L'Auteur ! L'Auteur !

Dans cette présentation romanesque de la vie d'Henry James, le célèbre écrivain anglo-américain de la fin du XIX e siècle, David Lodge a voulu retracer avec minutie l'itinéraire intellectuel, social, amical et bien sûr littéraire, d'un grand écrivain. Mais le point central du récit reste la recherche du succès en tant qu'auteur dramatique, tentative dans laquelle échouera H. James, qui connaîtra des aléas parfois cuisants, comme les huées soulevées par la première représentation de la comédie Guy Domville à Londres, (pourtant interprétée par une troupe renommée), échec qui donne son titre au roman…Comme souvent chez David Lodge, l'analyse psychologique porte sur les jeux de la vanité et de l'amour-propre, froissé par exemple chez H. James par le succès aussi inouï qu'inattendu de son ami Du Maurier pour le « best-seller » Trilby. On peut déplorer que l'auteur n'accorde pas la même attention aux mécanismes subtils de la création littéraire…
Un roman agréable à lire, mais mais que son personnage principal, l'époque, l'enjeu exclusivement littéraire, rendent un peu confidentiel.

Opération repêchage dans mes étagères, le pavé de David Lodge… Pas très envie de pavés en ce moment, mais c'est David Lodge, l'écriture fluide et le ton empreint d'humour font bien passer la pilule, et je me suis prise d'intérêt pour l'auteur américain vivant à Londres, son amitié avec Georges du Maurier, ses voyages en Italie, ses doutes quant à sa capacité à vivre de son écriture… A picorer plutôt qu'à lire d'un seul tenant, toutefois.
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Le livre commence et finit par l'agonie d'Henry James, le Grand Écrivain, le « Cher Maître », dans sa maison de Chelsea, fin décembre 1915-début janvier 1916, quand il reçoit l'ordre du Mérite à titre quasiment posthume. « L'auteur ! L'auteur ! », ce sont les cris par lesquels on l'appelle à monter sur scène à la première de sa pièce, Guy Domville, 20 ans plus tôt, et le Maître se prête volontiers à son public. Il n'a pas assisté à la pièce pour s'éviter les affres de l'anxiété et il va subir une gifle (p 346).

Le roman fait son portrait en homme tiède : un écrivain à succès dans un temps où la qualité était faite de décence, d'allusion, de finesse et de retenue dans le seul milieu qui vaille, la bonne société victorienne. Il est peint en littérateur habile, conscient de ses qualités, secrètement jaloux de ses contemporains, soucieux de son confort, charitable seulement par superstition et complet abstentionniste sexuel (ce qu'on apprend dès la première page). Il parle le français et reçoit ses contemporains : Wilde, Daudet, Maupassant, Shaw. Il aime faire visiter l'Italie (« Henry se délecta de ses vacances italiennes »), poussant jusqu'à Sienne quand Venise et Florence « sont envahies de hordes de touristes », une activité hautement sociale où Lodge s'abstient de nommer des oeuvres ou des artistes. le Cher Maître sera péniblement surpris par le suicide de sa soeur puis de sa confidente Constance Fenimore Woolson. Il se souciera d'abord de ce que leurs journaux intimes pourraient révéler sur lui.

Lodge, qui partage avec le Maître l'habileté littéraire, a-t-il trahi James ? J'ai lu sans déplaisir « Un tout petit monde » « Changement de décor » et « La vie en sourdine », sans en garder un souvenir bien précis. Ici, j'ai l'impression de m'être fourvoyé.

Après avoir lu "La vie en sourdine" j'avais envie de découvrir d'autres livres de David Lodge. L'auteur, L'auteur est très différent mais offre une vision très étoffée de la vie d'Henry James et de la société littéraire anglaise à son époque. Un moment agréable même si j'ai mis pas mal de temps à finir le livre.

Biographie d'Henry James, écrivain américain naturalisé britannique, sous la plume et avec l'humour de David Lodge.
La vie personnelle de James ne fut pas des plus palpitantes, c'est pourquoi Lodge insiste surtout sur l'insuccès littéraire qui fut un drame pour H J. En effet James vient en Europe avec l'intention de devenir le Balzac anglo-saxon, il fréquente de nombreux écrivains qui connaissent eux un succès éclatant (Du Maurier, Thomas Hardy, O Wilde, Kipling...).
Etude de la société littéraire de la fin du XIXème siècle, du rapport entre auteurs, de la difficulté à se réjouir du succès des autres quand on ne connaît soi-même que l'échec. Comment éviter jalousie et rancoeurs ? Doit-on sacrifier ce à quoi on croit littérairement et artistiquement pour le succès ? Doit-on préférer l'intégrité ou le succès ? Comment supporter l'incompréhension ? Des tourments vécus par James et par tant d'autres artistes.

J'ai eu du mal à y entrer, mais la persévérance a payé ! Finalement j'ai bien aimé cette balade en littérature.

Un roman riche, brillant ; difficile aussi. Un bel hommage à Henry James.
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