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Citations sur Révolution - Guerre des classes (24)

La classe capitaliste a organisé la société, et cela a été un échec. Elle a non seulement échoué, mais elle l'a fait d'une manière déplorable, ignoble, horrible. La classe capitaliste avait une occasion comme aucune classe dirigeante ne s'en était vu octroyer dans l'histoire mondiale. Elle s'est affranchie de la règle de la vieille aristocratie et a fondé la société moderne. Elle s'est rendue maître de la matière, a organisé le machinisme, l'a incorporé à la vie et a rendu possible une ère merveilleuse pour le genre humain, dans laquelle personne ne se plaindrait de ne pas avoir à manger, où tout enfant aurait la possibilité de s'instruire, de s'élever intellectuellement et spirituellement. La matière étant maîtrisée et la machinerie de la vie organisée, tout cela était possible. Là était la chance, grâce à Dieu, et la classe capitaliste a échoué. Elle était aveugle et rapace. Elle bavardait à propos d'idéaux et de principes moraux, ne s'est pas frotté les yeux une seule fois, n'a pas cédé d'un iota dans sa rapacité, et s'est effondrée dans un échec aussi sensationnel que l'avait été l'occasion perdue.

Révolution, p 31.
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Une chose doit être vraie, ou alors elle n'est pas belle, pas plus que n'est belle une femme de mauvaise vie maquillée, pas plus que n'est beau un gratte-ciel qui est léger dans sa structure intrinsèque, mais auquel on a donné un aspect faussement massif par des piliers plâtrés de l'extérieur. Le véritable gratte-ciel est beau - et cette déclaration est faite à contrecœur par un homme qui déteste les villes où foisonnent les êtres humains. Le véritable gratte-ciel est beau, et cela dans la mesure ou il est vrai. De part sa construction, il est léger et aéré. S'il veut être beau, il ne prétend pas être ce qu'il n'est pas. Et il ne doit pas faire, sur le paysage urbain, une saillie de géant ; il doit s'élever et prendre son essor, en restant léger, aérien, féerique.

"La maison de mes rêves", p 133
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Durant cent mille générations, depuis les premières tribus de nos ancêtres sauvages, le gouvernement est resté un monstre. Aujourd'hui la masse écrasée sous l'inertie trouve dans l'existence encore moins de joie que jadis. En dépit de la domination de l'homme sur la matière, la souffrance humaine, la misère et la corruption viennent gâcher la beauté du monde.

"Goliath", p 71
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Telles sont mes perspectives. J'aspire à l'avènement d'une époque où l'homme réalisera des progrès d'une plus grande valeur et plus élevés que ceux qui concernent son ventre, où il y aura pour pousser les hommes à l'action un stimulant plus noble que le stimulant actuel, qui est celui de son estomac. Je garde intacte ma confiance dans la noblesse et l'excellence de l'espèce humaine. Je crois que la délicatesse spirituelle et l'altruisme triompheront de la gloutonnerie grossière qui règne aujourd'hui. Et, en dernier lieu, ma confiance va à la classe ouvrière. Comme l'a dit un Français : « L'escalier résonne sans cesse du bruit des sabots qui montent et des souliers vernis qui descendent. »

"Ce que la vie signifie pour moi", p 227.
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Mais le dernier et le plus significatif des besoins auxquels répond cette armée de main-d'oeuvre [NB : les sans-emplois stables] en surplus reste à préciser. Cette dernière est un moyen de contrôler la main-d'oeuvre utilisée. C'est la laisse par laquelle les patrons maintiennent les ouvriers à la tâche ou les y ramènent quand ils s'insurgent. C'est l'aiguillon qui oblige les travailleurs à conclure ces «contrats libres» contre lesquels ils se révoltent de temps à autre. Les grèves n'échouent que pour une seule raison : il y a toujours énormément d'hommes à prêts à prendre la place des grévistes.
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À travers toute cette expérience, j'ai noté une chose. Ce n'était pas moi qui avais changé, c'était la communauté. En réalité mon point de vue socialiste se raffermissait, s'accentuait. Je le répète, c'était la communauté qui changeait, et, à ma grande tristesse, je découvris que le but qu'elle poursuivait n'excluait pas qu'elle cherche à me couper l'herbe sous le pied.

Préface à "Guerre des classes", p 232
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On peut noter en passant que certains hommes sont remarquablement doués pour se tromper eux-mêmes. Ils croient et ils aident d'autres à croire. Cela devient leur fonction dans la société et quelques-uns d'entre eux reçoivent de généreux salaires pour aider leurs concitoyens à croire, par exemple, qu'ils ne sont pas comme les autres animaux ; pour aider le roi à croire, en communion avec ses parasites et ses esclaves, qu'il est le représentant de Dieu sur tant de mille carrés de la croûte terrestre ; pour aider les classes commerçantes et financières à croire que la société repose sur ses épaules, et que la civilisation effondrerait si les classes quittaient cette place et cessait leur exploitation et leurs menus chapardages.

"Les somnambules", p 52
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Les travailleurs continueront à demander d'être mieux payés, et les employeurs continueront de résister. C'est l'idée dominante du laisser faire* - chacun pour soi et le diable a le dernier mot. C'est là-dessus que l'individualiste effréné fonde son individualisme. C'est la politique du laisser-faire*, la lutte pour l'existence qui consolide le fort, détruit le faible, crée une race d'hommes supérieurs et plus doués.

La lutte des classes, p 243

*en français dans le texte.
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C'est la masse instable et grégaire, toujours à califourchon sur la barrière, toujours prête à tomber d'un côté ou de l'autre et à y regrimper sans la moindre gêne, qui vote démocrate à une élection et républicain à la suivante, qui, aujourd'hui, découvre et hisse sur le pavois un prophète qu'elle lapidera peut-être demain, qui pousse des clameurs d'admiration pour le livre que tout le monde lit, pour la seule raison que tout le monde le lit. C'est le troupeau où règne la fantaisie et le caprice, la marotte et la mode, c'est la masse instable, incohérente, parlant et pensant comme la foule - les «singes», pardonnez-moi l'expression, du temps présent.

"Mort, Kipling ? Il ressuscitera !", p 168
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[...] "Beaucoup d'hommes étaient si affaiblis par les privations et les rigueurs de l'hiver qu'ils n'étaient plus en état de fournir un travail efficace. Quelques-uns des patrons qui avaient besoin de main-d'oeuvre supplémentaire ont été obligés d'éliminer des hommes à cause de leur incapacité physique. Il y a un exemple que je ne suis pas près d'oublier. Un matin, de bonne heure, à la porte d'une usine, j'ai surpris une conversation entre un ouvrier candidat à une place et un patron. J'ai appris que l'ouvrier était un Juif russe qui avait chez lui, à sa charge, une vieille mère, son épouse et deux jeunes enfants. Pendant tout l'hiver, il avait été employé par intermittence dans le repaire d'un exploiteur de main-d'oeuvre, gagnant à peine de quoi les maintenir en vie, et, après les épreuves de la saison froide, il cherchait de nouveau désespérément du travail.

"Le patron était presque d'accord pour l'engager en vue de quelque travail non spécialisé lorsque, frappé par la mine cadavérique de cet homme, il lui a demandé de découvrir son bras. Les manches de sa veste et de sa chemise de flanelle en loques furent remontées et découvrirent un bras nu aux muscles presque complètement fondus, à la peau d'un blanc bleuâtre laissant apparaître les tendons et le contour des os. Son effort pour redonner un semblant de vigueur au biceps qui faisait très faiblement saillie lorsqu'il relevait l'avant-bras était pitoyable au-delà de toute expression. Mais le patron l'a envoyé promener en poussant un juron et avec un rire méprisant. J'ai regardé le malheureux s'en aller dans la rue, pensant à sa famille affamée avec au coeur un désespoir comme seul un mortel peut en éprouver et qu'aucune langue au monde n'est capable d'exprimer."

Pages 274-275 - Le clochard
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