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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marceline Loridan-Ivens, qui se présentait comme  « Née tout de suite rousse, gauchère et juive », était une personne solaire, positive malgré son vécu et cash. Un « caractère » comme on dit !Dans ce témoignage pour l'INA, elle revient sur sa déportation, sa vie dans les camps et ce qu'elle est devenue « après ». Écoutez sa voix, son ton et, comme moi, vous l'entendrez tout en lisant ce livre.
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Un témoignage essentiel.

Marceline Loridan-Ivens raconte ses souvenirs comme ils lui viennent, sans langue de bois, sans fioritures et sans tenter d'en amoindrir la gravité, ni l'horreur de ce qu'elle a vécu et traversé. Elle parle avec sincérité, s'exprime avec émotion, cherche ses mots parfois, use d'ironie aussi. Elle a l'esprit rebelle et de l'audace, depuis toute petite, ce bout de femme ne se laisse pas faire. Et bien qu'elle soit meurtrie, marquée à jamais, elle avance, elle continue d'avancer car après tout : “Tant qu'on est pas devant la chambre à gaz, ca gaze”. Et ce mantra la suivra toute sa vie.

Elle va nous conter son enfance, ses parents, puis son arrestation avec son père, et la prison, et la déportation, et les camps. Et l'après. le décalage entre ceux qui reviennent et ceux qui découvrent l'ampleur et l'horreur des camps de concentration. Cette incompréhension qui creuse des fossés. Il faudra parler, au nom de tous ceux qui y sont restés, mais aussi se heurter à tous ceux qui ne veulent pas y croire. Son oncle le lui dira d'ailleurs quand elle descendra du train pour rentrer chez elle : “ne parle pas, ils ne te croiront pas”.

Mais chez elle, ce n'est plus chez elle. Sans son père, sa famille n'en est plus une. Tout est brisé et elle porte cette culpabilité qui ne la lâchera plus. Ce syndrôme de l'imposteur.

Tout le long du récit, j'avais l'impression d'être assise en face d'elle, à l'écouter, captiver par sa voix qui nous entraîne dans les heures sombres de l'Histoire, de son histoire. C'est important de savoir. Important d'avoir accès à ce genre de témoignages.

Tout de cet entretien est retranscrit à la lettre près, avec exactitude, avec empathie. Un témoignage historique indispensable pour les générations passées et à venir.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour l'envoi de cet ouvrage !

Challenge Multi-Défis 2024
Masse Critique Babelio Février 2024 - Non-Fiction
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Je referme ce livre et reprends mon souffle après avoir respiré au rythme saccadé de la voix de Marceline Loridan-Ivens.

On arrive dans la nuit est le témoignage qu'elle a donné en 2005, dans le cadre de la campagne menée par l'INA visant à recueillir des Mémoires de la Shoah.
Marceline. cette tornade rousse emportée par l'apocalypse hitlérien, raconte, se raconte. Son expérience de la déportation et l'après.
En murmurant ses mots pendant ma lecture, c'est sa voix rocailleuse qui a résonné à mes oreilles.
Je ne suis pas très objective lorsqu'il est question d'évoquer l'auteur, qui m'a touchée au plus haut point avec Et tu n'es pas revenu, et aussi L'Amour Après, où elle évoque dans le premier la mort de son père à Auschwitz et sa conception de l'amour après son retour à la vie dans le second.

Dans cet entretien, ces thématiques sont longuement abordées de manière tout aussi fulgurante : déportée à Auschwitz avec son père, elle seule en reviendra. Et toute sa vie, une phrase de son père ne la quittera pas : « toi tu reviendras peut être, mais moi, je ne reviendra pas. Elle évoque cette culpabilité du survivant et son difficile (impossible ?) retour à la vie normale, marquée par des combats politiques et un refus sans appel de maternité.

Et elle nous entraine avec elle, au coeur de l'intime, et de l'indicible, comme cette douleur qu'elle partage avec nous, de ne pas se souvenir du dernier billet de son père… Elle raconte son périple, se confie sur la manière dont la déportation l'a marquée, ses engagements politiques et ses réflexes de « voyou » qu'elle livre sans fards, qui me font sourire tout en m'étreignant à la gorge. Elle déroule le fil de sa vie, et au fil des pages, j'admire son intelligence vive, sa résilience et sa verve.

Mais parfois, ce minuscule bout de femme irrévérencieuse, qui chantait « Général, nous voilà » , qui répétait comme un mantra « Tant qu'on est pas devant la chambre à gaz, ca gaze », et qui a accueilli Dominique Missika qui venait l'interviewer pour l'INA en 2005 par un tonitruant « Vous n'avez pas de vodka et de hareng ? Et même pas du saucisson ? Et alors, à quoi vous pensez ? » avant d'éclater de rire, ce minuscule bout de femme est parfois à court de mots ou cherche les bons. Comme lorsqu'elle raconte la cruauté dans les camps ou lorsqu'elle avoue ne jamais en être complètement revenue. Ses mots se suspendent, j'imagine sa voix hésiter, et ma gorge se serre.

Un livre fort et poignant pour ne pas oublier.
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Dans cet entretien menée par Antoine Vitkine, Marceline Loridan-Ivens se raconte avec les moments heureux de sa vie, les horreurs vécues, la reconstruction très difficile, les moments de détresse et de découragement mais quelle force mentale malgré toutes les épreuves.
Une vie bouleversée comme beaucoup durant la seconde guerre mondiale et une histoire que chacun d'entre nous doit connaître parmi les destins qui doivent restés gravés dans notre inconscient collectif. Femme de parole, de justice et de conviction qui a toujours combattu le racisme, l'antisémitisme, l'arbitraire, la violence physique et morale par les moyens de communication suivants : l'écriture, la parole, la réalisation de films pour des causes dépassant nos frontières. Livre à mettre entre toutes les mains y compris au collège et au lycée.
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Témoignage recueilli à l'initiative de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de l'INA, Marceline Loridan-Ivans nous raconte l'histoire de sa famille, la guerre, sa déportation, le quotidien dans les camps, l'après lorsqu'il faut recommencer à vivre. Les séquelles de l'enfer qui restent, elle veut faire comprendre à tous ce que cela fait de vivre après autant de traumatismes. Supporter d'être de retour quand d'autres ne peuvent pas revenir, la perte, l'incompréhension, le négationnisme et malgré tout une fureur de vivre impressionnante.

"Et tu n'es pas revenu" avait été un crève-coeur car c'est un témoignage dans lequel Marceline parle de son père qui n'est jamais revenu des camps, une perte qui a marqué à jamais sa vie. Ce nouveau témoignage retrace tout son parcours, on en apprend davantage sur elle et sa famille mais c'est surtout un pan de notre Histoire indélébile qu'elle nous laisse et cela est plus que nécessaire pour ne pas oublier.
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Il s'agit là du dernier témoignage de Marceline Loridan-Evens, rescapée de Birkenau, avant son décès en 2018.
Le livre est issu d'un entretien qu'elle a eu dans le cadre de la collection « Mémorial de la Shoah », dont le Mémorial éponyme est à l'origine.
Marceline a un caractère bien trempé et relate toute sa vie, à partir de sa naissance.
Elle raconte son arrestation, son passage à Drancy, puis Birkenau, Bergen-Belsen, sa séparation avec son père, les rencontres qu'elle aura faite dans ces camps. Elle revient bien entendu sur les conditions de travail dans les camps, sur les traitements horribles qui leur ont été infligés,

Le récit est écrit comme elle parle, avec son franc-parler légendaire. Les chapitres sont courts, s'enchainent vite, on a l'impression qu'elle ne reprend pas son souffle, que tout doit sortir, vite…
C'est un témoignage fort, nécessaire, qui raconte l'horreur, la haine, la souffrance et la résilience de toutes ces personnes, l'un des deniers certainement, surtout, pour ne pas oublier..
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