Les adultes de ma famille - ma mère, mes tantes, grand-père - sont obsédés par l'idée d'accumulation. Celui ou celle qui meurt avec le plus d'objets autour de lui a gagné.
Je prouverai ma force à ceux qui me croient malade.
Je prouverai mon courage à ceux qui me croient faible.
Ne jamais se plaindre. Ne jamais se justifier. Pas de scandale.
Moi, Gat, Johnny et moi.
Nous étions ensemble, cet été.
Mais sans l'être vraiment.
Oui et non.
[...]
Ils m'ont dit qu'ils m'aimaient.
Je l'ai senti dans le baiser de Gat.
Dans le rire de Johnny.
Mirren l'a même crié face à l'océan.
Je crois que c'est pour ça qu'ils sont revenus.
J'avais besoin d'eux.
La vie paraît si belle, ce jour-là.
Nous les Menteurs ensemble, tous les quatre, comme on l'a toujours été.
Comme on le sera toujours.
Peu importe ce qui arrivera quand nous irons à la fac, que nous deviendrons adultes et ferons chacun notre vie ; peu importe si Gat et moi finissons ensemble ou non. Peu importe l'endroit où nous irons, nous nous retrouverons toujours sur le toit de Cuddledown pour contempler la mer.
Cette île nous appartient. Ici, d'une certaine manière, nous resterons éternellement jeunes.
Moi, Johnny, Mirren et Gat. Gat, Mirren, Johnny et moi. Notre famille nous a surnommés les Menteurs, et c’est sans doute bien mérité. Nous avons à peu près le même âge et nos anniversaires tombent tous à l’automne. Chaque été ou presque passé ensemble sur l’île, nous y avons semé la pagaille.
Bref, quand grand-pere a annoncé qu'il comptait léguer sa fortune à Harvard pour faire construire une résidence universitaire et qu'il nous a demandé notre avis, ce n'était pas du tout pour partager ses projets avec sa famille.
C'était une menace.
La famille Sinclair est aux yeux du patriarche, la famille idéale. Ils sont tous beaux, grands, blonds, et riches. Ils sont fiers et orgueilleux. Des petits-enfants viendront agrandir ce monde parfait, ces jeunes cousins se retrouveront chaque été sur l’île de Beechwood, leur île. Un été, Gat qui ne fait pas parti de leur monde, rejoindra ce magnifique trio. Gat, est Indien, il est différent, mais il saura se faire admettre par ces jeunes enfants qui ne ressemblent en rien à leurs parents. Ils grandiront, ils passeront été après été à refaire le monde, ils créeront « leur monde ». A l’été de leur quinze ans, ils se rebelleront, ils refuseront encore une fois que la vie des adultes ne soit gérer que par l’argent, l’intérêt et la jalousie. A l’été de ses dix-sept ans, Cadence reviendra sur l’île, elle est amnésique depuis deux ans. Que s’est-il passé, pourquoi souffre-t-elle de violents maux de tête ? Pourquoi personne ne veut l’aider à recouvrer la mémoire ? Tant de questions qui ne trouveront que le silence en réponse. Mais petit à petit, …, est l’horreur l’a frappera de plein fouet.
Un magnifique roman qui ne laissera pas les grands ados indifférents, l’écriture est fluide, on suit sans difficulté l’histoire de Cadence, un peu comme si on était spectateur de ce que vivent ces jeunes ados.
J'étais blonde autrefois, mais à présent j'ai les cheveux noirs.
J'étais forte autrefois, mais à présent je suis vulnérable.
J'étais jolie autrefois, mais à présent j'ai l'air maladif.
Il est vrai que je souffre de migraines depuis mon accident.
Il est vrai que je ne peux pas souffrir les imbéciles.
J'aime jouer sur les mots. Vous voyez ? "Souffrir" de migraines.
Ne pas pouvoir "souffrir" les imbéciles. Le mot signifie presque la même chose dans les deux phrases, mais pas tout à fait.
Souffrir.
On serait tenté d'y voir un synonyme d'endurer, mais ce n'est pas vraiment exact.
Ma migraine m'apparaît comme une vieille sorcière ratatinée triturant de ses doigts cruels la chair à vif de mon cerveau. Elle titille mes nerfs, sonde l'intérieur de mon crâne pour voir si elle peut s'y installer. Si elle emménage, je suis bonne pour rester alitée pendant un jour ou deux.