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Citations sur La maison des soeurs (78)

Les mourants criaient.
C'est un cauchemar, se dit Frances, un abominable cauchemar. Dieu tout-puissant, faites que je me réveille !
C'était un cauchemar de sang de pus, d'excréments, de vomissures qui attiraient des nuées de mouches, de pansements noirs et raides de sang séché, de visages hâves vibrant de fièvre, de regards fous d'avoir vu tant d'horreurs, de joues creusées par des barbes naissantes, de mains implorant un peu d'eau, un peu de morphine pour apaiser une douleur intolérable. Et dans la réserve à bois transformée en salle d'opération il y avait les cris du blessé dont le chirurgien épuisé par tant de nuits blanches fouillait le ventre pour en extraire la balle meurtrière.
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Il grimaça un sourire, sortit un étui en argent et le lui tendit, ouvert.
- Tiens, sers-toi. Je constate que les années n'ont pas émoussé ton caractère.
Il lui donna du feu. Elle tira une longue bouffée.
- On passe à côté de trop de choses quand on ne pense qu'à respecter toutes les règles, dit-elle.
Son sourire disparut.
- Parfois, répliqua-t-il, on passe aussi à côté de choses décisives pour l'avenir quand on en prend trop à son aise avec les règles.
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Mais quand on est jeune, souvent on ne sait pas encore pour quoi son cœur bat. On vit dans la peur de passer à côté de quelque chose et, bien qu'on ait toute la vie devant soi, on a l'impression que le temps nous file comme du sable entre les doigts. On croit qu'on ne fera jamais ce qu'on ne fait pas immédiatement.
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- Une femme, mademoiselle, commença-t-il lentement, de par son essence, ses dispositions naturelles, ne raisonne pas politiquement. De ce fait, elle n'est pas non plus en mesure de comprendre l’organisation, les buts et les idées d'un parti. elle voterait sur la foi de vagues émotions, de concepts irrationnels. Je considère qu'il est extraordinairement dangereux de confier pour moitié l'avenir politique d'un pays à des personnes qui n'ont pas la moindre idée de ce dont il s'agit !
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Vivre enfermée dans une lugubre maison de ville, partager un dortoir avec neuf autres filles, et en silence parce qu'il était interdit de parler, lui avait été insupportable. Quand elles sortaient, elles devaient se tenir en rang par deux, elles n'avaient pas le droit de courir - excepté pendant les heures d'éducation sportive -, pas le droit de rire fort, pas le droit de raconter le genre d'histoires un peu lestes que Frances connaissait grâce aux ouvriers de la ferme. Une fois, Mlle Parker, la directrice, l'avait surprise assise en tailleur sur son lit. Hors d'elle, elle avait traité Frances de fille perdue, de dévergondée aux mœurs dissolues, et lui avait prédit le plus sombre des avenirs car une dame qui ne gardait pas toujours les genoux serrés incitait les hommes à d'inavouables pensées, et il était même possible, dans les cas extrêmes, qu'ils en arrivent à passer aux actes.
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- J'ai vu tellement de chevaux mourir... Ils hennissaient. Et ils pleuraient. Je ne savaient pas que les chevaux pleuraient. Ils étaient tombés et ne pouvaient plus se relever. Ils luttaient contre la mort, leurs flancs éventrés, ils se vidaient de leur sang par tellement de blessures... Certains avaient baissé les armes et attendaient la fin sans bouger, les yeux grands ouverts. De temps à autre, leurs naseaux frémissaient un peu plus fort. Il y avait tant de tristesse dans leur expression... Pour moi, ce sont les victimes les plus innocentes de toute cette guerre.
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Puis l'idée, soudain, s'imposa à elle : quatre femmes seules dans une même maison, c'était une situation explosive ; surtout quand un homme surgissait au milieu de de gynécée.
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Jadis, une famille heureuse et bruyante occupait cette demeure perdue dans les landes du Yorkshire, et les vieux murs résonnaient des rires, des cris et des chamailleries des enfants.
Aujourd'hui, une vieille femme craintive et que l'on dit un peu étrange y réside seule au milieu de ses souvenirs... Parfois, quand le besoin d'argent se fait trop pressant, elle loue sa maison, mais c'est toujours avec beaucoup de réticence qu'elle la confie à des inconnus. Quand Barbara et Ralph arrivent à Westhill Farm pour y passer les fêtes de Noël et tenter de recoller les morceaux d'un mariage qui bat de l'aile, une violente tempête de neige s'abat sur la région.
Le couple se retrouve prisonnier de la vieille demeure, sans électricité, sans chauffage, sans téléphone et sans provisions. Le tête-à-tête tourne au naufrage. Alors qu'elle cherche de quoi faire du feu, Barbara découvre par hasard, soigneusement caché sous une latte du parquet, un épais manuscrit. Ce sont les souvenirs de Frances Gray, la femme qui, autrefois, vivait là avec sa sueur. Barbara se plonge avec avidité dans leur lecture.
Tout commence en 1910...
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Elle fut même bien près de céder à l'engouement de certaines pour la jupe-culotte. Au premier coup d’œil, on avait l'impression qu'il s'agissait d'une jupe car le vêtement s'évasait jusqu'au chevilles en grands plis souples, mais dès que la jeune personne marchait, on découvrait qu'il s'agissait en réalité d'un pantalon. Frances était emballée par l'aspect pratique de cette fausse jupe ; toutefois tante Margaret lui en déconseillait vivement l'achat. La jupe-culotte suscitait beaucoup d'émoi et d'agressivité. Récemment, lui raconta Margaret, deux jeunes femmes qui portaient des jupes-culottes avaient été prises à partie par une horde de ménagères en colère qui les avaient injuriées, sous prétexte d'atteinte à la morale et aux bonnes mœurs, et les avaient même rouées de coups.
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Arthur Leigh, que les maux de tête perpétuels de sa femme avaient poussé dans le lit d'une bourgeoise blonde et voluptueuse de Hawes - la moitié du comté le savait et Frances l'apprendrait plus tard elle aussi - , était pour sa part tout à fait à même d'apprécier ce qui chez la gracieuse et pétillante Maureen Lancey de Dublin avait séduit Charles Gray, encore qu'il ne comprît pas, lui non plus, pourquoi Charles n'avait pas opté pour un arrangement identique au sien - et d'usage, même dans les plus grandes familles : épouser une jeune fille de bonne famille à la réputation irréprochable et entretenir parallèlement une liaison amoureuse pour satisfaire les pulsions qu'un homme éprouvait de temps en temps mais qui étaient par trop susceptibles de choquer une respectable épouse. Si l'on couchait volontiers avec des filles du peuple, on ne les épousait jamais. Charles Gray avait beau s'être conduit en homme d'honneur - personne ne le contestait -, il n'en passait pas moins, aux yeux de ses pairs, pour un simple crétin.
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