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EAN : 9782080415851
224 pages
Flammarion (03/01/2024)
3.84/5   34 notes
Résumé :
« Ce livre est le récit d'un procès littéraire et des interrogations qu'il a fait naître en moi. Intentée par ma mère et mon ex-compagnon, la procédure visait à empêcher la parution de mon précédent ouvrage, L'Effet maternel. Depuis le jugement et la publication de L'Effet maternel, quatre ans se sont écoulés. Et je n'ai cessé de m'interroger sur l'écriture autobiographique. A qui appartient l'histoire ? C'est à cette question que tente de répondre Une sale affaire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Selon Philip Roth “quand un écrivain naît dans la famille, c'en est finit de cette famille”, pour Virginie Linhart, au contraire, “c'est l'absence de récit qui tue la famille - celle dont on vient et celle que l'on fabriquera, quelle qu'elle soit”. Mais son récit à elle, les siens ne veulent pas l'entendre, au point de lui intenter un procès afin d'empêcher la publication de son ouvrage: “L'effet maternel”, dont la sortie est alors prévue début 2020.

Dans “Une sale affaire”, Virginie Linhart revient sur ce procès, s'interroge sur ce qui l'a motivé ainsi que sur la coalition improbable de sa mère et de son ex-conjoint, père de son premier enfant, qui l'a abandonnée lorsqu'elle était enceinte et voit d'un mauvais oeil la révélation de sa lâcheté au plus grand nombre... Au motif “d'atteinte à la vie privée”, l'autrice va voir son texte menacé de censure et va devoir préparer sa défense au pied levé. Une mésaventure pour le moins traumatisante, mais qui aura eu le mérite d'apporter la matière nécessaire à ce récit/essai passionnant!

Une sale affaire” est donc étroitement liée au précédent ouvrage de l'autrice: “L'effet maternel”, que je n'avais pas lu et dont malheureusement, COVID aidant, je n'avais pas du tout entendu parler… Peu importe cela dit, il n'est pas nécessaire de l'avoir lu au préalable pour comprendre les enjeux d”Une sale affaire”. Virginie Linhart se charge de résumer et de recontextualiser son récit de façon concise et pertinente.

Descendante de cette génération de soixante-huitards, elle témoigne de ce qu'a été son enfance et celle de tant d'autres, entre ultra-politisation et ultra-sexualisation, libérant la parole d'une génération abîmée par trop de laxisme. Mais, loin de choisir le récit pour laver son linge sale en public, Virginie Linhart offre une réflexion fort intéressante sur l'écriture autobiographique, ce qu'elle implique, ses limites comme ses possibilités avec, en toile de fond, cette question épineuse: “à qui appartient l'histoire”?

Nous plongeant dans les coulisses de la justice française, on découvre par la même occasion quels sont les droits qui protègent les écrivains, comment ceux-ci ont évolué et se sont précisés au fil des cas, où se situe la frontière entre “liberté d'expression” et “atteinte à la vie privée”... Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé le ton distancié employé par l'autrice alors que j'imagine sans peine la difficulté à se relever d'une trahison maternelle aussi infâme. Un ton, qui apporte une certaine limpidité au récit et permet d'ouvrir sa portée en le sortant du cadre de l'intime. Bref, un ouvrage que j'ai trouvé à la fois intelligent et passionnant et qui, à coup sûr, donnera un second souffle à “L'effet maternel”.
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Dans ce livre, l'autrice Virginie Linhart revient sur le procès littéraire que lui a intenté sa mère et son ex-compagnon pour empêcher la parution de son ouvrage L'effet maternel.
Quatre ans après la parution de ce livre, l'auteure s'interroge sur un tel procès, les motivations et à qui appartient l'histoire.
Virginie Linhart retrace les jours avant le procès et pendant l'audience, comment elle a vécu cela.

Avec Une sale affaire, Virginie Linhart a bouclé la boucle. C'est un témoignage sincère où l'autrice revient sur l'impact de l'écriture sur l'ouvrage incriminé, ce qu'il a permis d'extérioriser pour coucher cela sur une page blanche, la relation entre sa mère et son ex-compagnon qui perdure.

Tout comme L'effet maternel, j'ai lu cet ouvrage en quelques heures, de nouveau happé par cette relation entre une fille et sa mère et la mère avec l'ex-compagnon.

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Virginie Linhart est sur le point de voir son ouvrage "L'effet maternel" sortir en librairie lorsque son éditrice lui annonce que sa mère et son ex-compagnon veulent en empêcher la parution...
Voilà un thème et une réflexion extrêmement passionnants. Il existe quantité de romans inspirés d'affaires familiales ou personnelles, impossible alors de ne pas penser aux personnes concernées, touchées de près. Si elles ne peuvent empêcher l'écriture, peuvent-elles, juridiquement, faire interdire la publication d'un ouvrage, du moment qu'il n'y a pas diffamation ? Il a fallu ici que l'auteure se justifie et se défende, trouve un avocat, court dans tout Paris pour obtenir des attestations certifiant que tout ce que contient le livre est de notoriété publique. Sommet d'absurdité : devoir expliquer devant un tribunal sa démarche d'écrivain.
Auteure moi-même, j'ai dans un coin de ma tête le roman de ma propre histoire familiale complexe ; mes parents ne sont plus là pour me le reprocher, cependant il reste des proches que je ne voudrais ni blesser ni heurter. Mais alors, à qui appartient l'histoire ?
Une fine réflexion sur la liberté de création littéraire du genre autobiographique et la subjectivité de la littérature.
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En 2020, Virginie Linhart publiait L'effet maternel. Un livre aux accents féministes, dans lequel, elle racontait quelques moments de sa vie, lorsqu'elle était enfant, mais aussi jeune adulte, elle, la fille d'un père et d'une mère Soixante-huitards, ayant connu l'engagement politique, mais aussi la liberté sexuelle des années 70. Un livre qui connut un certain succès pour cette documentariste de métier, qui s'est fait connaître comme écrivaine en 2008, avec son récit le jour où mon père s'est tu, consacré à Robert Linhart. Un père mais aussi une figure de l'engagement politique des années 70, sociologue, philosophe et auteur du livre L'établi, dans lequel il racontait les quelques mois qu'il a passés comme ouvrier à la chaîne chez Citroën.


Mais, ce que l'on ne savait pas, au moment de la parution de L'Effet maternel, c'est que, quelques mois avant la publication du livre, la mère de Virginie Linhart, ainsi que l'ex-compagnon de l'autrice – père d'un enfant qu'ils ont eu en commun – , simplement appelé E. dans le livre, avaient demandé à ce que des parties du livre soient enlevées, car, selon eux, touchant à leur vie privée. de cette requête, allait découler un procès pour savoir si ce livre allait pouvoir être publié en l'état ou pas. Un procès qui se retrouve être au centre de cette « sale affaire », une étonnante et singulière histoire d'une procédure judiciaire intentée par une mère contre sa fille.


Virginie Linhart a dont décidé de raconter cette « affaire » dans un livre où il sera question, pêle-mêle, de la loi, de la morale, de l'héritage et des relations familiales, et bien sûr la liberté de raconter son histoire personnelle et celles des autres.

Durant près de 200 pages, l'autrice évoque les dessous de ce procès, mais parle aussi d'elle, de sa vie d'aujourd'hui, celle d'une femme, enfant de 68, posant un regard lucide sur sa jeunesse, sur la génération qui l'a précédée, éprise de liberté, d'insouciance, et dont les actes ont impacté à jamais sa vie. Comme dans son précédent livre, elle évoque avec beaucoup de recul les traumatismes vécus, les choses qu'elle a vues et subies, et qui, aujourd'hui continuent d'avoir une résonance sur certains aspects dans sa vie quotidienne.


Malgré la violence que peut représenter le procès opposant une mère et sa fille, Virginie Linhart aborde son récit sans affect particulier, sans rancoeur. Avec la sensibilité qui la caractérise habituellement, elle questionne sur la valeur des récits autobiographiques au regard de la loi, et plus généralement sur la question : « à qui appartient l'histoire ?« . Elle tente avant tout de comprendre plutôt que de juger, citant, à un moment du livre, cette célèbre phrase de Philippe Roth : « Quand un écrivain naît dans une famille, c'en est fini de cette famille ». Pas de bol pour Virginie, dans la sienne, il y en avait au moins deux.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Peu avant la publication de L'effet maternel au printemps 2020, autofiction consacrée à sa mère Nicole Colas-Linhart, Virginie Linhart se trouve assignée en justice par cette dernière et son propre ex-compagnon pour atteinte à la vie privée. Une sale affaire retrace ce choc de l'auteur confronté aux proches qui s'estiment dépouillés et salis par un livre qui les met en scène par le prisme autofictionnel. Pour Virginie Linhart, passé le choc et l'effroi de voir son texte amputé par voie judiciaire, viennent les interrogations sur l'acte d'écriture autobiographique : y inclure des proches en y apposant son regard et sa vérité est l'ingrédient quasi indispensable pour resituer le "je" dans un contexte, une époque, un mouvement.

Si le livre de Virginie Linhart ouvre de multiples questionnements à ce sujet, en l'occurrence l'impossibilité d'identifier son ex-compagnon, père de sa fille, ou le fait que sa propre mère ait déjà largement exposé sa propre histoire et intimité, le lire sans connaitre le reste de son oeuvre familiale (Le jour où mon père s'est tu et L'effet maternel) constitue parfois un frein à l'intérêt d'Une sale affaire. Il eut été pertinent (peut-être cela sera-t-il le cas dans le futur) que Flammarion réunisse les trois en un seul volume pour suivre d'une traite le cheminement de cette entreprise littéraire dont Une sale affaire sonne comme une conclusion douce-amère.
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critiques presse (6)
LaLibreBelgique
14 mars 2024
Début 2020, Virginie Lihnart a subi une procédure en référé visant à supprimer un tiers de "L'effet maternel" (ce qui équivalait à tuer le livre) quelques jours avant sa sortie. Aujourd'hui, elle prend la plume pour livrer le récit de cette expérience sidérante qui, en creux, dessine les contours de la littérature.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
02 février 2024
Dans "Une sale affaire", Virginie Linhart livre le récit d'un procès familial. La mère et l'ancien compagnon de l'autrice l'ont poursuivi en justice au moment de la publication de son précédent ouvrage "L'Effet maternel".
Lire la critique sur le site : Culturebox
SudOuestPresse
02 février 2024
La documentariste revient sur les poursuites engagées par sa mère pour tenter de faire interdire son beau récit familial « L'Effet maternel ». Passionnant.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Bibliobs
09 janvier 2024
En 2020, Virginie Linhart est poursuivie par sa mère et son ex-compagnon. Ils veulent empêcher la parution d’un livre où elle parle d’eux. Quatre ans après, elle raconte ce procès littéraire. Retour sur « une sale affaire ».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
08 janvier 2024
Une sale affaire raconte le procès, gagné par l’autrice, en laissant affleurer une blessure et une colère qui lestent un peu sa sobriété.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
03 janvier 2024
"Une sale affaire" est un texte passionnant, qui expose et décortique un cas d’école qui l’est tout autant. S’y posent les questions de la loi, de la morale, du droit et du devoir, du pouvoir de la littérature, de la mémoire, de la liberté de parler ou des dangers qu’il y a à se taire...
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On écrit pour tenter de répondre aux questions qui nous hantent. On écrit pour comprendre. On écrit parce que c’est la façon qu’on a trouvé de traverser la vie en atténuant la souffrance.
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On écrit pour tenter de répondre aux questions qui nous hantent. On
écrit pour comprendre. On écrit parce que c’est la façon qu’on a trouvé de
traverser la vie en atténuant la souffrance.
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Néanmoins, je sentais que mon effondrement était tel que la chimie n’y suffirait pas : il fallait écrire. Et si je sais que l’écriture ne guérit de rien, je connais, pour l’avoir déjà éprouvée, la forme d’apaisement qu’elle recèle.
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Ma mère ne s'est pas pourvue au fond. Nous l'avions déjà touché.
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