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Selon Philip Roth “quand un écrivain naît dans la famille, c'en est finit de cette famille”, pour Virginie Linhart, au contraire, “c'est l'absence de récit qui tue la famille - celle dont on vient et celle que l'on fabriquera, quelle qu'elle soit”. Mais son récit à elle, les siens ne veulent pas l'entendre, au point de lui intenter un procès afin d'empêcher la publication de son ouvrage: “L'effet maternel”, dont la sortie est alors prévue début 2020.

Dans “Une sale affaire”, Virginie Linhart revient sur ce procès, s'interroge sur ce qui l'a motivé ainsi que sur la coalition improbable de sa mère et de son ex-conjoint, père de son premier enfant, qui l'a abandonnée lorsqu'elle était enceinte et voit d'un mauvais oeil la révélation de sa lâcheté au plus grand nombre... Au motif “d'atteinte à la vie privée”, l'autrice va voir son texte menacé de censure et va devoir préparer sa défense au pied levé. Une mésaventure pour le moins traumatisante, mais qui aura eu le mérite d'apporter la matière nécessaire à ce récit/essai passionnant!

Une sale affaire” est donc étroitement liée au précédent ouvrage de l'autrice: “L'effet maternel”, que je n'avais pas lu et dont malheureusement, COVID aidant, je n'avais pas du tout entendu parler… Peu importe cela dit, il n'est pas nécessaire de l'avoir lu au préalable pour comprendre les enjeux d”Une sale affaire”. Virginie Linhart se charge de résumer et de recontextualiser son récit de façon concise et pertinente.

Descendante de cette génération de soixante-huitards, elle témoigne de ce qu'a été son enfance et celle de tant d'autres, entre ultra-politisation et ultra-sexualisation, libérant la parole d'une génération abîmée par trop de laxisme. Mais, loin de choisir le récit pour laver son linge sale en public, Virginie Linhart offre une réflexion fort intéressante sur l'écriture autobiographique, ce qu'elle implique, ses limites comme ses possibilités avec, en toile de fond, cette question épineuse: “à qui appartient l'histoire”?

Nous plongeant dans les coulisses de la justice française, on découvre par la même occasion quels sont les droits qui protègent les écrivains, comment ceux-ci ont évolué et se sont précisés au fil des cas, où se situe la frontière entre “liberté d'expression” et “atteinte à la vie privée”... Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé le ton distancié employé par l'autrice alors que j'imagine sans peine la difficulté à se relever d'une trahison maternelle aussi infâme. Un ton, qui apporte une certaine limpidité au récit et permet d'ouvrir sa portée en le sortant du cadre de l'intime. Bref, un ouvrage que j'ai trouvé à la fois intelligent et passionnant et qui, à coup sûr, donnera un second souffle à “L'effet maternel”.
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À quelques jours de la parution de son roman, Virginie Linhart est sur le point de publier « L'effet maternel » quand son éditrice lui annonce que sa mère et son ex veulent empêcher la parution pour atteinte à la vie privée. Ils exigent un retrait d'un tiers du roman.
Ce récit est un combat sur l'écriture et l'autrice nous offre récit intime passionnant, intelligent et fort.
D'une plume incisive, fine et d'une telle fluidité, Virginie relate ce combat, les dessous de ce procès et revient sur son histoire personnelle. Mais à qui appartient l'histoire ?
Avec une multitude d'émotion, elle nous confie ses profondes blessures et son incompréhension d'affronter sa mère en justice.
Une sale affaire est un combat sur l'écriture autobiographique et un récit édifiant sur la trahison d'une mère.


Lien : http://juliechronique.fr/202..
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Dans ce livre, l'autrice Virginie Linhart revient sur le procès littéraire que lui a intenté sa mère et son ex-compagnon pour empêcher la parution de son ouvrage L'effet maternel.
Quatre ans après la parution de ce livre, l'auteure s'interroge sur un tel procès, les motivations et à qui appartient l'histoire.
Virginie Linhart retrace les jours avant le procès et pendant l'audience, comment elle a vécu cela.

Avec Une sale affaire, Virginie Linhart a bouclé la boucle. C'est un témoignage sincère où l'autrice revient sur l'impact de l'écriture sur l'ouvrage incriminé, ce qu'il a permis d'extérioriser pour coucher cela sur une page blanche, la relation entre sa mère et son ex-compagnon qui perdure.

Tout comme L'effet maternel, j'ai lu cet ouvrage en quelques heures, de nouveau happé par cette relation entre une fille et sa mère et la mère avec l'ex-compagnon.

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Virginie Linhart est sur le point de voir son ouvrage "L'effet maternel" sortir en librairie lorsque son éditrice lui annonce que sa mère et son ex-compagnon veulent en empêcher la parution...
Voilà un thème et une réflexion extrêmement passionnants. Il existe quantité de romans inspirés d'affaires familiales ou personnelles, impossible alors de ne pas penser aux personnes concernées, touchées de près. Si elles ne peuvent empêcher l'écriture, peuvent-elles, juridiquement, faire interdire la publication d'un ouvrage, du moment qu'il n'y a pas diffamation ? Il a fallu ici que l'auteure se justifie et se défende, trouve un avocat, court dans tout Paris pour obtenir des attestations certifiant que tout ce que contient le livre est de notoriété publique. Sommet d'absurdité : devoir expliquer devant un tribunal sa démarche d'écrivain.
Auteure moi-même, j'ai dans un coin de ma tête le roman de ma propre histoire familiale complexe ; mes parents ne sont plus là pour me le reprocher, cependant il reste des proches que je ne voudrais ni blesser ni heurter. Mais alors, à qui appartient l'histoire ?
Une fine réflexion sur la liberté de création littéraire du genre autobiographique et la subjectivité de la littérature.
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A lire de préférence après L'effet maternel, superbe récit qui valut à l'autrice d'être assignée en justice par sa propre mère et l'homme qui l'avait abandonnée enceinte de jumeaux... les 2 plaignants ont bien sûr été déboutés.

Double effet kiss cool. Ce livre ci, différent mais tout aussi passionnant, raconte le procès, et "les interrogations qu'il a fait naître".

Il est d'autant plus choquant, ce procès, que l'autrice n'est jamais dans l'accusation, ni dans la vengeance. C'est factuel. C'est sa vie, son expérience, situées dans un contexte plus large, pouvant parler à tout le monde.
Elle veut juste analyser, pour comprendre,
intégrer, digérer, s'en remettre.

Ce texte m'a beaucoup parlé.

"C'est l'absence de récit qui tue la famille. "

"Une seule version de l'histoire, ça s'appelle le totalitarisme. "

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En 2020, Virginie Linhart publiait L'effet maternel. Un livre aux accents féministes, dans lequel, elle racontait quelques moments de sa vie, lorsqu'elle était enfant, mais aussi jeune adulte, elle, la fille d'un père et d'une mère Soixante-huitards, ayant connu l'engagement politique, mais aussi la liberté sexuelle des années 70. Un livre qui connut un certain succès pour cette documentariste de métier, qui s'est fait connaître comme écrivaine en 2008, avec son récit le jour où mon père s'est tu, consacré à Robert Linhart. Un père mais aussi une figure de l'engagement politique des années 70, sociologue, philosophe et auteur du livre L'établi, dans lequel il racontait les quelques mois qu'il a passés comme ouvrier à la chaîne chez Citroën.


Mais, ce que l'on ne savait pas, au moment de la parution de L'Effet maternel, c'est que, quelques mois avant la publication du livre, la mère de Virginie Linhart, ainsi que l'ex-compagnon de l'autrice – père d'un enfant qu'ils ont eu en commun – , simplement appelé E. dans le livre, avaient demandé à ce que des parties du livre soient enlevées, car, selon eux, touchant à leur vie privée. de cette requête, allait découler un procès pour savoir si ce livre allait pouvoir être publié en l'état ou pas. Un procès qui se retrouve être au centre de cette « sale affaire », une étonnante et singulière histoire d'une procédure judiciaire intentée par une mère contre sa fille.


Virginie Linhart a dont décidé de raconter cette « affaire » dans un livre où il sera question, pêle-mêle, de la loi, de la morale, de l'héritage et des relations familiales, et bien sûr la liberté de raconter son histoire personnelle et celles des autres.

Durant près de 200 pages, l'autrice évoque les dessous de ce procès, mais parle aussi d'elle, de sa vie d'aujourd'hui, celle d'une femme, enfant de 68, posant un regard lucide sur sa jeunesse, sur la génération qui l'a précédée, éprise de liberté, d'insouciance, et dont les actes ont impacté à jamais sa vie. Comme dans son précédent livre, elle évoque avec beaucoup de recul les traumatismes vécus, les choses qu'elle a vues et subies, et qui, aujourd'hui continuent d'avoir une résonance sur certains aspects dans sa vie quotidienne.


Malgré la violence que peut représenter le procès opposant une mère et sa fille, Virginie Linhart aborde son récit sans affect particulier, sans rancoeur. Avec la sensibilité qui la caractérise habituellement, elle questionne sur la valeur des récits autobiographiques au regard de la loi, et plus généralement sur la question : « à qui appartient l'histoire ?« . Elle tente avant tout de comprendre plutôt que de juger, citant, à un moment du livre, cette célèbre phrase de Philippe Roth : « Quand un écrivain naît dans une famille, c'en est fini de cette famille ». Pas de bol pour Virginie, dans la sienne, il y en avait au moins deux.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Très bon récit sur ce qu'est la littérature et les tentatives de censure de l'entourage de l'autrice.
La génération 68 ne sort pas grandie de ce livre qui raconte le procès ayant opposé une fille à sa mère et au père de sa fille (alliance a priori inattendue).
Il est préférable de lire «L'effet maternel » de la même autrice auparavant.
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Quelle douleur que ce livre! Virginie Linhart se débat comme elle peut dans l'incompréhension du procès en référé que lui intente sa mère, conjointement avec l'homme qu'elle a aimé et qui l'a abandonnée 20 ans auparavant, enceinte de jumeaux dont un qu'elle perdra in utero.
Liberté d'expression ou droit à la vie privée: à la justice de distinguer l'abus. Elle ne faillira pas.
L'auteure tente de saisir l'insaisissable avec beaucoup d'intelligence et de distance, malgré l'horreur de l'attaque matriarcale.
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Peu avant la publication de L'effet maternel au printemps 2020, autofiction consacrée à sa mère Nicole Colas-Linhart, Virginie Linhart se trouve assignée en justice par cette dernière et son propre ex-compagnon pour atteinte à la vie privée. Une sale affaire retrace ce choc de l'auteur confronté aux proches qui s'estiment dépouillés et salis par un livre qui les met en scène par le prisme autofictionnel. Pour Virginie Linhart, passé le choc et l'effroi de voir son texte amputé par voie judiciaire, viennent les interrogations sur l'acte d'écriture autobiographique : y inclure des proches en y apposant son regard et sa vérité est l'ingrédient quasi indispensable pour resituer le "je" dans un contexte, une époque, un mouvement.

Si le livre de Virginie Linhart ouvre de multiples questionnements à ce sujet, en l'occurrence l'impossibilité d'identifier son ex-compagnon, père de sa fille, ou le fait que sa propre mère ait déjà largement exposé sa propre histoire et intimité, le lire sans connaitre le reste de son oeuvre familiale (Le jour où mon père s'est tu et L'effet maternel) constitue parfois un frein à l'intérêt d'Une sale affaire. Il eut été pertinent (peut-être cela sera-t-il le cas dans le futur) que Flammarion réunisse les trois en un seul volume pour suivre d'une traite le cheminement de cette entreprise littéraire dont Une sale affaire sonne comme une conclusion douce-amère.
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Une belle écriture, de très beaux passages, une manière agréable de transmettre les émotions, un récit chronologique des évènements et une question centrale : « à qui appartient l'histoire ? ... de quoi faire : un incontournable !

Cependant, je n'ai pas été séduit peut-être à cause des longueurs (parfois très longues) ou des répétitions (trop nombreuses) et certainement parce que je n'y ai pas trouvé ce que j'imaginais percevoir su sujet.

A retenir toutefois, une belle réflexion sur la liberté d'écrire et sur la création autobiographique au sens large.
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