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Citations sur John Barleycorn : Le Cabaret de la dernière chance (61)

Dans ma jeunesse,c' est grâce au bar que j' avais échappé à l' influence mesquine des femmes pour pénétrer dans la grande société libre des hommes .
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Comment décrire la raison pure à ceux qui ne la connaissent pas ? Mieux vaut affirmer tout de suite combien la tâche est ardue. Prenons pour exemple le pays du haschich — ce pays où s’étendent à perte de vue le temps et l’espace. Autrefois, j’ai accompli deux mémorables randonnées dans cette terre lointaine, et mes aventures restent gravées dans mon cerveau jusqu’au moindre détail. N’empêche que je me suis dépensé en pure perte à vouloir en expliquer les péripéties à ceux qui n’y sont pas allés. J’employais les métaphores les plus subtiles pour leur suggérer combien de siècles et d’abîmes indicibles de souffrance et d’horreur peuvent exister dans le plus court des intervalles entre les notes d’une gigue jouée à toute allure au piano. Je parlais une heure entière, en m’efforçant de dépeindre cette phase unique du rêve de haschich, pour m’apercevoir, en fin de compte, que j’aurais mieux fait de me taire. Parce que je n’avais pas réussi à leur faire entrevoir cette simple chose dans une immensité d’illusions merveilleuses et terribles, je me suis reconnu incapable de leur donner la moindre idée de ce royaume du haschich.
Mais qu’il m’arrive d’en parler avec un explorateur quelconque de cette région bizarre, et me voilà compris à l’instant même. Un mot, une image suffisent.
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Nous n’étions pas des types ordinaires, mais trois jeunes dieux ivres, d’une sagesse incroyable, d’une félicité rayonnante, d’une puissance illimitée ! Ah ! — je l’affirme aujourd’hui, après toutes ces années — si, grâce à John Barleycorn, on avait pu demeurer en pareil état de grâce, jamais plus on ne m’aurait vu sobre. Hélas ! tout se paie ici-bas, suivant une loi rigide ; toute force s’équilibre d’une faiblesse, toute ascension d’une descente. À chaque minute fictive passée en compagnie des dieux correspond une autre minute où l’on patauge dans la fange avec les reptiles, et lorsqu’on parvient par un tour de force à comprimer de longs jours et d’interminables semaines en des instants de folie magnifique, il faut les racheter par une vie abrégée, souvent avec une impitoyable usure.
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Voici un nouveau grief que j'ai à formuler contre John Barleycorn : c'est de ces excellentes pâtes qu'il s'empare - de ces hommes qui ont de l'estomac, de la noblesse, de la chaleur et le meilleur des faiblesses humaines. John Barleycorn éteint leur flamme, détrempe leur agilité et, quand il ne les tue pas ou ne les rend pas fous tout de suite, il fait d'eux des êtres lourds et grossiers, en tordant et déformant leur bonté originelle et la finesse de leur nature.
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Entre mes périodes de travail, mes nerfs, mon cerveau et tout mon corps étaient si épuisés que pas une fois l'idée de boire ne se présenta à mon esprit. Je planais trop haut pour recourir aux stimulants. Sauf les heures où je me débattais avec cette infernale machine, je passais tout mon temps dans un paradis d'extase créatrice. Pourquoi aurais-je désiré boire ? Ne croyais-je pas en une foule de choses : à l'amour de l'homme et de la femme, au sentiment de la paternité, à la justice humaine, à l'art - à toute cette cohorte d'illusions qui font tourner la machine ronde !
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La vie ment pour vivre, la vie est un mensonge perpétuel.
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L’alcool renferme des intuitions fatales de vérité. Philippe, dans toute sa lucidité, se porte garant de Philippe ivre. Il y a, semble-t-il, en ce monde, plusieurs genres de vérités, les unes plus véridiques que d’autres, et certaines mensongères. C’est précisément celles-ci qui rehaussent la vie pour ceux qui désirent en jouir. Tu vois, ô lecteur casanier, quel royaume lunatique et impie je tente de te dépeindre dans la langue des disciples de John Barleycorn.
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C'est ainsi que j'appris à connaître un autre trait de John Barleycorn. Il entrave le sens moral. Une mauvaise action, qu'il est inconcevable de commettre à jeun, devient chose facile quand on a bu. En réalité, c'est même alors tous ce que l'on est capable de faire, car l'état d'inhibition que produit John Barleycorn est un véritable mur dressé entre nos désires immédiats et les principes moraux appris depuis longtemps.
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Bien des hommes, tous les médecins le savent, sont morts pour avoir absorbé rapidement deux pintes de whisky ou davantage. Il n'est pas rare qu'on lise le compte rendu de la fin de quelque grand buveur à la suite d'un pari de ce genre.
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Oh ! John Barleycorn verse la drogue avec magie. Les cerveaux et les corps brûlés, désaccordés et intoxiqués, reviennent se faire retaper par le poison même qui a causé leur ruine.
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