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EAN : 9782874620829
332 pages
Les Editions de l'Arbre (30/11/-1)
2.88/5   4 notes
Résumé :
Le 29 août 1935 , la puissante voiture Packard que conduit Léopold III sur les berges du lac suisse des Quatre-Cantons fait une terrible embardée , sa passagère est éjectée ; la reine Astrid meurt quelques instants après le choc .
Cette journée ouvre la période la plus troublée de l' Histoire de Belgique : la montée du nazisme , la guerre , l'occupation et la question royale .
Avec talent et audace , Stéphane de Lobkowicz revisite ici l'Histoire et i... >Voir plus
Que lire après La reine Astrid n'est pas morte à Küssnacht...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce roman uchronique, basé donc sur la réécriture de l'Histoire, le 29 août 1935, la reine Astrid des Belges n'est pas morte dans un bête accident de voiture près de Küssnacht en Suisse, mais son époux, le roi Léopold III...

Cette belle jeune reine, une princesse Bernadotte de Suède, est hélas décédée dans cet accident et elle n'avait que 29 ans. Enfant, j'ai entendu ma mère raconter ce drame maintes fois. Elle avait un faible pour cette reine, l'ayant vue de relativement proche, lors d'une visite royale, un an avant, à la maternité de Courtrai, où une de mes soeurs était née.

J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans la lecture de cette uchronie. Comme passionné d'histoire ce n'est évidemment pas cette forme ď'art qui m'attire spécialement. Mais comme les rois Léopold II et III sont indéniablement les plus controversés de notre dynastie, le premier à cause de son aventure coloniale et le second pour son attitude pendant la dernière guerre mondiale : son refus d'accompagner le gouvernement à Londres et sa conviction que sa place était auprès de son peuple. Sa rencontre avec Hitler à Berchtesgaden du 19 novembre 1940, où le souverain a essayé d'obtenir une amélioration du sort de son peuple, mais le Führer s'est montre réticent et rien de bien concret en est sorti. Et le mariage du roi le 11 septembre 1941 avec Lilian Baels, la fille du gouverneur de la Flandre Occidentale, mais qui n'a pas de sang royal ou princier et n'aura qu'une union morganatique, où l'épouse ne sera pas reine. On lui décerne juste le titre de Princesse de Réthy.

Je me suis finalement laissé convaincre par l'argument du bénéfice du doute, mais avec le correctif d'en arrêter tout de suite la lecture si l'auteur remâche des arguments politiques et d'un certain milieu qui ont fait le bonheur des partisans de la question royale de mai 1945 à juillet 1951 et l'abdication de Léopold III, le 16 juillet 1951, en faveur de son fils aîné, le roi Baudouin (1930-1993).

L'auteur, S.A.S. le Prince Stéphane de Lobkowicz est le chef d'une des 10 familles de la plus haute noblesse de Belgique. Il est né à Louvain en 1957, est avocat, a été échevin de la commune bruxelloise d'Uccle et est le père de la plus jeune députée belge, Ariane de Lobkowicz-d'Ursel, 24 ans. Il a écrit 3 autres livres : une biographie du roi Baudouin (en 1994), une histoire illustrée de Belgique pour les jeunes (1999) et un thriller économique "Les cigognes ne se trompent jamais d'adresse" (2014).
C'est la passion de l'auteur pour l'histoire qui a fini de me persuader.

Le problème c'est qu'avec la disparition de Léopold III, le royaume nécessite naturellement un nouveau roi ou un régent ou une régente pendant la minorité de Baudouin, qui n'a que 5 ans et qu'il m'est impossible d'en dire davantage sur la solution Lobkowicz, sans en dire trop pour les futurs lecteurs.

Ce que je peux affirmer c'est que le récit de l'auteur s'inscrit dans une certaine logique politique et constitutionnelle belge et que la tragédie de Küssnacht n'a bien entendu rien changé aux ambitions territoriales démesurées d'un certain Adolf Hitler et l'avènement de la Seconde Guerre mondiale.

Je dois dire que l'auteur a pris très grand soin de bien nous présenter rigoureusement tous les personnages qui ont réellement existé et qu'il respecte tout aussi rigoureusement la Constitution belge de l'époque.
Si les lecteurs non belges seront fascinés par tous ces politiques belges d'antan et les finesses constitutionnelles belges est évidemment moins sûr.

Et bien que le dernier chapitre, de la main de l'historien et romancier Charles de Trazegnies, nous relate (en 7 pages) "les faits tels qu'ils se sont réellement produits et succédés dans le temps", je ne peux qu'avoir des réserves contre la formule du roman uchronique, même s'il est bien rédigé. J'estime, en effet, qu'une telle option littéraire constitue une trop grande épreuve pour notre pauvre mémoire.
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Le prince Stéphane de Lobkowicz réécrit une page importante de l'histoire de Belgique .
En effet , il imagine que ce n'est pas la reine Astrid qui meurt en laissant ses enfants orphelins mais le roi Léopold II lui-même , l'auteur à partir de ce postulat , va refaire l'histoire comme il l'entend .
Les personnages du livre ont réellement vécus mais tous les faits relatés sortent de l'imagination de l'auteur . J'ai lu quelques livres sur cette période terrible de l'histoire de Belgique qui a débouché sur la question royale , avec l'abdication du roi Léopold II en faveur de son fils le futur roi Baudouin , très aimé des Belges , je n'ai pas tellement apprécié ce roman qui m'a semblé se perdre un peu en chemin .
Peut-être que d'autres passionnés d'histoire auront un autre avis , en tout cas je ne le recommande pas à des personnes qui n'ont pas de notion de cette période , au risque de s'embrouiller dans les évènements réels .
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La reine Astrid n'est pas morte à Küssnacht… est un roman d'histoire alternative de Stéphane de Lobkowicz. Publié en 2011, il imagine ce que la Belgique serait devenue si c'était le roi Léopold III, plutôt que sa femme Astrid, qui était décédé lors de l'accident de voiture du couple le 29 août 1935. Un récit amusant et intéressant pour les amateurs d'histoire de Belgique.

Léopold III est une figure historique controversée. Fils d'Albert Ier, le « roi Chevalier » qui s'est illustré en résistant aux Allemands pendant la Première guerre mondiale, il accède au trône en 1934. Suite à l'invasion allemande de mai 1940, il refuse de quitter la Belgique et de suivre le gouvernement en exil. Cette décision sera, entre autres, au coeur de la controverse générée par la « question royale » à la fin de la guerre. Accusé d'avoir trahi la Constitution et d'avoir manqué de patriotisme, il finit par abdiquer en faveur de son fils Baudouin en 1951.

L'originalité de la reine Astrid n'est pas morte à Küssnacht… est de nous faire entrevoir l'impact qu'un autre monarque que Léopold III aurait pu avoir sur la façon dont la Belgique a vécu la Seconde guerre mondiale. Relations avec les Alliés, réaction au mouvement de décolonisation au Congo, participation des soldats belges au débarquement de 1944… L'auteur explore plusieurs aspects intéressants de l'histoire de Belgique au milieu du XXe siècle.

L'humour n'est jamais loin, et les pays voisins ne sont pas épargnés. De Gaulle serait-il parvenu à sortir de l'ombre si le maréchal Pétain avait fait le choix de la Résistance ? Les Alliés du Benelux auraient-ils pu organiser eux-mêmes un débarquement parallèlement aux opérations de Normandie ?

Malgré une image de la royauté un peu trop révérencieuse et des personnages qui manquent parfois de profondeur, la lecture du roman de Stéphane de Lobkowicz est distrayante et stimulante. Mieux vaut toutefois posséder quelques connaissances de base sur l'histoire de Belgique pendant la seconde guerre mondiale pour apprécier l'ingéniosité de l'auteur. L'annexe fournit d'ailleurs quelques informations utiles sur les faits tels qu'ils se sont véritablement déroulés.

J'AI AIMÉ…
* les chapitres courts et l'action bien rythmée. On ne s'ennuie pas : le roman est ponctué de nombreux rebondissements.
* le style, très accessible, même si de Lobkowicz utilise un peu trop d'adjectifs qualificatifs à mon goût. L'utilisation fréquente de mots en italique est aussi un peu déconcertante par endroits.
* [Attention, SPOILER !!] le choix d'imaginer que le pouvoir aurait pu être transféré à une reine (régente), alors que la Belgique n'a connu jusqu'à présent que des monarques de sexe masculin.

J'AURAIS AIMÉ…
* une version un peu moins idéalisée de la monarchie en général et de la personne d'Elisabeth en particulier
* des « méchants » (Hilter, Degrelle) avec un peu plus de profondeur psychologique, au-delà de la caricature
* moins de lieux communs et de stéréotypes, comme par exemple dans la phrase « Comme toutes les femmes, la Reine avait des moments de mal-être physique qu'elle ne songeait pas à dissimuler à son cher Popold » (p. 21).
Lien : https://histfict.fr/?p=4322
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