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Marceline Loridan-Ivens, qui se présentait comme  « Née tout de suite rousse, gauchère et juive », était une personne solaire, positive malgré son vécu et cash. Un « caractère » comme on dit !Dans ce témoignage pour l'INA, elle revient sur sa déportation, sa vie dans les camps et ce qu'elle est devenue « après ». Écoutez sa voix, son ton et, comme moi, vous l'entendrez tout en lisant ce livre.
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Un témoignage essentiel.

Marceline Loridan-Ivens raconte ses souvenirs comme ils lui viennent, sans langue de bois, sans fioritures et sans tenter d'en amoindrir la gravité, ni l'horreur de ce qu'elle a vécu et traversé. Elle parle avec sincérité, s'exprime avec émotion, cherche ses mots parfois, use d'ironie aussi. Elle a l'esprit rebelle et de l'audace, depuis toute petite, ce bout de femme ne se laisse pas faire. Et bien qu'elle soit meurtrie, marquée à jamais, elle avance, elle continue d'avancer car après tout : “Tant qu'on est pas devant la chambre à gaz, ca gaze”. Et ce mantra la suivra toute sa vie.

Elle va nous conter son enfance, ses parents, puis son arrestation avec son père, et la prison, et la déportation, et les camps. Et l'après. le décalage entre ceux qui reviennent et ceux qui découvrent l'ampleur et l'horreur des camps de concentration. Cette incompréhension qui creuse des fossés. Il faudra parler, au nom de tous ceux qui y sont restés, mais aussi se heurter à tous ceux qui ne veulent pas y croire. Son oncle le lui dira d'ailleurs quand elle descendra du train pour rentrer chez elle : “ne parle pas, ils ne te croiront pas”.

Mais chez elle, ce n'est plus chez elle. Sans son père, sa famille n'en est plus une. Tout est brisé et elle porte cette culpabilité qui ne la lâchera plus. Ce syndrôme de l'imposteur.

Tout le long du récit, j'avais l'impression d'être assise en face d'elle, à l'écouter, captiver par sa voix qui nous entraîne dans les heures sombres de l'Histoire, de son histoire. C'est important de savoir. Important d'avoir accès à ce genre de témoignages.

Tout de cet entretien est retranscrit à la lettre près, avec exactitude, avec empathie. Un témoignage historique indispensable pour les générations passées et à venir.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour l'envoi de cet ouvrage !

Challenge Multi-Défis 2024
Masse Critique Babelio Février 2024 - Non-Fiction
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On arrive dans la nuit de Marceline Loridan-Ivens, est un entretien mené par Antoine Vitkine initié par l'ina et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Six ans après la mort de Marceline, Flammarion publie cet entretien.
Elle raconte donc sa vie avant la guerre, sa mère qui ne l'aime pas, puis son arrestation et sa détention à Birkenau, puis la libération et sa vie d'après.
Marceline raconte ses souvenirs, tels qu'ils lui viennent avec sincérité, ironie parfois, avec émotion et on comprend sa combativité qui lui a permis de revenir.
Un très bon livre pour le devoir de mémoire.
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Je referme ce livre et reprends mon souffle après avoir respiré au rythme saccadé de la voix de Marceline Loridan-Ivens.

On arrive dans la nuit est le témoignage qu'elle a donné en 2005, dans le cadre de la campagne menée par l'INA visant à recueillir des Mémoires de la Shoah.
Marceline. cette tornade rousse emportée par l'apocalypse hitlérien, raconte, se raconte. Son expérience de la déportation et l'après.
En murmurant ses mots pendant ma lecture, c'est sa voix rocailleuse qui a résonné à mes oreilles.
Je ne suis pas très objective lorsqu'il est question d'évoquer l'auteur, qui m'a touchée au plus haut point avec Et tu n'es pas revenu, et aussi L'Amour Après, où elle évoque dans le premier la mort de son père à Auschwitz et sa conception de l'amour après son retour à la vie dans le second.

Dans cet entretien, ces thématiques sont longuement abordées de manière tout aussi fulgurante : déportée à Auschwitz avec son père, elle seule en reviendra. Et toute sa vie, une phrase de son père ne la quittera pas : « toi tu reviendras peut être, mais moi, je ne reviendra pas. Elle évoque cette culpabilité du survivant et son difficile (impossible ?) retour à la vie normale, marquée par des combats politiques et un refus sans appel de maternité.

Et elle nous entraine avec elle, au coeur de l'intime, et de l'indicible, comme cette douleur qu'elle partage avec nous, de ne pas se souvenir du dernier billet de son père… Elle raconte son périple, se confie sur la manière dont la déportation l'a marquée, ses engagements politiques et ses réflexes de « voyou » qu'elle livre sans fards, qui me font sourire tout en m'étreignant à la gorge. Elle déroule le fil de sa vie, et au fil des pages, j'admire son intelligence vive, sa résilience et sa verve.

Mais parfois, ce minuscule bout de femme irrévérencieuse, qui chantait « Général, nous voilà » , qui répétait comme un mantra « Tant qu'on est pas devant la chambre à gaz, ca gaze », et qui a accueilli Dominique Missika qui venait l'interviewer pour l'INA en 2005 par un tonitruant « Vous n'avez pas de vodka et de hareng ? Et même pas du saucisson ? Et alors, à quoi vous pensez ? » avant d'éclater de rire, ce minuscule bout de femme est parfois à court de mots ou cherche les bons. Comme lorsqu'elle raconte la cruauté dans les camps ou lorsqu'elle avoue ne jamais en être complètement revenue. Ses mots se suspendent, j'imagine sa voix hésiter, et ma gorge se serre.

Un livre fort et poignant pour ne pas oublier.
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Dans cet entretien menée par Antoine Vitkine, Marceline Loridan-Ivens se raconte avec les moments heureux de sa vie, les horreurs vécues, la reconstruction très difficile, les moments de détresse et de découragement mais quelle force mentale malgré toutes les épreuves.
Une vie bouleversée comme beaucoup durant la seconde guerre mondiale et une histoire que chacun d'entre nous doit connaître parmi les destins qui doivent restés gravés dans notre inconscient collectif. Femme de parole, de justice et de conviction qui a toujours combattu le racisme, l'antisémitisme, l'arbitraire, la violence physique et morale par les moyens de communication suivants : l'écriture, la parole, la réalisation de films pour des causes dépassant nos frontières. Livre à mettre entre toutes les mains y compris au collège et au lycée.
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Témoignage recueilli à l'initiative de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de l'INA, Marceline Loridan-Ivans nous raconte l'histoire de sa famille, la guerre, sa déportation, le quotidien dans les camps, l'après lorsqu'il faut recommencer à vivre. Les séquelles de l'enfer qui restent, elle veut faire comprendre à tous ce que cela fait de vivre après autant de traumatismes. Supporter d'être de retour quand d'autres ne peuvent pas revenir, la perte, l'incompréhension, le négationnisme et malgré tout une fureur de vivre impressionnante.

"Et tu n'es pas revenu" avait été un crève-coeur car c'est un témoignage dans lequel Marceline parle de son père qui n'est jamais revenu des camps, une perte qui a marqué à jamais sa vie. Ce nouveau témoignage retrace tout son parcours, on en apprend davantage sur elle et sa famille mais c'est surtout un pan de notre Histoire indélébile qu'elle nous laisse et cela est plus que nécessaire pour ne pas oublier.
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Il s'agit là du dernier témoignage de Marceline Loridan-Evens, rescapée de Birkenau, avant son décès en 2018.
Le livre est issu d'un entretien qu'elle a eu dans le cadre de la collection « Mémorial de la Shoah », dont le Mémorial éponyme est à l'origine.
Marceline a un caractère bien trempé et relate toute sa vie, à partir de sa naissance.
Elle raconte son arrestation, son passage à Drancy, puis Birkenau, Bergen-Belsen, sa séparation avec son père, les rencontres qu'elle aura faite dans ces camps. Elle revient bien entendu sur les conditions de travail dans les camps, sur les traitements horribles qui leur ont été infligés,

Le récit est écrit comme elle parle, avec son franc-parler légendaire. Les chapitres sont courts, s'enchainent vite, on a l'impression qu'elle ne reprend pas son souffle, que tout doit sortir, vite…
C'est un témoignage fort, nécessaire, qui raconte l'horreur, la haine, la souffrance et la résilience de toutes ces personnes, l'un des deniers certainement, surtout, pour ne pas oublier..
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Flammarion/Ina publie le témoignage de Marceline Loridan-Ivens, rescapée de Birkenau et morte en 2018. L'entretien a été réalisé par Antoine Vitkine dans le cadre de la collection "Mémoires de la Shoah" à l'initiative du Mémorial de la Shoah et de l'institut national de l'audiovisuel. Des survivants de l'Holocauste ont été interrogés et filmés. Parmi eux, on trouve aussi le témoignage de Simone Veil (publié en 2023).
Marceline, connue pour son franc-parler et sa rage de vivre, raconte toute sa vie, de sa naissance à 2005, année de l'entretien. Elle dit comment elle a été amenée à Drancy, déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père dont elle a été séparé à l'arrivée (et qu'elle ne reverra jamais en dehors d'une promenade où elle le croise par hasard et où elle est violemment battue pour lui avoir parlé).
Les conditions horribles dans le camp de Birkenau, le travail forcé, la faim, la souffrance sont dits dans ce témoignage non littéraire, à vocation documentaire. On y lit l'audace et le courage de cette femme, à l'esprit rebelle dès son plus jeune âge.
L'une de ses phrases revient plusieurs fois, une manière pour elle de tenir et de résister :

"Tant qu'on est pas devant la chambre à gaz, ça gaze."

Quand elle est transférée fin 1944 à Bergen-Belsen, c'est presque un soulagement pour elle car il n'y a pas de chambres à gaz ni de crématoires, malgré le manque de nourriture et les maladies.
Parmi toutes les informations qu'elle donne sur le quotidien dans les camps, on peut par exemple retenir l'histoire de Mala, une jeune juive qui avait réussi à s'enfuir de Birkenau avec son amant, mais qui a été rattrapée par les nazis. Condamnée à des jours de "Bunker" (prison minuscule où on ne peut ni s'asseoir, ni se mettre debout, ni se coucher), elle est ensuite traînée sur la place du camp pour y être exécutée. Mais elle parvient à s'ouvrir les veines et à crier des paroles d'espoir aux autres détenues, en dépit de la torture et de ce qu'elle risque de subir encore. Les pires rumeurs courent sur ce qu'elle est devenue après cet acte, dont l'une dit qu'elle aurait été jetée vivante dans le four crématoire. Marceline raconte son histoire car c'est un exemple de courage.

On voit combien l'horreur de la déportation a marqué sa famille, puisque l'un de ses frères et l'une de ses soeurs se sont suicidés après la guerre. Marceline, qui fait partie des filles de Birkenau (avec Ginette Kolinka, qu'elle évoque à peine, et Simone Veil), parle aussi de son retour en France après la guerre, de ses deux maris et de ses engagements. Elle explique qu'elle n'a jamais voulu avoir d'enfants car elle en a trop vu mourir ; persuadée que tout allait recommencer dans vingt ans, elle ne voulait pas avoir un corps qui l'aurait conduite directement à la chambre à gaz.
Le livre se termine sur quelques photographies et un commentaire de son film La petite prairie aux bouleaux, un film documentaire sur son internement à Birkenau.
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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Je continue avec ce livre de lire les témoignages recueillis par l'Ina pour les mémoires de la shoah.

Ici la narratrice est Marceline Loridan-Ivens.
Elle sera dans plusieurs camps , dans un premier temps avec son père puis seule .
Elle nous raconte la survie dans les camps, ses amitiés, ses combines pour survivre.
Elle dira souvent une phrase que je trouve tres forte émotionnellement

«  tant qu'on est pas devant la chambre a gaz , ca gaze »

Marceline est revenue de ces camps.
Elle s'engagera un peu en politique , mais elle fera connaitre son histoire de films .
Pour elle témoigner est important.

D'ailleurs a son retour des camps elle sera confronte a ceux , sa famille notamment, qui n'ont pas connus les camps et qui ne souhaitent pas que ce sujet soit aborde.

Pour ma part j'aime lire ses témoignages j'en lis un ou deux par an et je les trouve nécessaires pour notre devoir de mémoire.

Encore un témoignage d'Histoire qui devrait être lu dans chaque classe.
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