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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman convaincant, remplis d'ironie désabusée sans pathos ou excès cependant.
Il y a une certaine légèreté qui se mélange à une gravité certaine .
C'est un roman anglais jusqu'au fin fond du style et de la tonalité générale.
Il y a un humour pince sans rire très british. C'est drôle. c'est grave .c'est drôle mais pas hilarant.
L'auteur aborde des sujets difficiles sur le plan humain et là où il y a du drame je trouve qu'il dédramatise sans édulcorer la gravité, le drame et la peine.
Les personnages sont d'une très solide consistance.
Un excellent roman sur la vie et sur le temps qui passe et qui dédramatise ce qui fait peur en posant l'ordre des choses comme contexte naturel.
Mon premier de l'auteur et il est excellent.
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Il est temps de vous parler du livre de poche que j'ai préféré des 5 que j'ai pu dévorer pendant mes pauses estivales.

Ce roman , il est pas vraiment tout neuf, puisqu'il a été publié en 2008 aux Editions Rivages, je l'avais depuis super longtemps dans ma bibliothèque( même avant que je blogue).

C'est à ce jour le dernier roman en date de l'excellent auteur britanique David Lodge, dont je n'avais lu pour le moment que le non moins excellent "Pensées secrètes", publié quelques années avant celui ci.

Même si je n'ai lu que deux livres de cet auteur, je sais que la vie universitaire tient une place très importante dans toute son oeuvre, puisque Lodge a longtemps été un universitaire très reconnu en Grande Bretagne.

Ici, comme dans plusieurs romans précédents de David Lodge, le monde universitaire est évidemment bien présent puisque le héros de cet histoire, est comme dans tous les romans de l'auteur, très fortement impregné de lui: la narration est organisée, les 9/10èmes du livre, autour du journal intime d'un professeur d'université en linguistique à la retraite, un certain Desmond Bates qui possède une caractéristique que possède également David Lodge: il est affreusement sourd.

Ce professeur à la retraite doit donc composer avec cette surdité qui le handicape énormément dans la vie de tous les jours, et qui peut l'amener dans des situations parfois tragi comiques. On voit que l'auteur connait intimement ce handicap, car jamais on n'a aussi bien retranscrit les aléas de ce handicap, avec sincérité, mais toujours avec cet humour anglais que j'affectionne tant et tant. Ce handicap dont souffrait mon grand père paternel, celui qui crée un mur de verre entre vous et les autres jusqu'à provoquer un repli terrible. Rien que pour cela, ce livre fut une aubaine pour moi.

Mais la vie en sourdine n'est pas qu'une simple chronique sur la surdité vue de l'interieur, tant Lodge aborde d'autres sujets que j'ai trouvé tout aussi passionnants et qui sont ici traités de façon remarquable en acuité et en justesse : parmi ceux ci, on note les relations familiales et conjugales, les troubles de l'âge, et plus particulièrement aussi la gravité de la vieillesse du père qu'il faut accompagner, et bien sur comme toujours, mais il le fait avec une tel bonheur, les arcanes du monde universitaire anglais, avec ses guerres d'égos sur fond de thèses alambiquées.

Car le roman commence lorsque Bates rencontre une jeune étudiante américaine qui lui parlera sans qu'il ne comprenne un traitre mot à la discussion, et lorsque l'objet de sa demande deviendra plus claire, notre héros va se trouver confronter à des situations assez incongrues, mais jamais prévisibles et toujours jouissif.

Dans ce si brillant roman, David Lodge nous raconte avec ce qu'il faut d'humour malicieux et de vraie gravité (avec notamment le récit d'un voyage poignant à Austwitchz), quelques évènements vécus par cet universitaire en l'espace de quelques mois.

On pourrait penser que ces évenements d'un quotidien d'un retraité sont un peu banals, mais Lodge sait mettre la quantité parfaite de dérision, de tendresse et d'originalité pour captiver et rendre ces personnages si attachants et tellements humains.

Cette vie en sourdine est un roman superbemement touchant et terriblement drôle qui m'a totalement convaincu et que j'ai été triste de quitter aussi vite.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Desmond Bates, linguiste en préretraite, pour éviter l'isolement que lui confère ses troubles de l'audition, utilise différents subterfuges : se battre avec la technique, feindre de comprendre son interlocuteur, ou se perdre dans sa bulle de silence. Et quand il doit faire face à la démence débutante de son père : l'étendue des malentendus (!) donne le vertige. Les relations avec l'entourage se teintent d'exaspération , voire de suspicion (n'entendrait - il que ce qu'il veut bien entendre?

Il n'est pas simple d'être drôle avec des sujets aussi déprimant que la vieillesse, le handicap, la difficulté de vivre en couple. Il faut tout le talent de David Lodge pour se sortir de ce défi. Et c'est à grand renfort d'ironie et d'auto dérision qu'il se tire de ce mauvais pas. le ton est loin d'être badin, et le sujet n'est pas esquivé. Et l'on sent poindre à l'occasion un certain désespoir.

L'irruption d'une jeune étudiante au comportement énigmatique vient mettre d'un peu de piment au récit, en maintenant en éveil la curiosité du lecteur.

Rédigé sous la forme d'un journal, le propos est à l'occasion livré à la troisième personne (tentative de distancier le discours pour mieux analyser ce qu'il sous-tend?)

Une grande part de l'oeuvre est autobiographique : non que je veuille sous-estimé les capacités de documentation de David Lodge, mais il est évident que ce témoignage est vécu de l'intérieur

Les personnages secondaires permettent de donner quelques coups de griffe à la société bien-pensante de ce début de 21ème siècle.

C'est une agréable lecture, à condition d'être plutôt optimiste, afin de ne pas se laisser glisser dans la dépression que pourrait induire la peinture réaliste de l'entrée dans la vieillesse avec toutes ses conséquences
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Rien ne va plus pour Desmond! Sa retraite qu'il espérait paisible et sereine s'avère finalement ennuyeuse et perturbée. Son père, de moins en moins capable de vivre seul, lui pose problème. Sa surdité va en s'empirant et ce ne sont pas les prothèses auditives souvent défaillantes qui vont le tirer d'ennuis. Sa femme, plus active que jamais, mène sa vie professionnelle et sociale tambour battant et l'entraîne dans des soirées culturelles où souvent il s'isole, handicapé par sa surdité. C'est justement lors d'un de ces vernissages qu'il rencontre Axel Loom, une étudiante américaine. Sur un malentendu, il accepte de la revoir et de lui apporter son aide pour rédiger sa thèse...

Comment occuper sa retraite quand on a eu une carrière riche et brillante et qu'on vit avec une femme encore active? Comment ne pas devenir vieux? Comment ne pas céder à la tentation d'isolement qu'induit la surdité? Comment aider un parent vieillissant qui perd son autonomie?... Autant de questions (et bien d'autres) auxquelles tente de répondre Desmond et par son intermédiaire David LODGE. Mais même si les thèmes semblent graves, il faut compter avec l'humour de l'auteur pour ne pas sombrer dans le mélodrame. C'est souvent drôle, parfois touchant, émouvant et je l'ai lu avec beaucoup de plaisir. Cela faisait un moment que j'avais abandonné LODGE et j'ai retrouvé avec bonheur son univers "cosy", son écriture fluide, son humour "so british", son ton pince-sans-rire. Un livre à lire bien installé dans un fauteuil confortable, un bon thé à portée de main.
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Drôle! Quel bon moment passé à lire les aventures de Desmond Bates et de ses problèmes auditifs. Ancien professeur de linguistique, retraité depuis quelques années, remarié avec une décoratrice en plein boom professionnel, Desmond commence à s'enfermer dans sa routine, faite essentiellement de tasses de thé et de lectures du Guardian. Clairement, il s'ennuie.
Lors d'un vernissage, à cause de quelques ennuis d'appareils auditifs, il s'engage plus ou moins à superviser la thèse d'une étudiante...
Entre roman et journal, David Lodge évoque encore une fois avec beaucoup d'humour et beaucoup de finesse le milieu universitaire mais aussi la vieillesse, les problèmes de communication et finalement livre une belle chronique sociale et culturelle de notre époque.
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Une nouvelle fois David Lodge nous ravie avec cette vie en sourdine.
Desmond, universitaire à la retraite, passablement en train de perdre l'ouie, c'est installé dans une certaine routine. Entre son père, octogénaire dans la santé et l'esprit décline et son épouse encore en activité, Desmond rentre doucement mais sûrement dans la vieillesse.
Desmond c'est bien sur en grande partie le portrait de Lodge, et si l'humour est toujours très présent chez ce grand romancier, il ajoute une nouvelle palette à son univers en brossant une portrait à la fois touchant et délicat sur son père. Et si le roman bascule par moment dans la mélancolie, Lodge réussit toujours à nous faire sourire et à nous émouvoir par son écriture ficelée et érudite. Auteur incontournable.
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Lodge n'a rien perdu de sa verve pour imbriquer et développer des histoires avec le ton enlevé et plein d'humour qui est le sien.
La grosse différence avec ses romans (que j'ai à peu près tous lus sauf les tout derniers) est que cette fois la partie personnelle, la surdité et les problèmes avec son père, est complètement autobiographique (il le signale à la fin du livre) et donc que le récit prend une épaisseur beaucoup plus importante.
L'analyse de ce que ressent quelqu'un qui perd peu à peu l'ouïe est poussée à son extrême, les aspects psychologiques sont extrêmement bien décrits ainsi que la solitude et le sentiment de rejet que provoque cette infirmité.
L'auteur ne perd rien de son humour pour en parler mais c'est sous un ton souvent cynique, et le ton oscille sans cesse entre l'humour caustique (le week-end dans le "Center Park" anglais, ainsi que les scènes avec l'étudiante) et l'extrême gravité (son impression d'être "emmuré", mais aussi sa visite à Auschwitz).


J'ai été très agréablement surprise par ce dernier livre de Lodge dont j'avais un peu abandonné les histoires d'universitaires à le libido exacerbée.
Déjà "Thérapie" lui avait permis de faire passer beaucoup d'auto-dérision dans son problème de douleur au genou qui devenait existentielle.
Avec "La vie en sourdine", on entre carrément dans ses pensées les plus secrètes et c'est toujours avec beaucoup de distance (c'est ce qu'on appelle l'humour anglais sans doute...) qu'il nous offre ce récit où l'émotion côtoie la causticité.
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Très beau roman sur la vieillesse et la surdité. A travers le journal intime d'un chercheur à la retraite, on prend conscience du temps qui passe, des parents qui vieillissent et de la difficulté d'être sourd. Les événements décrits par le narrateur sont finement choisis et contribuent à illustrer son propos général de façon intelligente. Vraiment très émouvant, parfois drôle, jamais mélo.
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(J'ai écouté ce livre). C'est le premier livre que j'ai eu plaisir à écouter, la voix est agréable et ne sonne pas faux par moments. On est dans la peau d'un vieil homme qui est sourd. Il a parfois du mal à se faire comprendre, que ce soit avec sa femme, ses anciens collègues ou cette jeune étudiante qui lui parle de sa thèse. Ce livre fait écho avec la vie de l'auteur pour aborder ses problèmes d'ouïe. Il ne fait que narrer les événements du quotidien, ses relations avec femme, père ou la jeune Alex. J'ai retrouvé avec plaisir le style de Lodge, on reste dans la sphère universitaire de Pensées secrètes, une ambiance un brin mélancolique. Vivement le prochain Lodge !
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Il fallait bien tout l'humour de David Lodge pour faire sourire avec un sujet pareil. Non seulement j'ai souri mais en plus j'ai appris des choses .Pourtant je connais un peu le monde des sourds car j'ai eu qqs élèves sourds qui m'ont expliqué leur quotidien mais David Lodge entre dans les moindres détails de son handicap. Car il sagit bien d'un livre en parti autobiographique. Desmond c'est bien lui .
Il nous parle aussi de la déchéance de son père jusqu'à sa mort et là aussi il sagit de son père.Ce sont des pages assez poignantes même si les bêtises de son père pretent à sourire .Desmond est balancé ,balloté entre l'agacement qu'il ressent vis à vis de son père , de son caractère tétu et buté et la tendresse pour la vie de cet homme plein de ressources, de créativité , cet artiste qu'était son père .Il y a aussi son rapport à sa femme très occupée encore par sa vie sociale alors que lui est à la retraite et la présence de cette étudiante déconcertante qui veut à tout prix qu'il soit son maitre de thèse mais pourquoi donc ?
C'est un beau livre .Les pages sur Auschwitz sont ....intenses , brulantes.
Un beau David Lodge
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