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sur 209 notes
Lecture pleine d'exotisme mais lecture exigeante également. Pierre Loti fait pénétrer le lecteur dans l'intimité de sa liaison orientale avec la belle Aziyadé, l'odalisque de Stamboul, presque une enfant encore, belle Circassienne de harem qu'il rencontre en secret pendant les années 1876 et 1877. Si je dis que Pierre Loti en personne nous offre ce privilège c'est qu'ici la frontière est mince entre l'auteur et le narrateur, également dénommé Loti. Ainsi l'autobiographie se fond-elle dans la fiction, au gré des correspondances et des souvenirs partagés.

Lecture exigeante car la narration est fragmentée en une myriade de paragraphes courts qui donnent une impression d'éparpillement, aussi légers que la fumée des narguilés. Beaucoup de poésie dans le style de Loti, style dont l'Académie n'a certes pas à rougir.

Loti fut un grand voyageur. Jeune officier de marine, il a déjà parcouru de nombreuses mers et vu de nombreux continents quand il élit la Turquie comme sa destination de prédilection. Les charmes de l'orient, les us musulmans, la volupté qu'il connaît auprès d'Aziyadé et qui le mènera vers la passion puis l'amour, tout concourt à l'enivrement des pensées et des sens. Par de superbes descriptions qui vont chercher le détail qui fait la différence et témoigne de l'immersion totale de l'auteur/narrateur dans son univers, ce roman nous entraîne dans un monde très coloré, plein de parfums et de bruits exotiques garants d'un total dépaysement.

Au-delà de l'amour qui unit les deux protagonistes, j'ai plus particulièrement apprécié les échanges épistolaires entre Loti et son ami Plumkett, un être pragmatique et philosophe qui oppose son bon sens au romantisme imprégné de poésie et de spleen de Loti.

Un beau voyage au cours duquel il faut lâcher prise.


Challenge XIXème siècle 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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aziyadé est aujourd'hui davantage une curiosité littéraire, relative à un monde enterré qu'un ouvrage qui a passé le temps. Son univers narratif, ses personnages sont très ancrés dans le XIXe siècle, ils sont déroutants pour un lecteur de notre époque.
Loti, jeune officier britannique tombe amoureux d'aziyadé qui appartient au harem d'un vieillard (dont on ne saura rien). Les difficultés à rencontrer une femme dans ses conditions sont évacuées. Même si ce roman est en partie autobiographique, cette impossibilité de croiser, à l'époque, une femme prisonnière d'un harem fait douter.
Loti et aziyadé passent du temps ensemble et voilà. L'ouvrage aurait pu être une histoire d'amour touchante, mais elle ne l'est pas, en grande partie à cause du jeune homme et de sa façon de voir les choses.
Azyadé est représentatif des modes de pensée de l'époque, les femmes comptent pour des prunes et les non occidentaux… Reste la peinture de la Turquie qui a enchanté les lecteurs de la fin du XIXe siècle, sans doute moins nos contemporains.


Lien : https://dequoilire.com/aziya..
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Denis me le faisait remarquer il y a peu, j'aime souvent commencer une critique en parlant de l'auteur. Mais certaines fois, je préfère l'oublier, voir en faire carrément abstraction. Ais-je envie de me pourrir une aussi jolie histoire qu''aziyadé' avec les descriptions de vieux monsieur fardé comme une cocotte dont parlent ses contemporains ? du Pierre Loti-Viaux (prononcer « Lotiveau ») un peu à l'ouest et vivant dans un fatras de pacotille invraisemblable dont me parlait ma grand-mère ? Non.

Donc, contentons-nous de le suivre dans ce roman, le tout premier qu'il ait écrit, celui où il prit comme nom de plume ce surnom de Loti que lui avait donné la reine Pomaré de Tahiti, pour remplacer le prosaïque et peu esthétique Viaud. Il fait peu d'efforts pour en cacher le caractère autobiographique – son héros est un jeune officier de marine, mais anglais. Impossible de le reconnaître dans une telle description ! Son escadre mouille à Constantinople, argument dans les négociations complexes que se livrent les grandes puissances autours du démantèlement de l'empire ottoman.

Notre Loti tombe amoureux de la ville, de ce monde et de ces modes de vies à mille lieux de tout ce qu'il connaît. Un jour, son regard croise une douce paire d'yeux noirs, cachée derrière les épais volets du sérail d'un riche ottoman… La romance qui suit est toute simple et charmante. Par goût, le jeune Loti adopte le costume et le mode de vie turc, loue une petite maison dans un quartier ancien de Constantinople. Là sa belle vient le rejoindre la nuit, incognito. Mais le bateau devra bien repartir un jour...

Grâce à Loti, nous faisons connaissance avec la Turquie d'avant Atatürk, dont la version d'aujourd'hui n'est qu'un pâle reflet – pour le meilleur comme pour le pire.
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Égotiste voir égoïste de première, Pierre Loti est franchement insupportable, voire détestable. Mais quel écrivain !
Quel talent pour saisir un climat, des impressions et les fixer à jamais sur le papier. J' ai rarement rencontré une écriture aussi visuelle que celle de Loti : on VOIT ce qu'il décrit, à travers une série de tableaux (on pourrait parler d'arrêts sur images) où l'instant se fige dans le présent de narration qu'utilise ici beaucoup Loti, l'imparfait lui servant à rendre l'impermanence d'une situation, à la façon d'un orient vu par un européen. Entre documentaire et témoignage historique, Aziyadé, sorte de Butterfly orientale, est aussi roman, conte, journal, carnet de voyage, récit épistolaire, et nous étourdit par sa virtuosité stylistique, son foisonnement de détails, la précision et la justesse de son propos.
Pourquoi aller en Turquie, puisqu'on peut lire Loti, pourrait-on presque se demander.
Marin, Loti sait aussi qu'il est un militaire, et en cela à la fois témoin et partie prenante de ce qui se passe. Et même si c'est l'écrivain que nous admirons, nous ne pouvons que regretter une époque où la mondialisation et -par réaction- la montée des intégrismes n'écrasaient pas tout sur leur passage. La Turquie semble encore résister, mais pour combien de temps ?
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Bosphore 1876. Qu'a le plus séduit Loti, officier de marine en mission contre les appétits russes? le regard d'Aziyadé, belle esclave circassienne du harem du vieux Abeddin ou n'est-ce pas plutôt l'amitié de Samuel et Achmet le déguisant en 'Arif', prenant tous les risques pour permettre les rendez-vous secrets, leur attachement infini qui accompagne et illumine sa découverte de Stamboul.

J'ai aimé ce récit coloré, dynamique et concis sous la forme d'un journal, alternant la 'petite aventure du jour' avec les longues lettres de sa soeur ou de son ami.
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C'est à la faveur de l'écoute en podcast sur France culture d'un feuilleton radiophonique, « le Fantôme d'aziyadé », que je me suis souvenue que j'avais ce livre numérique dans les abysses de ma liseuse, l'occasion pour moi de retrouver et de relire Pierre Loti.
Cet écrivain était officier de marine et, à ce titre, il a beaucoup voyagé, notamment dans des pays peu connus à son époque. Ces romans sont donc qualifiés d'« exotiques ».
Encore un écrivain de la fin XIXème et du début du XXème siècles, dont on ne parle presque plus aujourd'hui. aziyadé, son premier roman, a été publié en 1879.

Pierre Loti a eu une véritable passion pour la Turquie, véritable patrie d'élection. Il avait même transformé sa maison de Rochefort en demeure orientale ; il s'y habillait en costume comme les « indigènes » qu'il y avait côtoyés
aziyadé est librement inspiré d'une relation amoureuse que Pierre Loti aurait eue avec une jeune musulmane enfermée dans le harem d'un riche vieillard et nous emmène dans le « vieux Stamboul » (Istambul), décrivant avec force détails et minutie la vie des autochtones. L'aventure est de courte durée, moins d'un an, car l'officier, appelé à d'autres fonctions, doit repartir en Angleterre ; s'ensuivent des promesses et des adieux déchirants…
Quand il revient enfin, quelques mois plus tard, c'est pour apprendre sa mort… Inconsolable, il ira se faire tuer à la bataille de Kars, au service de la Turquie, devenue sa patrie d'adoption.

L'écriture est lente et impressionniste, à la première personne, sous forme d'un journal intime tenu en français entre mai 1876 et mai 1877 par un officier de la marine britannique appelé Loti (sans prénom) et de quelques lettres échangées avec des camarades, officiers comme lui, ou avec sa soeur.
La guerre des Balkans sert de contexte et de toile de fond puis, le récit se focalise sur les rencontres entre les deux jeunes gens et la volonté de Loti de se fondre dans le décor, ne revenant sur son navire d'attache que le plus rarement possible, habillé et vivant à l'orientale avec l'aide de compagnons qui se sont attachés à lui et lui font découvrir des lieux insolites et intimes tout en le protégeant et le conseillant dans ses entreprises.
Les deux personnalités de Loti, menées de front, font tout l'intérêt du récit.
Les odeurs et les couleurs y ont une large part, les lieux y jouent un rôle à part entière, évoluent comme les personnages. Les descriptions des physionomies et des caractères sont très poussées. Certes, il y a des longueurs, mais elles nous en apprennent beaucoup sur la vie dans un harem, les us et coutumes et l'ensemble des traditions domestiques, sociales et religieuses, vues vraiment de l'intérieur avec un regard respectueux et admiratif.

Aujourd'hui, nous pouvons sans aucune crainte suivre des clés de lecture volontairement occultées lors de la parution de ce livre et nous intéresser à l'amitié particulière, toute en proximité et complicité entre Loti et Samuel, particulièrement dévoué ; plus tard, il y aura aussi le jeune Achmet, gai et rêveur, que Loti « aimera sincèrement ». On trouve également des éléments qui conforteraient l'intérêt de Loti pour les personnes du même sexe que lui, un mal-être existentiel et une quête de lui-même dans les lettres.
Une telle lecture enrichit le contexte de ce livre : « c'est ainsi que je me laisse aller encore et prendre à toutes les affections ardentes, à tout ce qui y ressemble, quel qu'en soit le mobile intéressé ou ténébreux ; j'accepte, en fermant les yeux, tout ce qui peut pour une heure combler le vide effrayant de la vie, tout ce qui est une apparence d'amitié ou d'amour ».

aziyadé est l'histoire d'un amour impossible et tragique, rendu plausible par la relative liberté dont semble jouir la jeune femme, mariée à un vieillard ; les déplacements du harem sont très intéressants à lire…
C'est aussi un récit de voyage et de souvenirs, empreint d'une profonde mélancolie ou les fantasmes autour d'une idylle exotique côtoient une forme de fascination obsédante pour la mort car l'agitation humaine n'y semble qu'illusion et vanité.
Un excellent moment d'écoute et de relecture.

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C'est une fabuleuse histoire d'amour qui emporte et transporte vers un Orient de rêve... Sous la plume de Pierre Loti, Constantinople (Istanbul) devient le lieu de toutes les féeries, de tous les possibles. le héros, officier de marine, vit une passion mais aussi une transgression culturelle avec Aziyadé, concubine d'un riche marchand originaire de Salonique. Une grande partie du mythe oriental a vu le jour avec la parution de ce roman (le premier de Pierre Loti) en 1879.
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Un roman envoutant (j'espère que ce n'est pas trop cliché) que j'ai vraiment savouré petit à petit. Disons tout de suite que ce n'est pas l'intrigue qui m'a plu dans ce livre passionnant constitué de bribes de journal intime, de lettres adressées et reçues et dont on apprend dans la préface qu'il est pour l'essentiel fondé sur des faits réels. Non ce qui m'a énormément plu c'est l'intensité de ce qui est raconté, très romantique ( ou plutôt post-romantique compte tenu de la date) et puis cette plongée dans l'Istanbul de la seconde moitié du XIXème est tout simplement géniale, exotique, dépaysante, mais aussi riche de considérations passionnantes. C'est vrai que j'ai été séduit par la "couleur locale", mais parfois cela sonne encore très contemporain. Ces hommes fumant et discutant interminablement dans la rue, on les retrouve encore à chaque coin de rue ! Il y a également tout un pan de l'histoire de la Turquie et de l'Europe, c'est foisonnant.
Et puis il y a cette intensité dans la vision de l'existence. Et surtout ce style, c'est la principale chose que je retiens de ce classique que je ne connaissais pas et que j'ai découvert avec un immense plaisir. Cela donne incroyablement envie de découvrir la maison de Pierre Loti à Rochefort !
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C'est un roman autobiographique, en apparence, qui raconte les années passées par Loti en Turquie et l'amour qu'il va ressentir pour la belle Aziyadé. C'est bien écrit, avec poésie et précision, notamment dans les descriptions des villes et des paysages de Turquie. L'histoire est par contre plus confuse, il ne s'y passe pas grand chose mais on entre dans une époque peu connue, celle de l'empire ottoman, de l'intérieur puisque Loti va se faire des amis et vivre au milieu de ce peuple.
Il y a aussi un parfum sulfureux parfois, des intrigues féminines propres aux harems et des découvertes par toujours glorieuses pour Loti.
Enfin, la préface de Barthes est précieuse.
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Pour ma part j'ai acheté "Aziyadé" à Istanbul l'été 2008 dans le café Pierre Loti dans le quartier d'Eyüp.

Si j'ai eu du mal à lire ce livre c'est que je ne voyais pas vraiment de fil conducteur à cette histoire, on parlait d'une histoire d'amour et je ne la ressentais pas ... du moins pas pour cette jeune femme ...
Mais j'ai continué ma lecture car Loti me faisait revivre mon séjour à Istanbul !

Ce livre à pour moi des qualités et notamment celle de dresser un beau portrait d'Istanbul et je comprends la fascination que peut avoir cette ville magnifique ainsi que son art de vivre à l'oriental ! Même si un siècle est passé on ressent là bas beaucoup des impressions que Pierre Loti décrit dans son livre !

De plus vers la fin du livre on ressent enfin tout cet amour de loti à Aziyadé et aussi finalement à la Turquie.

Les deux derniers chapitres sont très beaux je trouve.

Bonne lecture et surtout bon voyage !

Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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