AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 503 notes
5
35 avis
4
29 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
Jack London s'immisce dans l'est londoniens, au début du 20ème siècle, au milieu du peuple du plus grand empire. I y trouve une population misérable, affamée et sans espoir, à quelques pas de la réussite capitaliste.
Cette plongée dans l'abîme est celle d'un romancier doublée d'un sociologue au regard affûté: sur la base de témoignages et de chiffres, il fait émerger le lumpenprolétariat d'alors, soit nos travailleurs pauvres actuels.
D'une grande modernité...
Commenter  J’apprécie          110
Jack London écrit en 1903, à propos de l'Angleterre, sujet de son enquête dans les bas fonds londonniens : Tout récemment encore, cinq cents pairs héréditaires se partageaient le cinquième du territoire anglais. Ces cinq cents pairs, les officiers et les serviteurs du roi, et tous les gens bien en place dépensent chaque année, pour satisfaire leur luxe inutile, un milliard huit cent cinquante millions de dollars (trois cent soixante-dix millions de livres sterling) soit trente-deux pour cent du total de la richesse brute produite par tous les travailleurs de ce pays.
Ces chiffres sont comme un écho lontain de ceux qui sont constatés en notre début de 21è siècle. D'où la question que nous sommes tous en droit de nous poser, où est le progrès réalisé en un siècle ? Il n'est certainement pas social...
La réalité crue de la condition des ouvriers et des chomeurs fait froid dans le dos.
C'est un tableau sombre de l'Angleterre de 1900 que l'auteur nous dresse.
Jack London était un auteur politiquement engagé. On sent sa volonté de convaincre. Ses conclusions sur l'état du pays sont étayées par les chiffres qu'il rapporte mais surtout par l'expérimentation qu'il a fait de la vie de tous les jours de ces laissés pour compte.
Son témoignage n'en a que plus de valeur.
Commenter  J’apprécie          160
L'avis de la Plume Baroque :

Jack London est un mythe, mon auteur de référence. de part sa vie et ses écrits, il ne cesse de me surprendre et de me plonger au sein de son univers. Jack London n'a pas seulement écrit « Croc blanc » et « L'appel de la forêt », c'est également l'auteur de nombreuses nouvelles et récits tirés directement ou non de son expérience du Grand Nord, de la navigation ou du vagabondage comme « Martin Eden » ou « La route ».

Le peuple d'en bas ressemble quant à lui davantage à un documentaire d'immersion car l'auteur a fait le choix de vivre durant 6 mois dans les quartiers les plus populaires de Londres, en 1902. L'East end de la capitale anglaise est, à ce moment, un lieu où la misère est commune et les destins souvent tragiques, touché par une forte mortalité au sein même du plus puissant pays du monde.

Après avoir dépassé les réprobations de ses amis, Jack London se pare d'un nouvel accoutrement rapiécé, d'un lit dans une chambre déjà occupée par deux autres locataires et nous immerge dans un environnement lugubre décrit par l'auteur de manière objective : « cet abîme de Londres est un vrai désastre ».

C'est par le biais de ses nombreuses rencontres que l'écrivain nous décrit le rythme de vie des habitants de l'East end de Londres. Il nous raconte le désoeuvrement de la population, le manque cruel de logement, la pollution omniprésente ainsi que la malnutrition qui touche la plupart des citoyens de l'est londonien.

Le livre est jalonné d'histoires de personnes ravagées par une vie de labeur où le travail manque cruellement, générant une horde de sans domiciles qui n'ont pas le droit de dormir dans la rue ou dans les parcs la nuit, les obligeant à marcher jusqu'au lever du soleil pour ensuite pouvoir « se reposer » le jour, le tout sans manger ou seulement quelques trognons de pommes rabougris glanés ça et là, à même le sol.

Le peuple d'en bas nous évoque le destin tragique de nombreux campagnards qui ont fait le choix de la ville pour finalement le regretter amèrement. C'est la decription d'un ghetto de pauvres où les individus sont plus sévèrement punis pour avoir voler une pomme que pour avoir battu leur femme. Une critique vive des pouvois publics de l'époque qui ont laissé la misère se répandre à Londres.

Un récit bouleversant qui nous démontre une nouvelle fois l'humanisme de Jack London par le biais d'une immersion totale dans les bas fonds de Londres. Un ouvrage utile, véritable témoignage de la misère humaine du début du XXème siècle, misère qui n'a pourtant jamais quitté les grandes villes et notre planète.

Pour finir, je voulais transmettre cette citation de Jack London qui, à elle seule, pourrait expliquer le paradoxe de notre société : « Ce qui n'est pas bon pour vous ne peut pas être bon pour les autres, un point, c'est tout« .
Lien : http://lesplumesbaroques.com..
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes au début du XXe Siècle, l' Europe est en pleine Révolution Industrielle et la Grande-Bretagne est en plein essor technologique,technique, maritime, industrielle etc....En ce siècle, la Grande-Bretagne est la plus grande puissance coloniale, par l' étendue des espaces et par sa richesse financière. C' est" l' Empire où le soleil ne se couche jamais" . Durant l' été,1902,Jack London va descendre dans les bas-fonds de Londres
pour voir de visu comment y vivent les gens dans ces milieux. Se fondant dans la population, il va côtoyer les sans logis ou les SDF, et les travailleurs pauvres .
Dans ces bas fonds, Jack London va croiser de nombreux êtres que la vie a changé en bêtes, en créatures sauvages sans foi ni loi. Des épaves imbibés de bière, des monstres, des canailles, des femmes au visage ravagé par " les bour-
-souflures du vice" qui s' entetuent pour un crouton rassis. D' autres hébétés, torpides, qui n' ont plus la force ni le courage, ni même l' envie, d' essayer de sortir de ce cloaque car il n' y a tout simplement pas d' autre issue que l' engloutissement. Au fond de cet abîme, on trouve les faibles, les abrutis par la boisson et les abrutis tout court. La grande marche du monde vers un certain progrès passe au-dessus de ces gens : non seulement ils n' ont aucun désir d' y prendre part, mais encore ils n' en seraient pas capables .
Jack London raconte l' exclusion cent ans avant les historiens et les sociologues. C' est un travail d' enquête qui fera rougir les journalistes bien pensants d' aujourd'hui .
Commenter  J’apprécie          260
Le peuple d'en bas, c'est celui de l'East End, ce quartier où sévit naguère un certain Jack l'Eventreur : c'est le Londres des bas-fonds, de la misère sociale à l'ombre de la révolution industrielle, des conditions de vie inhumaines.
L'auteur, Jack London, est à Londres par accident : il devait se rendre en Afrique du Sud pour rendre compte, pour un journal américain, de la guerre des Boers. Cette guerre se termine alors qu'il est dans la capitale britannique : il décide alors de s'intéresser à cette ville, capitale d'un empire immense. Mieux, il partage la vie de ceux qui vivent ans ce quartier : les familles nombreuses, les mères célibataires, les marins, les ouvriers, les anciens soldats, les invalides, les indigents. London montre l'envers du décor, le revers du progrès. Il dresse aussi un réquisitoire accablant contre l'administration de la ville qui traite ces populations de façon indigne : ainsi ceux qui n'ont pas de toit ne peuvent dormir dans la rue. Ils sont aussitôt réveillés par un policier qui les renvoie quelque part.
La faim est un ennemi invisible et pourtant constant. le travail est une quête impossible. La vie est une torture véritable pour ces gens. L'oeuvre est terrible par sa véracité et la proximité qu'elle induit avec la misère humaine.
Commenter  J’apprécie          111
poignant, magnifique, ouverture sur le monde tel qu'il est.
Commenter  J’apprécie          60
Autant vous prévenir, la vie des pauvres dans l'East End à Londres, c'est pas super super rigolo. C'est même plutôt tragique. Et les descriptions de London se font complètes, des difficultés pour trouver un travail mal payé au quotidien, les logements surpeuplés, les asiles de nuit, l'armée du salut, bref, tout y passe. Avec l'oeil acéré de Jack London qui s'étonne de voir autant de personne pauvres dans la capitale de l'empire britannique, le plus puissant au monde.

Le plus rude, en fait, dans la lecture de ce reportage, c'est l'analogie que l'on peut, que l'on doit faire avec la société actuelle. C'est bien simple, les conclusions de Jack London sont applicables pour la plupart à la virgule près. C'est donc affolant de constater que, plus d'un siècle - un siècle !! - après ce reportage, les mêmes faits soient constatés, avec les mêmes causes, essentiellement une répartition très inéquitable des richesses, et les mêmes conséquences.

Alors, oui, effectivement, mon ami, cette lecture est dure, violente et prend aux tripes, tout au long du livres, sans répit. On reprochait à Jack London d'avoir dressé un tableau trop noir de Londres, il se défendait en estimant avoir été assez indulgent. D'une façon générale, je n'aime pas les injonctions que l'on peut lire à droite et à gauche. Cependant, je pense que la lecture du Peuple d'en bas est indispensable pour voir que la société n'a pas évolué en un siècle. Si la lecture de l'intégralité du livre vous rebute, contentez-vous de lire la dizaine de pages de la conclusion qui fait un brillant mais sinistre parallèle avec la mondialisation actuelle et le comportement odieux des dirigeants et des multinationales. Les mots de London sont directs, bruts et sans concession. La narration est directe, et franche, dans un journalistique très simple. Tout ça contribue à plonger plus facilement et plus douloureusement dans ce monde terrible de l'East End.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
Commenter  J’apprécie          30
L'écriture simple de J London renforce son témoignage et son sens de la perspective. Un livre à méditer.
Commenter  J’apprécie          40
En 1902, l'écrivain américain .Jack London décide de vivre en immersion dans le quartier le plus pauvre de Londres, l'East End.
« le peuple d'en bas » est le récit de son voyage en enfer qui réunit à la fois le travail d'écrivain, de sociologue et d'historien.
Nous sommes pourtant dans les années dite de « la belle époque » et de l'apogée de l'Angleterre, aussi comment ne pas être glacé d'effroi devant la description de cette famille qui déplace le cadavre d'un nouveau-né durant la journée ( du lit à la table à l'étagère du garde-manger) en attendant de réunir l'argent pour les obsèques !
L'auteur accumule les descriptions, les absurdités (par exemple l'interdiction de dormir dehors) pour aboutir à une remise en cause sans appel du capitalisme libéral, et à une question qui se pose encore au XXIème siècle : la civilisation a-t-elle réellement amélioré le sort de l'homme ?
Commenter  J’apprécie          112
À mettre dans toutes les mains, même celles qui pensent ne pas en avoir besoin.
Témoignage bouleversant d'une immersion en temps réel dans le quotidien des pauvres d'un quartier de Londres.
Même si ça se déroule en 1902, le thème abordé reste malheureusement tout à fait d'actualité et chacun devrait y méditer.

Chapeau et merci, M. LONDON !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1283) Voir plus



Quiz Voir plus

l'appel de la foret

comment s'appelle le chien ?

holly
Buck
Billy
Rachid

3 questions
233 lecteurs ont répondu
Thème : L'appel de la forêt (L'appel sauvage) de Jack LondonCréer un quiz sur ce livre

{* *}