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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il est rare de rire aux éclats à la lecture d'un roman. le support ne s'y prête guère, on se trouve plutôt dans un entre-soi feutré avec l'auteur et, au mieux, on pouffera silencieusement aux passages les plus désopilants.
Avec "La vie en sourdine", pas du tout ! J'ai franchement rigolé à plusieurs reprises en lisant les mornes aventures de ce vieux professeur sourdingue et dépressif, outrageusement manipulé par une étudiante délurée. Probablement le meilleur David Lodge. Très fin, très drôle, avec cette petite pointe d'anxiété et d'absurdité qui nous plaît tellement.
Pour ceux qui ne connaissent pas David Lodge ou qui pensent que les anglais ne seront jamais rien d'autre qu'un peuple d'épiciers, lisez-le quand même, c'est un pur bonheur...
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Ça commence d'une façon hilarante ! Et ça termine d'une façon poignante…

David Lodge est un de mes auteurs favoris, et ce roman a comblé toutes mes attentes : j'ai ri, j'ai opiné, j'ai même été remuée jusqu'au tréfonds.
Car il n'a pas son pareil pour discuter de la vie dans ce qu'elle a de plus quotidien, de plus prosaïque, même, et d'y mêler des événements émouvants, le tout parsemé ici et là de haute voltige intellectuelle. N'oublions pas l'humour et l'auto-dérision, et vous avez le cocktail complet de ce qu'est cet auteur et une idée de ce que j'ai ressenti tout au long de cette lecture : du plaisir intense mâtiné d'émotions vives ou profondes.

L'histoire : Desmond est un professeur de linguistique à la retraite. Il est quasi sourd et ne peut se passer de ses appareils auditifs, sous peine de dire de grosses bêtises et de se faire passer pour un demeuré. L'explication de sa vie quotidienne est désopilante et cocasse, mais en même temps tellement vraie ! Un aveugle, c'est tellement plus tragique qu'un sourd, dit-il. L'aveugle, on le plaint ; le sourd, on s'en moque.
Une pile à plat, un appareil qui tombe, ou tout simplement un brouhaha dans un lieu public, et le voilà tout nu, en butte à des histoires burlesques. C'est ce qui arrive à un vernissage d'exposition, où il est obligé de faire semblant de comprendre une jolie jeune femme lui assénant des propos très sérieux, opinant à tout ce qu'elle dit alors qu'il ne comprend rien…
Cette jeune femme sans-gêne et très spéciale se verra mêlée à sa vie durant plusieurs mois. N'oublions pas que Desmond est marié et heureux dans ce ménage recomposé, avec enfants et beaux-enfants qu'il faut accueillir pour la Noël, sans oublier ce vieux père qui habite Londres et qui veut absolument vivre seul…

Bref, un condensé de vie quotidienne saupoudré d'événements inopinés, tristes ou heureux, le tout enrobé d'un esprit vif et caustique non dénué de naïveté et d'humanité : un régal !
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J'ai écouté ce livre par hasard n'ayant jamais rien lu de cet auteur.
J'ai tout de suite été très séduite par la voix du narrateur d'une part, par l'humour de l'auteur d'autre part et enfin par le thème de l'histoire.

Desmond est un ancien professeur de linguistique à la retraite. Il ne sait pas trop comment occuper son temps libre et ce d'autant plus qu'il souffre de surdité et que cela le gêne profondément dans sa vie quotidienne.
Travaillant avec des personnes âgées, j'ai particulièrement apprécié tous les passages relatifs à la surdité de Desmond : son ressenti, la manière dont il doit s'adapter tous les jours, l'impact que cela a sur sa vie de famille, ses relations avec le monde extérieur... Cela me fait et m'aide à réfléchir à ma manière de me comporter avec des personnes souffrant de troubles de l'audition. J'ai apprécié l'humour avec lequel l'auteur évoque la surdité.

Il ne s'agit pas uniquement de surdité dans ce texte. Il y a aussi la thèse d'Alex sur les lettres de suicidés (je l'aurais volontiers claquée celle-là et j'ai été contente que Desmond ne lui cède pas) ; les relations de Desmond et de son père dont la tête commence à partir dans les nuages (l'affection qu'ils éprouvent l'un pour l'autre en en même temps les moments où ils ne se supportent plus), la famille de Desmond...

J'ai pris beaucoup de plaisir à écouter cette histoire et cela me donne envie de découvrir d'autres textes de David Lodge.
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L'histoire de ce professeur d'université nouveau retraité et un peu perdu dans cette nouvelle vie entre une femme qui continue de s'épanouir professionnellement et un père vieillissant est une grande réussite littéraire. Se greffe sur ce milieu une jeune étudiante un peu ambigüe qui sollicite beaucoup Desmond et une surdité qui engendre des quiproquos désopilants. J'ai beaucoup ri en lisant ce roman tout en subtilité et en humour. La fin prend une tournure plus profonde, mais cela n'en donne qu'encore plus d'attrait à l'histoire. Lodge reste un de mes auteurs préférés d'outre Manche. Il manipule l'humour comme pas un.
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David Lodge est pour moi un merveilleux conteur ; je me replonge toujours dans ses romans avec bonheur. J'ai relu récemment « La vie en sourdine », que j'avais proposé dans la cadre d'un club de lecture.

Les déboires de Desmond, universitaire fraîchement retraité, rattrapé par la surdité, et qui, même « appareillé » supporte mal son handicap, sont d'ordre social, conjugal, amical… parfois il perd pied, parfois il se contente de ronchonner ou de pratiquer l'auto-dérision : « La seule incertitude étant de savoir si je serai totalement sourd avant d'être totalement mort, ou vice versa ».

Au quotidien, le dialogue (?) avec son épouse, « Fred », s'avère particulièrement frustrant :
Fred : Mur mur mur.
Moi : Quoi ?
Fred : Mur mur mur.
Moi (cherchant à gagner du temps) : Ah ah.
Fred : Mur mur mur.
Moi (essayant de deviner le contenu du message) : D'accord.
Fred (surprise) : Quoi ?

Lodge reste un styliste. Desmond, son personnage, pratique diverses formes d'expression : journal intime, autobiographie, écriture de nouvelles… il passe de la première à la troisième personne pour parler de lui, souvent avec beaucoup de drôlerie.

Les avis des lecteurs et lectrices ont été contrastés, certain(e)s ayant goûté l'humour et l'humanité de l'auteur, sa réflexion sur la vieillesse, la perte ; son portrait de Desmond et du père de ce dernier, « insupportable et bouleversant ». D'autres ont trouvé le livre « d'une platitude incroyable », ou « décousu ». Je suis bien sûr du côté des critiques qui jugent Lodge « désopilant et profond »… ce qui est une sacrée performance.

Il est vrai que l'intrigue convoque des personnages et des situations très diverses, et les laisse parfois en plan ; mais la vie elle-même n'est-elle pas décousue, tragique, comique, ambiguë ?


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Un livre impressionnant de maitrise qui démontre tout le talent de ce très grand auteur. David Lodge parvient à entremêler une histoire sentimentale, la confrontation avec la déchéance physique, avec la mort, une réflexion sur la Shoah avec des scènes d'un humour véritablement irrésistible. Qui d'autre serait capable de cela ?
Ce qui est le plus frappant c'est la modestie et le brio avec lequel tout cela est écrit. David Lodge est, comme Kundera si l'on veut, un théoricien du roman mais il ne nous le fait jamais sentir. Et donc on a un immense plaisir de lecture, comparable à celui des meilleurs livres de cet auteur britannique (Thérapie, Hors de l'abri...) et en même temps une réflexion bouleversante sur bien des sujets.
A noter qu'il existe une très belle version audio de cet ouvrage remarquable.
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J'ai été très émue à la lecture de ce livre car ce que nous raconte David Lodge peut nous arriver à tous, à tout moment. Mais David Lodge nous épargne les atermoiements habituels. Il a conservé son sarcasme, sa distanciation ironique, son humour, son flegme, pour nous livrer un formidable roman, un formidable appel à vivre, à aimer la vie, à rire de tout et de rien.
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La surdité. Voilà un sujet peu commun pour un livre !
Et pourtant, David Lodge nous fait découvrir ce handicap à travers le journal intime de son personnage principal, Desmond. Et même si le fond est triste, car souvent (pas toujours) synonyme de vieillesse, c'est bourré d'humour, de jeux de mots, de situations cocasses. Car comme le dit si bien son auteur, la surdité fait rire.
On suit pas à pas une petite partie de la vie de Desmond, sa vie de couple, sa vie sociale fortement diminuée du fait de sa surdité, ses liens avec ses enfants et son père surtout, qui lui, sombre petit à petit dans la maladie d'Alzheimer.
C'est une belle leçon de vie.
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Voilà un livre dont je n'attendais rien et dont j'ai reçu beaucoup. Je ne me rappelais pas pourquoi j'avais inscrit ce livre sur ma liste de lecture.
C'est donc sans aucun a priori que j'ai démarré ma lecture.

A la lecture des vingt premières pages, j'ai cru abandonner mais je me donne toujours jusqu'à la centième page avant de juger un livre. Et bien m'en a pris parce que si j'avais cédé à la première impression, je serai passé à côté d'un grand livre.

L'histoire débute dans une soirée mondaine en Angleterre. Desmond Bates, professeur universitaire à la retraite, discute avec une jeune femme.

Ou plutôt, la jeune femme parle et lui n'entend rien de ce qu'elle lui raconte. Parce que Desmond est sourd. Dur d'oreille. Et de plus en plus attend.

Il s'avérera plus tard qu'il semble avoir accepté de l'aider pour la rédaction de sa thèse. Laquelle porte sur un suet inhabituel.

Mais finalement, cette OPA de la jeune femme sur notre retraité n'est qu'un prétexte.

Le prétexte pour l'auteur de nous raconter une période particulière de la vie de son personnage principal. Ce moment où le corps vieilli. Où les sentiments dans un couple vieillissant évoluent également. Où l'on voit son propre père vieillard perdre peu à peu la mémoire en même temps que l'on perd l'ouie. Ce moment où l'on refuse de perdre un sens, où l'on se bat contre un handicap.

Tel que je le raconte, le livre pourrait paraitre sinistre. Il n'en ai rien. Tout le talent de David Lodge est là. Il n'épargne rien à son personnage, aucune situation génante, aucune prise de risque ridicule, aucune situation absurde. Mais il le fait avec bonheur, avec un recul plein d'humour et beaucoup de style.

J'ai ri plusieurs fois devant les déboires de Desmond aux prises avec cette étudiante collante, en prise avec sa femme qu'il n'entend plus, en prise avec le langage des autres déformé par sa perception.

Mais le livre n'est pas que drôle et les derniers chapitres sont à la fois durs à lire et très émouvant.

Une très grande réussite que ce roman.
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Un livre audio qui traite de la surdité ... pas banal. David Lodge nous narre dans la vie en sourdine (Deaf Penalty en anglais) les aventures d'un professeur de linguistique anglais obligé de prendre une retraite anticipée pour cause de surdité. Sa deuxième femme plus jeune même une brillante carrière de femme d'affaires et, par désoeuvrement, décide d'aider une jeune et jolie Américaine à rédiger sa thèse de troisième cycle.
L'humour de David Lodge n'est pas sans tendresse pour ses personnages, embringués dans des histoires familiales compliquées et des carrières plus ou moins contrariées.
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