- Vous êtes renvoyé, jeune effronté !
- Renvoyé ? s'esclaffa Gabriel. Mais c'est trop tard, lamentable incompétent ! Voyez-vous, je vous informe, moi, qu'il s'agit là d'une démission et non d'un renvoi ! Si tant est que vous êtes capable de faire la différence !
Quand on rêve que le peuple se libère et se gouverne par lui-même, mieux vaut qu'il soit instruit !
Aussi, en ce jour du 5 mai 1789, Mlle Terwagne n'aurait raté pour rien au monde, dans la tribune réservée aux simples spectateurs, l'ouverture des états généraux.
De grands bourgeois spéculaient en cachant d'immenses quantités de blé pour en faire monter le cours et s'enrichir sur le dos de la famine. Il n'est jamais d'instant assez grave pour étouffer la plus odieuse vénalité de certains hommes...
Ils feraient bien de s'atteler aussi très rapidement à la question du pain, intervient le président Archambault. Le peuple ne pourra pas se nourrir longtemps de la seule espérance. Il maigrit à vue d'oeil et, si le grain continue de tarder, le cri de son ventre étouffera bientôt celui de sa joie. C'est une belle chose que de promettre la liberté, mais celle-ci ne sert que ceux qui possèdent le moyen d'en jouir : la richesse. Les autres risquent de ne pas en profiter plus que l'aveugle à qui l'on reconnaîtrait le droit de voir !
La Bastille ? Bredouilla le roi, incrédule. Cette vieille prison ? Mais, pourquoi donc ? C'est ... c'est une révolte ? Le duc de Liancourt, d'une voix grave et prostrée, répondit dans un souffle :
- Non, Sire, c'est une révolution !
C’est une belle chose que de promettre la liberté, mais celle-ci ne sert que ceux qui possèdent le moyen d’en jouir : la richesse.
... Pour qu'ils éveillent plus sûrement les lecteurs aux choses capitales, mes articles doivent d'abord les divertir.
Horace ne disait-il point, dans son "Art poétique", qu'il convient d'unir l'utile à l'agréable, de plaire et d'instruire en même temps ?
Quand on refuse de confier à l'état le pouvoir de rendre seul la justice, on se soumet à la loi du plus fort. Et alors plus rien n'empêche le plus fort de commettre lui-même une injustice.
– J'entends me dispenser de l'éloge comme du blâme, pour chercher l'unique vérité, la livrer au plus grand nombre, même quand elle dérange, car j'ai pour conviction que la vérité seule peut libérer les hommes. Au nom de la liberté de la presse–que j'appelle pourtant de mes vœux–on voit se multiplier les calomnies, les fausses nouvelles, qui sont répéter à l'envi au quatre coins de la capitale, et ce qui devrait être un outil de lumière, ce qui devrait permettre au lecteur de s'éclairer risque de devenir une arme terrible de propagande et d'obscurantisme. Si la presse veut être libre, au sens noble du terme, elle doit s'armer d'une éthique et d'une méthodologie.