Elle s'efforça de refouler sa colère. Il ne lui paraissait pas correct d'éprouver de tels sentiments de haine à l'égard de sa sœur le jour de l'enterrement.
“en ce qui me concerne, l’écriture a de toute façon atteint son but : écrire contraint à la précision”.
-Frances
(parle d’une introspection par l’écriture, ne pas se mentir à soi même)
Jour après jour je me suis imprégnée de l'atmosphère de ce livre, des personnages, des événements. Au début j'y trouvais quelques longueurs et puis il m'est devenu indispensable d'en poursuivre la lecture chaque soir. Voici quelques jours que je l'ai terminé et dans la journée je pense que je vais en continuer la lecture... cela ne m'est jamais arrivé.
L'écriture de Charlotte Link, que je découvre, m'a attachée aux personnages, à la région du Yorkshire, à la maison, aux événements. Chaque soir je suis entrée dans le monde de ce livre avec délice, m'y installant sans retenue.
Elles formaient un étrange tableau, ces trois femmes dissemblables qu'un caprice du destin avait réunies autour d'une même table.
Mercredi 1er janvier 1997
-(...), c'est grave de ne chercher la responsabilité que chez les autres, parce que c'est comme ça que rien ne change. Quoi que Fernand ait fait, il ne l'a pas fait seul. Il fallait être deux pour ça.Un qui a fait et un qui laisse faire.
Mercredi 1er janvier 1997
Barbara se disait que lorsqu'elle aurait versé toutes les larmes de son corps, elle se rendrait peut-être compte que le destin venait en réalité de lui offrir une formidable chance de se construire une nouvelle vie.
Mercredi 1er janvier 1997
Peut-être qu'il existe des maisons dans lesquelles on ne peut pas être heureux.
Dimanche 29 décembre 1996
Elle a de telles angoisses, elle est habitée depuis toujours par une telle peur qu'elle ne s'est jamais épanouie. j'étais trop jeune pour m'en rendre compte. Pour moi, Laura faisait en quelque sorte partie des meubles. C''est un être sans âge qui avait la tête de quelqu'un qui a vu un fantôme.
Dimanche 29 décembre 1996
Qu'était devenue la haine que m'inspirait ma soeur depuis le jour lointain où notre père lui avait donné le prénom d'une reine ? Elle s'était dissoute dans le néant. Je ne savais plus ce qu'était l'envie. La jalousie s'était retirée dans sa tanière, pour la première fois de ma vie, elle ne me narguait plus. Tout était éteint comme si une vague avait traversé mon corps, emporté tout ce qui m'encombrait et m'avait libérée.
De septembre 1942 à avril 1943
Il faut croire que quand on veut vraiment être aveugle, on le devient. Il y a assurément des choses qu'on n'aime pas voir.
De septembre 1942 à avril 1943