Le séjour à encorbellement avait vue sur la rue, et la salle à manger disposait d'une ravissante cheminée ancienne et de fenêtres à croisillons entourées de lierre. Le jardin était protégé des regards indiscrets par des haies de haute taille, et, sous le pommier, un banc peint en blanc invitait à la rêverie, quand il faisait chaud.
Première partie. Chapitre 4
Il regarda Leona avec une tendresse qu'il n'avait plus éprouvée pour elle depuis longtemps. C'était la tendresse que l'on ressentait pour un être avec lequel on avait vécu tellement d'années que l'amour qu'on lui vouait se confondait avec l'amour que l'on portait à sa propre vie.
Première partie. I. Chapitre 3
Wolfgang n'acceptait pas l'idée que la vie pût se dérouler selon des règles différentes de celles qu'il avait fixées une fois pour toutes. Si les choses ne fonctionnaient pas conformément à son postulat, c'était parce que la personne n'avait pas agi comme il fallait.
Première partie. I. Chapitre 1
Puis sa raison cessa de faire barrage à ce que voyaient ses yeux. La forme était celle d'une femme. Et si sa position était aussi étrange, c'était parce qu'elle était attachée au tronc. Elle était maintenue à la verticale, la tête pendant sur sa poitrine. Ses vêtements étaient en lambeaux, et il y avait du sang partout. Sur elle; à côté d'elle, devant elle. On l'avait attaché l'arbre et on l'avait véritablement massacrée. Puis on l'avait laissée là, pareille à un épouvantail grotesque, privant à jamais la forêt de son innocence, de sa paix et des ses jeux secrets. Le sang de la jeune femme détruisait définitivement l'illusion que le monde pouvait être bon et la vie facile.
Première partie
Il se leva. Inutile de faire traîner les choses en espérant qu’elles se règlent d’elles-mêmes. Leona avait droit à la vérité. Nicole avait droit à une situation claire et nette. Lui, il avait le droit de vivre sa vie sans trimballer sa mauvaise conscience.
D’ailleurs, il choisissait toujours des femmes plus ou moins fragiles. Des femmes qui n’avaient pas confiance en elles, je pense, ou des femmes qui avaient derrière elle de longues phases de solitude… un peu déprimées, frustrées… Avec sa sollicitude, il les faisait s’épanouir comme des fleurs sous une douce pluie de printemps. C’est seulement plus tard qu’elles s’apercevaient que la pluie devenait de plus en plus forte au fil du temps, jusqu’à ce qu’elle se transforme en orage de grêle.
Cela arrive souvent, effectivement : un criminel, qui ne veut pas être pris, mais qui souffre parce que son besoin de se faire remarquer n’est pas satisfait.
Il est d’une jalousie féroce et d’une possessivité inouïe. Il manque sans doute profondément de confiance en lui, terriblement angoissé par l’idée de la perte. Il veut que la personne qu’il aime lui appartienne corps et âme.
Il ne faut pas perdre de vue que tout peut arriver. Il ne faut pas se mettre à l’écart de la réalité, parce que le réveil n’en est que plus dur.
...je m’étais endormie comme la Belle au bois dormant. Jamais je n’avais imaginé qu’il pourrait m’arriver une chose pareille… être abandonnée… être obligée d’aller voir un avocat… Le mariage était la seule forme de vie commune envisageable pour moi. Et il allait de pair avec la fidélité éternelle, l’amour… et toutes les autres choses importantes.