Lomig rend hommage à
John Muir, poète, biologiste, géologue et naturaliste américain, instigateur de la création des premiers parcs naturels pour la préservation de la nature, un écologiste de la fin du XIXe siècle.
Le graphisme est minutieux, détaillés, avec beaucoup de petits coups de crayon, les feuilles des arbres deviennent des trames de gris, le trait est léger, le blanc reste prédominant, c'est lumineux, très aéré, le voyage de
John Muir nous offre à respirer. Certaines illustrations sont très détaillées, le trait est fin, le point de vue est celui d'une observation naturaliste, presque scientifique, mettant en avant la représentation de la nature, des détails de fleurs, des paysages grandiose.
Lomig nous raconte son destin, partant de son accident à la scierie qui a failli lui coûter la vue, qui l'amène à ce besoin irrépressible de savourer la beauté de la nature et qui débouche sur son installation dans les forêts montagneuses de Californie.
Je trouve intéressant de faire découvrir ce personnage, écologiste avant l'heure. À travers lui, c'est une vision de l'évolution des mentalités, un écologiste au XIXe siècle n'était encore qu'un artiste, un poète romantique armé de quelques connaissances biologiques en plus, aujourd'hui on le verrait plus comme un militant. Évidemment, c'est les deux. le graphisme délicat de Lomig nous entraîne entre poésie et voyage initiatique, bien réel, celui vers un écologisme rustique et déjà nécessaire à la fin du XIXe siècle, et qui pour avoir été marginalisé et juste écouté poliment à cette époque, c'est transformé en urgence aujourd'hui.
Au coeur des solitudes est un beau livre, élégant, enthousiasmant et utile.