richesse- mais l'identité de la Formose millénaire n'est pas du même avis.


Sans haine ni regrets, Li-Chin Lin raconte la crédulité et l'aveuglement –couplé au silence de sa famille- de ses années d'enfance et d'adolescence. le réveil n'est permis qu'à ceux qui auront survécu à la pression des exigences lycéennes et qui auront négligé la voix royale des études techniques pour se lancer dans une formation obsolète –dans l'étude de l'histoire, par exemple. La propagande se dévoile, révélée par les discours de professeurs intègres qui cessent enfin d'être à la solde du régime. Même ainsi, l'apprentissage de la réalité est violent –pourquoi croire en ces discours plutôt qu'en ceux du Kuomintang ? le temps viendra à bout des dernières réticences de l'auteure, jusqu'à ce qu'elle prenne progressivement conscience de l'oppression vécue par Taïwan, et jusqu'à ce qu'elle comprenne les raisons de la pérennité dictatoriale. Aucun pays puissant au monde n'a intérêt à défendre les intérêts d'une île aussi économiquement insignifiante que Formose. La faute aux taïwanais silencieux ; aux japonais obséquieux ; aux chinois tyranniques ; au monde indifférent ; la faute à tout le monde et à personne, car nul endroit au monde n'est meilleur ou pire que Taïwan. C'est la conclusion à laquelle aboutit Li-Chin Lin lorsqu'elle se rend à une manifestation pacifique à Genève pour défendre les droits de l'homme –où elle finit menottée !


Dans cette perspective apparemment pessimiste, l'auteure laisse toutefois l'espoir se manifester. Quoique tyrannique, injuste et violente, l'histoire fonde durablement une trame culturelle qui nourrit sa population, à condition que celle-ci soit consciente des processus qui se jouent trop souvent à son insu. Et pour commencer à pallier à cette ignorance, cette bande dessinée étonnante, accessible et enrichissante mérite le détour.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Bien sûr, vue d'Europe et de France, Taïwan est une ile lointaine, pas très grande, en tous cas sans commune mesure avec la Chine continentale. de Taïwan, je ne connaissais que l'histoire récente, essentiellement le fait qu'à la toute fin des années 40 les nationalistes chinois, avec à leur tête Tchang Kaï-Chek, se replient sur l'ile de Taïwan. La victoire des communistes de Mao Zedong est totale sur le continent et la République populaire de Chine est déclarée à Pékin. En écho, à Taïpei, c'est la République de Chine qui est déclarée. Et bien sûr depuis cette époque la presse relate de manière sporadique les difficultés entre les deux pays et la valse-hésitation des positionnements diplomatiques des pays du monde entier, la RPC considérant que la l'ile de Taïwan (RDC) fait partie intégrante de son territoire.
Je vais bientôt devoir aller à Taïwan et en cherchant à lire sur le pays, je suis tombé sur cet excellent roman graphique d'une jeune taïwanaise installée à Paris. J'y ai appris beaucoup. En particulier, sur la vie quotidienne des taiwanais des années 50 à nos jours : la propagande officielle ; le caractère autoritaire du régime ; la manière dont le KMT (Kuomintang) s'est maintenu au pouvoir ; les luttes pour la domination culturelle et linguistique sur l'ile ; les anciens aborigènes ; les vagues successives de de migrations ; et le fait que la dernière en date celle des nationalistes chinois a maintenu les autres sous une chape. Un très bon roman autobiographique, un témoignage éclairant non dénué d'humour.
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Mon tour du monde littéraire passe par Taïwan avec ce roman graphique découvert grâce aux conseils de Babeliotes.
Li-Chin Lin nous raconte son enfance de l'école primaire à l'université. Elle décortique pour nous le système scolaire de Taïwan et l'influence du discours de l'école sur les idées des élèves. Il s'agit d'un véritable parcours initiatique puisqu'après avoir renié ses origines et avoir eu honte des traditions de sa famille, après avoir cherché à se modeler et à se conformer à l'image que l'école et les médias attendent d'elle, elle devra attendre ses cours universitaires et surtout le discours de ses professeurs d'université pour ouvrir les yeux sur le système politique de Taïwan.
Très simplement, l'auteure nous raconte l'histoire de son île. L'occasion pour moi de me rendre compte que j'en savais très peu et de compléter ainsi mes connaissances. Les faits historiques, culturels et idéologiques sont servis par un dessin sobre mais efficace qui se concentre beaucoup sur les émotions et sentiments de l'auteure.
Je regrette simplement que la bande dessinée ne raconte pas ce qui s'est passé pour la jeune fille après l'université. de nombreuses questions restent en suspens après avoir refermé le livre : comment s'est-elle retrouvée en France ? Comment se sont terminées ses études ? de plus, la bande dessinée date d'il y a un peu plus de 10 ans déjà et elle m'a donné envie de découvrir ce qui s'est passé pour Taïwan pendant ces dix dernières années, si les choses ont évolué et comment elles ont évolué.
J'ai bien apprécié la postface et les repères à la fin du livre qui nous présentent chronologiquement l'histoire de Taïwan de manière succincte mais très claire. C'est bien appréciable pour bien resituer les propos de l'auteure.
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Li-Chin Lin est née à Taïwan en 1973. Une île à l'histoire mouvementée, au départ uniquement peuplée d'aborigènes mais très rapidement annexée par les chinois (dès le IIème siècle). Au XVIème siècle, les portugais la rebaptise Formose, nom qu'elle gardera jusqu'à la création de la république de Taïwan en 1895. Cette même année, la Chine cède la toute jeune république au Japon. Il faudra attendre 1945 et la défaite japonaise pour que l'île retourne dans le giron chinois. En 1949, lorsque les nationalistes dirigés par Chiang Kaï-Chek sont chassés du pouvoir par l'Armée Populaire de Mao Zedong, le gouvernement des vaincus s'exile sur l'île. Taïwan devient alors officiellement la république de Chine (à ne surtout pas confondre avec la République Populaire de Chine de Mao). Pendant près de 50 ans la famille Chiang, farouchement anti-communiste, va régner sans partage sur l'île en instaurant la loi martiale. Il faudra attendre 1996 pour voir les premières élections au suffrage universel. Aujourd'hui, si la dictature a disparu, la démocratie reste fragile.


Cette remise en contexte historique un peu lourde est un préalable nécessaire pour bien comprendre cet album autobiographique. Au début des années 80, la petite Li-Chin vit dans le sud de l'île. Difficile pour elle de s'y retrouver entre la propagande officielle anti-communiste, la nostalgie de ses grands parents qui regrettent l'époque de la colonisation japonaise ou encore le dédain affiché à l'égard des autochtones que les chinois considèrent comme des êtres inférieurs. A la maison, sa mère parle le holo (le taïwanais) et sa grand-mère le japonais tandis qu'à l'école seul le mandarin est autorisé. La petite, endoctrinée par ses enseignants, pense que cette dernière langue est la plus noble et la plus à même de faire d'elle une chinoise de Taïwan modèle. Passionnée par le dessin, Li-Chin tombe amoureuse des mangas. Un vrai dilemme pour elle, conditionnée pour mépriser tout ce qui n'émane pas de la république de Chine. La culture japonaise dans son ensemble la fascine malgré elle, ce qui lui pose quelques soucis « patriotiques ».

La suite sur : http://litterature-a-blog.blogspot.com/2011/11/formose.html


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Formose est un roman graphique qui fourmille d'informations passionnantes sur Taïwan, sa population et son histoire. Je n'ai cependant pas accroché au dessin crayonné qui n'aide pas à s'y retrouver dans cette masse d'éléments. J'ai heureusement vu un documentaire sur le même sujet il y a quelques temps et n'était donc pas totalement ignorante sur le sujet. Sans ça, je pense que je n'aurais pas réussi à aller au bout de la BD. Ça aurait été dommage car elle est malgré tout très intéressante. Avec un contenu aussi touffu, j'aurais juste apprécié une forme plus lisible et d'avoir la chronologie au début de l'album plutôt qu'à la fin.
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Formose, est une île dont le nom a été donné par les Portugais au 16ème siècle (du portugais. ilha formosa : « la Belle Île »)
Formose fut colonisé par les Hollandais qui ont chassés les Espagnols. Formose s'est vu ensuite emparé par un pirate Chinois. Puis, ce sont les Japonais qui ont débarqués sur cette île... Mais au final, Formose devint une province Chinoise.
Rien ne s'arrangea avec et après la Seconde Guerre Mondiale : révolte, annexion, accord de défense, conseil de sécurité, intégration pacifiste, Chine Nationaliste, Chine Communiste, état de guerre, état d'urgence, loi martiale, reconnaissance, indépendance, intégrité territoriale de Chine, KMT (Kuomintag), DPP (Parti démocratique progressiste), RDC (République de Chine)...

Formose , un terre de conquête et d'invasions, autant de qualificatif pour une île loin d'être paisible et ce, depuis ses origines !

Formose, est donc l'ancienne appellation pour l'île de Taïwan.
Elle est située à 160 km de la côte Sud-Est de la Chine.
La superficie est de 36000 km².
A Taïwan, il y a 23 millions d'habitants.
On y parle le mandarin comme sur le continent chinois.
Il existe aussi du chinois hakka, des langues aborigènes et du japonais...
Il reste environ 300 000 aborigènes provenant de 9 ethnies différentes.
La devise nationale est : « Fermeté dans la dignité et dynamisme dans l'indépendance. ».
Voilà pour la situation géopolitique. Ça à l'air pas mal cette île, non ?

Née à Taïwan en 1973, Li-Chin Lin vit et travaille en France depuis 1999. Dans un premier temps, réalisatrice de courts métrages d'animation, elle collabore ensuite avec de nombreux fanzines et réalise en parallèle des livres pour enfants. Formose est son premier roman graphique. Un beau livre pour dessiner une belle île.

Le dessin, au crayon de mine, est sous forme de strip. Pas ou peu de case, donnant ainsi beaucoup de liberté à la lecture, à l'histoire... La notion sur l'autonomie Formosiènne semble d'ailleurs très importante pour l'auteur. le dessin peux passer enfantin. En même temps, nous allons suivre les aventures et mésaventures d'une petite fille. L'auteur s'est mise en scène elle-même, du temps de sa jeunesse. Formose est donc aussi une auto-biographie.

Cette lecture est chapitrée au rythme des souvenirs de notre petite Lin. Élève intelligente, vive et rigolote, elle va nous aider à comprendre et à apprendre sur les particularités du pays, en mal de reconnaissance face au géant Chinois. C'est bourré d'informations et parfois un peu compliqué, pour nous européen... Mais si tu commences par lire la page « Repères » en fin d'ouvrage, la compréhension n'en sera que plus juste.

Cet album est un apprentissage sur la culture taïwanaise où il faut parler « une langue cousue » : le Holo (Taïwanais), le Mandarin (Chinois), mais aussi le Hakka ou encore le Japonais, et bien sûr l'Anglais voir le Français... Sans parler que l'accès aux connaissances n'est pas donné à tous le monde... Li-Chin va y arriver, tout en s'amusant sur son propre sort. Sa curiosité va faire la différence et son goût de dessiner, très vite, très jeune, va aiguiser son intérêt de comprendre Formose, et nous aussi !

L'auteur va insister sur les blessures de l'Histoire de la Chine, sur la mémoire, la vérité, la justice, l'argent, mais aussi sur des sujets plus léger comme les radios libres, le manga. Sur ce dernier thème, j'ai retrouvé des informations données par Yoshihiro Tatsumi, dans Une Vie dans les marges, concernant les mangas en location.

Un ouvrage axé sur l'humour pour mieux passer la pilule d'une vie où, tout autour de soi , tout semble compliqué.
Un ouvrage de lutte et de révolte. C'est riche et même si j'ai regretté de ne pas ressentir le personnage véritablement évoluer, c'est peut-être parce que Li-Chin Lin garde une âme d'enfant, en elle.

Où quand Formose rime avec métamorphose, il y a juste à dire, ose !!
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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