Pour lui, tout était toujours une question de volonté. Il refusait de croire que, dans la vie, la simple volonté échouait parfois à influencer le cours des choses. Pour lui, les notions de fatalité, de sort, de hasard ou de providence n’existaient pas. Peut-être avait-il raison.
C’était la tendresse que l’on ressentait pour un être avec lequel on avait vécu tellement d’années que l’amour qu’on lui vouait se confondait avec l’amour que l’on portait à sa propre vie.
D'ordinaire, le soleil augmentait encore sa dépression, car il ne faisait que renforcer l'écart existant entre la grisaille de sa vie et la vie au-dehors. Ce dimanche-ci serait aussi long et solitaire que les autres, mais le dimanche suivant serait meilleur.
Deuxième partie. I. Chapitre 6
Elle se demanda si les autres avaient idée du vide qui l'emplissait. Le vide était d'un silence tel qu'il bourdonnait à ses oreilles. Le silence pouvait être si fort que c'en était incroyable. Il lui était déjà arrivé de se boucher les oreilles pour y échapper, et de s'écrouler en gémissant sur sa table de cuisine, affolée devant l'abîme qui s'ouvrait devant elle, noir et froid, et qui était sa vie.
Deuxième partie. I. Chapitre 6
Peut-être était-ce par l'une de ces nuits de printemps chargées de parfum de mille fleurs qu'un monstre comme Robert Jablonski avait été engendré. Peut-être l'un d'eux était-il en train de grandir, encore dissimulé derrière le visage aux joues rondes de l'enfance, mais portant en lui un germe dangereux comme une tumeur qui éclaterait à un moment quelconque en libérant des cellules malignes. A moins que l'un d'eux ne se trouve déjà tapi derrirèe des fenêtres peintes en blanc, comme toutes celles du village, épiant, guettant le moment, telle une bombe à retardement sur le point d'exploser. Car quand ils ne tournaient pas rond, cela ne se voyait pas sur la figure des gens ! Rien, sur la personne de Robert, rien dans ses yeux, dans son sourire, ne révélait sa maladie mentale. c'était un homme sympathique, ouvert et intelligent. Un cauchemar qui ne se démasquait qu'après.
Deuxième partie. I. Chapitre 1
Caroline fait partie des gens, des petits cailloux, petits mais non négligeables, qui ont contribué à ce que mon histoire avec Leona se termine en catastrophe.
Deuxième partie. I. Chapitre 1
Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. Comme chaque jour, son regard tomba sur la forêt, de l'autre côté de l'église. La forêt dans laquelle Anna avait été assassinée. Là-bas aussi, c'était la silence. Ses arbres, eux non plus, ne laissaient filtrer aucun cri.
Première partie. II. Chapitre 4
La maison était silencieuse. Une maison sans voix. Sans même le souvenir de voix quelconques. Lisa ne se rappelait plus le timbre de celle de sa mère. On n'entendait plus non plus celle d'Anna, pas un rire, pas un pleur. Pas de chuchotements, pas de cris. Plus un seul écho de sa voix en suspens entre les murs.
Première partie. II. Chapitre 4
Lisa s'avança vers la fenêtre et regarda dehors. De là, elle pouvait voir la forêt, la forêt où était morte Anna. Les feuilles des arbres étaient secouées par un vent de tempête, tandis que la campagne baignait dans une lumière dorée d'automne.
Première partie. I. Chapitre 5
C'est dans les paisibles villages qu'il se passe les choses les plus terribles, (...).
Première partie. I. Chapitre 4