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EAN : 9782075178389
352 pages
Gallimard Jeunesse (08/06/2023)
3.87/5   198 notes
Résumé :
Les Sinclair passent tous leurs étés sur Beechwood, leur île privée. Cet été-là donne naissance à un secret qui continue de hanter la famille même après de longues années et le passage des générations. Les Sinclair montrent qu'ils ont toujours été des menteurs. Préquel de Nous, les menteurs.
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 198 notes
Pour ceux qui ont lu l'excellent « Nous, les menteurs », voici la suite très attendue, ou plutôt le préquel, « Famille de menteurs ». Dans ce nouveau roman, E. Lockhart revient nous parler de la famille Sinclair, cette famille si parfaite en apparence : chez les Sinclair, on est tous beaux, sportifs, blonds. Tous ont un caractère affirmé, tous sont sûrs d'eux, à l'aise financièrement, tous sont respectés et admirés. Et bien sûr, tout ceci n'est qu'un façade qui cache de nombreuses lézardes…

Dans « Famille de menteurs », nous retrouvons une nouvelle génération avec un bon en arrière dans le temps. Cette fois-ci, c'est Caroline Taft Sinclair, la mère de Johnny, qui est la narratrice. Elle revient sur ses années de jeunesse et plus particulièrement sur une année marquante, celle de ses 17 ans, en 1987. Cet été là, comme chaque année, la famille Sinclair se réunit sur son île privée, Beechwood Island : Harris, le père, Tipper, la mère, Carrie, Penny et Bess, leurs trois filles. L'été précédent, la benjamine Rosemary, 10 ans, s'est noyée. Mais de ce drame, personne n'en parle car chez les Sinclair, on ne montre pas ses émotions, on va de l'avant, toujours. Carrie a énormément de mal à supporter ce fait. Il lui semble que tout le monde oublie sa petite-soeur. L'arrivée de son oncle Dean avec ses cousins va lui changer les idées . En effet, Yardley, sa cousine, a proposé à son petit-ami et deux de ses amis de venir passer l'été à Beechwood Island. Pour Carrie, c'est l'heure du premier amour.

C'est avec une réelle curiosité que je me suis lancé dans la lecture de « Famille de menteurs » car « Nous les menteurs » avait été un véritable coup de coeur. L'auteure, comme dans le précédent livre, prend le temps de nous décrire des personnages beaucoup plus complexes et sombres qu'ils n'y paraissent. Carrie est le personnage principal autour duquel vont graviter ses parents, ses soeurs, les copains. Tout en découvrant des secrets qui la concernent, elle va également découvrir les histoires de chacun. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le vernis craque pour un certain nombre d'entre eux. La thématique principale de ce roman reste donc bien sûr les mensonges qui empoisonnent et détruisent la vie des membres de cette famille mais l'auteure a également voulu développer un aspect thriller qui apporte une bonne touche de suspense au récit. Malheureusement, après avoir lu « Nous, les menteurs », la surprise de la découverte n'était pas au rendez-vous et la magie si particulière du premier opus n'a pas fonctionné à nouveau. Qu'il s'agisse de la description du quotidien de cette famille bling-bling dysfonctionnelle ou des aspects fantastiques et dramatiques, j'ai eu l'impression parfois d'un remake moins réussi que l'original (comme tous les remakes).
Cela reste tout de même une bonne lecture car la famille Sinclair, c'est une famille qu'on n'oublie pas.
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caroline Lennox Taft Sinclair dite Carrie raconte au fantôme de son fils Johnny mort dans l'incendie de la maison familiale dans le roman Nous les menteurs, l'année de ses dix-sept ans et son été si particulier dans le domaine familial sur l'île de Beechwood. L'année précédente, sa petite soeur Rosemary s'est noyée, elle avait dix ans mais dans la famille Sinclair, personne ne doit se plaindre ni s'apitoyer. Les trois soeurs, Carrie, Penny et Bess suivent leurs études sur le campus de North Forest Academy et rentrent parfois chez leurs parents à Boston dans leur maison cossue. Leur père, Harris, a fait fortune dans l'édition et il s'est surtout marié avec Tipper issue d'une riche famille du Sud ayant exploité des esclaves. Cet été-là, le petit frère du patriarche, Dean Sinclair vient passer l'été à Beechwood avec ses enfants Yardley et Thomas. Yardley est accompagnée de son amoureux, George et deux de ses amis, Major et Lawrence Pfefferman dit Pfeff. Carrie est émoustillée par cette irruption de jeunes hommes et entame une relation avec Pfeff.


Nous retrouvons dans ce thriller haletant tout le talent de E. Lockhart. Il y a tout d'abord le jeu machiavélique de la narration, l'histoire est racontée a posteriori par l'une des quatre soeurs, Carrie devenue adulte, nous savons qu'elle a grandi dans une famille dans laquelle les apparences sont essentielles et le mensonge une seconde nature ; néanmoins, nous nous laissons prendre par son récit et nous oublions trop vite qu'elle se souvient, que sa mémoire est partielle, partiale, qu'elle ment et qu'elle nous manipule. Ce jeu vertigineux rend les frontières du roman particulièrement floues.

E. Lockhart reprend par ailleurs tous les motifs du teen novel, l'adolescence, l'illusion de l'infaillibilité des parents, la découverte de l'amour et l'irruption des pulsions sexuelles. Ici, les scènes du désir amoureux sont admirablement décrites avec le vertige de la découverte du corps des garçons, le frisson des peaux qui se frôlent, se touchent et se caressent.

Au-delà, E. Lockhart nous plonge à nouveau dans les tourments des histoires familiales, de l'hypocrisie du monde adulte et des mensonges. le drame apparaît inévitable, la figure du jeune homme solaire cache nécessairement une part sombre ; il est égoïste, jouisseur, amoral et c'est cette tension qui crée tout le suspense du roman, l'héroïne est irrésistiblement attirée quand bien même elle se perd.
La publication de ce prequel intervient juste après le phénomène TikTok autour de Nous les menteurs et l'explosion des ventes huit ans après sa sortie en librairie. Un phénomène passionnant à observer.

Emily Jenkins est née le 13 septembre 1967 à New York. Elle a grandi à Cambridge dans le Massachusetts et Seattle dans l'état de Washington ; elle est allée à l'université de Vassar et à l'école doctorale de Columbia : elle a en effet un doctorat de littérature anglaise et s'est particulièrement intéressée au roman britannique du dix-neuvième siècle. Elle utilise comme nom de plume, E. Lockhart, E. signifiant Emily mais son père l'appelait E.. Elle vit actuellement dans la région de New York. À huit ans, elle a écrit deux ou trois romans mais elle s'est ensuite passionnée pour le théâtre et voulait être actrice puis elle a voulu devenir professeur de littérature. Elle a réellement commencé à écrire de manière créative à l'âge de 22 ans mais n'a été publiée que plusieurs années plus tard.
Aux Etats-Unis d'Amérique, elle a publié The Boyfriend List en 2005, Fly on the Wall en 2006, The Boy Book en 2006, Dramarama en 2007, The Disreputable History of Frankie Landau-Banks en 2008, How To Be Bad en 2008, The Treasure Map of Boys en 2009, Real Live Boyfriends en 2010, We Were Liars en 2014, Genuine Fraud en 2017, Again Again en 2020 et Whistle en 2021.
Avec Whistle, E. Lockhart a été associée à DC Comics pour créer un super-héros de Gotham City. Avec Genuine Fraud, E. Lockhart avait depuis longtemps l'idée de raconter une histoire à l'envers, elle a choisi l'histoire des origines d'un personnage anti-héros et ainsi remonter dans le temps pour comprendre comment une personne pourrait devenir un monstre. Genuine Fraud est un hommage au talentueux M. Ripley de Patricia Highsmith et la scène dans le bateau est une sorte de citation faisant délibérément écho à la scène du roman de Patricia Highsmith mais le roman est aussi un hommage aux comics de super-héros et notamment à L'Incroyable Hulk car Hulk est un personnage dont le pouvoir est inextricablement lié à sa rage, ce qui en fait un pouvoir honteux). Et évidemment aussi aux histoires d'orphelins victoriens, et notamment à Charles Dickens et à son roman Les grandes espérances.
Avec The Boyfriend List, E. Lockhart en a eu l'idée quand elle triait une boîte de vieux annuaires de lycée pour lesquels elle était chargée de la colonne d'humour et administrait les sondages et elle a alors pensé : “Où est ce petit carnet où j'ai noté tous les garçons que j'ai embrassés ?”.
E. Lockhart pense que la littérature populaire et la littérature de divertissement deviennent souvent canonisées au fil du temps. Les films d'Hitchcock sont désormais diffusés en classe d'histoire du cinéma. Les pièces de Shakespeare sont enseignées à l'école. Les romans de Dickens, de même. Tous ces divertissements étaient légers à leur époque. Elle a la chance de s'être inscrite dans l'essor de la littérature pour jeunes adultes. Cette catégorie de fiction - YA - n'existait même pas avant les années 1950 et le récent boom des livres n'a commencé qu'au début des années 2000. Les adolescents ont plus à lire maintenant qu'ils n'en ont jamais eu auparavant - plus de livres écrits sur l'expérience des adolescents et avec un public adolescent à l'esprit. Maintenant, les adultes lisent aussi ces livres. le roman YA change et se développe sous nos yeux.

En France, Casterman publie successivement Journal d'une allumeuse puis La fabuleuse histoire de la mouche dans le vestiaire des garçons en 2006, le grand livre des garçons en 2008. le Journal d'une allumeuse est réédité en 2010 en deux tomes sous les titres, Journal d'une allumeuse et le retour de l'allumeuse puis en 2012, la série démarre avec un premier tome, le journal de Ruby Oliver : pas très rond dans ma tête mais il faut attendre 2013 pour une réédition de trois tomes, le journal de Ruby Oliver, volume 1 L'amour avec un grand Z, volume 2 L'art de perdre les pédales, volume 3 Un grand moment de solitude. Casterman tente une réédition également en 2017 avec Un truc truc comme un biscuit craquant, volume 1 sans publier les tomes suivants. Gallimard jeunesse publie en 2015, Nous, les menteurs, en 2018, Alabaster & moi, et Trouble vérité.






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N'ai pas lu le "succès" du premier. Mais je n'ai pas eu l'impression de manquer d'informations pour comprendre celui-ci. Je me suis pourtant interrogé sur le classement "jeunesse"... Il ne me semble pas spécifiquement destiné à un public particulier. Bien que les atermoiements sentimentalo-sexuels des uns et des autres jeunes ados petits-bourgeois semblent viser le public étasunien en rapport.
Cela se laisse lire comme un honnête polar. On pourrait en faire une série de plateforme.
J'avoue ne pas aimer les "narrations volontairement fausses" même si elles se justifient lorsque le narrateur est un personnage et donc nous expose sa vision. Vision qui est nécessairement subjective mais ici qui est carrément une tromperie. Discutable.
Les personnages? Je n'ai personnellement éprouvé aucune empathie pour aucun d'entre eux ce qui rend la lecture distante, non émotionnelle.
Mais le scénario (une fois acceptées les versions successives) tient la route et les pièces du puzzle policier se mettent en place sans problème.
Un bon divertissement de détente.

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Famille de menteurs
Auteur : E Lockhart
Edition :

Résumé : Après le drame dans Nous les menteurs on retrouve de nouveau la famille Sinclair sur son ile privée. Et tandis que Carrie parle au fantôme de son fils on découvre la genèse d'une histoire familiale plus sombre qu'il n'y paraît…

:)

Six ans après avoir quitté les Sinclair nous voilà de retour sur l'île privée familiale. Carrie, un verre à la main, discute avec son fils décédé et revient sur l'été qui bouleversa sa vie des décennies plus tôt. Une plongée dans laquelle l'écriture incroyablement fluide de l'auteur nous embarque sans difficulté.

C'est une des qualités principales de ce roman : l'écriture est vraiment très belle, la plume se lit sans difficultés et on ne saurait s'arrêter avant la fin. Ce qui est suffisamment rare pour le notifier dans le cas d'une traduction.

On retrouve des principes qui ont fonctionné dans le tome original : les fantômes, les retournements de situation etc … Sans adopter le même secret que précédemment et c'est touchant et bien pensé.
Mais le véritable point fort ce sont les personnages. le cercle est bien plus réduit que dans l'histoire principal et cela rend l'identification beaucoup plus aisé. On rentre dans l'intimité et le ressenti de chacun des personnages par le biais de Carrie et de son interprétation tantôt touchante tantôt biaisée tantôt enfumée par les médicaments. Les sentiments et sensations sont très présents et plus intéressants parfois que l'histoire en elle-même. C'est le quotidien d'une famille déchirée et recousue à vif qui nous est dépeint au fil des pages. J'ai été touché par la violence des propos sur la nécessité quasiment génétique des enfants à s'intégrer autant physiquement que psychiquement dans le moule des parents et des conséquences que cela implique. On voit l'évolution des soeurs Sinclair mais aussi d'une certaine manière leur déchéance et c'est vraiment prenant tant cela paraît inéluctable. On retrouve la maitrise de Lockhart concernant le thriller, le suspens et les ambiances en demie teinte..

Le décor de rêve et l'atmosphère estival sont prenantes et nous dépayse totalement. Il est aussi question de sujets plus légers : comme la découverte de soi, les premiers amours, la sororité, la chasse aux citrons, la vie d'une famille aisée le temps d'un été.

En tant que lecteur on ne parvient pas à anticiper les évènements avant d'être mis devant le fait accompli et c'est très agréable. J'ai particulièrement été touchée par l'épisode de la planche et le personnage du père qui se révèle être l'un des piliers du roman.

:(

Je ne vais pas mentir c'est un excellent roman néanmoins je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de Nous les menteurs. Dans l'histoire originale on était mené par le bout du nez jusqu'à la fin qui nous déchirait les tripes. Ici on s'attend à quelque chose qui finalement ne viendra jamais la tension étant plus dans les propos et la longueur que dans l'achèvement.
Il n'est jamais fait mention des évènements de l'histoire principale bien que la narration de ce préquel se déroule après ces derniers. J'ai trouvé cela assez dommage dans la mesure où c'est un roman sorti il y a plus de dix ans et que cela aurait pu être intéressant d'avoir une page de garde relatant sommairement les évènements antérieurs. Cela permettrait à un lecteur qui n'a jamais lu Nous les menteurs de lire ce roman indépendamment. Car les références sont si peu nombreuses que l'on peut sans soucis comprendre l'histoire telle quelle.

Je n'ai pas non plus particulièrement accroché avec le côté très romance adolescence et ses tourments de je t'aime moi - non plus - en plus tu préfères ma soeur qui est plus belle que moi- ce sont tous des c**. Que j'ai trouvé très puéril en comparaison du reste du roman.

En somme c'est vraiment une pépite de la littérature jeunesse / jeune adulte / suspens mais ce n'est pas un exceptionnel préquel au roman initial.
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J'avais lu il y a longtemps « Nous les menteurs » et avant de lire ce préquel j'ai relu ce roman pour faire une petite piqure de rappel.
J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à retrouver la plume de E. Lockhart. L'auteure sait nous maintenir en haleine avec ses histoires. Elle manie le suspens comme personne.
Dès les premières pages elle nous transporte dans son univers et nous plonge dans l'ambiance mystérieuse et envoutante de l'ile de « Beechwood Island ». On retrouve avec plaisir Carrie, Penny et Bess et on en apprend plus sur l'histoire de cette famille pas comme les autres.
Enfin bref, un très bon moment de lecture.
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critiques presse (2)
Ricochet
06 septembre 2023
Le plaisir du lecteur seraient presque de l'ordre du voyeurisme, si l'écriture et l'ampleur narrative n'étaient pas au rendez-vous, classant le roman dans la catégorie des psychodrames de haute volée. On adore.
Lire la critique sur le site : Ricochet
MadmoizellePresse
09 juin 2023
L’autrice y raconte les événements survenus dans différentes générations d’une famille de la haute société à l’allure parfaite, les Sinclair, qui se retrouve chaque année sur une île privée sur laquelle se sont déroulés des drames…
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, c'est facile de nous distinguer.
Bess (Elizabeth Jane Taft Sinclair) a quatorze ans, passe son temps à nous suivre, Penny et moi. C'est une travailleuse, celle qui fait tout pour plaire, la martyre. Elle cuisine avec notre mère, elle prépare de la crème glacée et des tartes. Elle classe ses gloss par couleur en alignant les tubes sur le joli plateau de sa commode. Elle trie ses chemisiers et ses pulls par teinte.
Bess a de l'acné sur le front. Elle est incapable de laisser ses boutons tranquilles et se met tout le temps des crèmes, des toniques, du désinfectant et de l'anticerne. Elle veut se débarrasser de son acné, elle veut en venir à bout. Sur ce point, elle est comme notre père : elle a assimilé son éthique professionnelle et la fierté qu'il en tire, mais aussi son indignation quand l'effort n'est pas clairement récompensé. Bess est un imprimé liberty, un pot de crayons bien taillés, un agenda tenu d'une écriture soignée. Elle n'est pas toujours agréable, loin de là. Mais elle est toujours bien comme il faut.
Penny (Penelope Mirren Taft Sinclair), si égoïste soit-elle, a une remarquable capacité à se faire aimer de tous. Les gens rêvent de l'approcher. C'est la beauté de la famille, celle qu'on remarque sur les photos. Quand grandma M était encore en vie, elle avait pour habitude de souligner la présence magnétique de Penny. « Quelle splendeur », disait-elle souvent en la prenant à part pour lui glisser des bonbons au caramel. Elle me qualifiait de « bonne petite fille » et Bess de « petite main ».
Si j'ai des cheveux de la couleur du beurre et Bess du soleil d'un matin de printemps, ceux de Penny sont plutôt crème. Elle a seize ans et elle est aussi fine qu'un lévrier. Elle se donne à fond quand elle en a envie. Mais elle ne travaille jamais à fond. Elle aime les belles choses. Les gens qu'elle méprise, elle les méprise avec une haine inflexible.
Penny aime l'ordre, mais pas comme Bess. Elle veut toujours que tout se passe en douceur, sans conflit. « Sois normale », m'ordonne-t-elle. Autrement dit : pas de colère, pas de vagues, fais comme si tout allait bien. Penny n'aime pas le trouble ni l'agitation. Dans ce cas, elle devient froide et silencieuse, ce qui la protège des émotions. Pour résumer, elle préfère toujours une apparence lisse et sans aspérités.
Moi, je suis une athlète et accro aux narcotiques. Meneuse et chouineuse.
Vue de l'extérieur, j'ai les yeux gris, les cheveux blonds, une mâchoire bien dessinée et une bouche remplie de bagues. J'ai le teint clair et les joues roses. Je suis un peu plus grande que mes sœurs, et beaucoup plus que la plupart des garçons de mon âge. J'ai la démarche assurée et la carrure solide d'une excellente joueuse de softball. Je suis capable de faire face à une foule avec un grand sourire et je règle toujours les problèmes de mes sœurs. Ça, ce sont les qualités que tout le monde peut voir.
Mais à l'intérieur, je ne suis qu'eau de mer, bois tordu et clous rouillés. pg 52 & 53
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J'étais là pour mes sœurs, mais nous avons affronté chacune de notre côté nos émotions à la mort de Rosemary. Dans la famille Sinclair : On garde la tête haute. On fait de son mieux. On est tourné vers l'avenir. Ce sont les devises de Harris, mais aussi de Tipper.
Nous n'avons jamais appris à faire notre deuil, à dire notre colère, à exprimer nos pensées à voix haute. Au contraire, nous avons excellé dans le silence, les petits gestes polis, la navigation à voile, la confection de sandwichs. Nous parlons de littérature avec fougue et faisons en sorte que chacun de nos invités se sente à son aise. Nous n'évoquons jamais les soucis de santé. Nos preuves d'amour ne consistent pas en franchise ou en affection, mais en loyauté.
Faites honneur à la famille. C'est l'une des devises que notre père répétait souvent au dîner. pg 32
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C’est mon histoire.
Cendrillon, c’est moi.
Je suis la troisième sœur dévouée,
celle qui se lamente sur son sort.
Comme chez moi, la difformité de Cendrillon s’est transformé en beauté et en élévation sociale.
Sa nouvelle apparence est ma nouvelle apparence.
Mais je suis aussi l’une des demi-sœurs.
Je suis vaniteuse et égocentrique.
ivre de la douce liqueur du désir de l’approbation parentale, en quête désespérée d’amour et de
reconnaissance,
je m’automutile,
je vois mes sœurs comme des rivales.
Ensanglantées.
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Je suis la demi-sœur de Cendrillon.
Je suis le fantôme au crime resté impuni.
Je suis M. Renard.
Je ne suis que robe en coton blanc et pieds couverts de sable fin, vieille fortune et lilas – et en moi, je me sens eau de mer, bois tordu et clous rouillés. 
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Nous étions quatre filles. L'été, nous le passions sur Beechwood Island. Je me revois plonger dans les vagues tumultueuses de l'océan avec Penny et Bess tandis que notre mère et Rosemary encore bébé restaient sur la plage. Nous ramassions des méduses et des crabes dans un seau bleu. Il y avait le vent et le soleil, les petites disputes, le jeu de la sirène, la collection de galets.
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