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EAN : 9782809437089
Panini France (16/10/2013)
2.65/5   10 notes
Résumé :
Dans un monde proche du nôtre, mais où le terrorisme international n’existe pas, nous découvrons Joe, un détective privé tiré des films noirs des années 60. Il est engagé pour retrouver Mike Longshott, un obscur auteur de romans pulp, ayant pour personnage principal un certain Osama Bin Laden. Dans ses romans, l’auteur dépeint un monde proche de celui de Joe, mais où Bin Laden est bien réel… un monde comme le nôtre. Afin de mener à bien sa mission, Joe parcourt la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1998 : deux voitures piégées explosent à proximité des ambassades américaines du Kenya et de la Tanzanie causant ainsi la mort de plus de deux cents personnes. 2005 : quatre bombes explosent dans le métro londonien et font une cinquantaine de morts. 11 septembre 2001 : quatre avions sont détournés et deux vont s'écraser en plein contre les tours du World Trade Center. 3000 morts. Autant d'attentats revendiqués par Al-Quaïda et son leader : Oussama ben Laden. Un nom que l'histoire n'est pas près d'oublier, mais qui a étrangement presque disparu de celle mis en scène par Lavie Tidhar dans « Osama ». Récompensé en 2012 par le World Fantasy Award, le roman de l'auteur israélien nous propose de découvrir une histoire alternative dans laquelle on comprend vite que ces tragiques événements n'ont pas eu lieu. Ou du moins pas tels que nous les avons vécu. Joe, le protagoniste, est toutefois chargé par une mystérieuse jeune femme de retrouver un certain Mike Longshott, auteur d'une série de romans de gare à succès dans lesquels il décrit un monde alternatif devenu la proie des terroristes : le notre. Vous voyez un peu le casse-tête ?

Lavie Tidhar nous propose avec « Osama » un roman à l'ambiance polar noir avec lequel il est tentant d'établir un parallèle avec « Le Maitre du Haut-Château » de Philippe K. Dick. Personnellement le récit m'a beaucoup fait penser à Kafka en ce qui concerne l'atmosphère d'étrangeté voire d'incompréhension qui baigne tout le roman. Nous avons donc un personnage principal qui évolue dans un monde aux contours de plus en plus flous jusqu'à devenir presque méconnaissable et dans lequel il est amené à croiser toute une galerie de personnages plus étranges les uns que les autres (fantômes, âmes ou esprits, on ne sait jamais vraiment) qui errent, tâtonnent, cherchent et apportent davantage de nouvelles interrogations que de réponses. le résultat est très insolite, le lecteur oscillant entre curiosité pour cet univers mystérieux et perplexité. Car à force de trop faire dans le non-dit, l'auteur prend le risque de perdre son lecteur, et c'est justement ce qu'il a fini par m'arriver, d'autant plus que la fin est un peu décevante et laisse un arrière goût d'inachevé.

Je ressors donc de cette lecture avec un sentiment très mitigé et beaucoup de frustration, un peu comme si l'auteur nous avait poser les bases d'une énigme passionnante pour ensuite ne nous entrainer que sur des fausses pistes et au final nous abandonner sans la réponse. Une expérience à tenter malgré tout aux lecteurs désireux de découvrir un roman original et sortant des sentiers battus.
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Roman noir et uchronie...

Lavie Tidhar est un auteur israélien de plusieurs romans, dont Osama est pour l'instant le seul à avoir été traduit en français. Ce récit d'histoire alternative a été élu meilleur roman au World Fantasy Award. Osama renvoie bien sûr à Oussama Bin Laden, sauf que dans ce monde-ci, il n'est pas un dangereux terroriste…

À la poursuite de Mike Longshott

Difficile de rester indifférent lorsque l'on se retrouve avec Osama entre les mains, et ceci pour deux raisons. Tout d'abord, c'est un bel objet, à la couverture magnifique et mystérieuse. L'intérieur est également soigné : des doubles pages noires agrémentées d'un nuage de fumée annoncent les différentes parties du roman. Autre point très important : l'histoire, très alléchante. Notre héros s'appelle Joe, il est détective privé. Une femme fait soudain irruption dans sa vie pour lui confier une mission : il doit retrouver Mike Longshott, auteur d'une série de romans intitulée Oussama, justice sommaire. Il commence par se rendre à Paris, où il espère en apprendre plus sur l'écrivain au sein de la micro maison d'édition, Medusa Press. À défaut d'en apprendre beaucoup, il va se retrouver sur le chemin de dangereux agents secrets américains. Il va alors étendre ses recherches au monde entier et voyager par Londres, New York, ou encore Kaboul.

Dans ce monde donc, Oussama n'est qu'un personnage de fiction – avec des fans qui organisent à New York un « Oussamacon » avec plein de produits dérivés à vendre ! -, ce qui créé une tension particulière pour le lecteur, d'autant plus que des passages d'Oussama, justice sommaire relatant les exploits des kamikazes, alternent avec la narration. On se doute que Joe s'engage dans une aventure hautement dangereuse. Mais ce qu'on était loin d'imaginer, c'est qu'il allait se retrouver dans une enquête aux frontières du rêve…

L' « Oussamavers »

Le monde d'Osama est semblable au nôtre, tout en étant légèrement différent. Paris ressemble bien à la grande ville que l'on connaît, mais avec un petit côté vieillot. À Londres, Joe a lui-même l'impression d' « évoluer dans un roman de SF ». À plusieurs reprises dans le roman, notre héros a l'impression que le temps s'est figé, et qu'il ne sait pas vraiment où il va… comme s'il n'était plus le maître de son destin… Des rencontres, souvent dangereuses, lui tombent dessus et il suit la direction que des inconnus lui indiquent sans savoir où ça va le mener. Que sont ces « Indistincts » ? Quel est le rôle de l'opium dans son enquête ? L'étrangeté frôle l'absurde dans les échanges qu'il a avec ses indicateurs : les dialogues sont faits de phrases sibyllines sur l'existence, qui n'ont pas grand rapport avec l'enquête, et qui, foncièrement, ne veulent rien dire. le charme de ce côté brumeux devient un peu lassant et nous embrouille.

La réalité s'amoindrit et on finit par se retrouver en plein film noir – avec un réalisateur qui aurait pris pas mal de drogue ! L'importance du cinéma pour Lavie Tidhar était déjà évidente. Les descriptions de certains lieux se font souvent en longs travellings et il fait de nombreuses références aux films disparus de Tod Browning : « London After Midnight », « Over the Rainbow » deviennent des titres de chapitres. Et puis l'intrigue se fond littéralement dans un vieux film muet que regardent Joe et la tenancière du bar l'Edwin Drood : leur dialogue se transforme en répliques du film avec des indications de scène.

Tout dans ce roman tourne autour de la perte : les films de Tod Browning disparus dans un incendie, les renvois au Mystère d'Edwin Drood, Mike Longshott évaporé et bien sûr la longue errance de notre détective complètement paumé… En suivant les traces du héros, le lecteur, lui aussi, se perd. On accepte les indices énormes que la chance met sur la route de Joe – tomber sur le quidam qui pourra le renseigner, deviner le prénom de la personne à retrouver alors qu'il n'a que la première lettre… – mais on n'avance pas pour autant. On erre avec Joe, jusqu'au dénouement final, frustrant mais en accord avec le reste du roman. Certes, Osama est différent, original, possède un univers fort, envoûtant, mais il n'y a que ça. Finalement, l'intrigue de départ n'est pas exploitée, vu que l'on passe notre temps à nous balader de ville en ville, sans qu'il n'y ait trop d'action, sans qu'on nous donne trop d'explications non plus… Une belle esbroufe, en somme… qui a été élue meilleur roman au Word Fantasy Award !
Lien : http://www.actusf.com/spip/O..
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En Résumé : Osama est un roman déroutant, déboussolant, qui au final m'a fait passer un bon moment de lecture, mais qui, clairement, ne devrait pas plaire à tout le monde. Ici l'auteur reprend un peu le principe de l'uchronie que Dick se servait dans le Maître du Haut Château, c'est-à-dire un récit qui ne repose pas sur l'intrigue, qui en soit importe peu, mais sur tout ce qu'il y a autour. L'auteur pousse alors le lecteur à la réflexion sur énormément de sujet que ce soit sur le terrorisme ou encore l'identitaire. J'ai trouvé l'ensemble vraiment efficace et prenant le tout porté aussi par une ambiance de polar noir réussi et avec une ironie mordante. La plume de l'auteur se révèle assez poétique et porte de façon fascinante le récit à travers ses chemins tortueux et ses non-dits. Je lui reproche juste de perdre un peu de son intérêt vers la fin et d'offrir une conclusion frustrant qui en fait trop et pas assez. Je lirai d'autres récits de l'auteur.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Abandonné, décevant ! Je m'attendais à tout autre chose... séduite par la présentation de ce livre, je croyais faire une découverte, mais je n'y ai malheureusement trouvé aucun intérêt. Pour plus de détails je vous suggère de vous reporter à la critique de Myrtle qui reflète très bien mon sentiment.
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Joe est détective privé à Vientiane au Laos. Il aime lire les aventures d'Oussama Ben Laden, Justice sommaire, des romans de série B décrivant de façon très réaliste des guerres qui n'existent pas, des attentats sanglants dans un monde presque identique au sien. Un jour, une femme lui demande de retrouver Mike Longshott, l'auteur de ces romans mystérieux…
Osama est un roman qui prend place dans un monde parallèle au notre, un monde où les ordinateurs et le terrorisme n'existe pas. Mais il doit exister une passerelle entre ce monde et le notre car une police est chargée de surveiller les réfugies.
Si le point de départ de ce roman était alléchant, le résultat est plutôt décevant et le propos nébuleux. le héros ne comprend pas ce qui lui arrive et le lecteur est aussi perdu que lui. Peu d'action, beaucoup d'atermoiement. On a l'impression de vivre un rêve limite cauchemardeux.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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critiques presse (1)
Elbakin.net
21 octobre 2013
Au-delà de son caractère surprenant et de sa catégorisation floue — ce qui colle bien au roman après tout ! — Osama représente une lecture délicieusement étrange.
Un voyage intime à part, aux interludes saisissants.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vous n'êtes pas un combattant ennemi, vous êtes un terroriste. Vous n'êtes le soldat d'aucune guerre. Vous êtes un terroriste... Nous ne traitons pas avec les terroristes. Nous les poursuivons un à un et nous les livrons à la justice.
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Joe poussa un soupir et posa son livre sur la table basse en bambou. Près du livre, il y avait une petite tasse en porcelaine de Chine contenant un café serré des montagnes laotiennes. Le jeune homme y avait sans doute ajouté trop de sucre, mais c'était comme ça qu'il l'aimait. À côté de la tasse, deux mégots traînaient dans un cendrier, et un Zippo tout simple sur un paquet de cigarettes. Comme chaque matin, Joe était venu passer un moment dans le petit café situé en face du parking du marché Talat Sao, au centre-ville. Il regardait passer les filles, de l'autre côté des baies vitrées.
Le livre, une édition de poche, avait beaucoup vécu. Sur sa couverture aux couleurs tapageuses étaient représentés un immeuble presque effondré, une rue africaine poussiéreuse, des gens fuyant une explosion.
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En été, quand le soleil inonde les rues de Vientiane, tout devient translucide : les murs, les gens… Des flaques de lumière se forment au coin des rues ; dès qu’un scooter les traverse, elles éclaboussent de soleil les devantures des boutiques ou l’eau des canaux qui sillonnent la ville vers le Mékong. Le soleil barbouille les chemises d’auréoles de sueur, oblige les chiens à se cacher à l’ombre des voitures en stationnement… Des vendeurs ambulants parcourent les rues avec nonchalance, chargés de fruits, de brochettes de porc mariné, de paniers de bambou. La ville entière semble faire une pause, la peau luisante, en attendant les pluies qui vont lui apporter un peu de fraîcheur.
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Video de Lavie Tidhar (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lavie Tidhar
Interview de Lavie Tidhar au sujet d'Aucune terre n'est promise (Label Mu) à l'occasion des Imaginales 2021. Interprétariat : Lionel Davoust
Aucune terre n'est promise a reçu le Prix Planète SF des blogueurs 2021 et le Prix Actusf de l'uchronie 2021.
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